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 What do you do when you stop running ? ✲ Harand

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Harand
Harand
peuple de thédas ∣ dalatien
peuple de thédas ∣ dalatien
InfosRACE : Elfe dalatien
AGE : 26 ans
CONTRÉE D'ORIGINE : Marches Libres
LOCALISATION : Orlaïs
ARME/MAGIE : Magie de soin, magie arcanique, magie elfique
MÉTIERS/OCCUPATION : Archiviste
HUMEUR : Inquiet
COULEUR RP : #009900
CÉLÉBRITÉ : Satō Takeru
MULTICOMPTES : Tristan & Clothilde
PSEUDO : Saile
© crédits : Saile
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INSCRIPTION : 03/02/2015
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptyDim 15 Mar 2015 - 21:23

Les Varalasan étaient rentrés un à un de leur escapade. D’abord Elorill, étouffant un rire derrière sa main en écoutant Panoriel lui raconter l’un de ses exploits, puis Paiven, les bras chargés de branches sèches – un trésor en cette saison. Admaël avait été le dernier à rentrer, mais sa prise lui avait valu de chaleureux commentaires : un superbe sanglier, qu’il rapportait sur ses épaules comme s’il ne s’agissait que d’un fétu de paille. Durant un instant, Harand avait songé à réveiller Aerin pour la faire profiter du festin, mais elle semblait dormir à poings fermés.
Paiven fut le premier à remarquer la sixième tente. Sitôt qu’il en eût fait la remarque, les regards convergèrent vers l’Archiviste, et celui-ci raconta à ses compagnons, à voix basse, quelle rencontre il avait faite quelques heures plus tôt. Paiven et Elorill furent les plus prompts à manifester leur enthousiasme ; leur réaction, pleine de joie et d’empathie, soulagea Harand. Comme toujours, Admaël et Panoriel, eux, se montrèrent plus réservés. Il espérait néanmoins que son talent pour les arts magiques ne les pousseraient pas à trop de méfiance. Tout changerait sans doute lorsqu’ils la verraient, lorsqu’ils discuteraient avec elle. Quand ils auraient fait sa connaissance, ils l’accepteraient sans la moindre réserve.
Il lui fallut du temps avant de pouvoir trouver le sommeil, ce soir-là. La nuit était claire et l’air glacé ; il resta près du feu, assis en tailleur sur une natte de jonc, le regard levé vers le ciel. Il n’avait jamais songé à la possibilité de rencontrer un mage au cours de leurs voyages. Bien sûr, l’idée d’avoir un apprenti lui avait parfois effleuré l’esprit – et il l’avait toujours rejetée, certain de manquer de connaissances pour prétendre les enseigner à quelqu’un. Étrangement, à présent que le destin le mettait devant le fait accompli, la chose lui paraissait normale, le déroulement logique de la vie de tout Archiviste. Aerin s’était montrée curieuse et intéressée. L’avait-elle seulement fait par politesse ? Durant un instant, un vague sentiment de malaise envahit le jeune homme. Non… Non, elle avait réellement paru intéressée. N’est-ce pas ?
Il appuya ses coudes sur ses genoux et posa le front dans ses mains. Pourquoi tant de questions l’assaillaient-elles soudain ? Tout avait toujours été si simple, auparavant. À chaque nouvelle rencontre, il offrait la sécurité du clan et la protection des Varalasan. Son cœur s’emplissait de joie en accueillant un nouveau membre, et leur vie devenait un peu plus colorée, un peu plus riche. Il n’obligeait personne à accepter sa proposition : chaque membre était libre de rester ou de partir, quand il le souhaitait. Ce serait la même chose pour Aerin. Libre de choisir… et libre de refuser.

Le sommeil finit par le gagner sans qu’il s’en rendît compte, et le froid le tira du sommeil au petit matin. Un givre blanc étincelait dans ses cheveux, son manteau était glacé et humide, et une douleur sourde irradiait son cou ankylosé. Harand adressa un coup d’œil encore lourd au feu. Il n’y avait plus aucune flamme, mais quelques cendres rougeoyaient encore. Étouffant un juron qui lui était destiné, il s’empressa de jeter de nouvelles bûches dans le foyer et ranima le brasier. Panoriel sortit de sa tente à cet instant. Au regard qu’elle lui lança, il devina qu’il offrait piètre apparence. Il se leva, grimaça en déliant ses jambes, et rejoignit la rivière qui serpentait non loin du campement. Le contact de l’eau froide sur son visage le réveilla tout à fait.

« Elle dort toujours ? demanda Panoriel lorsqu’il revint au camp quelques instants plus tard.
Laissons-lui un peu de temps. Je crois qu’elle l’a bien mérité. »

La jeune femme haussa les épaules, et Harand sourit. Elle était en réalité aussi impatiente que son frère à l’idée de découvrir leur invitée.
Les Varalasan se levèrent les uns après les autres, et chacun jeta un regard en direction de la sixième tente, espérant la voir ouverte et son occupante debout près du feu. Personne n’évoqua le petit-déjeuner. L’Archiviste les tempéra un à un. Aerin avait dû passer du temps sur les routes, seule, traquée : pour la première fois depuis longtemps, elle pouvait enfin profiter d’un véritable repos. Mais convaincre quelqu’un d’attendre, lorsqu’on brûlait soi-même de connaître la suite, s’avérait une véritable épreuve. Assis sur ses talons près du foyer, Harand croisa le regard d’Admaël et baissa aussitôt les yeux. Même le chasseur, d’ordinaire réservé, semblait avoir hâte de rencontrer la jeune femme. Il espérait que sa propre impatience ne transparaissait pas aussi clairement sur son visage.
Ils s’efforcèrent de s’occuper, préservant autant que possible le calme qui régnait sur le campement. Harand tenait à ce qu’Aerin pût se reposer autant que de besoin. Si finalement elle décidait de ne pas se joindre à eux, au moins aurait-elle pu bénéficier d’une vraie nuit de sommeil. Elle recouvrerait les forces qui lui manquaient pour affronter le monde. Il en profita pour se changer et enfiler des vêtements secs – il aurait de la chance si, après avoir dormi à la belle étoile en plein hiver, il n’écopait pas d’une pneumonie.
Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque, enfin, les pans de la tente d’Aerin s’écartèrent.

« Archiviste ! » appela Paiven.

Harand, qui rongeait son frein en observant Admaël entretenir son arc, bondit sur ses pieds. Il aurait sans doute dû refréner son envie de l’accueillir, mais elle était en territoire inconnu, et entourées de personnes qui lui étaient étrangères. Voir un visage familier la rassurerait peut-être.

« Nous commencions à croire que vous dormiriez encore jusqu’à demain matin, sourit-il. J’espère que vous avez bien dormi. Il y a de quoi manger, si vous avez faim. »

Il tendit le bras vers le foyer. Les Varalasan avaient tous le regard tourné vers eux, et on pouvait presque y lire les questions qui se bousculaient dans leur esprit. Harand prit une longue inspiration. Il allait falloir du courage à la jeune femme pour se lancer dans l’arène. Ou juste de la curiosité, et d’après ce qu’il avait cru deviner la veille, elle n’en manquait pas.

« Prenez votre temps, lui souffla-t-il. Ils ont l’habitude. »
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptySam 21 Mar 2015 - 15:37

Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas aussi bien dormi, même si sa nuit avait été agitée. Plusieurs fois elle s’était réveillée en oubliant où elle se trouvait, comme si finalement, tout cela n’avait été qu’un songe. Il lui suffisait de serrer la couverture contre elle et de regarder vers le sommet de la tente pour se rassurer. Et elle refermait les yeux.  
Il y avait du bruit, des mouvements et bientôt des voix… Il y avait de l’activité dehors et elle restait allongée-là, encore un peu. Elle n’aurait su dire quelle heure il était, si c’était le petit jour ou plutôt midi, mais son corps lui réclamait encore un peu de repos. Juste un peu. Quand elle rouvrit les yeux, elle se redressa à la hâte en réalisant qu’elle avait peut-être trop dormi, elle arrangea ses cheveux et se frotta les joues, mais elle ne doutait pas de sa piètre mine. Cela dit, elle était parfaitement réveillée et prête à rencontrer les autres dalatiens, cette seule idée la mettait de bonne humeur même si elle redoutait un peu de sortir. Qu’allaient-ils penser d’elle ? Elle prit son temps pour sortir et une fois dehors, la lumière lui agressa les yeux et un homme appelait déjà l’Archiviste. Elle eut à peine le temps d’inspecter un peu les lieux et les visages inconnus avant de se retrouver face à Harand.

« Oh. Eh bien oui, je n’avais pas si bien dormi depuis longtemps. »

Elle lui rendit son sourire en se frottant la nuque, un peu gênée. Elle sentait les regards peser sur elle, mais ça allait, parce qu’elle les regardait aussi tour à tour. Le jeune homme qui avait appelé Harand lui faisait de grands sourires tandis que les autres se contentaient de regards inquisiteurs. ‘Prenez votre temps’ lui disait Harand et elle hocha la tête. Après quoi elle se dirigea vers le foyer et se retourna pour tous les regarder, mais ils lui avaient facilité la tâche.. Le temps qu’elle avance, ils s’étaient pratiquement tous rapprochés et donc, elle s’inclina légèrement pour les saluer.

« Bonjour, je m’appelle Aerin et je suis heureuse de vous rencontrer ! Je serai aussi ravie de… bavarder avec vous, si vous le souhaitez. Et… voilà. »

Elle avait de nouveau ses tics nerveux, parce qu’elle n’avait plus un, mais cinq Dalatiens à ses côtés et qu’elle ne voulait surtout pas leur faire mauvaise impression. Les choses s’étaient bien passées avec Harand et d’une certaine manière, sa présence l’encourageait. A peine avait-elle fini de parler que le jeune elfe souriant vint à sa rencontre. Enfin non, en fait il s’était arrêté devant le feu et elle resta silencieuse, même si elle voulait lui demander son nom. Mais alors le garçon se tourna vers elle et lui tendit un petit récipient bien rempli.

« Tiens, tu dois avoir faim. Je suis Paiven, dit-il avec un sourire, je pense pouvoir dire au nom de tous que nous sommes tout aussi ravis de te rencontrer, enfin. »

Aerin releva alors le ‘enfin’ et il lui répondit qu’il brûlait d’impatience à son sujet, que c’était le cas de tout le monde même s’ils étaient plus réservés. Elle sourit à chacun d’eux et le jeune Paiven fut bientôt rejoint par une jeune demoiselle. Comme avec Harand, elle s’arrêtait sur leurs tatouages –non, leurs vallaslin, qui épousaient parfaitement leur visage. Ils étaient différents, mais à quelles divinités étaient-ils associés ? Cela lui rappela qu’elle en savait encore trop peu, mais pour l’heure, elle ferait d’abord leur connaissance.

« Andaran atish’an Aerin, je suis Elorill. »
« Si formelle ! Oh et les deux qui restent à leur place, c’est Admaël et Panoriel, ma sœur. Elle est plus sympathique qu’elle n’en a l’air, ce qui lui valut un sourire amusé de sa part. »

Aerin leur adressa un signe de tête et se souvint alors que Harand lui avait parlé de ces frère et sœur, qu’ils venaient de Val Forêt, mais elle ne les avait sans doute jamais connu. L’enthousiasme de Paiven la mettait à l’aise, parce qu’elle avait dû lui ressembler quand elle avait pratiquement harcelé Harand avec ses questions. D'ailleurs, elle le regardait de temps à autres pour savoir si elle agissait comme il le fallait, mais il était difficile à lire… Parfois il souriait et parfois, il redevenait parfaitement neutre et elle n’arrivait pas à deviner ses pensées. Elle supposait qu’il devait être content de voir qu’elle parlait aussi facilement, parce qu’il lui avait fait cette proposition et que ça devait donc bien se passer. Pourtant, elle ne le connaissait pas plus que les autres. Il était mage, elle avait passé plus de temps en sa compagnie et appris ce qu'il était arrivé à son clan.. Alors ce n'était pas grave si elle ne connaissait rien de plus personnel à son sujet, elle n'en avait pas besoin pour apprécier quelqu'un. La preuve, elle appréciait déjà Paiven. Et dire qu'elle craignait de se montrer trop envahissante.

