Vous vous demandez sûrement d'où vient ce jeune homme aux cheveux bruns tirant sur le blond, avec sa démarche assurée et légère, ses manières maladroites et son large sourire. Au premier coup d'oeil on remarque qu'il n'est pas de noble naissance, cette manière de se déplacer, de regarder les autres, d'ignorer le regard qu'on lui porte. Et puis ses mains portent des traces de nombreuses cloques, son corps tracé de plusieurs cicatrices que seules des armes de mauvaise qualité sont capables de faire. Rhaegar. Un simple prénom, n'ayant pas l'honneur, ou la chance, d'être né au sein d'une noble famille. Commençons par le début. Celui de sa naissance.

Il est en Orlaïs une ville dont la principale activité se résume à fournir du bois et divers métaux pour tout le royaume. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de Combrelande ? Sûrement, même s'il faut avouer qu'il ne s'agit pas d'un lieu de très grand intérêt : les bâtiments se sont développés sans réel plan, donnant aux rues des trajectoires difformes et sinueuses, certains si étroites qu'une obscurité semi-éternelle semble y régner. Tout dans Combrelande semble bâti dans cette même pierre d'un gris anthracite, rendant tout bâtiment morne et sans couleur, comme si les habitants ne vivaient que pour le métal et le bois. C'est peut-être d'ailleurs pour cette raison qu'on surnomme Combrelande la ville éveillée, elle qui ne dort jamais, entre les lourds troncs ramenés par les bûcherons et les fonderies fonctionnant à plein temps. C'est dans ce cadre que les parents de Rhaegar se rencontrèrent : son père, Viserys, un simple bûcheron travaillant à son propre compte. Sa mère, dont le prénom nul ne garde trace, une Elfe citadine travaillant pour un marchand de bois. Voilà comment les deux êtres se retrouvèrent, l'espace de quelques temps, à se côtoyer, notamment lorsque Viserys se rendait en ville pour vendre le produit de son dur labeur. Et voilà comment une année plus tard son amante, une simple servante dans la cité ouvrière. Celle-ci ne pouvant pas éduquer un fils, pas dans sa condition, se vit donc contrainte de l'abandonner, par une chaude nuit d'été, devant la cabane de Viserys, s'enfuyant dans la nuit, en pleurs. Plus jamais elle ne fut aperçue à Combrelande.

L'enfance de Rhaegar ne fut pas des plus aisées : élevé seul par son père, un simple bûcheron, le rejeton se contentait de passer ses journées à regarder Viserys manier de la hache, l'accompagnant lors de ses sorties. C'est sans doute pour cette raison que Rhaegar s'est toujours senti en paix dans les forêts, là où il pouvait s'isoler de toute présence humaine, explorant la nature, découvrant ses moindres recoins et secrets. Cela lui a valu certes de nombreuses cicatrices et situations parfois dangereuses, mais pour rien au monde il n'oublierait ces souvenirs d'enfance. Et dès qu'il fut en âge de manier la hache, alors Rhaegar s'attela auprès de son père, conscient que dans leur position une paire de bras ne pouvait qu'être bénéfique. Il en développa donc une affection toute particulière pour cet outil pouvant se transformer en arme : combien de fois l'imagination fertile du jeune Rhaegar ne mua un arbre en créature maléfique, combien d'engeances de bois ne tombèrent sous les coups précis et rapides de ses haches ? Car pour Rhaegar, sa vie ne pouvait pas se résumer à être bûcheron toute sa vie : il aimait son père de tout cœur, passerait le restant de ses jours en sa compagnie s'il le pouvait, mais ce n'était pas du futur dont il rêvait, donc il voulait. Car lorsque son père se rendait à Combrelande pour négocier les troncs durement abattus, Rhaegar en profitait pour se rendre dans les marchés et surtout dans les tavernes, où il pouvait passer des heures à écouter se narrer les exploits des Gardes des Ombres, leurs combats éternels contre les engeances. L'idée d'intégrer cette ordre germa donc dans son esprit dès sa plus tendre enfance, grandissant au fur et à mesure qu'il passait des heures à tailler le bois, tandis que son imagination se chargeait du reste. Se chargeait de le transformer en Garde.

