(hrp: je ne suis pas sûr de poster au bon endroit. je suis sensé être entre Jader et les Dorsales du Givre, en pleine campagne. Alors, si je me suis trompé d'endroit pour le post, n'hésitez pas à me le signaler, que je déplace.)
Leena goutait à la douceur du matin. Un soleil radieux, une brise légère. Il n'en fallait pas plus pour donner envie à la jeune Elfe d'une partie de chasse.
Elle avait inspecté sa zone de prédation, histoire de s'assurer que le lapin n'aurait un franc arrière goût d'Engeance ou de bandit. Ce genre de bestiole avaient tendance à donner un sale goût aux aliments.
Par prudence, elle avait revêtu son armure dalatienne et pris ses armes. On n'est jamais trop prudent... ou alors, on est mort... mais on meurt moins souvent si on est prudent...
Elle se sentait légère : Heren était vivant, en sale état, mais vivant. Ce sale... idiot n'avait pas pris de traitement avec lui. Si elle n'y avait pas pensé, elle? Superbes obsèques en perspectives.
Ça serait long : les potions de Pérolha étaient efficaces mais sans la magie de l'apostat pour les appuyer, il fallait s'armer de patience, au grand dam du professeur : il faudrait compter 10 jours pour qu'il puisse passer les Dorsales du Givre sans risque... enfin... sans celui-là, en tout cas.
Heren l'énervait quand il faisait ça. Il négligeait souvent sa propre santé, avait trop confiance en ses capacités quand il n'était pas « au boulot ». A ces moments là, elle avait envie de l'éviscérer, de l'égorger, de lui broyer les os, de le décapiter... de lui coller des gifles !
3 lièvres avaient déjà eu le malheur de croiser sa route et gisaient, promptement vidés, dans sa sacoche.
Elle savourait la nature. Même si elle était une Elfe Citadine, l'appel des bois avait un effet indéniable sur elle. Elle humait l'air, écoutait les sons, s'y sentait pas trop mal... jusqu'à ce que l'appel des villes prenne le dessus, bien sûr.
Villes et forêts ont parfois tendance à se relayer pour lancer leurs appels : l'air pur, le parfum des feuillages et des écorces, les rivières, les moineaux au joli plumage marron... marron... comme cette magnifique paire de bottines croisées dans la vitrine d'une boutique de Lydes...
Un sourire aux lèvres, les sens toujours en alerte, elle se mis à danser. Ce fut d'abord des pas un peu plus chaloupés puis, sa marche rythmée se transforma en une danse virevoltante.
Sa danse était légère au rythme d'une musique silencieuse, et tout autant dépourvue du moindre bruit. Si elle était vêtue de soie blanche, les superstitieux auraient pu croire voir un spectre venu hanter ces bois.
Elle se nourrissait de cette joie, de cette danse qui désespérait Dame Karra : Leena était belle, magnifique, d'une grâce sensuelle, dotée d'une voix angélique. Elle aurait fait une barde redoutable... et avait embrassé la voie des lames !
Sa danse, c'était son âme. Elle y mettait ses joies, ses peines, ses doutes, ses certitudes, son amour, sa haine... comprendre sa danse, ses rythmes, c'était comprendre ce qu'elle ressentait, et ce qu'elle voulait exorciser.
Sa danse, c'était son style ! Heren avait souvent parlé de l'efficacité d'une escrime : « maîtrise ta technique, trouve ton style. Greffe ton style à ta technique et, seulement alors, ton escrime sera forte. ».
Elle dansait quand elle se battait. Aussi étrange que cela puisse paraître, on pouvait retirer beaucoup de puissance de certains pas de danse. La danse, c'est la vitesse, la force, la précision... comme l'escrime
Elle oublia le combat. Pour l'instant, la chasse était bonne, son mentor était sauvé, s'il ne faisait l'imbécile, l'attacher serait une bonne idée...
Bah! Pour l'instant, elle ne voulait que danser.
Pendant ce temps.Heren était étendu dans la grotte, près du feu que Leena avait ravivé au maximum avant de partir chasser.
Nu, emmitouflé dans des couvertures par dessus lesquelles les manteaux prévus pour franchir les montagnes étaient rajoutés. Il n'arrivait pas à dormir : il souffrait d'une migraine atroce, couplée à de la fièvre et se sentait vidé, sans aucune force... et il avait froid !
Il était à seulement un mètre du feu, tellement recouvert de tissus chaud qu'il en était écrasé. Il transpirait beaucoup, chose nécessaire pour chasser ce mal. Et pourtant... il avait une sensation de froid.
« La petite garce !» pensait-il avec un sourire. Il avait réalisé, en se réveillant, que Leena l'avait entièrement déshabillé.
Lorsqu'il s'enquit de ce qui justifiait cet état, Leena lui avait sorti qu'il avait récupéré une partie de ses forces durant la nuit alors... ils avaient...
Devant sa tête déconfite et estomaquée, elle finit par éclater de rire et lui avouer qu'elle n'avait pas eu d'autre choix : avec la chaleur, ses vêtements se seraient mouillé et auraient collé, humides, à sa peau, très mauvaise chose... et qu'il ne s'était rien passé de répréhensible entre eux.
Heren avait le cerveau en compote. Il courait dans tous les pièges mentaux de son élève, depuis sa maladie.
En lui-même, il se savait encore malade : la mission qui consistait à tuer Ser Solvun, elle avait été plus compliquée que prévu.
D'habitude, il édifiscaladait avec la quasi-totalité son équipement et là, 2 nuits auparavant, il avait été obligé d'en laisser plus de la moitié dans ses affaires.
Par 2 fois, il avait failli être surpris par ce chevalier d'Orlaïs. 2 fois !
Leena avait raison : il fallait qu'il se ménage. Il en avait trop fait et manqué d'en mourir, il s'était affaibli alors qu'un Annulateur se doit de « verrouiller » s'il n'est pas à 100%.
Il le rabâchait sans arrêt en cours... et il ne respectait même pas ce qu'il enseignait à ses élèves.
Il se sentait faible et pathétique et, surtout, pour la première fois, il se sentait un bien mauvais professeur : vaincu comme un enfant par sa propre élève et lui montrant tout ce qu'il ne fallait pas faire.
Il patientait, les sens en alerte, la tête passée à la moulinette, le retour de la jeune Elfe. Leena avait vérifié les pièges et la discrétion de la grotte. Il était en sécurité, mais il avait son épée près de lui: il lui en cuirait d'être obligé de combattre, mais dans les environs, la sécurité, il valait mieux compter sur soi-même.
Il espérait juste qu'elle ne fasse pas de mauvaise rencontre. Il lui avait dit de prendre la corne d'appel au cas où, elle avait obtempéré mais elle était tellement têtue qu'il se demandait si elle s'en servirait.