« Harand m’a un peu parlé de vous tous, alors je vais vous parler un peu de moi. Euh… je viens d’un bas-cloître, de Val Forêt, dit-elle soudain en regardant Paiven, mais j’en ai été arrachée à l’adolescence pour rejoindre un Cercle. Donc je suis…mage. »

A leur mine peu surprise, elle devina que l'information leur avait déjà été donnée et même si elle s'en doutait, elle en fut soulagée. Maintenant, elle ne savait pas ce qu'ils en pensaient, notamment les deux moins loquaces et elle regarda de nouveau en direction d'Harand.

« Vous devez avoir des questions, peut-être.. Parce que j'en ai beaucoup pour vous, moi. Mais, vous d'abord. »

La voilà plus à l'aise. Elle s'assit près du feu de sorte à leur faire face tout de même, et entama son déjeuner. Est-ce que Harand se joindrait à eux ? Il avait déjà eu l'occasion de lui parler la veille, mais ce n'était pas si grave, ça. Elle se contenta de lui faire un petit signe de la main, un petit 'coucou' pour... eh bien, pour lui faire coucou.

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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptySam 21 Mar 2015 - 18:06

Comme il s’y était attendu, Paiven se montrait aussi courtois qu’à l’ordinaire. Harand réprima un sourire. Le jeune homme saurait mettre Aerin à l’aise – la plupart du temps, un simple clin d’œil de sa part suffisait. Sa bonne nature incitait à la confiance. Même l’Archiviste s’était laissé prendre par son tempérament affectueux et ouvert : s’il ne pouvait lui parler aussi librement qu’il le souhaitait, Paiven était néanmoins ce qui se rapprochait le plus d’un ami à ses yeux.
Harand resta quelque peu à l’écart, observant d’un œil attentif les premiers pas d’Aerin dans le clan. Elle possédait une grâce naturelle et inspirait d’emblée la sympathie. Paiven et Elorill y cédèrent aussitôt ; plus en retrait, Panoriel et Admaël ne perdaient cependant rien de leurs échanges. Harand décelait de la curiosité sur leurs visages. C’était un bon point. Il avait craint que la condition de mage de la jeune femme ne les freinât, mais en réalité, ils avaient montré bien plus de tolérance qu’il ne l’imaginait. Comme eux autrefois, elle était une Elvhen solitaire – ce qui signifiait, peu ou prou, qu’elle était potentiellement en danger. Aucun des Varalasan n’auraient pu tolérer cela. Néanmoins, lui-même hésitait à montrer son opinion quant à la présence d’Aerin dans le clan. En tant qu’Archiviste, en tant que mage, il était trop trop concerné. Il ne voulait pas qu’ils l’acceptent par obéissance envers lui, mais parce qu’elle le méritait.
Il était resté immobile, debout près de la tente, tandis qu’elle s’avançait vers le foyer. Le signe d’Aerin le tira de ses pensées et il s’aperçut, un peu embarrassé, qu’il devait avoir l’air de la fixer sans ciller. Il se redressa comme s’il venait de sortir d’une rêverie. Son pied nu rencontra un piquet de la tente ; il serra poings et lèvres pour donner le change, et son regard croisa celui de Panoriel. La jeune femme haussa un sourcil, l’air perplexe.

« Val Forêt ! s’exclama opportunément Paiven. Nous aussi, on en vient – Panoriel et moi, je veux dire. C’est fou, ça ! Le monde est petit.
― On s’y est peut-être croisés, renchérit sa sœur, oubliant pour un temps l’Archiviste et ses orteils endoloris. Je me rappelle pas d’une Aerin mais… »

Et la chasseresse s’approcha du feu à son tour pour mieux observer le visage de la jeune femme.

« C’est pas toi qui chipait les poupées des gamines de la ville ? »

Admaël lui avait emboîté le pas et s’était assis à côté d’elle, toujours silencieux. Paiven leur servit un bol de gruau. Le moment semblait idéal pour les rejoindre. Le pied encore engourdi, Harand prit place près du chasseur, presque en face d’Aerin.

« Tu vivais au Cercle, alors ? s’enquit Elorill avec sa douceur coutumière. Comment c’était, là-bas ?
― Certainement austère et terrible, intervint Paiven en roulant de gros yeux.
― Comment t’as fait pour t’enfuir ? rajouta Panoriel. T’as fait sauter la tour ou…
― Laissez-lui le temps de répondre, enfin ! » coupa Harand.

Il secoua la tête, amusé cependant par leur empressement. Soulagé, aussi. Soit ils n’avaient pas encore envisagé son futur rang si elle intégrait le clan, soit ils s’en moquaient. Il penchait pour la seconde option, et ne savait pas s’il devait s’en réjouir ou s’en inquiéter. Ce n’était toutefois pas le moment idéal pour s’interroger là-dessus : Aerin venait à peine de les rencontrer. Elle avait bien d’autres soucis en tête que sa place dans le clan. À commencer par que faire de sa toute nouvelle liberté.
La jeune mage semblait d’accord pour se prêter au jeu des questions et des réponses – elle ignorait à quoi elle s’exposait en laissant à ses hôtes la possibilité de l’interroger. D’ordinaire, les Varalasan respectaient la retenue de leurs nouveaux compagnons et se fiaient au jugement de l’Archiviste, mais Aerin avait offert de satisfaire leur curiosité. Ils ne manqueraient pas une telle occasion ! Pourtant, malgré la tempérance qu’il leur demandait, Harand devait bien avouer qu’il avait envie, lui aussi, d’en savoir un peu plus sur elle. Il savait qu’elle venait de Val Forêt, qu’elle avait passé presque toute sa vie au Cercle, avant de s’enfuir peu de temps auparavant. C’était déjà beaucoup, mais il avait beaucoup d’autres questions. Sa famille vivait-elle encore là-bas ? N’avait-elle pas envie de les rejoindre, à présent ? Avait-elle des amis au Cercle ? Qui avait-elle laissé dans la tour ? Qui avait-elle suivi lors de sa fuite ? Qu’avait-elle fait depuis ? Qui était-elle vraiment ? Qu’aimait-elle, à quoi aspirait-elle ?
Et voilà qu’il la fixait de nouveau tandis qu’elle répondait à ses compagnons. Avec un imperceptible soupir, Harand baissa le nez vers son bol. Une fois encore, il s’étonna de la fébrilité qu’il éprouvait. Cela ne lui ressemblait guère. D’ordinaire, il demeurait imperturbable, aussi lisse et froid qu’une pierre – bon, assez sympathique pour convaincre un elfe égaré de rejoindre le clan, mais tout juste. Panoriel lui avait plus d’une fois fait remarquer qu’il ne manifestait pas assez ce qu’il pensait. Peut-être avait-elle raison… mais on ne l’avait pas habitué à évoquer ses sentiments. Et puis, la présence des autres le mettait mal à l’aise. Eux savaient comment s’attirer la sympathie des nouveaux venus ; lui savait seulement se comporter en archiviste. En réalité, son rang était bien pratique pour dissimuler sa maladresse derrière un masque de sagesse.
Il se résolut cependant à participer à la conversation – il devait bien essayer de convaincre Aerin de les rejoindre, après tout. S’imaginer passer du temps avec un Archiviste revêche ne l’inciterait sûrement pas à accepter son offre.

« Comptez-vous retourner à Val Forêt ? s’enquit-il. Votre famille s’y trouve peut-être encore. Ils seraient heureux de vous revoir. »

Il avait parlé d’un ton détaché, mais en réalité, cette perspective lui laissait un goût amer. Il s’accabla mentalement de reproches. Ce serait pourtant une issue magnifique pour la jeune femme : après tant d’années de séparation, ses parents la serreraient contre eux avec bonheur ! Même si elle ne pourrait rester avec eux indéfiniment, en raison de la magie qui coulait dans ses veines, au moins profiterait-elle de ces retrouvailles inespérées. N’était-ce pas tout ce qu’il pouvait souhaiter pour elle ?
Il releva la tête et croisa son regard. À moins qu’il ne se fût trompé, et que personne ne l’attendît à Val Forêt ? Il serra les lèvres, conscient de sa maladresse. Oui, vraiment, mieux valait qu’il ne dise rien.
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptySam 21 Mar 2015 - 20:02

Paiven avait soulevé la question de Val Forêt, et Panoriel avait tenté de se rappeler de la jeune blonde. Celle-ci avait un peu plus de mal, peut-être à cause des vallaslin ou de tous les visages qu'elle avait connu depuis. Mais alors Panoriel fit mention de quelque chose qui...était vrai. Elle resta silencieuse un petit moment.

« Celle qui… ah, oui. Les gamines qui avaient plus de chances que moi.. Tu m'as déjà vu alors ? Je n'étais pas tendre avant. Je ne t'ai pas volé quand même, si ? »

Lui avait-elle volé sa propre poupée ? C’est qu’elle en avait embêté, des gamins… parce qu’elle n’avait pas de famille et que les autres oui, parce qu’elle ne s’était jamais rien vu offert et que le quotidien n’était pas tout rose à l’orphelinat. Pas assez de lits, ni de couvertures, ni de portions, tout était partagé et elle n’avait pas vraiment l’esprit d’équipe, avant. Ah elle pouvait en rire maintenant, au moins. Alors elle en rit. Puis les questions fusèrent, mais toutes concernaient sa vie au Cercle et il n’aurait pu en être autrement. Comme elle avait été curieuse sur la vie des Dalatiens. Elle rit une nouvelle fois quand Harand les coupa dans leur élan, mais elle s’y était préparée. Elle se connaissait assez bien pour savoir qu’elle pouvait être bien plus envahissante, et avec des questions totalement différentes. Ils avaient le mérite de rester sur le même sujet.

« Ce n’était pas si terrible, mais austère je te l’accorde. On a de beaux quartiers, des lits confortables, deux repas par jour… mais on n’avait pas le droit de sortir. Jamais. Le soleil, on ne le voyait qu’à travers nos fenêtres. Je passais mon temps à la bibliothèque, ou au labo et la seconde moitié de mon temps était consacrée à l’apprentissage de la magie. Je m’y suis faite à force, alors je ne m’ennuyais pas toujours. Mais, j’ai toujours voulu voir le monde, m’échapper du bas-cloître et… rencontrer des Dalatiens. Depuis toute petite, tu dois comprendre Paiven ! Je détestais entendre qu’ils -que vous étiez un mythe. »

Elle regardait chacun d’eux, tour à tour, mais elle revenait toujours poser ses yeux clairs sur Harand. Il était venu les rejoindre autour du feu et elle avait l’impression de leur raconter une histoire. Comme elle racontait des histoires aux jeunes apprentis, avec le même enthousiasme alors qu’elle parlait du Cercle. Elle l’avait fui, mais elle n’avait pas vraiment détesté cet endroit non plus. Elle y avait trouvé des inconvénients, mais aussi quelques avantages. Cela dit, si on lui avait donné le choix, elle n’y serait jamais allée de son plein gré.

« La tour a sauté… mais je n’ai rien à voir là-dedans. En réalité, c’est le labo qui a sauté à cause d’un groupe dissident qui avait tout planifié. C’était … il y a eu du grabuge, les coupables ont fui les premiers et beaucoup d’autres ont suivi. Je fais partie des opportunistes. Enfin, on m’a aidé mais… Quand j’y repense, je me dis que j’ai eu beaucoup de chance. Et me voilà, ça fait… euh… plusieurs semaines maintenant. »

Une chance que beaucoup d’autres n’avaient pas eu, et qui s’étaient fait tuer sur le champ. Elle avait réussi à sortir indemne parce qu’on l’avait tiré de là, parce qu’elle avait fait abstraction du reste et qu’elle avait ignoré tous les autres. Peut-être qu’elle aurait pu en sauver certains, si elle avait daigné tendre la main. Mais c’était fait, c’était du passé à présent et elle devait surmonter ces instants douloureux où elle ne cessait de douter de sa propre personne. Elle était là, en vie et elle s’en réjouissait. Un petit sourire marqua ses lèvres et elle prit quelques cuillerées de gruau.
Puis ce fut au tour d’Harand de se manifester, il était donc curieux aussi. Il lui posa une question qui la déstabilisa un peu, ceci dit, même si elle partait d’un bon sentiment. Il est vrai qu’elle aurait pu vouloir y retourner, si elle y avait laissé quelqu’un, mais ce n’était pas le cas. Elle n’avait jamais connu la chaleur d’une famille, la tendresse d’une mère.. Elle avait si souvent envié tous ces enfants, qui même dans la misère, avait au moins une raison de s’accrocher. Au Cercle, elle y avait toujours des amis qu’elle avait laissé, peut-être des personnes qu’elle considérait comme sa famille, elle ne savait pas vraiment. Elle tenait à eux, mais elle était tout de même partie.

