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 Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir

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MessageSujet: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptySam 28 Fév 2015 - 20:06

Murder of Crows | Flashback |

An 5:7 des Exaltés, Antiva

S'il y a bien une chose qu'Edgar détestait, c'était les imprévus.

C'était pour cela qu'il planifiait méthodiquement chaque mission, de façon à ne laisser absolument aucun événement au hasard. Dans ce cas précis, il s'agissait presque d'un contrat de routine. Un marchand qui avait trop tiré sur la corde et réussit à se mettre à dos plusieurs de ses confrères, qui s'étaient cotisés pour lui envoyer les Corbeaux aux trousses. D'une banalité affligeante à Antiva, en somme. Edgar avait récupéré la mission et avait soigneusement étudié l'affaire, comme à chaque fois. Il en était parvenu à la conclusion que le marchand, un certain Galvrés, était devenu paranoïaque – à raison – et que le moyen le plus simple de l'atteindre était de le tuer chez lui, la nuit, après s'être occupé discrètement des mercenaires qu'il avait engagé pour sa protection.

Edgar s'était donc introduit furtivement dans la luxueuse demeure de Galvrés peu après minuit, le nombre de gardes et le plan des lieux parfaitement en tête. Cela lui avait permis d'éliminer sans un bruit ceux qui patrouillaient au rez-de-chaussée, employant à chaque fois la même technique : égorgement par-derrière, retenir le corps pour ne pas qu'il s'effondre bruyamment au sol, le tout dans un ordre soigneusement planifié pour ne pas qu'un des mercenaires en patrouille ne tombe sur un de ses collègues décédés et ne donne l'alerte. Puis il s'était occupé de l'apostat qui avait investi le premier étage, lui brisant la nuque après avoir esquivé les glyphes paralysants qu'il avait semé un peu partout.

Donc, Edgar détestait l'imprévu. Surtout quand il se manifestait sous la forme d'une mercenaire dalatienne, sans doute recrutée à la dernière minute, puisqu'il n'était pas au courant de sa présence. Présence signalée en premier par un couteau de lancer pénétrant douloureusement dans son épaule droite, juste sous la clavicule. Il se saisit d'une chaise et s'en servit comme bouclier alors que quatre autres lames venaient se planter dedans en rafale, avant de la lancer sur l'elfe. Un juron étouffé lui indiqua qu'il avait réussi son coup. La seconde d'après, elle fondait sur lui, le déséquilibrait et tous les deux roulaient au sol. Elle était diablement rapide et sacrément remontée. Néanmoins, elle avait commis l'erreur de vouloir le tuer plutôt que de profiter du fait qu'il ne l'ait pas repéré pour aller mettre Galvrés en sécurité. Sans doute était-elle plus rodée à tuer qu'à protéger, et cherchait-elle la confrontation directe. Il n'allait pas la décevoir.

Ils luttèrent brièvement au sol. Edgar était grand pour un humain mais avait apparemment moins l'habitude qu'elle du combat rapproché. Sans parler du fait qu'elle était incroyablement hargneuse. Le Corbeau parvint tant bien que mal à la repousser et se remit debout. Elle l'imita et lui bondit à nouveau dessus, s'accrochant à lui sans qu'il parvienne à s'en débarrasser, avant de lui saisir la tête et de lui cogner violemment le visage contre le mur le plus proche. Edgar eut l'impression que toutes les cloches de la Grande Cathédrale lui résonnaient dans les oreilles. Ce fut à ce moment précis que sa patience le quitta. D'un même mouvement, il arracha le couteau qui était toujours fiché dans son épaule pour venir le planter dans la cuisse de l'elfe. Le hurlement qu'elle poussa alors qu'il remuait la lame lui procura une immense satisfaction. Il la fit reculer d'un violent coup de coude dans l'estomac, pivota pour lui faire face et lui brisa le poignet pour la dissuader de se servir de la dague qu'elle avait dégainé. Deux secondes plus tard, il enjambait son cadavre, le sang se vidant du deuxième sourire qu'il venait de lui tailler dans la gorge.

Sans perdre une minute, il fonça en direction de la chambre de sa cible. Ce dernier avait été réveillé par le remue-ménage et il le trouva en chemise de nuit dans le couloir. Bien. Il avait craint un instant avoir trop tardé et que le marchand se soit échappé. Ce dernier pâlit brutalement en voyant la haute silhouette du Corbeau remonter le couloir à grandes enjambées, droit sur lui.

- Pitié messere ! J'ai une femme et des enf…

La tentative de supplication tourna court quand le surin d'Edgar termina sa course entre les deux yeux du marchand. D'habitude, il essayait de compléter ses combats avec un peu plus de style, mais sa récente altercation avec la dalatienne avait émoussé son humeur. Sans ralentir l'allure, il récupéra son couteau qu'il essuya soigneusement avant de ranger, contourna le cadavre de Galvrés et entra dans son bureau. Son contrat comprenait la récupération de certains documents, qu'il dénicha rapidement – plus une bourse contenant cinq souverains qui finit dans sa poche pour la peine. Plus rien ne le retenant ici, il jugea qu'il était temps de partir, et vite avant que quelqu'un ne donne l'alarme.

Ce n'est que lorsqu'il eut mis une distance de sécurité suffisante avec le lieu de son crime qu'Edgar consentit à ralentir l'allure. Son crâne le faisait toujours souffrir et le sang commençait à coaguler sur sa tempe, là où il avait rencontré le mur d'un peu trop près. Sans parler de la plaie de son épaule, sur laquelle il plaqua machinalement sa main pour endiguer l'hémorragie. Salope d'elfe. Il regrettait vraiment avoir été trop pressé pour pouvoir prendre son temps avec elle.
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Dernière édition par Edgar le Jeu 12 Mar 2015 - 23:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptySam 28 Fév 2015 - 23:58

 

Edgar ∞ Drathir

Is this what you wanted ? Did I make your dreams come true ? You're sitting in a corner, wondering what you got into. And you ache for this. You don't understand that your tears don't mean a thing, and I only come when you scream.
Elle observait les lieux depuis plusieurs secondes désormais, l’émeraude de ses yeux galopant le long des façades luxueuses de la demeure dans laquelle venait de pénétrer son ancien mentor alors qu’elle demeurait accoudée contre le mur d’un bâtiment, plus loin. L’ombre d’un sourire aux lèvres, la blonde se mit à estimer le temps que mettra l’homme à accomplir son œuvre de mort malgré le fait qu’elle ne connaisse pas les détails du contrat si bien qu’elle se tromperait probablement. Ces suppositions n’étaient là que pour passer le temps et lorsqu’elles s’avéraient tout de même juste cela ne faisait que lui rappeler à quel point elle pouvait le connaître, à quel point elle avait appris mais surtout à quel point il était doué. Craint par la quasi-totalité de la Guilde, Edgar n’était pas un tendre et il se plaisait à entretenir cette image de prédateur parmi les prédateurs, véritable prodige, son entraînement n’avait été -à ce qui se dit- qu’une formalité et Drathir n’en doutait pas une seule seconde. Il était le meilleur, aussi estimait-elle qu’il serait ressorti d’ici dix minutes tout au plus et si les obstacles étaient nombreux ; des obstacles qu’il aurait prévu et qui finiraient avec une gorge promptement tranchée, sans surprise. En tous les cas, la femme ne tenait guère à l’attendre ici étant de prime habituée à fuir loin du lieu du crime, elle savait qu’il en ferait de même et qu’il était donc inutile de s’attarder. Qui plus est, elle le respectait trop pour s’autoriser de demeurer trop longtemps près de son terrain de jeu, ce qui pourrait laisser croire qu’elle s’inquiétait ou tenait à le surveiller, alors même qu’il n’en était rien. Encore une fois le respect était trop fort pour qu’elle envisage une seule seconde avoir quoi que ce soit à apporter à Edgar, il était celui qui n’échouait pas, jamais ; demeurer non loin ne serait que trop ingrat, elle avait été la gamine à qui il avait tout appris, non l’inverse. Ce fut pour cela que sur un dernier regard, la blonde s’éloigna tranquillement, discrète dans sa démarche alors qu’elle empruntait une direction choisie avec soin. L’assassin connaissait suffisamment bien Antiva pour savoir quelles ruelles étaient les meilleures à emprunter en cette heure tardive : prendre la direction des ports serait une mauvaise idée au vu des pirates et autres vermines du genre encore éveillés, l’ouest s’avérait trop proche de la sortie de la ville pour être un choix judicieux également. En bref, ses pas eux même étaient guidés par la raison la plus absolue.

Ce fut ainsi qu’elle finit par faire halte une fois qu’elle eut jugée qu’Edgar lui-même se sentirait assez en sécurité là où elle venait de s’arrêter, s’adossant contre le mur d’une ruelle plus étroite et croisant les bras contre sa poitrine, attendant désormais patiemment qu’il n’arrive jusqu’à elle. Si elle avait passé une dizaine d’années à traîner dans les pattes de l’assassin en discontinue, il en était tout autre depuis qu’elle avait obtenu le rang de maître au sein de la guilde : ses propres contrats la tenaient occupée et les rencontres entre eux s’étaient faîtes plus ponctuelles. Elle tenait toutefois à ces rencontres comme à la prunelle de ses yeux, désireuse de savoir comment il allait, de partager ses pensées et tout simplement de le revoir. C’était essentiel, aussi important que pour une fille revoyant son père car c’était bel et bien ce qu’Edgar avait fini par être : un père de substitution. Là où elle ne conservait aucun souvenir de son géniteur, n’ayant que la vague impression qu’il ait pu être un templier ou tout du moins un guerrier quelconque bien loin de la subtilité réclamée par les Corbeaux, et ne possédait qu’un bracelet d’argent pour se remémorer superficiellement sa mère, son mentor avait ainsi fait office de figure paternelle. Cela en ferait d’ailleurs bien rire certains, ou plutôt cela les choquerait, que d’apprendre à quel point il avait pu se montrer cruel envers elle, lui imposant un entraînement drastique qu’elle avait réussi à encaisser sans qu’elle ne sache vraiment comment. Et si la majorité crierait au scandale pour ça, Drathir ne pouvait que le remercier. Elle n’avait été qu’une orpheline, une pauvre gamine qui crevait de faim, et il l’avait rendu forte, impitoyable. Il avait fait d’elle une arme, comme pour chaque Corbeau, et ce sentiment d’invincibilité qui l’étreignait dès lors qu’elle prenait une vie la comblait littéralement : qu’il était bon de se sentir supérieure, qui plus est au sein d’un pays misogyne au possible. Et ça, c’était grâce à lui, aussi peu enthousiaste avait-il été à l’idée d’avoir à gérer une apprentie. Se savoir particulière pour le maître assassin était d’ailleurs un autre fait qui avait le don de flatter son égo, cela avait quelque chose de valorisant que d’être l’une des rare capable à avoir le droit à autre chose que de la haine ou de la froideur.

