Elorill est née à Tevinter, Bébé elle a voyagé de mains en mains contre quelque argent pour finalement servir un magister. Ce dernier se servait de ses elfes comme une matière première : pour récupérer des herbes, faire des courses ou nourrir ses sorts de sang. Il avait donc besoin de stocks toujours remplis. Elorill n’a jamais connu ses parents, peut-être même que ce n’est pas son prénom véritable. C'est en tout cas celui qu'elle a reçu. Elle c’était tres tot résignée à servir cet humain, ce magister, car elle ne connaissait rien du monde qui l’entourait et qui ne l’intéressait pas. De toute façon au magistère on ne leur donnait jamais une quelconque instruction, juste des ordres et si l’obéissance n’était pas au rendez-vous …les cris de douleur d’un seul suffisaient à calmer toute envie de rébellion la peur était omniprésente et Elorill ne recherchait pas d’interaction avec les autres elfes. De plus la majorité des elfes voulaient tous à tout prix survivre et cela passait par bien se faire voir. Un peu, mais pas trop et de préférence par les humains qui les géraient plutôt que par le magister lui-même et s’il fallait dénoncer ou marcher sur les autres pour y arriver ce n’était pas un problème. De toute façon ce maudit shem ne voyait que les êtres dotées de magie, les autres pouvaient bien être des meubles que ce serait été la même chose. D'ailleurs c'était la même chose, c'est comme il le disait « les elfes croyaient qu’ils étaient encore des personnes, égales aux humains. »
Ce n’était pas le cas et Elorill l’a appris à ses dépens …

Une journée chaude s’annonçait et aucun vent n’allaient les rafraichir dans leurs tâches quotidiennes, hélas le magister était de méchante humeur. Les jours précédents il avait parcouru ses terres de chasse pour ramener quelque gibier, mais il c’était avéré meilleur mage que chasseur. Il était revenu bredouille et craignait pour sa réputation, même si la chasse était un domaine bien secondaire pour le magister il avait une image à garder. Pire encore, leur terrain semblait vide de toutes proies potentielles.

Ce fut le gestionnaire du domaine qui vint à la rescousse de l’enchanteur en lui proposant de puiser dans ses stocks d’elfes comme gibier, peut être en leur faisant croire une hypothétique liberté s’ils en réchappaient et mettre un nombre limité pour qu’ils se battent entre eux et que seulement les plus nerveux les forts et les vigoureux soient de la partie.

Il y eu six hommes quatre femme et trois enfants de sélectionné pour cette « sortie ». Les termes étaient simples : courir et ne pas se faire tuer pour espérer la liberté.
Elorill se rappelle de la course dans la foret, de sa chute et de la douleur fulgurante du bruit horrible de ses os qui craquaient sous une pression aussi puissante qu’invisible. Elle se souvient aussi avoir fermé les yeux et espéré de ne plus les rouvrir.
Puis elle se souvient de quelque chose de rugueux contre sa joue, elle n’a pas immédiatement réouvert les yeux et a préféré se redresser. Une fois ses yeux à nouveau ouverts elle découvre une bête majestueuse d’un blanc pur qui la regarde, comme si elle l’attendait.

Au loin c’est la voix du magister qui l’a faite se lever et marcher, un pas après l’autre auprès de ce cerf magnifique qui semblait toujours s’éloigner. Au fond d’elle Elorill savait qu’elle aurait dû faire de grands gestes pour faire fuir la bête ou lui jeter une pierre, mais elle n’en avait aucune envie. Préférant suivre l’animal elle se rendit compte bien des heures après qu’elle n’entendait plus le magister ou sa suite mais qu’un silence agréable c’était posé et ses forces commençaient à la lâcher de plus en plus clairement. Mais elle ne resta pas seule longtemps car une vieille elfe accourut vers elle pour la soigner et cette fois elle sombra dans l’inconscience.
Plusieurs jours après, elle reprit connaissance alitée et couverte de bandages, la vielle elfe à ses côtés qui lui expliqua avec beaucoup de douceur qu’elle avait eu de la chance de les trouver.
Seranni était son nom et elle la veilla avec attention, Elorill sentit toutes ses défenses tomber face à la gentillesse de cette inconnue et elle s’attacha à cette femme comme si elle était sa propre mère, celle qu’elle n’avait jamais connue. Pendant sa convalescence Serani lui expliqua qu’elle était une elfe libre : tous n’étaient pas esclaves, certains étaient au sein de villes et vivaient parmi les Shemlen d’autres comme elle et Harand étaient totalement libres. Avec ce dernier elle formait un clan à deux, ce qui était à priori rare voire quasi exceptionnel. C’était lui qui l’avait principalement soignée grâce à ses dons. Elle lui raconta également l’origine des Elfes, du choix des premiers dalatiens et de leur clan originel, les Varalasan. Elorill compatit à la perte d’être chers, sans véritablement la comprendre. Au magistère on les tenait dans l’ignorance la plus totale et on ne s’attachait à personne, à part au maitre et aux différents gestionnaires. D’autres considérations comme les possibilités qui s’offraient à eux s’ils quittaient Tevinter, n’existaient pas, tout simplement. En contrepartie Elorill raconta son enfance et la manière dont elle avait été traitée et y voyant une opportunité elle demanda à faire partie du clan, pour ne pas être séparée de ses sauveurs et pour ne plus jamais croiser son ancien magister. Depuis Serani lui apprit l’art de soigner les Halhs, ces cerfs d’un blanc magnifique, comme celui qui l’avait guidée.

Petit à petit le clan s’agrandit après son arrivée d’abord avec un frère et une sœur, des elfes des villes qui avaient vécu parmi les humains, mais avaient préféré être libres, Panoriel la sœur était belle et forte et Elorill la vit comme un objectif à atteindre. Paiven le petit frère lui était doué avec les mots et ne cessait de la charmer. Le dernier arrivé fut un chasseur, un véritable dalatien qui pouvait très facilement inspirer la peur et qui était en désaccord avec son clan d’origine, à moins que ce ne soit bien plus grave.
Presque malgré elle, en tout cas malgré l’éducation qu’elle avait reçu l’ancienne esclave
Lorsque la vieillesse s’empara un peu plus sur Seranni, les rôles s’inversèrent et ce fut au tour d’Elorill de prendre soin d’elle, tache qu’elle accomplit avec une dévotion sans bornes. Pourtant lorsqu’elle rendit son dernier souffle, Elorill n’était pas présente, c'etait Seranni qui l'avait voulu ainsi et elle ne pouvait rien lui refuser.
Les funérailles lui brisèrent le cœur, bien plus qu'il ne l'aurait dû et tous les mots de réconfort du reste du clan ne l’apaisèrent pas. C’était une grande peine qui ne trouvait d’échappatoire qui s'empara d'elle et les hahls refusaient presque sa compagnie tant ses sentiments étaient communicatifs. Elle décida de s’éloigner d’eux et de se concentrer sur les membres du clan. Elle réalisa petit a petit que prendre soin d’eux l’apaisait aussi elle ne se priva pas pour les couvrir d'attentions discrètes avant de reprendre à plein temps sa nouvelle fonction de soigneuse de hahls.
     
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