« Non. Je suis orpheline, je n’ai jamais connu mes parents. Les seules personnes à qui je tiens demeurent au Cercle, mais je ne suis plus là pour eux. Ils doivent me détester, haha… Je n’ai nulle part où retourner. »

Ce n’était pas de sa faute, et elle s’en voulait de lui donner une telle réponse. Elle ne voulait pas le mettre mal à l’aise, alors elle souriait malgré tout. C’était normal de le demander, elle avait fait de même concernant les Varalasan. Résultat des courses, elle était seule. Elle ne l’avait pas toujours été, mais désormais c’était le cas, et le fait de le dire à haute voix rendait la chose plus vraie.

« Vous ne pouviez pas savoir, ce n’est pas grave. Alors, comment est votre vie à vous, ici ? Et qui s’occupe de ces merveilleuses créatures toute blanches ? Et de la cuisine ? »

Ses questions étaient adressées aux autres, mais elle regardait Harand, parce qu’il la regardait. Il avait été maladroit et alors ? Elle aussi. Elle avait tout de même été contente, parce qu’elle avait souvent été celle qui lui posait des questions. Certes, son rôle d’Archiviste l’obligeait à garder une certaine réserve, mais Aerin n’était pas encore familière avec ça. La seule comparaison qu’elle avait, c’était le Premier Enchanteur, celui que tout le monde respectait et qui avait de grandes responsabilités envers le Cercle, mais qui avait aussi un certain âge. Harand restait plus accessible et il était plus jeune, alors même si elle comprenait, elle le voyait comme un jeune homme à qui on avait donné ces responsabilités plus tôt que prévu, et qui s’en était très bien sorti. Mais, elle sentait la différence entre lui et Paiven, et c’était un peu triste.


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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptySam 21 Mar 2015 - 22:18

Si Harand avait pu se terrer dans un trou, sans doute l’aurait-il fait sur-le-champ. En une seule question, il avait réussi à déstabiliser Aerin et à la mettre mal à l’aise. Il aurait pu la questionner sur ses amis, ses études, lui demander sa couleur préférée ou ce qu’elle avait envie de faire maintenant, mais non ! Il avait fallu qu’il l’interroge sur la seule chose qui ne pouvait que lui infliger de la peine.

« Je suis désolé », dit-il, contrit.

Il y eut un silence gêné, que la jeune femme s’empressa de rompre. Harand jugea préférable de se concentrer sur le fond de son bol.

« C’est moi qui m’occupe des hahls, répondit Elorill. Ça t’intéresse ? Je pourrai te montrer, si tu veux. Ils sont très gentils.
La nourriture, c’est moi, l’interrompit Paiven. Tu aimes ?
Réponds-lui que non, sinon il va nous le rappeler tous les jours jusqu’à notre mort », la prévint Panoriel.

Harand releva les yeux vers Aerin. Elle semblait assez occupée avec les autres pour ne pas se soucier de lui. Durant quelques instants, il l’observa sans se détourner. Elle ne semblait pas lui tenir rigueur de sa maladresse. Elle souriait toujours et se montrait enthousiaste aux paroles des Elvhens autour d’elle. Peut-être se forçait-elle pour donner le change. Il espérait que non.
Et durant ses états d’âme, les Varalasan poursuivaient de plus belle : l’un demandait à Aerin son âge, l’autre son plat préféré, l’autre encore quelle magie elle maîtrisait, si elle cuisinait, à l’occasion... Harand sourit. La pauvre  risquait de vite regretter d’avoir donné son accord pour un tel interrogatoire. Réunis là, autour du feu, communiquant une telle joie de vivre dès le réveil, ils ressemblaient en tout point à une vraie famille, et l’Archiviste ressentait plus que jamais le lien qui les unissait, ce même lien qui semblait à présent se tisser autour d’Aerin. Ils l’avaient déjà adoptée. Il leur avait suffi d’un seul regard pour l’accepter.
Il lui fallut presque se forcer pour détacher son regard de la jeune femme et le porter sur Admaël. Le chasseur n’avait encore rien dit, pour le moment, se contentant d’observer Aerin. Il devait être moins dupe que les autres : elle était une mage, ce qui signifiait une nouvelle personne à protéger et à surveiller, si elle choisissait d’intégrer le clan. Harand se rembrunit. L’avis du Dalatien comptait à ses yeux. Admaël était sage et avisé, il connaissait la véritable vie d’un clan et n’oubliait pas les obligations des guerriers. Qu’un démon prenne possession du corps de l’Archiviste ou de son apprenti, et les chasseurs s’assuraient que le mal ne se propage pas. Le clan des Varalasan ne comptait que deux chasseurs. Certes, Paiven savait se défendre, et Elorill apprenait, mais ce n’était pas leur rôle premier. En cas de problème, il n’y avait que Panoriel et Admaël pour mettre fin au chaos. Deux chasseurs, deux mages... Le rapport de force s’équilibrait un peu trop pour leur propre sécurité.
Harand préféra reporter son attention sur Aerin. La jeune femme affichait une candeur désarmante, après tout ce qu’elle avait traversé. Des années d’enfermement au sein d’une prison shem, des années de privation et d’isolement... Lui, qui n’avait jamais connu que la liberté et les grands espaces, peinait à envisager un tel châtiment. Il aurait probablement dépéri. Aerin, elle, avait tenu bon, et avait trouvé suffisamment de courage en elle pour s’enfuir lorsque l’occasion s’était présentée.

« Vivre dans cette tour devait être... oppressant, finit-il par dire, profitant d’une seconde d’accalmie dans la salve de questions. À présent que vous voilà libre, y a-t-il des endroits que vous aimeriez visiter ? Des paysages, des lieux que vous voudriez voir de vos propres yeux ? »

La question n’était pas totalement innocente : les Dalatiens voyageaient où bon leur semblait et, en tant qu’Archiviste, il pouvait diriger le clan vers où il le désirait. Les autres avaient leur mot à dire, bien sûr, mais s’il suggérait une direction, ils le suivraient sans doute. Ensemble, ils pourraient visiter les endroits qu’elle n’avait vu que dans ses livres : l’océan, les montagnes, le désert, les forêts inextricables... Et puis, il était curieux de savoir ce qui titillait sa curiosité, et pour quelles merveilles elle se passionnait.
Il osa un sourire. Ça, c’était une question pertinente et juste, et qui ne la blesserait pas. Une question personnelle, qui ne parlait ni de magie, ni de fuite, ni de Cercle, ni de templiers. C’était une porte ouverte vers un avenir plus clair et plus coloré que le passé dont elle s’était extraite. Si elle les rejoignait, sa vie ressemblerait à cela : à ce matin joyeux et animé, où chacun prenait soin de ses compagnons, où ils partageaient ensemble leur repas, sous un ciel d’azur et entourés du chant des oiseau. Il ne détacha pas son regard d’elle, pas cette fois. Son sourire se fit plus chaleureux. C’était tout ce qui pouvait lui promettre. Et, après tout, il n’était pas peu fier de cette promesse.
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptyDim 22 Mar 2015 - 18:06

C’était Elorill qui prenait soin des hahls, ce qui ne l’étonnait pas vraiment car elle semblait être la plus douce du groupe. Lorsqu’elle lui proposa de lui montrer ce qu’elle faisait avec eux, Aerin hocha vivement la tête. Puis, Paiven la coupa pour vanter sa cuisine et elle sourit de plus belle quand Panoriel se manifesta. Elle ne savait vraiment pas de quoi elle avait eu peur la veille. Toutefois, il y en avait un qui restait à l’écart des conversations et qui l’observait malgré tout, il avait l’air plus sérieux, plus vieux également et d’après ce que Harand lui avait dit, il venait d’un autre clan dalatien. Peut-être était-ce pour cela qu’il se montrait plus… taciturne. Elle lui souriait à chaque fois qu’elle croisait son regard, mais il l’intimidait plus que les autres.

« Dans ce cas, je vais dire que c’est mangeable. »

Elle entrait dans leur jeu, mais en vérité, c’était sans doute le meilleur repas qu’elle avait mangé ces dernières semaines. Il était certain que si elle devait le comparer aux repas de la tour, elle avait déjà dû manger mieux. Mais, ce serait complimenter Eliana. Ce qu’elle avait pu être mesquine ave elle, tout de même, mais elle devait bien admettre qu’elle faisait de la bonne cuisine. Elle espérait que tout allait bien pour elle, et pour Jain.
On lui demanda toutes sortes de choses après cela et elle avait essayé de répondre à tout. On s’était étonné de son âge, Paiven la croyait plus jeune et elle fit mine d’être vexée sur le moment, mais bien sûr il n’en était rien. Il ajouta seulement que c’était un compliment et l’effet escompté fut immédiat. Elle répondit ensuite aux autres questions en prenant le temps, parfois, de s’étaler sur un sujet ou un autre. Comme son goût particulier pour les fruits, les desserts et autres douceurs qu’elle avait pu manger au Cercle ; en revanche, elle les prévint que goûter sa cuisine, c’était risquer sa vie. Elle leur renvoyait parfois ces mêmes questions, mais ils revenaient toujours vers elle avec la ferme intention de lui demander tout ce qui pouvait leur passer par la tête. Elle n’était pas vraiment habituée à être le centre d’attention et ça la déstabilisait un peu, mais elle répondait sans réfléchir et c’était agréable. Elle n’avait pas besoin de chercher les mots justes ou d’éviter tel sujet, elle accompagnait même ses réponses de détails inutiles et ils restaient attentifs. Elle apportait de la nouveauté et ce devait être plus amusant de l’enquiquiner plutôt que de s’affairer à leurs tâches habituelles. Elle n’aurait pas pu espérer que les choses se passent mieux que ça. Harand se manifesta de nouveau et elle reporta son attention sur lui.

« Eh bien… j’aimerais voir la mer, l’eau à perte de vue, écouter le son des vagues et marcher sur le sable en profitant de la chaleur du soleil.. J’aimerais voir les forêts au printemps, pour les arbres en fleurs, le chant des oiseaux et le soleil. Je suis curieuse à propos de la Dalatie, voir où vivaient les elfes avant… et puis, découvrir des vestiges de notre peuple aussi, ça me plairait. J’aimerais tout découvrir, même les déserts qui sont décrits comme très chauds en journée, et très froids la nuit. Je veux aller partout, partout, partout. Elle posa un doigt sur ses lèvres, songeuse, et son regard ne se posait sur personne comme elle réfléchissait. Oh. J’aurais aussi aimé voir Val Royaux et Antiva, la ville, au moins une fois. On dit qu’elles valent le détour, dommage. Je me demande comment était Arlathan, ce devait être majestueux. »

Elle s’était de nouveau étalé sur le sujet, mais Harand avait bien choisi sa question. Elle leva les yeux sur lui et sourit en retour. Elle serra un peu plus sa cape contre elle et rabattit tous ces cheveux d’un côté, comme pour essayer de donner une meilleure image. Avant qu’on ne la questionne à nouveau, elle profita du silence pour reprendre la parole.