Plongée dans sa rêverie, des mouvements discrets mais connus l’arrachèrent à ses pensées et la blonde tourna aussitôt la tête pour découvrir par delà le pan de mur Edgar, sa simple vision fut suffisante pour qu’elle daigne délaisser le mur contre lequel elle s’était adossée, pivotant afin de faire face à l’homme qui se dirigeait vers elle d’un pas plus tranquille qui témoignait de son assurance : ici, il ne risquait plus rien. L’ombre d’un sourire aux lèvres, moqueur car elle ne savait faire autrement mais dont la malice dénotait l’affection qu’elle lui portait, elle n’attendit pas bien longtemps pour prendre la parole. « Je croyais pourtant que c’était votre philosophie, de ne pas faire attendre les dames. L’ironie suintait de ses mots et cela lui était tout aussi coutumier que le vouvoiement qu’elle venait d’employer. Personne n’y avait le droit, personne n’y aurait jamais le droit excepté lui, témoignant ainsi du respect indéfectible qu’elle lui portait. Toutefois Drathir jeta bien vite un coup d’œil à la main de son interlocuteur ainsi pressée à hauteur de son épaule et malgré la pénombre elle décèle le sang qui s’en écoule. Une plaie, qui s’ajoute à un coup reçu à hauteur de la tête au vu du sang qui coagulait au niveau de sa tempe. C’était mauvais ça, non pas parce qu’elle craignait pour sa vie mais plutôt parce que cela le mettrait probablement de mauvaise humeur, autant qu’elle pouvait l’être dès lors qu’un contrat ne se passait pas comme prévu. Car il n’y avait que les surprises qui pouvaient atteindre Edgar, quand tout se déroulait correctement il en ressortait indemne et ses victimes n’avaient même pas l’occasion de mourir en ayant le visage de leur assassin en tête. Comprenant ainsi que son humour pourrait être particulièrement mal perçu, l’assassine n’ajouta rien : elle ne s’excuserait pas pour cela mais n’était pas assez sotte pour se permettre des moqueries supplémentaires. Relevant les yeux afin de les ancrer dans les prunelles du maître corbeau, elle reprit la parole, son ton se faisant plus doux malgré que ses propos demeurent provocants en un sens. On s’occupe de ça et quand vous serez décent on va boire un verre ? C’est moi qui paye. » Un bref coup d’œil vers les plaies suffisait à faire comprendre de quoi elle parlait : si les corbeaux encaissaient la douleur sans broncher et si le sang ne les impressionnait plus depuis longtemps, ils n’étaient pas sots au point de dédramatiser les blessures. Les hémorragies, les infections, un rien pouvait envenimer quelque chose de bénin aussi était-il essentiel de prendre soin de ses blessures autant qu’on s’applique à exécuter un contrat.

En tous les cas, il ne pouvait pas non plus continuer à errer librement en ville avec tout ce sang sur lui et elle savait que payer la boisson aurait le don de titiller cet homme ô combien proche de ses sous, là où elle l’était un peu moins : elle tenait certes à l’argent pour ne plus avoir à le mendier ou le voler comme elle avait pu le faire gamine mais n’était pas particulièrement avide pour autant. Les biens matériels n’avaient finalement que peu d’importance à ses yeux tant qu’elle avait de quoi vivre décemment. Drathir se permit ainsi de tourner le dos à son ancien mentor, dans l’unique but de le laisser s’avancer jusqu’à sa hauteur, à partir de laquelle elle se contenta de demeurer à ses côtés alors qu’ils reprenaient la marche. Si la blonde tenait à passer quelques heures en compagnie de son interlocuteur, c’est aussi parce qu’elle partirait sous peu en direction d’Orlaïs, où un contrat l’attendait. Cela ne l’enchantait pas le moins du monde de voir s’aventurer en dehors du pays juste pour une tête, mais les ordres ne se discutaient pas.
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Dernière édition par Drathir Linath le Dim 22 Mar 2015 - 22:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptyLun 2 Mar 2015 - 22:44

Murder of Crows [Flashback]
Edgar leva les yeux vers la silhouette qui s'approchait de lui, si familière qu'il connaissait sur le bout des doigts sa façon de se mouvoir. Et pour cause ; tout ce que Drathir était, c'était lui qui l'avait façonné. Et comme à chaque fois que cette pensée effleurait son esprit, il sentit une irrépressible bouffée de fierté le submerger. C'était dangereux, et il le savait. Si au début, il avait détesté l'idée d'avoir une gamine dans les pattes, il ne regrettait pas une seconde le temps investi à la former. Elle avait évolué exactement comme il le voulait, alors qu'il transformait patiemment l'orpheline crève la faim en impitoyable prédatrice. Elle lui avait rendu sans compter tout l'investissement fourni à sa formation, et il avait été le premier surpris à apprécier cet accomplissement. Surpris aussi de s'être inexplicablement attaché à son ancienne disciple. C'était une imprudence qu'Edgar ne commettait jamais. Le sentimentalisme ne servait qu'à raccourcir la lame qui se planterait fatalement dans son dos. Mais même en étant certain d'en payer le prix un jour, il s'était laissé aller à cette faiblesse. Drathir restait l'une des rares personnes dont il appréciait véritablement la présence.

Suffisamment pour ne pas se passer les nerfs sur elle lorsqu'elle lui balança une remarque teintée d'ironie. Edgar ne répondit rien, prévoyant très bien sa réaction ; lorsqu'elle verrait sa blessure, elle changerait de ton, serait moins mordante sans pour autant s'excuser. Il n'était plus surpris de la connaître à la perfection. Ni qu'elle le connaisse aussi à la perfection. Il était simplement agréable de savoir qu'elle avait compris la situation et son état d'esprit d'un seul coup d’œil. Reposant, aussi.

La proposition qui suivit l'aurait également presque fait sourire, si tant est qu'il soit du genre à sourire. Il se contenta de hocher la tête.

- Si c'est toi qui paye...

Il valait mieux en effet s'occuper au plus vite de sa blessure, bien que peu grave, et surtout changer de vêtements. Ayant égorgé l'elfe de face, faute de temps, sa veste était largement tâchée de sang. Vu que le tissu était sombre, cela se voyait peu dans les rues mal éclairées de la capitale, mais quand même cela suffisait à le rendre suspect. La main toujours fermement plaquée sur son épaule pour faire pression sur la plaie, il régla son pas sur cela de Drathir. Il avançait à grandes enjambées malgré la douleur et le choc qui continuait de résonner dans son crâne. Il allait avoir une bonne migraine et il n'était pas certain qu'ajouter de l'alcool par-dessus soit une excellente idée. Mais il avait besoin de cuver sa frustration et sa mauvaise humeur. Il digérait mal de s'être faite avoir par la dalatienne. Il n'aurait guère pu faire autrement vu qu'elle s'était invitée à la fête au tout dernier moment, mais cela ne l'aidait pas à se dérider. Il préférait – de loin - que les choses se déroulent sans accrocs. Il ne chercha pas à se justifier ou s'expliquer auprès de Drathir. Il n'avait pas à le faire. Le contrat avait été rempli, comme toujours. Le reste n'avait pas d'importance. Et son ancienne apprentie faisait parti de ces gens qui trouvaient les silences confortables et n'essayaient pas de les remplir de paroles inutiles. Edgar détestait les gens qui parlaient pour ne rien dire.

Il laissa planer le silence plus d'une dizaine de minutes, le temps de digérer sa soirée et de retrouver le calme absolu qu'il se plaisait à cultiver, et d'arriver aux portes de la Maison des Corbeaux après une enfilade de ruelles sales. Edgar franchit le perron d'un pas vif, la lumière soudaine du hall lui vrillant le crâne d'un douleur nouvelle. Il fit un effort pour rester impassible.

- Va chercher un soigneur et retrouvez-moi en haut.

Edgar gravissait déjà deux par deux les marches menant à son bureau, ne doutant pas une seconde que son ordre serait exécuté. Une fois arrivé, il se débarrassa de sa chemise et de sa veste et avança vers le miroir, observant sa plaie ainsi exposée. Elle avait l'air normale, et l'absence de symptômes l'avait de toute façon conforté dans l'idée que la dague n'avait pas été empoisonnée. Un vrai boulot d'amateur. Franchement, pour un marchand qui avait les moyens de se payer un apostat mercenaire, il aurait pu recruter un peu mieux. Sa mauvaise humeur revenait au galop à l'idée qu'il ait été atteint par quelqu'un d'aussi manifestement incompétent. Elle avait eu du bol, tout simplement. S'il avait été au courant de sa présence, ils auraient dansé une toute autre valse. Il releva une mèche de cheveux et étudia sa tempe, légèrement violacée. Elle avait de la poigne pour une si petite chose. Il l'avait toujours dit, il fallait se méfier des elfes.