« Excusez-moi… C’est un peu gênant de le demander, mais est-ce qu’il y a un ruisseau ou quelque chose dans les parages pour me rafraîchir ? »

Eh bien oui, elle se sentait un peu beaucoup mal à l’aise maintenant, parce qu’elle portait les mêmes vêtements depuis trop longtemps et que, même si elle avait bien dormi cette nuit, elle devait sûrement gardé les stigmates de ses précédentes insomnies sur le visage. Et parce qu’il ne détournait pas les yeux, elle était un peu plus gênée. Elle fut la première à détourner les siens, cette fois.


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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptyDim 22 Mar 2015 - 22:14

Elle semblait avoir toujours appartenu au clan. Sa présence parmi eux ressemblait à un retour aux sources, comme s’ils avaient été de vieux amis, séparés par la vie et réunis par le destin. Harand ne perdit pas une seule réponse, pas une seule réaction. L’anxiété du début avait cédé la place à une aisance presque naturelle. Avec patience, Aerin se prêta au jeu des questions sans manifester le moindre agacement.
Quand elle lui répondit, il posa son bol devant lui et se pencha en avant. Ses mots arrachèrent à l’Archiviste un léger rire – non qu’il se moquât, mais parce qu’elle dégageait une candeur rafraîchissante : elle rêvait de découvrir le monde entier, et tous ses secrets avec, rien que ça ! La vie des Dalatiens était faite pour elle, si c’était ce qu’elle désirait. La vie de Première lui correspondrait sans le moindre doute. Retrouver le passé, découvrir les mystères, admirer la beauté du monde qu’on parcourait : c’était la raison d’être de leur peuple. Elle y trouverait ce qu’elle attendait. Et lorsque le moment serait venu, elle pourrait mener le clan en lui offrant l’innocence et la beauté de son regard.
La beauté. De son regard.
Il écarquilla les yeux tandis qu’elle se recoiffait et reprit son bol, parfaite barrière entre la jeune femme et lui. Non. Par-dessus le rebord, il contempla la ligne de son visage, la clarté de ses prunelles. Elle l’observait elle aussi, sans arrière-pensée, sans doute, sans cette soudaine émotion qui le surprenait sans crier gare. Non. Elle rompit le contact la première. Harand s’autorisa un léger soupir de soulagement.

« Vous rafraîchir, oui », acquiesça-t-il, peut-être un peu trop vivement.

Il se leva comme si le sol avait soudain mis le feu à son pantalon. Panoriel lui lança un coup d’œil incrédule, mais il esquiva le sourire sarcastique.

« Il y a la rivière, juste derrière, poursuivit-il. Je vais...
Je vais lui montrer, le coupa Elorill en se levant.
Excellente idée », approuva l’Archiviste.

Harand s’éloigna du feu. Il s’était laissé happer par un instant fugace, mais il chassa résolument cette sensation. Il n’avait pas éprouvé cela avec Elorill, malgré sa douceur, ni avec Panoriel, malgré son indéniable beauté. Pourquoi Aerin réveillerait-elle en lui des émotions qu’il était certain d’avoir oublié ? Il avait perdu son âme trois ans plus tôt. Elle ne renaîtrait pas maintenant. Et quand bien même le pourrait-elle, il était l’Archiviste : son rôle lui interdisait toute sensiblerie. Il avait un clan à mener. Les autres n’attendaient pas de lui qu’il rêvasse, mais qu’il les guide.
Dans son dos, Elorill proposait à la jeune femme des vêtements propres, traditionnels des Dalatiens. Harand ne se retourna pas. Il éprouvait la soudaine envie d’une échappée dans la forêt, seul. La quiétude des bois l’apaisait toujours lorsqu’il en avait besoin, d’ordinaire. Il se pencha vers sa tente et fourragea à l’intérieur. Lui aussi avait bien besoin de vêtements propres – et d’un grand seau d’eau sur la tête.

« Elle est charmante... »

Panoriel s’était glissée jusqu’à lui en catimini. Il ne lui offrit pas le plaisir de répondre n’importe quoi. La chasseresse s’accroupit à côté de lui. Harand cessa son manège et soupira, conscient qu’elle ne partirait pas avant d’avoir obtenu quelque chose.

« Qu’en dis-tu ? s’enquit-il sans la regarder.
Ce sera pas mon apprentie, répondit-elle d’un ton neutre.
C’est bien la raison pour laquelle j’ai besoin de votre avis à tous. »

Elle eut un petit rire. L’Archiviste tourna la tête vers elle ; Panoriel lui renvoya ce sourire sarcastique auquel il avait cru échapper un peu plus tôt.

« Vous n’avez pas du tout besoin de notre avis », rétorqua-t-elle.

Elle se releva, l’abandonnant à ses interrogations. Doucement, Harand jeta un coup d’œil par dessus son épaule. Elorill avait sorti un sac plein de vêtements de sa tente, et proposait à la nouvelle venue toutes les tenues qu’elle possédait. Paiven tentait de lui prodiguer des conseils, mais la soigneuse de hahls le repoussait invariablement, un sourire amusé aux lèvres. Pour ces deux-là, au moins, la réponse était claire : ils avaient déjà adopté Aerin. Ne restait qu’Admaël, et l’Archiviste ignorait tout à fait quelle décision prendrait le chasseur. Il avait conservé le silence durant tout le petit-déjeuner, observant la jeune mage en silence. Il n’était pas d’un naturel loquace, d’ordinaire, mais il s’était montré particulièrement réservé ce matin. Harand redoutait presque de connaître la raison de ce retrait. Contrairement à ce qu’imaginait Panoriel, leur opinion comptait. Sans doute parce qu’il redoutait ses propres choix.
Mais peut-être affrontait-il le problème de la mauvaise façon. La première à devoir faire un choix était Aerin elle-même, non lui. Il s’était juré d’aider tous les Elvhens dans le besoin, de leur offrir à chacun une place dans le clan. Dans ces conditions, avait-il seulement son mot à dire ? Non. C’était à elle de décider. Voilà qui simplifiait bien les choses, n’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptyDim 29 Mar 2015 - 0:15

Harand s’était levé avec hâte et ce fut comme si elle l’avait pris de court, il balbutia quelques mots et ce fut Elorill qui prit finalement la relève. Une initiative qui sembla le soulager, et la mage aussi d’une certaine manière. Elle lui sourit avant qu’il ne parte de son côté et qu’elle-même ne suive la jolie hahlière jusqu’à sa tente. Celle-ci lui présenta quelques tenues de rechanges, traditionnels de leur peuple, ce qui réveilla de nouveau l’excitation qu’elle ressentait envers les dalatiens. Elle jetait un œil à toutes ces tuniques de cuir quand Paiven s’invita pour lui donner son avis, sur laquelle lui irait le mieux et pour embêter sa camarade aussi, sûrement. Ils étaient joviaux et la mettaient facilement à l’aise, parce qu’ils lui ressemblaient un peu. Ils devaient être les plus jeunes du groupe, cela se sentait. Harand l’avait mise à l’aise aussi, mais d’une manière plus sage et… peut-être parce qu’il était mage, comme elle, et qu’il lui avait parlé sans réserve, avec sincérité. Parce qu’il avait été accueillant, généreux et compréhensif, il lui avait même proposé de rester. Si elle ne craignait pas d’être envahissante ou irréfléchie en acceptant trop vite, elle lui aurait déjà donné sa réponse. Il est vrai qu’elle voulait aussi rencontrer les autres avant, parce qu’ils devaient partager l’avis de leur Archiviste et que s’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas, c’était s’imposer. Si sa présence les embêtait elle serait partie, mais ils étaient tous amicaux et même si Admaël restait silencieux, il ne se montrait pas désagréable non plus. Elle ne s’en faisait pas, peut-être même qu’elle oserait faire le premier pas vers lui, plus tard. Il l’intriguait, c’était certain.

« Je suis là, vous savez ? Que dites-vous de… celle-ci ? »

Aerin choisit sa tenue et la mit contre elle pour montrer aux autres ce que ça pourrait donner, et pour elle-même aussi. Elle avait toujours porté des robes longues qui, le plus souvent, avaient eu besoin d’ourlets pour ne pas traîner sur le sol. Elle s’était souvent pris les pieds dans les pans de ses robes, elle qui était une fidèle amie de la maladresse, mais pour la première fois, elle n’aurait pas à se soucier de ce problème. Paiven fit mine de réfléchir et Elorill hocha la tête en guise d’acquiescement, son choix était fait. Dans un moment d’égarement, son regard glissa vers la tente d’Harand où lui et Panoriel discutaient il y a peu, mais il était seul quand elle croisa son regard. Ce fut rapide, elle avait baissé les yeux et retrouvé le sourire d’Elorill qui la pressait déjà pour la suite. Aerin préférait se changer au retour, elle voulait d’abord se rendre à la rivière et reprendre un peu de couleur. Ce ne serait certainement pas agréable par cette saison, les rivières étaient fraîches tout au long de l’année, mais ce devait être une torture en hiver ! Si elle pensait aux avantages de la tour à ce sujet ? Oui, un peu. Cela dit, vivre de la chasse et de la cueillette, en communion avec la nature, dormir à la belle étoile et voyager, était une perspective réjouissante. Ce serait l’aventure, si elle pouvait rester. Si elle pouvait devenir l’une des leurs, si elle pourrait un jour se dire ‘dalatienne’.
Elle avait discuté avec Elorill sur le chemin de la rivière, elle lui avait tenu compagnie quand elle s’était passée de l’eau sur le visage, sur la nuque et sur les bras… Quand elle avait plongé les pieds dans l’eau jusqu'aux genoux, juste pour voir jusqu’où elle pouvait aller, mais c’était glacial ! Idéal pour faire un petit tour de magie, mais elle n’en avait rien fait. Ça l’avait démangé, mais ça n’aurait pas été prudent, ni approprié devant Elorill. Elle ne voulait pas l’effrayer. Elles étaient reparties après... quelques temps et Aerin avait beaucoup éternué sur le chemin. Le froid, ça craint. L’insouciance aussi, évidemment.

Elle voulait passer du temps avec Harand, maintenant. De retour au camp, elle avait rejoint sa tente pour se changer. Adieu les robes, les pans qui traînaient par terre et qui l'empêchaient de courir. Paiven était venu s’exprimer sur sa nouvelle tenue, ne lésinant pas sur les compliments tandis que le regard d'Aerin cherchait autre chose. Elle était flattée, mais ce n’était pas le genre de choses qui l'embarrassaient, du moins pas de sa part. Elle n’entortillerait pas ses boucles autour de ses doigts, elle ne se mordillerait pas les lèvres et ses mèches ne lui serviraient pas de barrière. Elle riait en lui renvoyant ses propres compliments, car après tout, il n’était pas si mal non plus. Ça se passait bien avec lui, il était facile à cerner, vif, bavard et drôle. Elorill était plus calme, douce et mignonne, elle avait été tentée de lui tirer les joues à plusieurs reprises. Panoriel l’impressionnait un peu plus, car elle était définitivement plus ‘femme’ qu’elle. Harand, lui, il restait poli et formel, mais en même temps, il semblait mieux la comprendre que les autres. Il était aimable, généreux et il avait répondu à ses questions, même les plus douloureuses. Il avait fait des efforts, n’est-ce pas ? C’est donc qu’il était sincère, lorsqu’il avait suggéré qu’elle reste, n’est-ce pas ?
Elle voulait lui parler un peu, maintenant. Ses yeux parcoururent le camp et on la laissa respirer quelques instants. Elle pouvait se déplacer, aller où bon lui semblait, les suivre ou retourner près du feu.. A sa façon de se tenir, on voyait bien qu’elle n’était pas habituée à ce type de tenues trop près du corps, mais elle s’y ferait vite. Elle fit quelques pas dans le camp, observa un peu Paiven, un peu sa sœur, distraite. Après quelques temps, elle finit par s'arrêter devant la tente d’Harand, là où l’avait vu plus tôt, c’était donc forcément la sienne. Elle voulait le voir, maintenant.  

« Moi qui voulais lui montrer... »

Lui parler, c'était ce qu'elle voulait dire. Enfin non, c'était ce qu'elle aurait souhaité penser, et certainement pas à voix haute.



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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptyDim 29 Mar 2015 - 17:43

En l’absence d’Aerin, Harand s’était changé, avant de s’éloigner de l’autre côté du campement. Là,  la rivière formait un coude qui pénétrait plus avant dans la forêt et clapotait en dévalant son lit de pierres blanches. Il avait plusieurs fois plongé ses mains dans l’onde, pour les passer ensuite sur son visage. L’eau glacée avait quelque peu éclairci son esprit. Aerin l’avait surpris par le charme de son geste pourtant anodin, mais cela ne signifiait rien – juste qu’il était toujours en vie, ce qui, en définitive, s’avérait plutôt positif. Cela ne voulait absolument pas dire autre chose. Il s’aspergea le front une fois de plus. Panoriel n’aurait pas manqué de lui lancer quelques piques bien senties, si elle l’avait vu à cet instant.
Il resta un long moment au bord de l’eau, assis en tailleur sur la berge. Il n’entendait rien de ce qui se passait au campement, ni au-delà, mais il savait que les Varalasan sauraient prendre soin d’Aerin jusqu’à son retour. Les choses s’étaient bien déroulées, presque mieux que ce qu’il avait espéré. La jeune femme avait su les séduire avec une facilité déconcertante. En la voyant, si délicate et ravissante, on peinait à croire qu’elle avait fui un Cercle et échappé aux templiers lancés à sa poursuite. Le désir de liberté était parfois plus fort que tout. Elle avait parlé de personnes laissées derrière elle au Cercle, d’une trahison, aussi. Harand aurait aimé en savoir plus sur ce qu’il s’était réellement passé, sur la vie qu’elle avait mené et les évènements qui l’avaient conduite à franchir le pas. Jusqu’à présent, l’Archiviste s’était toujours contenté des réponses évasives de ses compagnons – sans doute parce que, justement, ils répondaient à demi-mots aux questions, montrant ainsi qu’ils n’avaient guère envie de ressasser le passé. Aerin, elle, s’était ouverte. Sa personnalité différait de celle de Panoriel ou d’Elorill. Peut-être se fiait-elle à lui parce qu’il était mage, tout comme elle, et donc le plus à même de comprendre. C'était le cas.
Les yeux rivés sur le cours de l’eau, il se perdit dans ses pensées. Un hahl vint se désaltérer dans la rivière, à quelques pas à peine du Dalatien, et ce fut seulement lorsqu’il s’éloigna, bondissant avec légèreté sur l’herbe encore givrée, qu’Harand réalisa sa présence. L’Archiviste se leva et étira ses jambes engourdies. Il était resté seul suffisamment longtemps. Au campement, les siens devaient l’attendre, et il avait envie de voir comment s’en sortait Aerin. Peut-être avait-elle besoin d’être sauvée de l’envahissant Paiven.
Cette idée l’amusa, et ce fut un vague sourire aux lèvres qu’il revint sur le camp. À peine quittait-il le couvert des arbres que la surprise l’immobilisait, à nouveau. Elle avait revêtu la tenue traditionnelle des Dalatiens : une tunique de coton, sur une jupe courte, renforcée de cuir et serrée à la taille par une large ceinture de tissu ; un pantalon de cuir protégeait ses jambes minces du froid, et Elorill lui avait prêté un manteau bordé de fourrure pour supporter les rigueurs du temps. Ainsi apprêtée, Aerin ressemblait à une véritable Dalatienne. Harand sentit son cœur manquer un battement. Il prit une profonde inspiration et la rejoignit près des tentes.

« En ont-ils terminé avec vous ? Puis-je vous voler quelques instants ? »

D’un geste de la main, il invita la jeune femme à l’accompagner dans le sous-bois. Il marcha un moment en silence, lui jetant des coups d’œil en coin. À la voir ainsi, sa place parmi eux devenait évidente. Peut-être n’avait-elle pas encore fait son choix. Peut-être hésitait-elle encore – après ce réveil mouvementé auprès des insatiables Elorill et Paiven, c’était probable. Mais Harand, lui, espérait qu’elle resterait. Non. Il le voulait.
Il s’arrêta soudain et osa enfin baisser son regard sur elle. Il devait dire quelque chose.

« Cette tenue vous va à ravir, commenta-t-il. On la croirait faite pour vous. »

Il sourit, avant de détourner le regard. Ce n’était pas ce qu’il souhaitait dire, ni même la façon dont ces mots se disaient. Sa voix manquait de chaleur ; il se forçait au recul, comme toujours. Aerin était pourtant comme lui. Si quelqu’un, au camp, pouvait le comprendre, c’était elle et nul autre. Pourquoi ne parvenait-il pas à s’affranchir de cette réserve alors qu’il brûlait d’envie de lui montrer un tout autre visage ?

« J’espère qu’ils ne vous ont pas trop ennuyée, ce matin, poursuivit-il finalement. Ils étaient vraiment impatients de vous rencontrer. Ils vous ont posé beaucoup de questions, et j’espère qu’ils ne se sont pas montrés trop indiscrets, bien que... » Un peu de courage. « Je dois avouer que je partage leur curiosité à votre égard. »

Il s’écarta d’elle, profitant de son mouvement pour détourner le visage et reprendre une inspiration. Ses doigts s’égarèrent sur le tronc rugueux d’un vieux hêtre. Les questions lui brûlaient les lèvres, mais elle avait déjà subi l’assaut des autres membres du clan. C’était pour lui accorder un peu de répit qu’il l’avait écartée du campement, non pour la soumettre à un nouvel interrogatoire. Il y avait pourtant une chose qu’il devait dire, même si l’effort lui coûtait, une chose qu’il s’était promis de ne pas évoquer. Mais peut-être serait-elle heureuse de l’entendre ?

« Je ne suis pas réputé pour être loquace, Harelassan, et je n’ai guère de talent pour... ce genre de choses. Néanmoins, et bien que je vous ai dit qu’il s’agissait de votre décision, et que vous aviez le temps d’y penser, j’aimerais que vous sachiez que... Enfin, je souhaite que vous restiez avec nous. »
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptyDim 29 Mar 2015 - 23:00

Elle n’avait pas attendu longtemps devant les tentes, mais elle ne l’avait pas vu arriver non plus et on pouvait dire qu’il l’avait surprise. Elle pensait à ce qu’elle pourrait bien lui demander, à la raison qui la poussait à vouloir lui parler en premier lieu, à la façon qu’elle aurait de l’aborder en le voyant… Mais il lui avait épargné bien ces peines en faisant le premier pas. Elle avait accepté de le suivre, bien sûr, et ils marchaient à présent côte-à-côte en direction du sous-bois. Devait-elle dire quelque chose ? Elle tirait inconsciemment sur les pans de sa jupe, elle se sentait bien plus légère qu’avec les robes, mais elle n’y était pas encore habituée. C’était trop serré, peut-être. Sorti de nulle part, un compliment arriva jusqu’à ses oreilles et elle cessa de toucher à sa tenue. Un petit rire lui échappa et elle glissa une mèche derrière son oreille, les yeux tournés ailleurs tandis qu’elle serrait un peu plus son manteau contre elle. Elle ne pensait pas qu’il le lui dirait, ou pas de cette manière peut-être, mais elle était contente.

« Eh bien, merci.. »

Il était resté fidèle à lui-même ceci dit, elle sentait toujours cette réserve sans doute volontaire de sa part, mais ça ne la dérangeait pas. Venant de lui, le compliment lui avait fait plaisir et elle s’étonnait même de rougir pour si peu. Elle espérait que ce ne soit pas cela, mais la chaleur lui était monté aux joues et son sourire demeurait. Elle souriait comme une idiote. Il s’assura auprès d’elle que les autres ne l’accaparaient pas de trop, qu’elle ne se sentait pas oppressée ou autres choses du genre, mais elle lui souriait en secouant la tête doucement pour lui certifier que non. Ils étaient gentils et s’il y avait bien une chose qu’elle ne pouvait pas leur reprocher, c’était leur curiosité. Harand l’était aussi, comme il le lui avoua, et elle dût avoir l’air un peu surprise. Elle cherchait son regard, mais il l’esquivait et s’éloigna de quelques pas. Il n’y avait pas de mal à être curieux, ni même à l’avouer. On l’avait assailli de questions depuis son réveil, il est vrai, mais elle se retrouvait de nouveau seule avec lui et il fallait le dire, les choses étaient bien plus calmes. Alors elle le regardait, et elle réfléchissait… Que devait-elle lui dire ? Qu’il pouvait être curieux, que ça ne la gênerait pas, qu’il pouvait lui demander n’importe quoi… mais il reprit la parole presque aussitôt.
Il l’avait de nouveau appelé Harelassan et elle avait ri, parce qu’elle se remémora avec quelle maladresse elle avait failli le toucher, et que sans elle, sans doute que leurs chemins ne se seraient pas croisés. Elle devait cela à une simple petite flèche. Le Dalatien cherchait à lui faire passer un message, mais elle devait être trop peu perspicace, et elle fut réellement sans voix cette fois-ci. Il lui disait qu’elle pouvait rester, mais plus que cela, que c’était ce qu’il souhaitait. Elle avait bien entendu n’est-ce pas ? Il n’avait pas dit que les autres seraient heureux de la compter parmi eux, ou qu’elle serait un atout pour le clan, non. Il le voulait aussi, et il le lui disait. Aerin n’avait plus besoin de se demander ce qu’il pensait, parce que ces simples mots devaient lui avoir demandé quelques efforts. Comme il l’avait dit, il n’était pas réputé pour être loquace, à l’inverse de la jeune femme.

« Je… oh. C’est vrai ? Je ne savais pas comment, ni quand vous le dire. Je ne savais pas si je pouvais, si vous le vouliez toujours… Je veux rester avec vous, bien sûr ! Avec vous tous. »

Même si elle était plus expressive que lui et que, habituellement, elle ne se serait pas gênée pour exprimer sa joie avec excès, elle ne fit rien d’autre que s’approcher du Dalatien et prendre une de ses mains dans les siennes. Il n’avait pas idée du poids qu’il lui ôtait des épaules, il lui offrait la chaleur d’une famille et un avenir plus sûr que ce qu’elle avait envisagé. Elle n’avait déjà que peu d’espoir quant au fait de rencontrer un clan Dalatien, et même après cela, elle n’avait toujours pas réalisé qu’elle pourrait en faire partie, si elle disait oui. Même après avoir écouté leur histoire, savoir qu’ils venaient tous des quatre vents et qu’elle ne serait qu’une elfe égarée de plus, même ainsi, elle n’avait pas réussi à voir au-delà de son statut d’apostat. Etait-elle un peu trop sensible ? Si elle ne sautillait pas de joie, son regard en disait assez sur sa gratitude. Harand l’avait surprise. Il était resté calme, n’avait pas changé d’attitude et n’avait fait qu’exprimer un souhait. Mais c’était cela, qui était surprenant. Elle ne le connaissait que depuis un jour, mais il avait ce petit quelque chose qui la poussait toujours vers lui, parce qu’elle voulait savoir ce qui se cachait sous cette carapace. Elle voulait connaître le véritable Harand, et c’était sans doute cela qui l’attirait tant chez lui, tout ce mystère.

« Merci. Vous me donnez une chance alors que…enfin, la chance est sans doute ce qui me sauve depuis le début. Je suis heureuse, vraiment.. mais j’ai peur à nouveau, de me réveiller au milieu des bois et de me rendre compte que tout est irréel. Vous incarnez ce que j’ai toujours désiré… ça pourrait être un piège, non ? »

Et pourtant, elle souriait et ne lâchait point la main du jeune homme. Elle était définitivement plus loquace que lui quand il s’agissait de sentiments, ou de ressentiments ici, mais après quelques secondes de silence, elle le lâcha précipitamment. Que faisait-elle ? Il n’avait pas besoin d’entendre tout cela, c’était très gênant et elle se retourna pour ne pas qu’il la voie. Ce n’était pas son genre d’être désemparée, ou gênée d’agir avec autant d’aisance et quand elle songea qu’elle aurait voulu le serrer contre elle… Ah, il était l’Archiviste et il ne gardait pas ses distances pour rien. Il n’était pas comme elle, comme Paiven, elle l’aurait enlacé sans retenue, lui. Parce qu’elle était comme ça, et qu’avec Harand, le simple fait d’y avoir pensé la mettait dans tous ses états. Elle devait se reprendre, éclaircir sa voix et lui faire face à nouveau.