Il se laissa tomber sur une chaise en attendant que Drathir revienne avec le guérisseur. Le reste de la nuit avait intérêt à compenser. Sa disciple allait devoir aligner les bouteilles de bon cru antivan.
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MessageSujet: Re: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptyMer 4 Mar 2015 - 20:08

 

Edgar ∞ Drathir

Is this what you wanted ? Did I make your dreams come true ? You're sitting in a corner, wondering what you got into. And you ache for this. You don't understand that your tears don't mean a thing, and I only come when you scream.
S'il ne s’était pas autorisé le moindre sourire, le contraire aurait d’ailleurs été étonnant, la blonde ne s’était pas gênée pour en afficher un, léger. Comme quoi, dès lors qu’on était prêt à allonger la monnaie, on pouvait bien se faire des amis. Drathir ne doutait toutefois pas du fait qu’il aurait refusé une telle proposition avec beaucoup de monde, rappelant qu’elle était l’exception qui confirmait la règle, surtout en ces circonstances. Car s’il avait mené à terme son contrat, cela ne s’était pas déroulé comme prévu et elle était suffisamment coutumière des mauvaises surprises pour savoir à quel point cela pouvait le déranger, autant que ça pouvait la déranger elle et au vu de ses provocations précédentes, elle ne devait qu’à son lien privilégié avec Edgar de ne pas avoir fini avec une lame enfoncée dans la chair. C’est pour cela que, dès lors qu’elle calque son allure sur celle de son ancien mentor, l’assassine ne se permet pas le moindre commentaire, se complaisant dans ce silence reposant. Elle ne se voyait pas le questionner, peu envieuse de réclamer des détails superflus alors même que le résultat était là : il avait réussi, le reste importait peu. Qui plus est, elle était de ceux qui n’avaient pas besoin de parler pour se sentir à l’aise, probablement était-ce là une qualité propre à tous les Corbeaux : quand on passait sa vie à tuer sans laisser de traces, on prenait l’habitude de se faire discret. Ceci dit cela ne l’empêchait pas de suinter la provocation et l’ironie dès lors qu’elle ouvrait sa grande gueule, mais c’était une autre histoire. Muette, la Corbeau accompagna ainsi l’homme jusqu’à ce qu’ils arrivent au siège de la guilde, pénétrant à l’intérieur même du hall dont la lumière arracha un rictus douloureux à son comparse, ce qu’elle ne se permit pas de relever pour autant bien que ses prunelles d’émeraudes s’attardèrent de nouveau sur la blessure à son épaule. Ce fut à cet instant précis que son interlocuteur réclama d’elle qu’elle parte à la recherche d’un soigneur apte à s’occuper de la dite blessure, un ordre qu’elle ne discuta pas le moins du monde, se contentant d’hocher la tête afin de signaler qu’elle s’en occupait. La seconde qui suivait, ils se séparaient donc : lui montait les escaliers tandis qu’elle empruntait un premier couloir afin de mener à bien sa mission du moment.  L’espace d’un instant elle avait voulu s’en charger elle-même, la blessure lui paraissant dans le fond suffisamment superficielle pour qu’elle puisse s’en occuper, mais elle s’en était finalement abstenue : autant laisser faire les experts plutôt que de risquer de se louper. Manquerait plus qu’elle le bute sans le faire exprès, à cause d’une sale infection tiens.

Drathir savait leur relation suffisamment risquée pour ne pas en plus vouloir en rajouter, car elle le savait, s’attacher était une faiblesse : si un jour elle échouait dans le cadre d’un contrat, ou même lui bien que cela lui paraisse impossible au vu de l’adoration qu’elle lui portait, il n’y aurait plus la moindre fin heureuse pour eux. D’autant plus que l’humour de la maison était particulièrement sombre et corrosif, la blonde ne comptant plus le nombre de personnes qui ont eu pour objectif de tuer leurs anciens mentors ou apprentis, aussi n’en doutait-elle pas : le moindre échec impliquerait une nouvelle rencontre avec Edgar, au détail près qu’elle serait moins amicale. Car de ça non plus, elle n’en doutait pas, si on demandait un jour à l’homme de la tuer, il le ferait. La seule chose qu’elle espérait, c’est qu’elle puisse avoir le droit à autre chose qu’un regard froid ou méprisant si cela venait à arriver, crever avec l’impression de n’avoir été qu’une déception serait quelque chose de particulièrement désagréable. Quoi qu’il en soit la concernée délaisse de nouveau sa rêverie lorsqu’elle finit par croiser la route d’un des herboristes résidant au sein de la Guilde. Cela l’avait surpris, gamine, alors qu’elle avait toujours été persuadée que la maison ne comptait que des assassins sanguinaires et non pas de quelconques médecins aptes à guérir toutes les blessures ou presque. Pourtant, en y réfléchissant désormais, cela semblait logique qu’ils soient dans les parages, demeurant là où la mort rodait justement. En tous les cas lorsque ses prunelles s’attardèrent sur le dos du guérisseur, sa voix s’éleva aussitôt : « Une blessure à l’épaule qui t’attend à l’étage – Je suis occupé là. En effet le concerné semblait manipuler quelques herbes, que ce soit dans l’optique de déjà fabriquer des onguents ou juste faire du tri peu lui importait, et bien qu’elle ait employé un ton peu alarmiste qui pouvait justifier la tranquilité du soigneur, elle ne comptait pas attendre. L’ombre d’un sourire aux lèvres, la réplique de l’assassine ne se fit pas attendre. Donc je dois dire à Edgar qu’il doit patienter ? » Le mot magique venait d’être prononcé et bien que son interlocuteur lui tourne le dos, elle capte la tension qui étreint ses muscles désormais, l’homme se crispant à peine le nom de son ancien mentor fut-il prononcé. Encore une fois la réputation de ce dernier n’était plus à faire et s’il pouvait déjà être menaçant de base, mieux valait ne pas subir sa fureur lorsqu’il se retrouvait blessé.

Le sourire de Drathir s’étire alors que le guérisseur lui signalait dans un léger grognement qu’il arrivait de suite, s’agitant soudainement pour récupérer diverses concoctions et baumes, et elle se permet de se moquer ouvertement : « Ravie de voir que tu revois tes priorités. Amusée, elle se décale à peine dès lors que l’homme se met à passer devant elle, tout son bordel en mains et non sans un sifflement désapprobateur, avant de le suivre dans les escaliers. Tous deux connaissaient les lieux et ils arrivèrent ainsi rapidement au bureau d’Edgar, le guérisseur y pénétrant le premier. Refermant derrière eux, la blonde finit ensuite par s’installer sur une autre chaise, allant jusqu’à laisser reposer ses jambes sur le bureau qui trônait au centre de la pièce bien qu’elle fasse attention à ne rien déranger pour autant, n'ayant pas non plus l'audace de jeter le moindre coup d'œil à ce qui pouvait s'y trouver. D’une oreille distraite elle écouta le soigneur qui questionnait Edgar quant aux raisons de cette blessure, ce qu’il pouvait éprouver quand on y touchait, cherchant à évaluer la présence ou non de poison. L’assassine était particulièrement ronchonne quand on cherchait à panser ses plaies, probablement parce que les questions posées, bien que nécessaires, avait le don de l’horripiler tant elle était consciente de ses blessures. Il devait probablement en être de même pour Edgar, qui devait déjà savoir depuis longtemps si du poison coulait ou non dans ses veines et si tel avait été le cas, il aurait probablement été capable de dire quel venin précisément le menaçait. Toutefois le guérisseur ne faisait que son travail et Drathir ne se permit donc pas de commenter outre mesure, se contentant de l’observer sans un mot. Sans un mot jusqu’au moment où il reprit la parole, une fois le travail fini et la plaie bandée. Voilà, il ne restera rien à part une légère cicatrice - Le contraire aurait été dommage. » Et un sourire vint de nouveau orner les lèvres de la femme, amusée, alors qu’elle jetait un coup d’œil à la blessure et au sommet du torse du Corbeau de manière générale. Il fallait admettre que l’entraînement intensif et le train de vie rythmé des Corbeaux avaient le mérite de forger les corps d’une bien agréable manière. Edgar ne faisait sûrement pas exception à la règle et si les années avaient le don de peser sur la plupart des individus, il n’en était rien pour lui.

Quoi qu’il en soit ce fut sur ces propos qu’il ne commenta pas que le guérisseur finit par partir, non sans quelques dernières recommandations et après avoir également observé ce coup à hauteur du crâne. Drathir le suivit des yeux jusqu’à ce que la porte se referme derrière lui et ce fut en continuant de fixer cette dernière, et sans se départir de son sourire, qu’elle précisa à l’attention de son comparse. « Il ne s’est pressé que lorsque j’ai prononcé votre nom. C’est fou de toujours à ce point inspirer la crainte, surtout au fil du temps. Elle ne souhaitait pas insinuer qu’il puisse perdre la main avec les années, ce serait suicidaire que de se moquer ainsi alors que la blessure était fraîche, mais l’on aurait pu penser qu’à force de côtoyer de près ou de loin le Corbeau, la crainte s’envolerait un peu. A peine. Sauf que c’était totalement l’inverse, la blonde en avait vu un bon paquet longer les murs pour s’assurer un passage assez large pour Edgar. C’était fascinant à vrai dire, et finalement elle détourna les yeux de la porte pour ancrer son regard d’émeraude dans celui de son interlocuteur, formulant sa conclusion sous forme de question : Ce n’est pas lassant ? » A dire vrai, elle en doutait. Elle-même ne comprenait que trop l’utilité d’inspirer la peur, elle trouvait cela glorifiant que d’insuffler un tel sentiment chez l’autre, plus que tout autre émotion. Elle imaginait qu’il éprouvait la même chose, d’autant plus qu’elle peinait aujourd’hui à savoir quelles parties d’elle-même n’avaient pas été façonnées ou influencées par son ancien mentor. Il lui avait tout appris et il l’avait marqué de son empreinte, tant et si bien qu’il était désormais difficile pour elle de savoir quels comportements et idéaux provenaient d’elle et lesquels provenaient de son apprentissage.
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Dernière édition par Drathir Linath le Jeu 12 Mar 2015 - 19:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptySam 7 Mar 2015 - 2:50

Murder of Crows [Flashback]
Edgar releva la tête vers le guérisseur quand celui-ci entra à la suite de Drathir. Sa disciple s'installa à son bureau, se permettant d'allonger ses jambes dessus. Pour n'importe qui d'autre, une telle familiarité aurait eu pour résultat un grand coup derrière la tête et d'être expulsé du bureau sans préavis, non sans une promesse de meurtre en cas de récidive. Comme souvent, elle était l'exception qui confirmait la règle. Parce qu'il la connaissait parfaitement et savait qu'elle ne dérangerait pas l'ordre quasi maniaque avec lequel Edgar triait les documents et autres affaires qui jonchaient le bureau. Et parce qu'elle le connaissait parfaitement et savait qu'elle n'avait pas intérêt à bouger quoi que ce soit d'un millimètre.