« Ah pardon, je recommence.. C’est donc décidé, je reste ! Et maintenant, je vous écoute. Vous m’avez dit être curieux et, comme je le suis aussi, ça ne me dérange pas. Que voulez-vous savoir ? Ne soyez pas timide. »

Elle le taquinait, bien sûr, mais au moins elle avait repris ses esprits. Elle arborait de nouveau son grand sourire et si elle était un peu secouée par ce qu’il venait de se passer, elle n’en montrait rien. Elle allait donc rester parmi eux… Non, vraiment, elle ne s’y faisait pas encore.


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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptyLun 30 Mar 2015 - 18:13

Elle restait... Elle restait ! Harand avait senti ses lèvres se fendre d’un sourire en entendant cette réponse, un sourire qu’il n’avait pu ni réprimer, ni amoindrir. Il se retrouvait donc là, au pied de ce hêtre immense, à fixer la jeune femme d’un air niais et ravi, incapable de ravaler son sourire idiot.
Mais elle se rapprocha soudain de lui. Ses doigts tièdes s’enroulèrent autour de sa main ; il perçut, terriblement réelles, la douceur de sa peau, la pulsation du sang dans ses veines, la délicatesse de cette étreinte sur sa main. Ce qu’elle avait toujours désiré ? Son cœur rata un battement, comme lorsqu’ils se trouvaient autour du feu à prendre le petit-déjeuner et qu’elle avait nonchalamment ramené ses cheveux sur son épaule, et que leurs regards s’étaient croisés. Comme alors, le temps semblait s’être suspendu. De nouveau, Harand se perdait dans ces yeux pétillants, incapable de s’arracher à leur contemplation. De nouveau, par un geste simple, anodin, Aerin réveillait en lui des sensations qu’il pensait à jamais incapable d’éprouver, et elle le faisait avec tant d’aisance qu’il en était presque effrayé.
Il posa sa main libre sur celle de la jeune femme, pressa doucement ses doigts. Elle était si proche, à cet instant, qu’il ne voyait que son visage. La forêt autour d’eux disparaissait à sa vue, comme si un voile était tombé sur ce décor qu’il chérissait pourtant.

« Ce n’est ni un mensonge, ni un piège, ni un rêve, répondit-il, presque sans le réaliser lui-même. Demain, vous vous réveillerez au camp, et après-demain, et aussi longtemps que vous souhaiterez rester parmi nous. Je vous le promets. »

Elle relâcha soudain sa main, et le temps reprit son cours normal. Harand déglutit quand la jeune femme lui tourna le dos. Avait-elle perçu son malaise, ou était-ce autre chose ? S’était-elle tout à coup rappelé qui il était et, par gêne et par respect, l’avait ainsi lâché ? Ou avait-elle lu dans son regard ce qu’il redoutait de laisser transparaître et qu’elle n’approuvait pas ?
Il profita de la volte-face d’Aerin pour soupirer et se recomposer un visage plus digne. C’était ridicule. Il était Archiviste, pas un adolescent aux premières heures du printemps, et même si elle le surprenait par sa beauté et sa spontanéité, il ne devait pas se laisser distraire. La jeune femme venait d’accepter son offre de les rejoindre. Elle allait devenir sa Première, son apprentie, ce qui impliquait qu’ils allaient passer beaucoup de temps ensemble. Il devait reprendre le contrôle de ses émotions. Mieux, il devait les chasser avec résolution.
Elle se tourna de nouveau vers lui, sémillante et gracieuse, avec ce sourire qui semblait illuminer la forêt toute entière, balayant du même coup toute la volonté dont il s’était armé. Harand ne put s’empêcher de rire, avant de plonger son regard dans le sien. Des questions, il en avait au moins autant qu’Elorill et Paiven – mais ils étaient trop bavards, et lui trop réservé. Seul avec Aerin, il avait peut-être une chance de les poser à sa manière.

« Eh bien... En fait, j’aimerais mieux vous connaître. Savoir qui vous étiez avant d’entrer au Cercle, comment vous l’avez intégré, comment vous y avez vécu. Vous dites que vous avez laissé certaines personnes derrière vous là-bas. Parlez-moi d’eux. Étiez-vous proches ? »

La vie au Cercle était pour lui un véritable mystère, et la source d’une terreur indicible. Il avait toujours vécu libre, sans la moindre entrave. Souvent solitaire, plus encore lorsque sa magie s’était révélée, il avait erré de longues heures seul dans les bois, à étudier les mystères que les anciens Elvhens avaient abandonné derrière eux. La liberté lui était aussi indispensable que l’air ou l’eau. Souvent, Nesiara, son maître, lui avait parlé des templiers qui traquaient les apostats. Elle le mettait en garde contre eux, contre leur folie, et lui parlait de ces tours immenses où l’on gardait les mages prisonniers. L’imagination fertile de l’enfant avait fait le reste. Aujourd’hui encore, il imaginait les Cercles comme des donjons terrifiants, où les templiers assouvissaient leurs pulsions sadiques sur des mages apaisés ou torturés.
Il inclina la tête, conscient de parler d’un sujet peut-être douloureux pour Aerin. La veille, elle avait paru si triste en évoquant sa fuite, et encore ce matin, elle en parlait avec tant de nostalgie. De la nostalgie ? Interloqué Harand fronça les sourcils. Éprouvait-elle des regrets ? Y avait-il, parmi ces personnes qu’elle disait avoir abandonné, quelqu’un de plus important que les autres ? Quelqu’un dont l’absence lui pesait aujourd’hui... Et si tel était le cas, avait-il envie de le savoir ? Il baissa les yeux. La réponse était évidente – et résolument effrayante.
Mais le sujet semblait important aux yeux de la jeune femme. Cela comptait plus que sa propre frustration. C’était un poids dont elle devait se libérer si, comme il le croyait, elle se sentait coupable de ce qui était arrivé. Elle avait souffert. Il s’en voulut d’avoir posé cette question qui raviverait des blessures encore trop récentes, mais il était trop tard. Il était peut-être salutaire de crever l’abcès une bonne fois pour toutes, devant quelqu’un qui ne la jugerait pas et qui la conforterait dans son désir de liberté.

« Ne me répondez pas si c’est trop douloureux pour vous, ajouta-t-il précipitamment. Vous pouvez... me montrer ce que vous savez faire, pourquoi pas ? Un peu de magie ? Enfin... J’aimerais savoir, mais si vous ne voulez pas en parler, je comprendrai. »
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptySam 4 Avr 2015 - 1:59

Il lui faisait une promesse et elle le prendrait au mot. Elle n’arrêtait pas de penser à la chance qu’elle avait eu de l’avoir rencontré, d’être tombée sur son clan et pas un autre. Elle avait le sentiment que Harand la traitait déjà comme l’une des leurs depuis un moment, de par sa réserve qui s’effritait un peu plus à chaque fois. De par ses responsabilités envers le clan et son rôle d’Archiviste, elle avait cru comprendre qu’il devait garder une certaine… distance émotionnelle ? C’était ce qui l’avait frappé au moment de leur rencontre, puis après lorsqu’il lui avait tenu compagnie près du feu, la veille. Aujourd’hui, elle l’avait entendu rire plusieurs fois et encore maintenant, puis il avait souhaité qu’elle reste et il profitait de l’absence des autres pour se montrer curieux à son tour. A dire vrai, elle avait pensé que ses réserves seraient plus fortes que cela. Si elle mettait son attitude très respectueuse de côté, ainsi que le vouvoiement, elle ne le trouvait plus si distant. Un jour était bien peu pour connaître une personne, et la première impression n’était pas toujours la bonne.
Il lui posait donc des questions sur son passé, sur le genre de personne qu’elle était, ses proches et tous ces détails qu’elle ne pourrait jamais oublier, et qu’elle ne voulait pas oublier, car elle n’en serait pas là aujourd’hui sans ce passé. Si elle était restée sagement au Cercle, à aider les blessés et calmer les tensions, elle n’aurait peut-être pas été rongée par la culpabilité et la peur au point de ne plus fermer l’œil. Qui pouvait dire si elle aurait été plus heureuse en restant enfermée ? Elle aurait peut-être regretté d’avoir manqué sa chance, et sa frustration se serait répercutée sur les autres, sur ceux qu’elle aimait et qu’elle n’avait pas voulu abandonner. Il n’y avait rien de pire que vivre dans le regret, et peut-être qu’elle n’aurait plus été si pétillante. Elle avait pris des risques, elle avait souffert et son corps en avait pâti, eh oui, mais elle ne regrettait pas. Elle ressentait encore la douleur dans ses jambes, ses bras, ses épaules… mais sa tête allait bien, elle était heureuse et à partir d’aujourd’hui, elle aurait tout le temps de se reposer.

« Je vais vous répondre, je veux bien, mais par où commencer ? J’étais une jeune fille agitée, pas très gentille avec les autres enfants et je faisais beaucoup de bêtises. J’avais douze ans quand les Templiers sont venus me chercher, et je me suis laissée faire parce que je pensais que ça valait mieux que l’orphelinat. Alors j’étais contente de quitter la misère, je pensais que le Cercle était pour un temps et qu’un jour j’en sortirais plus forte. Quand j’ai su le vrai, j’ai été insupportable avec mes mentors. »

Elle se mit une main devant la bouche en riant, comme si ça tenait du secret ou qu’elle avouait quelque chose de honteux. Il y eut un silence durant lequel elle se mordit la lèvre, un signe qui annonçait une réponse difficile. Elle baissa les yeux pour les relever aussitôt avoir pris une grande inspiration.

« Si on se tenait tranquille, la vie était plutôt agréable. Tous les Templiers ne sont pas horribles, mais ils définissent tout de suite l’ambiance, c’est sûr. On n’est pas vraiment libre de faire ce que l’on souhaite, parce qu’on est constamment surveillé donc, on s’impose des réserves. J’ai changé avec le temps, j’ai découvert la lecture, la magie et l’amitié. J’étais particulièrement proche de quatre personnes, quatre amis bien différents. »

Elle lui parla alors de la gentillesse et la candeur d'Emrys, qui tempérait souvent l'enthousiasme de la jeune elfe et avec qui elle partageait ses quartiers. Elle était une amie précieuse. Elle lui parla aussi de Jain, un elfe qu'elle avait connu au bas-cloître et retrouvé au Cercle. Puis Hiccups, un drôle d'humain excentrique, qui partageait son goût pour les recherches et qui, comme elle, rêvait de parcourir le monde. Si le sourire avait été présent jusque-là, il perdit en intensité lorsqu'elle évoqua le dernier nom. Elle devait parler de lui, aussi. Elle le devait, n'est-ce pas ? C'en était trop.  

« Rodrick était particulier, on a vécu beaucoup de choses ensemble et je l’aimais, vraiment beaucoup. Pas au sens de… c’était un bon ami. C’est avec lui que j’ai fui, mais je ne le connaissais pas aussi bien que je le croyais. Elle s’arrêta un instant, il était étrange d’évoquer cela à voix haute, mais elle poursuivit. Deux jours après, j’ai découvert qu’il touchait à la magie du sang, pour me protéger qu’il disait, mais… non. Il m'a avoué faire partie des coupables, de ceux qui ont provoqué cette émeute et tout ce chaos… Moi, je voulais juste être libre, mais lui recherchait autre chose ; il disait qu’on ne serait jamais libre si on ne faisait rien, alors je suis partie. Ça m’a fait mal, parce que j’ai toujours pensé que c’est à cause de mages comme lui que nous sommes méprisés et craints.. Je me suis retrouvée seule et j’ai eu peur, j’ai pensé plusieurs fois à revenir sur mes pas, à renoncer quand ça devenait difficile, quand je ne savais plus où aller, ni quoi faire… »

Est-ce qu’elle se sentait mieux en le confiant à quelqu'un ? Elle qui gardait tout pour elle depuis ce jour, sans même avoir ne serait-ce que crié une seule fois ? Elle baissa les yeux définitivement, elle se mordillait encore la lèvre et ses mains ne tenaient plus en place. Elle voulait être forte, elle pensait pouvoir l’être. Elle devait tout dire maintenant, et comme ça… comme ça, elle n’aurait plus à y penser. Peut-être. Elle retenait ses larmes depuis trop longtemps, elle avait voulu être forte. Elle lui avait dit qu’elle le serait, mais ce n’était pas vrai. Elle n’était pas forte, et sa voix tremblait.