Le guérisseur, lui, semblait sur des charbons ardents. Il était manifeste qu'Edgar le rendait nerveux, ce qui n'étonnait pas le moins du monde le concerné. Il se savait craint au sein de la guilde, et pas seulement par ses collègues. Aucun membre du petit personnel nécessaire au bon fonctionnement de la Maison n'aimait croiser son chemin. Il cultivait cette réputation avec soin, sachant que c'était un bon moyen pour être sûr d'être correctement servi. Parce qu'on avait peur de lui, le feu était toujours soigneusement attiré, le repas jamais froid, le bureau nettoyé mais sans rien dérangé. Autant dire que la situation lui convenait parfaitement et qu'il n'avait pas l'intention de changer ça. C'est pourquoi il accueillit le guérisseur avec la froideur inquisitrice qui faisait sa réputation, ne répondant qu'à son salut faussement enthousiaste que d'un signe de tête. Le soigneur – il ignorait son nom et s'en fichait, « hé toi » suffisait dans la majorité des cas – posa ses affaires sur une petite table à côté de la chaise où était assis l'assassin, après avoir eu l'approbation silencieuse de ce dernier.

- Dites-moi ce qui vous est arrivé.

- Tu es soigneur ou idiot ? Ca se voit il me semble.

- Je... L'autre avala sa salive et fit un effort visible pour garder son sang-froid. Il faut que j'en sache le plus possible pour vous soigner au mieux, messere.

- C'est une blessure par dague. Le ton d'Edgar suintait l'évidence.

Essayant au maximum d'afficher un détachement professionnel, le guérisseur imbiba un linge propre d'alcool fort et entreprit de nettoyer la plaie histoire d'y voir plus clair. La profession rendait les assassins résistants à la douleur, ce qui lui permit d'encaisser l'opération avec un visage neutre. De l'autre main, le guérisseur tâta les alentours de la blesssure.

- C'est douloureux, autour ?

- Non.

- Pas de symptômes particuliers ? Vertiges, nausées ?

- Non.

- Ce n'est pas gonflé… Je pense que la lame n'était pas empoisonnée. Vous avez… bref...

Il s'était rattrapé juste à temps avant de dire qu'il avait de la chance. Edgar le vit rougir jusqu'aux oreilles et pouvait presque l'entendre se fustiger mentalement et se contraindre à l'attitude la plus professionnelle possible. Une fois la plaie propre, le soigneur s'occupa de la recoudre. Le Corbeau le laissa faire sans le déranger, pour éviter qu'il ne fasse un faux mouvement. Après l'avoir pansé, il nettoya la blessure à la tête, qui était minime et ne nécessita pas d'autre soin. Edgar était juste bon pour se trimballer une migraine sur plusieurs jours. La remarque sur la cicatrice entraîna un commentaire narquois de la part de Drathir, qui s'était contentée d'observer la scène en silence jusqu'à présent.

- Arrête de te rincer l'oeil.

Chez n'importe qui d'autre, cette phrase aurait sonné comme une remise en place. Chez Edgar, c'était ce qu'il y avait de plus proche de l'humour. Le guérisseur sembla à peine y prêter attention, occupé à rassembler ses affaires et à déguerpir en vitesse, manifestement soulagé d'en avoir terminé.

Le Corbeau se remit debout et massa son épaule raidie. La cicatrice ne viendrait que rejoindre les nombreuses qui ornaient déjà sa peau. Sa profession était de celles qui marquent la chair. Depuis le temps, il avait cessé de compter. Elles étaient là pour prouver qu'il avait survécu jusqu'ici.

La remarque de Drathir lui arracha un léger rictus. Nul doute qu'elle avait apprécié se servir du nom de son mentor pour insuffler la crainte chez l'homme. Leur relation maître-disciple faisait que l'aura d'Edgar rejaillissait dans un sens sur la jeune femme. Pour lui, c'était un avantage qu'il lui offrait. Les Corbeaux n'étaient pas des tendres et il était important de savoir s'imposer au sein de la Guilde pour ne pas se faire écraser. Personne ne tolérait les faibles. Drathir le lui avait rendu en se montrant un Corbeau exemplaire, et son talent et ses succès étaient assimilés à lui. Il les prenait presque personnellement, tant il se sentait responsable de ce qu'elle était devenue.

- Bien sûr que non. Ça n'a que des avantages. Regarde, il a rappliqué tout de suite et il a fait son travail vite et bien.

Le rictus d'Edgar s'élargit, affichant presque un vrai sourire quelques secondes. Qu'il était grisant de savoir que son simple nom avait un tel effet. Jamais il ne pourrait s'en lasser. Savoir que son aura ne s'était pas ternie au fil du temps mais avait au contraire pris de l'ampleur était extrêmement gratifiant.

- Il vaut mieux inspirer la crainte que l'affection. Les gens qui ont peur de toi seront y réfléchiront à deux fois avant de te trahir ou de se prendre à toi.

Il se débarrassa du reste de ses vêtements maculés de sang et laissa le tout dans un coin avant de sortir une tenue propre. La présence de Drathir ne le gênait nullement ; qu'elle détourne ou non le regard, c'était son affaire. Quand on gagne sa vie en tuant des gens de manière plus ou moins imaginative, la pudeur était la dernière chose qui importait. Une fois ses vêtements enfilés, il se tourna vers elle.

- Le contre temps est terminé, il est temps de tenir ta promesse.

Quasiment en face de la Maison de trouvait une taverne ouverte toute la nuit, dont les clients étaient presque exclusivement des Corbeaux. Les propriétaires avaient vite compris la recette du succès : des horaires nocturnes, des réserves d'alcool inépuisables et une discrétion exemplaire. Edgar y avait ses habitudes, comme la majeure partie de ses collègues. Des habitudes qui consistaient notamment en l'assurance de sa table personnelle – officieusement mais quasiment toujours disponible pour lui – légèrement en retrait dans un coin de la salle, permettant d'être au minimum à l'écart. Une position qu'Edgar affectionnait tout particulièrement, étant connu pour aimer maintenir ses distances avec le reste de la population.

Il s'installa sur le banc et étendit les jambes. Ses blessures le faisaient encore souffrir mais pas autant que son amour-propre. Il ne restait plus qu'à le panser à coups d'alcool et de bonne compagnie. Et Drathir était la seule personne avec qui l'idée de passer un moment à discuter lui était tolérable. D'habitude, c'était plutôt une activité qu'il considérait comme une perte de temps.

Il commanda à boire au serveur qui s'était empressé d'accourir – encore une démonstration de l'utilité d'une bonne réputation – et se tourna vers elle.  

- Du travail en perspective ?

Il aimait bien qu'elle le tienne informée de ses différents contrats. Une façon pour lui de suivre le parcours de son élève, bien après qu'elle soit devenue Maître Assassin à part entière.
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MessageSujet: Re: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptySam 7 Mar 2015 - 16:51

 

Edgar ∞ Drathir

Is this what you wanted ? Did I make your dreams come true ? You're sitting in a corner, wondering what you got into. And you ache for this. You don't understand that your tears don't mean a thing, and I only come when you scream.
La scène eut le mérite de lui arracher un large sourire, moqueur, dès lors que le guérisseur tenta de s’occuper de la plaie du Corbeau, devant pour cela faire face à son habituelle froideur, proche du mépris. La tension, palpable, et la sueur qui perlait sur le front du soigneur l’aurait presque fait ricaner mais elle préféra garder le silence pour se contenter de suivre la scène des yeux, sans un mot. Drathir ne se permit finalement un commentaire que lorsque les soins prirent fin, l’émeraude de ses yeux s’attardant sur la plaie et plus généralement sur le torse de son ancien mentor, qui n’attendit pas bien longtemps pour lui interdire de profiter de la vue. La remarque, qui aurait sonné comme un ordre menaçant pour n’importe qui, ne parvint qu’à lui arracher un léger rire et elle se mit à secouer légèrement la tête, comme exaspérée, sans pour autant tenir compte de la demande. Elle ne détourna finalement les yeux que pour suivre du regard le guérisseur qui s’empressait de quitter la pièce désormais son œuvre achevée, s’octroyant ainsi le temps de formuler une question à l’attention de son compagnon, faisant de prime remarquer l’effroi que pouvait encore provoquer la simple évocation de son prénom, avant de lui demander s’il ne trouvait pas la situation lassante. A dire vrai elle se doutait déjà de la réponse, mais avait préféré le questionner dans le doute, l’observant de nouveau pour cela alors qu’il commençait déjà répondre. Bien sûr que non. C’était l’évidence même et cela lui arracha l’ombre d’un sourire, qui s’élargit un peu plus devant le rictus qu’affichait Edgar. Il était fier de ce sentiment qu’il inspirait et elle ne pouvait que le comprendre, c’était essentiel, qui plus est parmi les Corbeaux où il fallait s’imposer et se faire respecter. Or ce n’était pas en distribuant des bonbons que l’on devenait un assassin à la fois craint et admiré. Son mentor se permit alors de préciser sa pensée, expliquant que la peur dissuadait la trahison, c’était un gage de sureté que l’affection ne pouvait garantir. Il n’avait sans aucun doute raison, encore que Drathir avait toujours évité de s’attacher juste pour ne pas avoir à souffrir de cet attachement si un jour on lui demandait d’assassiner celui qui en jouissait, ce n’était ainsi pas tant par crainte de la trahison d’autrui que la trahison qu’elle serait obligée d’infliger à autrui. Accessoirement, son indifférence n’était que le fruit d’une éducation stricte et impitoyable.