« Et je l’ai revu deux semaines plus tard, le destin quand il s’y met… Il m’a fait des promesses et j’ai voulu le croire, puis… je ne sais pas ce qu’il s’est passé, je n’en sais rien, mais le fait est qu’il n’était plus là et que les Templiers ont failli m’attraper. Il y en avait partout. Je ne suis pas forte, ni courageuse… j’ai juste été chanceuse. Stupide, et chanceuse. »

Et après cela, elle avait longtemps marché et s’était cachée dans les bois jusqu’à ce qu’un beau matin, moins frisquet que les précédents, elle confondit un elfe avec un lièvre. Encore un peu de chance. Elle ferma les yeux et… un sentiment de honte la submergea lorsque ses premiers sanglots brisèrent le silence. Il était même étonnant qu’elle n’ait pas craqué plus tôt. Quand elle était seule, elle ne devait pas flancher et elle ne s’autorisait pas à craquer, jamais. Si elle l’avait fait à un moment ou un autre, elle se serait arrêtée. Elle aurait renoncé pour de bon, et elle aurait donné raison aux Templiers. Mais il y avait des limites à ce qu’elle pouvait endurer, et maintenant, elle ne se sentait plus obligée de ravaler ses larmes ou de refouler ces sentiments inconfortables.. Elle restait optimiste en toutes circonstances et elle le redeviendrait d’ici peu, il fallait juste qu’elle se laisse un peu aller. Cela dit, elle aurait préféré que ce soit… loin du jeune Dalatien, parce qu’elle avait terriblement honte. Elle avait dû installer un malaise et elle s’en voulait aussi pour ça, maintenant, et elle pleurait. Elle s’était accroupie et une seule main cachait ses yeux, parce qu’elle devait être affreuse.  

« Ça va aller, maintenant. Je n'ai plus besoin de fuir et… je ne suis plus seule. Alors ça va. Pardon, pour ça. »

Et même si elle sanglotait toujours et que ses yeux demeuraient masqués, ses lèvres dessinaient un beau sourire. Étrangement, tout ce qui lui traversait l’esprit à cet instant, était ce que l’elfe pouvait bien penser d'elle maintenant. Et ça lui faisait si peur, qu’elle n’osait plus retirer sa main pour le regarder. Surtout pas après avoir fait ça. Elle était bien trop embarrassée, alors elle restait silencieuse en essayant de calmer sa respiration, et de reprendre son calme. Ça allait, vraiment.




[HRP: Je vais me cacher maintenant, très loin, sous terre même]
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptySam 4 Avr 2015 - 10:15

Au fur et à mesure qu’Aerin parlait, Harand mesurait l’étendue du fossé qui les séparait. Il avait eu la chance d’avoir une famille dans son enfance, quand elle avait été seule. Il avait vécu libre, avec le ciel pour seul toit au-dessus de sa tête et les arbres pour murs. Aerin avait été enfermée plus de la moitié de sa vie – une éternité, en somme. Il avait grandi solitaire, mis à l’écart tant par sa réserve naturelle que par la crainte et le respect qu’il inspirait aux autres. Elle avait connu la richesse de l’amitié. Il avait trouvé un amour plus précieux que la vie, l’avait perdu ; elle disait n’avoir pas éprouvé ce sentiment. En définitive, ils ne se ressemblaient en rien, mais il se sentait toujours proche d’elle, et désirait en apprendre plus encore.
Une seule chose les liait, hormis la magie qui nimbait leur sang et marquait leur chair : les épreuves que le destin avait mis sur leur chemin. Ils avaient tous les deux souffert, chacun pour des raisons différentes, et tous deux avaient choisi de se relever et de continuer. Peut-être était-ce là l’essentiel.

Il l’écouta sans l’interrompre. Elle évoquait des noms qui semblaient lui être chers : ceux d’Elvhens et de Shemlens, mais au Cercle, il n’y avait pas de races, seulement des mages et des templiers. En temps normal, Harand aurait réprouvé son attachement envers des humains, mais les circonstances étaient particulières. Les mages enfermés dans les tours avaient été arrachés à leur vie d’enfant pour être conduits dans ces prisons, où on leur inculquait que la magie était une malédiction, qu’ils étaient des monstres en puissance, qu’ils devaient contenir toutes leurs émotions, ou mourir. À cet instant, l’Archiviste ne ressentait aucun mépris pour ces hommes et ces femmes enfermés, seulement de la pitié. Aerin avait puisé le réconfort dans l’amitié de ceux qui partageaient sa condition. Comment aurait-il pu la blâmer pour cela ?
Il sentit son cœur se serrer lorsque la voix de la jeune femme trembla. Sa peine était intense, mais en parler lui serait salutaire. Comme il le pensait, la culpabilité la rongeait et elle manifestait à présent sa terreur, sa déception, sa fatigue, ses espoirs aussi. Et si les larmes devaient couler, elles emporteraient avec elle la souffrance et la tristesse, pour enfin laisser place à la joie. Aerin pourrait goûter sans réserve à sa liberté si ardemment désirée, et si chèrement gagnée. Lorsqu’elle fondit en larmes, l’Archiviste sourit – non parce qu’il en tirait de la satisfaction, mais parce qu’elle avait besoin de pleurer, et qu’elle s’y abandonnait sans résister. Les jugements et les mots ne lui serviraient pas à cet instant. Il lui fallait du soutien, l’assurance qu’elle pouvait se laisser aller à ses émotions.
À cet instant, Harand se sentit presque soulagé, car il comprenait mieux quel pouvait être son rôle auprès d’elle. Le trouble qu’il éprouvait depuis leur rencontre parut le quitter, ôtant un poids de ses épaules et apaisant son cœur. Il s’approcha. Ses pieds nus sur le sol couvert de feuilles mortes étaient silencieux et souples. Sans bruit, sans brusquerie, il s’accroupit à ses côtés. Paiven et Elorill auraient sans doute entouré la jeune femme de leurs bras pour lui offrir une épaule sur laquelle se reposer. Harand avait bien conscience de ne pas en être capable, mais il pouvait tout de même apporter son soutien. Avec douceur, il prit sa main, celle qu’elle ne gardait pas sur son visage, et l’entoura des siennes.

« Ne vous excusez pas, souffla-t-il. Pleurez, jusqu’à ce que le chagrin vous quitte. »

Il pressa ses doigts. Elle souriait, en dépit des larmes qui coulaient toujours sur son visage. Elle avait toujours connu de hauts murs autour d’elle, et en quelques instants, d’une violence inouïe, sa vie avait basculé. Mais les Faiseurs les avaient guidés l’un vers l’autre. Ils avaient mené le clan vers le sud tandis qu’elle fuyait droit vers eux. Andruil avait orienté la flèche d’Aerin jusqu’à lui, pour qu’ils se rencontrent, pour qu’ils se trouvent. À présent, la jeune femme n’avait plus à craindre ni les templiers, ni les duperies, ni la solitude. Peut-être le regretterait-elle lorsque, le matin, elle aspirerait à dormir plus longtemps que ne le lui autoriseraient les hahls jouant près de sa tente. Peut-être maudirait-elle Paiven et Panoriel qui se chamailleraient pour un rien quand elle ne rêverait que de calme. Peut-être réclamerait-elle des haltes et du repos tandis qu’ils voyageraient de place en place. Mais le clan était une famille, la plus grande richesse qu’elle pourrait jamais trouver en ce monde.

« Vous avez fait ce qu’il fallait. Vous ne serez plus jamais seule, renchérit-il. Vous êtes en sécurité, à présent. Je ne vous promets pas que tous les jours seront faciles et agréables, mais vous ne regretterez pas votre choix. »

Et, avec douceur, il saisit la main qu’elle gardait sur son visage et l’abaissa. Elle fuyait son regard ; ses yeux étaient rouges et gonflés, et les larmes étincelaient sur sa peau claire.
Lorsqu’il était enfant, Nesiara n’avait jamais manifesté ni tendresse ni d’affection à l’égard de son apprenti. Elle avait toujours été stricte. La rigueur, la discipline, la mesure étaient pour elle des qualités primordiales – près de son maître, la réserve qui retenait Harand en toutes circonstances était pour une fois utile et appréciée. Mais parfois, l’enfant aurait aimé qu’elle montrât un peu plus de satisfaction et de compréhension. Il aurait aimé pouvoir lui confier ses questions, ses tourments, se plaindre même. Nesiara n’aurait pas accepté. Les Archivistes devaient être forts et dignes de respect. Il s’était toujours demandé quel genre de maître il serait, et Aerin faisait vaciller tout ce qu’il avait autrefois imaginé. Cela devenait une habitude.

« Ne vous défiez pas de moi. Si vous avez besoin de pleurer, pleurez. Si vous avez besoin de crier, criez. Si vous avez des choses à dire, dites-les. Mais faites-le face à moi, sans vous détourner. Vous n’avez pas à avoir honte. »

Il pressa à nouveau ses mains glacées. S’il avait été plus spontané, peut-être aurait-il osé caresser ses cheveux d’or. Sans doute lui aurait-il offert plus que cette si insignifiante étreinte sur ses doigts. Il aurait écouté la voix ténue qui lui intimait de l’étreindre, elle, ou au moins d’essuyer les larmes prêtes à geler sur ses joues rougies par le chagrin et le froid. Il lui aurait souri comme d’autres savaient si bien le faire, avec ce regard plein d’étoiles chaleureuses, en lui assurant que désormais, tout irait bien.
Mais il ne connaissait pas ces choses, et il n’était pas doué pour elles. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était serrer ses mains dans les siennes, avec dans ce geste toute la sincérité qu’il faisait peser dans chacun de ses mots. Il ne savait peut-être pas exprimer clairement sa compassion, mais il resterait là, près d’elle, jusqu’à ce que les larmes se tarissent pour de bon et que la chaleur égaye de nouveau son beau visage.


[HRP : Mais nooooooooon ! Pourquoi ? ^^]
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptyLun 6 Avr 2015 - 2:00

Il lui disait de ne pas s’excuser, qu’elle pouvait laisser ses larmes couler sans se soucier de sa présence… Elle ne se montrait pas souvent ainsi, et en vérité elle ne faisait jamais rien pour embarrasser ou déranger ses proches. Ce n’était pas la première fois qu’elle pleurait devant quelqu’un, bien sûr, mais quand elle pouvait l’éviter… Elle n’aimait pas particulièrement la tournure que prenait les choses, elle n’aimait pas le fait de pleurer à chaudes larmes devant lui, et elle n’aimait pas toutes ces pensées néfastes qui la traversaient tandis qu’elle laissait parler son cœur. Pour elle, cette sensiblerie n’était que faiblesse, mais Harand avait raison. Elle devait se laisser aller jusqu’à ce que le chagrin la quitte, que le poids de sa culpabilité s’allège, et jusqu’à ce qu’elle puisse laisser tout ça derrière elle. Doucement il saisit sa main libre pour lui prouver qu’il était là pour la soutenir, qu’elle n’avait pas à s’en faire et ce contact tout simple suffit à l’apaiser, même si les larmes ne cessaient de couler et que sa poitrine la comprimait, un peu. Elle ne dit rien de plus, mais elle gardait les yeux cachés, toujours pas résolue à le regarder.