Quoi qu’il en soit, la blonde voulut répliquer d’instinct : « Pourtant je ne vous… trahirais pas. C’est ce qu’elle aurait voulu dire et au fond elle le pensait vraiment. Si elle avait craint le Corbeau au début de son apprentissage, elle avait bien vite fini par le respecter et le vénérer pour tout ce qu’il lui apportait et aujourd’hui l’on pouvait noter plus d’affection que de peur. Pourtant elle ne le trahirait pas, mais au fond, que pouvait-elle en savoir ? Si elle venait à échouer dans le cadre d’un contrat, cela pourrait être perçu comme un coup dans le dos ou en tous les cas il y aurait ensuite de fortes chances qu’ils aient à s’en prendre l’un à l’autre par la suite. Ils devraient s’entretuer, lui pour faire son travail et elle pour sauver sa peau. Ce fut pour cela que Drathir ne daigna pas finir sa phrase, sachant que malgré la véracité de ses dires, elle ne pouvait se permettre de faire la moindre promesse. Il le savait aussi bien qu’elle, si bien qu’elle se contenta finalement de sourire plus doucement. Vous avez raison, conclut-elle simplement. Quoi qu’il en soit, durant le laps de temps où elle avait pris la parole, elle avait bien évidemment remarqué Edgar en train de se déshabiller afin d’enfiler des vêtements propres. Désireuse de toujours observer ses interlocuteurs, ou presque, quand elle s’adressait à eux, elle n’avait ainsi pas détourné les yeux le temps de son discours, pas plus gênée par la nudité, que ce soit la sienne ou celle des autres, que lui. Mais dès lors qu’elle eut terminé de parler, son regard bifurqua de nouveau vers la porte et elle laissa ainsi Edgar achever sa tâche sans un mot. Ce ne fut donc que lorsqu’il revint vers elle que l’assassine daigna l’observer de nouveau, reposant ses pieds au sol et se redressant dès lors qu’il lui affirma être prêt. On peut dire que vous perdez pas le nord, fit-elle remarquer dans un sourire avant d’ironiser un peu plus : à croire que vous tenez plus à l’alcool qu’à moi. » Sur un dernier coup d’œil amusé, elle se contenta d’accompagner sans un mot Edgar jusqu’à la taverne qui se trouvait juste à côté, un véritable avantage pour l’ensemble de la Guilde dont les membres pouvaient ainsi éviter de se cacher à tout bout de champ et possédaient  un endroit où décompresser. Et pour le coup Drathir ne se faisait pas d’illusions : dérider Edgar lui coûterait plusieurs bonnes bouteilles, faisant ainsi un mal considérable à sa bourse.

L’avantage d’avoir son mentor à ses côtés résidait toutefois dans le fait qu’une table leur fut aussitôt attribuée, dans un coin de la taverne où l’on ne pourrait guère les déranger ni épier leurs conversations à partir du moment où ils ne s’amusaient pas à gueuler comme des cochards agonisants. Quoi qu’il en soit la blonde s’installa face à son interlocuteur, s’adossant contre le mur à ses côtés et allongeant ses jambes sur le banc, comme il était en train de le faire. Dès lors que l’on vint s’enquérir de leur commande Edgar s’empressa de réclamer la boisson promise et si elle en fit de même, elle se permit également de réclamer de quoi grignoter. Elle le savait, dès lors qu’elle commençait à avoir un peu faim -et ce peu importe le moment de la journée- et qu’elle avait les moyens d’assouvir cette envie, elle ne se gênait pas pour le faire. Les quelques années, gamine, passées à ronger des os tous les trois jours dans les ruelles d’Antiva l’avaient profondément marquée de ce côté-là et elle en avait parfaitement conscience. Sans parler du fait que, durant les débuts de son apprentissage, les châtiments destinés à punir sa médiocrité se résumaient également en ce genre de privations, les différents maîtres Corbeaux de l’époque ayant bien évidemment eu vent de son passé et sachant comment la mater efficacement. Il fallait toutefois admettre que réussir à vaincre les autres apprentis dans ces conditions dénotait d’une détermination et d’une force indéniable. Des qualités qu’Edgar avait par la suite réussi à exploiter entièrement. En tous les cas, c’était pour cela qu’elle ne se gênait plus pour manger quand elle en avait envie, possédant toujours cette crainte au fond d’elle de devoir peut-être se retrouver privée de nourriture à un moment ou un autre. Quoi qu’il en soit, alors que le serveur repartait chercher ce qu’ils désiraient, l’homme face à elle se permit de la questionner quant au travail qui l’attendait. Hochant la tête afin d’approuver, la blonde soupira bien vite toutefois alors qu’elle précisait les circonstances du travail à venir. « En Orlaïs, c’est à se demander ce que foutent les abrutis là-bas pour qu’on ait besoin de nous y envoyer, siffla-t-elle de mauvaise grâce, agacée à l’idée de devoir voyager aussi loin. Pour un contrat, peut-être deux, on me donnera les détails là bas. Ça me prendra un temps fou… » Nouveau soupir alors qu’elle songeait aux difficultés qu’elle rencontrerait forcement. Si elle avait déjà eu à quitter le pays, c’était rare et à chaque fois compliqué car elle perdait alors tous ses repères et les recherches à faire, nécessaires à l’accomplissement de tout meurtre digne de ce nom, se voyaient plus nombreuses et plus pénibles. Drathir s’interrompit lorsque le serveur revint avec leurs commandes et aussitôt elle piqua un morceau de pain dans l’assiette qu’on venait de lui donner, avant de rajouter dans un sourire, son regard ancré dans celui de son interlocuteur. Deux contrats, me faudra au moins ça pour renflouer ma bourse après cette soirée. »
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Dernière édition par Drathir Linath le Jeu 12 Mar 2015 - 19:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptyMer 11 Mar 2015 - 22:16

Murder of Crows [Flashback]
Edgar oubliait parfois que Drathir n'était plus vraiment son apprentie et qu'elle n'avait pas besoin de leçons de moral. Les mots lui étaient venus naturellement et elle l'avait écouté comme toujours, absorbant ses enseignements avec sérieux, une attitude qui lui avait toujours plu chez elle. Il oubliait également qu'il trahissait ses propres principes avec elle. Il aurait voulu dire qu'il maintenait les gens à distance par prudence, non pas par peur de l'attachement, parce qu'il ne s'attachait pas aux gens. Normalement. Lui qui contrôlait chaque aspect de sa vie, il avait complètement failli à la prudence la plus élémentaire en se laissant prendre d'affection pour son apprentie. Il savait pertinemment qu'il en souffrirait un jour. Il savait aussi qu'elle aurait voulu dire qu'elle lui serait toujours fidèle, qu'ils n'auraient jamais à s’entre-tuer. Et que c'était faux, parce que la loyauté envers les Corbeaux supplantait toutes les autres. Edgar avait lui-même tué celle qui lui avait servi de mentor (si Shiv pouvait répondre à une telle appellation, parce qu'elle oubliait régulièrement qu'elle avait officiellement un apprenti à charge). Il n'avait pas hésité, mais cela avait fait mal. Et le lien qu'il partageait avec Shiv n'avait rien à voir avec celui qu'il avait avec Drathir. Il l'avait laissé s'étoffer au fil du temps, parce qu'il avait été trop faible et trop sentimental pour prendre la distance nécessaire. Si, ou plutôt quand les choses tourneraient mal, il ne pourrait s'en prendre qu'à lui-même. Et il ne le savait que trop bien. Et pourtant, même maintenant qu'elle n'était plus à sa charge depuis longtemps, il n'avait pas cherché à réparer les dégâts. Il ne savait pas si les risques qu'il prenait en valaient la peine.

Mais plutôt que de broyer du noir, il préférait profiter de l'instant présent. Et l'instant présent n'était pas désagréable, puisqu'il était tranquillement installé avec la personne qu'il détestait le moins et en compagnie d'une bonne bouteille de vin antivan. La douleur continuait de pulser dans sa tempe et dans son épaule, aussi avait-il hâte de boire un peu histoire de la faire passer. Le serveur avait apporté leur commande avec une célérité qu'il devait encore une fois à sa réputation. Drathir se jeta sur la nourriture, ce qui n'étonna pas Edgar qui la connaissait bien et savait que les Corbeaux n'hésitaient pas à utiliser les privations pour briser les apprentis. Lui-même y avait eu droit, et il avait eu le même parcours d'orphelin crève-la-faim avant d'être recruté. Il préféra néanmoins se servir un verre de vin, en apprécier la couleur et l'arôme avant d'en boire plusieurs longues gorgées. Excellent cru. Voilà qui faisait un bien fou, mais qui allait mettre à mal la bourse de sa disciple, qui ne se gênait pas pour le faire remarquer.

- Il faut bien que cela serve d'avoir une apprentie, répondit-il avec le plus grand sérieux car il ne faisait jamais dans le second degré.

Il était vrai que pour quelqu'un d'économe – les mauvaises langues diraient pingre – comme Edgar, il était agréable de boire à l’œil. Et puis avec le temps qu'il avait passé à la former, avec le succès que l'on connaissait, elle lui devait bien ça. Non pas qu'il n'était pas reconnaissant ; qu'elle ne soit pas ingrate et prenne le temps et l'argent de l'inviter était très appréciable.

Il avait grimacé quand Drathir avait évoqué ses prochains contrats.

- Je déteste Orlaïs.