Il insista sur le fait qu’elle était en sécurité et qu’elle avait fait les bons choix, il la rassurait tout en se montrant honnête en mentionnant que le quotidien ne serait pas toujours rose, et elle rit. A côté du Cercle, il était certain que les jours à venir seraient plus dynamiques et elle l’espérait, même. La routine avait fini par l’ennuyer, ces journées qui se ressemblaient et ces mêmes murs, toujours, avaient fini par réfréner ses motivations bien qu’elle restait toujours positive. Avec les Dalatiens, elle aurait un tout autre genre de vie et, même si les choses iraient sans doute trop vites pour elle au début, elle ferait des efforts, car elle ne demandait qu’à apprendre à vivre comme eux, et à penser comme eux. Cela dit, ses mots n’avaient pas suffi à lui donner assez de confiance pour retirer la main qui masquait ses yeux et il se chargea lui-même de ce détail. Elle n’opposa aucune résistance lorsqu’il dévoila ses yeux rougis par les larmes, mais elle ne le regardait toujours pas. Qu’elle pleure ou crie, il ne la jugerait pas, mais il aimerait qu’elle le fasse devant lui et elle fronça les sourcils, confuse. Pourquoi y tenait-il tant ? C’était embarrassant et même s’il disait le contraire…ah, se sentait-il lésé ? Cela dit, une fois encore, il avait raison comme à chaque fois. Ses paroles étaient sages, il avait dû avoir un bon mentor. Quand elle se décida enfin à tourner les yeux vers lui, elle fut surprise de le trouver si près alors qu’il était logique qu’il le soit pour ainsi retenir ses deux mains prisonnières. Avait-il les mains chaudes ou bien étaient-ce les siennes qui étaient trop froides ? Elle esquiva plusieurs fois son regard, hésitante, et finit par l’affronter sans se détourner.

« Merci. »

Il n’y avait pas que ses yeux, mais aussi son nez et ses joues qui rougissaient autant à cause du froid ambiant, que de son état. Elle n’arrivait pas à calmer ses sanglots, mais le plus gros était passé et elle ne ressentait pas le besoin de crier, ni de parler davantage. Rester ainsi lui suffisait à vrai dire, le simple fait d’avoir une personne à ses côtés qui trouvait les mots justes, tout en lui pressant les mains, était agréable. Elle ne le connaissait que depuis un jour, mais il en avait assez fait pour qu’elle ait confiance en lui. Elle se laissait souvent berner par les belles paroles, mais elle n’avait aucune raison de douter cette fois-ci, vraiment aucune. Elle ne parvenait toujours pas à lire à travers lui, son visage étant fermé, elle cherchait quelque chose dans son regard, un indice. Le silence n’était pas pesant, ni embarrassant, parce qu’il restait là et que ses mains ne se dérobaient pas. Il était là, l’indice. Ce n’était pas grand-chose et beaucoup à la fois, il n’aurait pas pu réagir de meilleure manière sans doute. Il était gentil, mais il savait garder ses distances et elle comprenait pourquoi, plus ou moins. Elle commençait à cerner cette partie de lui, mais elle ne savait pas encore s’il avait toujours été ainsi, ou s’il l’était devenu. A mesure que les minutes passaient, sa respiration se calmait aussi bien que ses larmes, qui bientôt cessèrent de couler. Elle ne s’en rendit pas vraiment compte, occupée à l’observer, ses yeux, ses lèvres, ses pommettes et tous les traits de son visage. Des minutes entières à rester silencieuse, l’esprit ailleurs à se poser des questions sur lui, et sur les autres. Ses maux s’en allaient et son regard devint plus doux tandis que le sourire lui revint. Elle sentit alors le froid sur ses joues et un léger étirement comme ses larmes avaient séchées, sourire lui donnait l’impression qu’elles allaient craquer ! Et cette sensation la fit rire un peu. Son visage la démangeait et elle voudrait bien l’essuyer d’un revers de manche, mais elle ne voulait pas non plus forcer Harand à la lâcher. C’était agréable, et c’était une occasion rare pensait-elle. Il ne lui reprendrait plus les mains de cette façon avant longtemps après cela, à moins qu’elle ne lui donne de bonnes raisons. Mais pourquoi pensait-elle à ça ? Heureusement que le froid était une raison suffisante pour que ses joues prennent des couleurs, mais c’était de sa faute à être si gentil, et à la consoler comme ça…

« J’ai arrêté de pleurer, vous avez vu ? Ça va mieux, maintenant. Ce sera à vous de parler, la prochaine fois. Je le dis trop, mais je suis curieuse aussi. »

Elle allait mieux, oui, même si elle était toujours un peu secouée. Disons qu’elle se sentait plus légère et que ses pensées étaient déjà tournées ailleurs. Elle ne savait pas combien de temps elle était restée comme ça, mais Harand avait été patient. Elle voulut se relever, mais sans pouvoir prendre appui sur le sol et en étant restée sur ses chevilles depuis plusieurs minutes, elles cédèrent. Plutôt que de se relever avec grâce et souplesse, elle était retombée et se trouvait maintenant assise sur la terre froide et humide, les mains de chaque côté. Elle avait lâché Harand dans la foulée, de façon brusque peut-être, et il y eut un petit silence. Un court silence, car alors la jeune femme éclata de rire. C’était assez intense jusque-là, cette atmosphère pleine de sentiments indéchiffrables et d’embarras pour la jolie blonde, tout ça avait été balayé par une simple chute non contrôlée, et maintenant elle riait. Malgré tout, elle tendit la main vers le jeune homme de façon naturelle, alors qu’elle pourrait se redresser toute seule.





[HRP: Haha toute cette sensibleriiie x3]
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Harand
Harand
peuple de thédas ∣ dalatien
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InfosRACE : Elfe dalatien
AGE : 26 ans
CONTRÉE D'ORIGINE : Marches Libres
LOCALISATION : Orlaïs
ARME/MAGIE : Magie de soin, magie arcanique, magie elfique
MÉTIERS/OCCUPATION : Archiviste
HUMEUR : Inquiet
COULEUR RP : #009900
CÉLÉBRITÉ : Satō Takeru
MULTICOMPTES : Tristan & Clothilde
PSEUDO : Saile
© crédits : Saile
MESSAGES : 1025
INSCRIPTION : 03/02/2015
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FICHE PERSONNAGE
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☩ relations:
☩ inventaire:

MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand - Page 2 EmptyMar 7 Avr 2015 - 16:55

Harand était prêt à attendre aussi longtemps qu’il serait nécessaire à Aerin pour aller mieux. À mesure qu’il l’observait, si fragile et pourtant emplie de courage, il comprenait à quel point il souhaitait être différent de Nesiara. Son maître l’avait poussé dans ses retranchements, l’avait forcé à s’endurcir – à moins qu’elle n’ait fait que respecter la réserve de son apprenti. Il lui avait toujours reproché son manque d’empathie, et à présent qu’on lui donnait l’occasion de décider de sa propre vision d’un Archiviste, il voulait se montrer plus altruiste qu’elle ne l’avait été.
Leurs regards se croisèrent enfin. Le Dalatien se laissa piéger par la pureté de ces prunelles encore brillantes de larmes, au point que le monde entier sembla s’évanouir autour de lui. Comme pour graver ses traits dans son esprit, Aerin l’observait sans se détourner, et elle était proche, si proche qu’Harand pouvait compter jusqu’au moindre de ses cils, admirer la finesse de sa peau, retenir chaque détail de son visage. Il se laissa happer sans chercher à résister. Lorsqu’ils se relèveraient, elle serait sa Première. Chacun prendrait son rôle à la juste mesure que cela impliquait. Harand n’aurait alors plus jamais l’occasion de l’admirer ainsi, ni de serrer ses mains comme il s’y adonnait depuis de longues minutes. Cette pensée serra son cœur. Il préféra ne pas se demander pourquoi.
Elle rit tout à coup, le ramenant à la réalité. Il eut l’impression d’émerger d’un rêve. La forêt autour d’eux reprit vie ; les oiseaux poursuivirent leurs pépiements joyeux, les feuilles bruirent à nouveau, et une brise fraîche lui rappela que, s’il avait soudain chaud, cela ne venait pas du temps hivernal. L’embarras aurait dû lui faire détourner les yeux. Il en fut incapable. Pour quelques instants encore, il voulait prolonger ce moment, serrer ses mains dans les siennes, se tenir là, accroupi à ses côtés, même si des fourmillements naissaient déjà dans ses jambes engourdies. La fin viendrait bien assez tôt, et elle lui laissait un goût amer.

« Je crains de ne pas être aussi intéressant que vous le pensez, répondit-il avec un vague sourire. Si vous vous sentez mieux, j’en suis heureux. »

Et elle chercha l’impulsion pour se redresser, rompant enfin l’instant qu’il cherchait à prolonger sans raison. D’un certain sens, mieux valait que ce fût elle qui le fît. Il n’en aurait pas eu le courage. La situation aurait pu devenir plus embarrassante encore, alors qu’ainsi, elle se terminait de la plus naturelle des façons.
Mais la force manqua aux jambes de la jeune femme. Elle s’effondra en arrière et, dans le silence surpris qui suivit sa chute incongrue, ils s’observèrent avec les mêmes yeux ronds. Puis Aerin éclata de rire, un rire clair et joyeux comme celui d’une source sur la pierre. Quelque part autour d’eux, une nuée d’oiseaux s’envola. Harand la vit tendre la main. Le geste était spontané – elle ressemblait à une enfant oubliant tout à coup l’égratignure qu’elle s’était faite au genou, et qui reprenait ses jeux comme si rien ne s’était passé. L’Archiviste hésita un instant. Il n’avait jamais été joueur. Il n’avait jamais su se comporter ainsi, avec tant de naturel et de joie. Il avait envié les autres enfants du clan, autrefois, quand ils s’amusaient entre les arbres et les aravels, quand ils profitaient de chaque occasion pour tisser des liens auxquels il demeurait étranger. Une seule personne avait jadis réussi à briser la carapace qu’il avait érigé autour de sa timidité maladive. Et maintenant...
L’instant dura moins d’une seconde. Avec une souplesse entachée par les fourmis qui semblaient habiter ses mollets, il se redressa et saisit la main qu’Aerin tendait. Il ne rit pas – on ne pouvait changer sa nature en quelques heures –, mais le sourire qu’il arborait trahissait un amusement qui ne lui était pas coutumier. Il l’aida à se remettre sur pieds, vacilla sur ses jambes engourdies. Cette fois, le rire s’échappa de sa gorge. Il en parut presque étonné. Il s’amusait !

« Les autres vont se demander où nous sommes passés. Je crois qu’ils avaient encore au moins un millier de questions à vous poser. »

Il relâcha doucement sa main, presque à contrecœur. Le moment était venu. Aerin n’était plus une jeune apostate croisée au hasard d’un bois : elle était désormais son apprentie, ce qui les rapprochait plus que quiconque dans le clan, tout en les creusant le fossé entre eux. Il lui fallait revenir dans son rôle, à présent. L’Archiviste enseignait, dirigeait. La Première étudiait, écoutait. Leurs liens étaient à la fois inextricables et parfaitement définis. Il comprenait soudain pourquoi Nesiara ne lui avait jamais témoigné d’affection par le passé. L’Archiviste était un professeur, un maître, non un parent, un ami ou un amant. Parce qu’il conduisait le clan, et parce qu’il lui fallait tout apprendre à son disciple, il ne pouvait faire preuve d’aucun sentimentalisme. Le Premier était l’héritier. Comment savoir de quelle façon diriger un clan, si le professeur ne manifestait ni rigueur ni sagesse ?
Harand réprima un soupir. Sa gorge s’était nouée et il afficha un sourire presque forcé, plus triste, en tout cas, que celui qu’il avait eu un instant plus tôt. Aerin et lui deviendraient proches malgré tout. Ils passeraient de longues heures ensemble, à partager secrets et savoirs, à explorer des ruines anciennes, à rassembler les miettes du passé. N’était-ce pas suffisant ? Cela aurait dû l’être. Par les Faiseurs, pourquoi cela lui semblait-il tellement difficile ?
Avec douceur, l’Archiviste recula d’un pas. Ainsi, la distance entre la jeune femme et lui était raisonnable, et son esprit recouvrait la sérénité. Son cœur, lui...

« Bienvenue chez les Varalasan, Aerin, dit-il doucement. Bienvenue chez vous. »

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