Cette phrase prononcée avec tout le mépris possible résumait parfaitement le sentiment d'Edgar envers le pays en question. L'assassin considérait qu'il avait bon goût, aussi était-il forcément à l'opposé de ce qu'Orlaïs considérait comme raffiné. Il les trouvait décadents, au bas mot. Et le Noble Jeu avait l'art de lui hérisser le poil. Des nantis désœuvrés qui jouaient à comploter, rien de plus. A Antiva, le jeu de la politique était plus brutal, direct et radical. Quand quelqu'un faisait une bavure, on lui envoyait une escouade des Corbeaux aux trousses, on ne lui jetait pas un gant en jouant les offensés. Et les bardes. Ah, les bardes. Edgar méprisait les bardes. Qu'ils soient trop souvent composés de jeunes nobles en mal de sensations fortes y était pour beaucoup. Ce n'était que des gamins cherchant à pimenter un peu leur vie. Rien à voir avec les Corbeaux, élevés hors de leur misère et dont seuls les meilleurs survivaient pour forcer l'élite de l'assassinat et de l'espionnage.

- Pour un si long voyage, ils ont intérêt à avoir une bonne raison de t'y envoyer.

Être Corbeau impliquait une grande mobilité – l'on plaisantait souvent avec ce qui pouvait être une devise de recrutement « vous verrez du pays » - mais c'était un point qu'Edgar n'avait jamais vraiment apprécié. C'était une perte de temps à ses yeux et il avait autre chose à faire que de battre la campagne à dos de canassons ou de compter les jours au fond d'une cabine de bateau.

Il se servit à manger avant que sa disciple n'est achevée toute la nourriture en présence.

- Et ainsi tu offres un repas d'adieu à ton maître avant de partir ?

Edgar se rapprochait dangereusement du second degré. Il considéra son verre vide un instant avant de le remplir à nouveau. Il avait déjà moins mal, il fallait continuer sur cette bonne voie.
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Dernière édition par Edgar le Sam 14 Mar 2015 - 0:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptyJeu 12 Mar 2015 - 0:05

 

Edgar ∞ Drathir

Is this what you wanted ? Did I make your dreams come true ? You're sitting in a corner, wondering what you got into. And you ache for this. You don't understand that your tears don't mean a thing, and I only come when you scream.
La blonde ne peut retenir l’ombre d’un sourire dès lors qu’elle constate, après avoir jeté son dévolu sur la nourriture, que son ancien mentor préférait se faire plaisir avec le vin. Dans un réflexe probablement octroyé par l’habitude, il admire la couleur et savoure l'odeur de l’alcool avant d’en déguster de longues gorgées qui lui rappellent aussitôt qu’il n’en resterait pas là et qu’une bouteille ne suffirait probablement pas. Encore que. Ne se gênant pas toutefois pour en faire la remarque, l’assassine leva les yeux au ciel en même temps qu’elle sent son sourire s’élargir lorsqu’Edgar se met à lui rappeler qu’elle devait bien servir à quelque chose. Une apprentie ne devait pas être qu’un fardeau qu’on se trimballe durant toutes les années qui constituent l’entraînement et elle ne trouva rien à redire à cela. L’espace d’un instant elle en vint à se demander quels liens pouvaient entretenir la majorité des corbeaux avec ceux qui leur avaient tout appris, imaginant que si la plupart n’étaient pas spécialement proche, ils devaient bien y avoir des exceptions. Comme pour eux. Edgar n’avait pas besoin de le dire, son ancienne élève se doutait plus ou moins qu’il était fier d’elle, sans quoi il ne prendrait pas la peine de la côtoyer plus que de raison et surtout s’il l’avait jugé indigne de ses connaissances, elle serait morte depuis longtemps, achevée par l’entraînement drastique qu’il lui avait imposé. Ses succès et les contrats qu’elle accomplissait ne permettaient qu’à montrer qu’il avait fait du bon travail avec elle et c’était d’ailleurs la seule chose qui lui importait : l’opinion de l’assassin. La guilde, elle s’en contrefoutait pas mal à vrai dire, ne leur devant que son recrutement et les premiers temps de son apprentissage. Tout le reste, elle le lui devait à lui. C’est pour cela qu’elle ne se permettrait pas de se montrer ingrate, en aucune façon, et se permettait donc de l’inviter. De toute façon à part pour sa pomme et pour lui, c’est pas comme si elle claquait son argent pour qui que ce soit, se plaisant au contraire à laisser les hommes rencontrés au gré de ses voyages lui payer sa pitance du soir. En tous les cas, Drathir ne se permit donc pas le moindre commentaire et se contenta de parler de son travail à venir, maugréant quant au long voyage qui l’attendait. Elle ne fut d’ailleurs pas la seule à se plaindre, Edgar se mettant déjà à pester à peine avait-elle prononcé le nom du pays dans lequel elle devait foutre les pieds, et cette simple remarque lui arracha un nouveau sourire alors qu’elle s’entendait répliquer, moqueuse : « Oui mais vous, vous détestez tout et tout le monde. Ça compte pas. » A part Antiva, pour des raisons qui ne regardaient que lui, l’assassin n’était pas connu pour apprécier grand-chose.

Amusée, la blonde se permit alors de se servir enfin un verre de vin dont elle savoura quelques gorgées tranquillement, bien moins avide que lui. Elle était toujours prudente avec l’alcool, ayant appris assez tôt qu’elle ne le supportait que très peu, or finir nue sans l’avoir désiré n’était pas l’une de ses priorités, tenant trop à exercer un contrôle total de ses émotions ainsi que de ses faits et gestes. Le picrate ne servait qu’à émousser les sens et elle n’avait clairement pas besoin de jouir de son effet désinhibiteur, étant déjà capable de tout en étant sobre. Il fallait toutefois admettre qu’il était bon, comme tout vin digne de ce nom dans ce foutu pays. C’était pas en Orlaïs qu’elle trouverait ça et, malgré ses moqueries, elle comprenait le mépris de son interlocuteur envers les orlésiens. Si la royauté à Antiva ne signifiait pas grand-chose, la prétendue noblesse orlésienne était tout aussi risible. Toutefois Drathir parvenait à être plus détachée quand on évoquait ces étrangers, ayant toujours accompli son travail sans jamais se soucier des cultures ou mentalités propre aux habitants des pays qu’elle traversait. Une tête qu’on fait tomber, des paysages qu’elle savait admirer, et une paire de fesses à mettre dans le lit quand l’on trouvait grâce à ses yeux : voilà comment on pouvait résumer ses voyages. Le reste n’avait pas la moindre importance. Encore que, il y avait bien un endroit qu’elle méprisait : « Tant qu’on m’envoie pas chez les Magisters, on va dire que ça me va. L’Empire Tévintide et son amour de la magie avait le don de lui donner la nausée, sa haine des lanceurs de sorts n’était pas un secret et la blonde n’était jamais autant de mauvaise humeur que lorsqu’elle achevait un contrat qui impliquait des mages d’une façon ou d’une autre. La Corbeau finit alors par hausser les épaules lorsque son interlocuteur signala que la Maison avait intérêt d’avoir une bonne raison pour l’envoyer aussi loin. A dire vrai, elle en doutait, ce qui témoignait encore du peu de cas qu’elle faisait de la Guilde, se contentant de se plier aux directives comme n’importe qui sans jamais leur accorder le moindre crédit. Parfois c’est à se demander si l’attribution des contrats ne se fait pas au hasard quand même. Dans tous les cas, même si leur décision est justifiée, j’en saurais jamais rien. » Elle n’était qu’un pion après tout, une arme façonnée pour être aussi mortelle que possible mais à qui on ne demandait pas son avis, bien évidemment. La blonde ne s’en plaignait pas toutefois, n’ayant de toute manière connue que ça dans sa vie : elle ferait ce qu’on lui demande, ne grognant que pour évacuer la frustration que cela pouvait lui procurer.

S’emparant de nouveau de la nourriture, Drathir s’autorisa un sourire en voyant Edgar s’y attaquer également. Il était certain qu’elle ne l’attendrait pas et que s’il souhaitait y goûter, il valait mieux se dépêcher. La remarque qu’il lui fit à ce moment précis lui arracha alors un léger rire. Certes l’on pouvait parler de repas d’adieu dans le fond, elle avait bien évidemment profité du fait qu’il venait d’achever un contrat pour s’offrir sa compagnie un moment, sachant que cela ne se reproduirait pas de sitôt. Bien qu’ils n’aient guère le besoin de tailler le bout de gras ensemble toutes les semaines, l’assassine tenait à pouvoir partager un instant avec lui de temps à autre, ne serais-ce que pour se tenir au courant, par curiosité. Par envie de voir quelqu’un sans avoir envie de l’étrangler au bout de deux secondes pour un raison ou une autre, aussi. Quoi qu’il en soit, elle n’avait pas envie de clamer l’évidence ni même de flatter plus que de raison l’égo de l’homme qui lui faisait face, aussi s’autorisa-t-elle de nouveau un sourire narquois avant de répliquer : « Rien d’aussi noble et désintéressé. Je mène juste une expérience pour voir combien de temps vous pourrez savourer ce vin avant de finir par le régurgiter à quatre pattes sous la table. Le regard brillant, elle rajoute à sa provocation en finissant tranquillement son propre verre avant de se resservir. Une heure, c’est le temps que ça vous prendra pour être mal. Et six mois c’est au moins le temps qu’il me faudra pour arrêter de rire en y repensant. S’emparant alors de sa coupe, elle la leva légèrement avant de conclure en ancrant son regard dans celui de son interlocuteur : Santé ? » Elle jouait naturellement le jeu -et la provocation- jusqu’au bout, mais ne s’attendait toutefois pas à vraiment se lancer dans un quelconque jeu de beuverie avec Edgar. A dire vrai elle ignorait s’il s’adonnerait à ce genre de compétition avec elle, mais était toutefois certaine qu’il ne le ferait pas avec autant de monde autour de lui. Quand on est le prodige tant redouté de la Maison des Corbeaux, on soigne sa réputation et on évite de se montrer saoul comme un cochard. Pourtant, Drathir ne voyait pas qui pourrait avoir l’audace de venir lui faire la remarque, de crainte de finir la gorge tranchée aussitôt.
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MessageSujet: Re: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptySam 14 Mar 2015 - 18:18

Murder of Crows [Flashback]
Edgar poussa un léger grognement.

- L'affection ça se mérite. Et mon bon goût m'interdit d'aimer les Orlésiens.

Et puis honnêtement, il n'avait rien de particulier contre les autres pays. Il appréciait même le Riveïn et avait de bons souvenirs des contrats l'ayant emmené jusqu'à Llomerryn, souvent pour nettoyer quelques indésirables au sein de la Felicisima Armada. Et il fallait avouer que l'avantage principal de ce pays, c'était sa proximité. Cela devait être pour ça aussi qu'il appréciait relativement le Névarra, aussi. Tevinter n'entrait en revanche pas dans sa zone de tolérance. Il partageait le sentiment de sa disciple sur les mages. Edgar aimait bien les choses qui était sous contrôle, et clairement la magie n'entrait pas dans cette catégorie. Le côté imprévisible des arcanes rendait chaque planification de contrat périlleuse car il y avait une foule de raisons pour lesquelles la situation pouvait se renverser du tout au tout. L'assassin aimait le challenge mais il y avait des limites.

- Heureusement pour nous, les Magisters règlent souvent leurs problèmes entre eux.

Il n'était allé qu'une fois à Tevinter et avait été incapable de comprendre le fonctionnement des Altus. Ils s'épiaient à la recherche de la moindre faille avant de foncer sur le maillon faible pour l'achever comme une meute de loups se jetant sur un congénère blessé. Les contacts des Corbeaux au Magisterium étaient limités car on faisait peu appel à eux. Pour Edgar, cela allait très bien. Il y avait suffisamment de boulot ailleurs et même si dessouder un mage de temps en temps s'avérait agréable, il préférait néanmoins éviter d'en croiser trop souvent.

- La distribution des contrats nous paraît aléatoire parce que nous n'avons pas toutes les cartes en main. Ils gèrent soigneusement leurs ressources, tu peux me croire. Mais on est jamais à l'abri d'une mauvaise estimation du risque, surtout à distance.

Il prit la peine de terminer son fromage qu'il fit descendre avec une rasade de vin avant d'ajouter :

- Tiens-toi prête.

Il savait qu'elle le serait, il n'en doutait pas un instant. C'était simplement une forme d'encouragement. Elle avait parfaitement raison ceci dit ; elle ne saurait jamais une grosse partie des raisons qui auraient poussé les Maîtres de Guilde à l'envoyer en Orlaïs. Elle n'en avait pas besoin. Elle aurait en main toutes les cartes nécessaires pour accomplir son contrat, mais pas une de plus. Tout comme elle, Edgar était habitué à cette façon de faire, la seule qu'il n'eut jamais connu. Il savait que jamais les Corbeaux n'auraient retenues une information vitale pour accomplir un contrat. Le seul risque possible était qu'ils envoient à tord la cavalerie lourde - soit des assassins confirmés comme Edgar – à l'autre bout du pays pour un contrat finalement trop simple, gâchant ainsi du temps, celui qu'il leur faudrait pour aller du point A au point B et retour. Mais si la Maison se montrait parfois trop prudente, le cas restait rare. La mécanique tournait depuis bien trop longtemps, avec des rouages parfaitement huilés. Tout était prévu, calculé, anticipé. Une réputation qu'ils avaient amplement mérités et démontrés.

Drathir leva sa coupe vers lui, assortie d'une remarque moqueuse. Elle le connaissait suffisamment bien pour savoir qu'il ne tenait pas l'alcool. Edgar buvait avec beaucoup de modération car il se faisait un point d'honneur à garder le contrôle sur chaque aspect de sa vie ; or l'alcool avec une tendance sournoise à émousser les sens et pousser à des actions irrationnelles qui sortaient beaucoup trop de sa ligne de conduite. Ainsi, il manquait clairement d'entraînement et s'il appréciait le bon vin, il préférait la qualité à la quantité. Il savourait plus son deuxième verre, ayant déjà profité de l'effet analgésique du premier, avalé rapidement pour calmer son ego froissé par la nuit, sa mauvaise humeur et la douleur de ses blessures. A présent, en sirotant deux autres verres sur la soirée, il se connaissait assez pour savoir qu'il atteindrait un équilibre raisonnable, entretenant une ébriété correcte tout en restant parfaitement opérationnel. Il lança à sa disciple un rictus narquois.

- Et à ce rythme c'est une demi-heure qu'il te faudra pour rouler sous la table, disciple. Ton expérience tournera vite court.

Lui aussi la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle ne tenait pas plus l'alcool que lui, si ce n'était moins. Il eut un sourire en coin et répondit à sa provocation en levant sa coupe vers elle pour la faire s'entrechoquer avec la sienne, avant d'en boire une longue gorgée. Mais il n'irait pas plus loin, du moins pas en public. Il avait une réputation à préserver et si les Corbeaux étaient connus pour se complaire dans l'excès, lui avait forgé son image sur une certaine sobriété justement. Au milieu de ses confrères, même tous passablement imbibés, il aurait été malavisé de se montrer saoul comme cochard.

- Je croyais t'avoir appris le respect des aînés. Tu n'as pas encore surpassé ton maître, même dans ce domaine-là.

Il toucha son front par réflexe, effleurant sa blessure pour évaluer où elle en était à présent. Elle avait à peine enflée. Voilà qui était encourageant. Il préféra boire une nouvelle gorgée de vin plutôt que de repenser à sa soirée. Son rapport allait sans doute laisser filtrer toute sa mauvaise humeur.

Il s'empara de la dernière tranche de pain, laissant les assiettes devant eux vides. À elle de recommander de la nourriture si elle le souhaitait : après tout, elle l'avait invité. Il répartit la fin de la bouteille de vin entre leurs deux verres. La taverne se faisait plus bruyante, alors qu'un groupe conséquent de leurs congénères manifestement en train de fêter une quelconque réussite, venait de prendre place sur une des tables au centre de la pièce. Les gloussements des catins qu'ils avaient emmené avec eux fit froncer brièvement les sourcils d'Edgar. Il sirota sa boisson, revenant à Drathir.

- D'ailleurs, cela fait longtemps que je ne t'ai pas vue en action. Quand tu seras revenue d'Orlaïs, il faudra régler ça. Voir si tu as progressé depuis la dernière fois.

Il eut un léger sourire moqueur.

- Voilà pour toi une occasion de continuer à apprendre du meilleur.

Elle était la seule personne avec laquelle il consentait s'entraîner, partant du principe qu'il n'avait rien à retenir de combat avec d'autres personnes et ne voulant pas leur apprendre quoi que ce soit. Il n'y avait qu'elle pour qui il avait consenti à livrer ses techniques.
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MessageSujet: Re: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptyLun 16 Mar 2015 - 22:08

 

Edgar ∞ Drathir

Is this what you wanted ? Did I make your dreams come true ? You're sitting in a corner, wondering what you got into. And you ache for this. You don't understand that your tears don't mean a thing, and I only come when you scream.
Elle ne dit rien, parce qu’il n’y a rien à dire quand Edgar vous conseille de vous tenir prêt à tout, comme d’habitude. Il le lui avait répété durant toute la durée de son apprentissage et aujourd’hui encore il le lui disait, probablement plus par principe que par manque de confiance ou par crainte qu’elle n’échoue. Il ne doutait pas d’elle, et c’était gratifiant. Sourire aux lèvres, la blonde ne put qu’incliner légèrement la tête en guise d’approbation dès lors qu’Edgar se mit à changer de conversation pour répondre à ses provocations, mettant en avant le fait qu’elle tenait aussi peu l’alcool que lui et qu’à ce rythme elle tiendrait surtout moins longtemps. C’était on ne peut plus vrai aussi s’abstint-elle du moindre commentaire, se contentant de lui jeter un coup d’œil amusé tout en trinquant avec lui, vidant par la suite sa coupe. Drathir savait toutefois que malgré toutes leurs plaisanteries, ils n’iraient pas plus loin, sûrement pas en public. Son ancien mentor n’était pas de ceux qui se plaisaient à verser dans l’excès publiquement, comme elle et contrairement aux autres corbeaux qui riaient désormais au cœur de la taverne, leurs rires gras se voyant accompagnés par les gloussements plus aigus et forcés des catins qui les accompagnaient. L’assassine jeta d’ailleurs un coup d’œil à ces dernières et ne put retenir un sourire amusé, moqueur même. C’était triste de constater que même en étant un assassin redouté, l’on restait contraint de payer comme n’importe qui pour s’octroyer les plaisirs de la chair, qui plus est auprès de femmes qui ne valaient par conséquent pas forcément le détour. Elle ne doutait pas du fait qu’Edgar n’avait pas besoin de ça, malgré son âge il n’en restait pas moins suffisamment charismatique pour s’attirer les faveurs d’une midinette de vingt ans sans avoir à exhiber la moindre pièce. En parlant d’âge d’ailleurs, la Corbeau fut rappelée à l’ordre par un commentaire de la part de son interlocuteur, qu’elle observa de nouveau quand il évoqua le respect des aînés. De nouveau un léger rire lui échappa, narquois alors qu’elle répliquait : « Vous m’avez appris à vous respecter vous, nuance. Et après un court silence elle rajouta dans un souffle, son verre déposé sur la table alors qu’elle redessinait les bords de la coupe du bout des doigts. Entre autres choses. » Pour ne pas dire qu’il lui avait tout appris, et surtout qu’il lui avait appris à survivre, une leçon qui dictait ses actes : la survie avant tout. Et dans ce cas précis elle impliquait de tuer autrui, ce qu’elle s’appliquait à faire, par égoïsme. Car si elle admettait éprouver un sentiment de puissance à se savoir ainsi supérieure à bon nombre de personnes, elle ne prenait aucun plaisir à tuer. Lorsque l’on imaginait les corbeaux, l’on pensait à des sadiques sanguinaires, qui ne vivent que pour le sang. Alors qu’en vérité, il n’y avait rien, que le vide, l’absence totale de sentiments. Elle tuait, brisant des vertèbres aussi mécaniquement qu’elle arrachait un bout de pain. D’aucuns jugeraient ça triste, et peut-être avaient-ils raison.

Drathir fut de nouveau arrachée à ses pensées lorsqu’Edgar lui signala que cela faisait un moment qu’ils ne s’étaient pas entraînés ensemble, et qu’ils n’auraient qu’à se rattraper une fois qu’elle serait rentrée d’Orlaïs. La blonde hocha doucement la tête pour approuver : elle se plaisait à affronter son mentor de temps à autre, pour constater qu’elle progressait, pour le plaisir, pour s’adapter aussi. Elle connaissait l’homme qui lui faisait face et lui-même la connaissait par cœur pour l’avoir formé, de ce fait les coups qu’ils se portaient étaient plus ou moins prévisibles et ils devaient se forcer à se montrer plus ingénieux que jamais. L’exercice était ainsi entièrement profitable. Il était également sanglant mais cela lui convenait, l’assassine ayant ainsi été éduquée avec l’idée que rien ne valait un combat en condition réelles, quand les blessures vous rappelaient que là vous auriez mérité de crever une bonne dizaine de fois, que là vous perdez trop de sang pour espérer survivre et renverser la situation. Les combats à l’amiable n’ont jamais été son fort, sans parler de son égo qui ne faisait que l’inciter à un peu plus de violence. En tous les cas, la blonde se permit donc de répondre à son interlocuteur à ce propos : « Tout dépendra de mon humeur. Un sourire vint orner ses lèvres, témoignant du fait qu’elle ne se lancerait certainement pas dans un combat si, pour une raison ou une autre, ses contrats achevés lui pesaient encore sur le moral. Mais ce sera avec plaisir. D’autant plus qu’elle non plus, depuis qu’elle avait accédé au rang de maître, n’aimait pas s’entraîner avec les autres. Elle ne tenait pas à dévoiler ses capacités plus que nécessaire, peu envieuse de fournir à de potentiels ennemis les armes nécessaires pour la tuer promptement. Et arrêtez de vous vanter, je finirais bien par vous mettre une branlée un jour, et à ce moment-là c’est pas une bouteille de vin qui préservera votre égo. » Plaisante-t-elle, amusée. A dire vrai elle doutait d’égaler un jour son ancien mentor, le temps passait mais ne lui permettait toujours pas de prendre l’ascendant sur lui, or le battre quand il aura dépassé les soixante ans -s’il les dépasse un jour- n’avait rien de bien glorieux non plus. Mais peu lui importait car si elle s’était sentie en compétition avec tous les autres apprentis, si elle pouvait avoir envie de rivaliser avec d’autres Corbeaux aujourd’hui encore, cela ne l’atteignait pas que de constater qu’Edgar demeurait toujours bien meilleur qu’elle. Cela ne faisait que lui rappeler qu’elle avait eu de la chance de l’avoir. Peut-être un jour aurait-elle un apprenti à son tour, l’idée ne lui déplaisait pas en tout cas, et que ce jour là elle sera déjà bien trop occupée avec lui pour se soucier de dépasser son ancien mentor.

Ce fut en songeant à ce potentiel apprenti que Drathir ancra de nouveau son regard dans celui d’Edgar, ses doigts s’agitant toujours avec douceur sur le rebord de son verre. Silencieuse, sceptique, l’on devinait qu’elle réfléchissait et finalement elle daigna faire part de ses pensées, s’autorisant l’ombre d’un sourire, plus discret. « Vous n’en voulez pas d’autres ? D’apprentis. Le sourire s’élargit, témoignant de son amusement, ce qui ne l’empêche pas de demeurer parfaitement sérieuse lorsqu’elle enchaîne : Vu votre succès indéniable avec votre première élève, j’imagine qu’ils insisteront. » Edgar était l’un des meilleurs de la guilde, il avait par conséquent été jugé apte à former de bons élèves et au vu du travail qu’elle accomplissait aujourd’hui, cela ne faisait que confirmer cette hypothèse. Elle ne doutait donc pas du fait que la Maison espérait le voir prendre sous son aile plus de jeunes. Restait juste à savoir jusqu’à quel point ils forceraient encore la main.
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MessageSujet: Re: Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir Murder of Crows | Flashback | - Edgar & Drathir EmptyLun 23 Mar 2015 - 22:27

Murder of Crows [Flashback]


Pleased to meet you take my hand, there is no way back from here. Pleased to meet you say your prayers, there is no way back from here. But I don't care. No way back from here.
Edgar émit un léger « hum », presque amusé. Il se rendait à peine compte de la marge de tolérance dont bénéficiait Drathir. Il était si habitué à lui laisser des latitudes dans sa manière de lui parler, qu'il n'y réagissait presque plus. Le sarcasme ou une réplique un peu déplacée venant d'une autre personne aurait débouché sur une remise en place salée, voire un doigt cassé si le Corbeau jugeait que la leçon le nécessitait. Cela tenait principalement au fait qu'il savait parfaitement que son ancienne apprentie le respectait. Pour toute autre personne, le doute était permis. Pas elle ; sous son ton ironique et ses piques, il restait la tranquille certitude qu'il n'avait pas besoin de la remettre à sa place et de lui imposer la distance qu'il attendait du reste du monde. Il avait craint qu'en vieillissant et en s'éloignant de lui, la vision qu'elle avait de son maître ne change, qu'elle cesse peu à peu de l'admirer. Cela arrivait souvent avec les apprentis qui passaient Maîtres et complétaient les contrats avec succès. Ils se croyaient alors meilleurs que tout le monde, et pensaient en savoir plus que ceux qui tuaient depuis avant leur naissance, jugeant que ces vieux gâteux n'avaient rien à leur apprendre. Mais avec Drathir, il fallait croire qu'il avait bien réussi son travail. Leur lien s'était approfondi avec le temps, alors qu'elle grandissait et qu'elle mûrissait, s'avérant capable de ressentir les choses à sa façon, menant à cette compréhension mutuelle découlant de leurs deux esprits semblables. Elle avait raison ; il lui avait bien appris.

Il finit sa coupe et la reposa avant de la faire tourner entre ses doigts. Que cela dépende de l'état de Drathir à son retour tombait sous le sens. Il connaissait suffisamment bien les aléas du métier pour savoir que tout ne se passait pas toujours comme prévu et qu'en cas de couac, on pouvait n'avoir guère envie de voir ses collègues. Lui-même en avait eu l'exemple douloureux il y a quelques heures. Elle ne rechignerait pas longtemps cependant, car il savait qu'elle aimait ces confrontations autant que lui. Les autres avaient du mal à comprendre comment ils pouvaient ressortir d'un entraînement couverts de bleus et de coupures, mais ravis comme pas deux. Cette perspective arracha un très léger sourire à Edgar. Décidément, cela faisait bien trop longtemps. Il refroidit quand même les ardeurs moqueuses de sa disciple, balayant ses espoirs d'un revers de main.

- N'y crois pas trop quand même. Les maîtres sont là pour rester les meilleurs.

En toute sincérité, il ignorait cependant si Drathir serait capable de le battre un jour. En l'état actuel des choses, il jugeait que non ; il n'était pas encore assez atteint par l'âge pour ne plus lui être supérieur. Il se jugeait parmi les meilleurs et estimait être également au sommet de sa carrière, expérimenté sans être croulant. Il ne se leurrait pas, il finirait par vieillir et devenir plus vulnérable. Il doutait de vivre encore très vieux. Il était déjà canonique pour un Corbeau et son espérance de vie commençait à s’amenuiser drastiquement. Peut-être alors que son ex-apprentie pourrait le tuer, alors. Si un des Corbeaux devait le faire, ce serait probablement elle, compte-tenu de l'humour noir de la Guilde. Edgar n'aimait pas y penser. Il aimait l'idée d'être achevé par l'idée par la personne qu'il respectait le plus, mais l'idée qu'il la déçoive en échouant n'était guère agréable. Pour le moment, il pouvait se reposer sur ses lauriers. Il aurait bien le temps de s'en inquiéter quand il serait gagné par l'arthrite et une baisse de vision.

Il vit Drathir hésiter et attendit patiemment qu'elle daigne émettre à voix haute l'idée qui venait de l'effleurer. Lorsqu'elle le fit, il ne put retenir un rire bref et sec.

- Une fois m'a suffit.

C'était vrai, mais pas de la façon dont il le suggérait. Il dessina du doigt le rebord de son verre. Il n'avait pas envie de dire qu'il ne le regrettait pas et que l'expérience avait dépassé ses espérances. C'était trop bizarre. Edgar n'aimait pas trop ce qui touchait à cet aspect personnel de sa vie. C'était des choses difficilement contrôlables, impossible à exprimer. Il avait pris des risques avec Drathir et ne voulait pas recommencer. Il ne formerait pas un meilleur assassin qu'elle, à moins de s'investir comme il l'avait fait et c'était absolument hors de question.

- La Maison m'y a obligé, rien ne les empêcherait de recommencer.

A son avis il avait passé l'âge, mais comme il restait parmi les meilleurs de sa génération, les Maîtres de Guilde serait probablement tentés de lui refaire le coup. Pour le moment, il était tranquille de ce côté-là.

- Toi par contre, tu commences à avoir le bon âge et l'expérience requise. Je ne serais pas surpris qu'ils te fassent cette requête très bientôt.

En revanche il appréciait l'idée que son savoir passerait de Drathir à un autre gamin, si ce dernier en valait la peine, et il savait qu'elle ne se donnerait pas les moyens d'éduquer quelqu'un de moindre valeur.

Les rires se faisaient plus gras à la table voisine et Edgar grimaça. Les démonstrations de vulgarité ne l'intéressaient guère et son verre restait trop vide à son goût. Il savait qu'il ne devait pas boire plus, bien qu'il en ait un peu envie. La taverne devenait trop bruyant pour son mal de crâne naissant.

- Je propose un endroit moins bruyant. La compagnie n'est pas agréable.
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