Son recrutement à proprement arriva alors que Rhaegar n'était âgé que de dix-huit années. Il se souvient d'ailleurs parfaitement de cette matinée là : levé de bonne heure, avant que le soleil ne pointe son nez à l'horizon, Rhaegar comptait travailler toute la journée. Après tout son père, atteint de refroidissement, après tout l'hiver approchait, ne pourrait pas sortir pendant quelques jours. Ce fut donc lorsque la lumière se fit assez claire pour lui permettre de travailler que Rhaegar commença son labeur, armé d'une longue hache, choisissant sa cible avec soin, étudiant le tronc quelques secondes avant de frapper. Frapper, encore et encore, s'imaginant avoir devant lui un puissant Hurlock, qu'il combattait sans répit. De la brume causée par l'humidité sembla alors glisser une ombre noire, mais lorsque Rhaegar l'aperçu il vit qu'il ne s'agissait que d'un homme drapé de noir. Pensant immédiatement à un brigand, le jeune homme stoppa immédiatement son travail, faisant face à l'inconnu. Mais ce dernier, voyant Rhaegar empoigner sa hache avec tant de détermination, écarta le pan de sa cape, dévoilant une longue et brillante épée. Il ne s'agissait pas là d'un brigand. Mais d'un membre de la Garde des Ombres.


❝ feu et sang ❞
La porte du dortoir s'ouvrit à la volée, laissant entrer la lumière orangée provoquée par les torches disposées dans le couloir. Autant par instinct que par habitude, Rhaegar se redressa immédiatement sur son lit, plissant des yeux à cause de l'afflux de clarté. Autour de lui les autres, ses camarades, en faisaient de même. « DEBOUT ! Dans quinze minutes tout le monde en tenue complète sur la place. Dépêchez-vous ! » Au son de la voix forte et tonitruante autant que par la silhouette trapue se démarquant de la porte, Rhaegar reconnu un garde senior, Lorant. Si ce dernier venait les réveiller au milieu de la nuit, alors il devait se passer quelque chose d'important. Et Rhaegar savait reconnaître la gravité d'une situation dans la voix du lieutenant-garde. Son corps bougeant par habitude, il se vêtit rapidement : enfilant une cotte de mailles noircies par dessus ses dessous matelassés, il se vêtit d'une armure en cuir bouilli, de jambières métalliques et d'une myriade d'autres protections. Il aimait la combinaison entre le cuir bouilli, la cotte de mailles et les différentes plaques relativement légères, offrant un bon compromis entre la protection et la mobilité. Attrapant son bouclier, où un fier griffon noir, en honneur à la Garde des Ombres, semblait le défier du regard, Rhaegar attrapa une hache relativement petite à simple tranchant qu'il fixa à sa taille, avant d'en emporter une bien plus redoutable : relativement longue, elle présentait en son bout deux lames parfaitement affûtée. Serrant le manche, recouvert de lanières de cuir sombre, Rhaegar laissa échapper un mince sourire. Tandis que ses camarades terminaient eux aussi de se préparer, le jeune garde s'engouffra dans le couloir. Il nota au passage par une ouverture que le soleil se lèverait seulement dans cinq ou six heures, ce qui augmenta sa curiosité : quelle mission requérait une présence si pressante ? Il le saurait bientôt. Dans la cour en contrebas, le garde senior Lorant s'affairait à donner des ordres à de nombreuses recrues, qui couraient un peu partout de manière désordonnée. Déjà on amenait des griffons, dont celui de Lorant, et Rhaegar se dirigea immédiatement vers le sien, un jeune mâle vigoureux aux plumes aussi noires que la nuit. « Balerion ... » Ce dernier lui flanqua un coup de tête, faisant comprendre à son compagnon qu'il n'appréciait que peu d'être réveillé à son tour au milieu de la nuit. Tandis que Rhaegar s'efforçait de calmer son griffon, le reste de son groupe arriva enfin au complet dans la cour, et le temps que tous trouvent leurs montures et que le calme s'installe, Lorant prit la parole. « On se la ferme. Voilà. On nous a signalé un groupe d'engeances ayant attaqué et incendié un village pas loin d'ici, il y a deux heures. Aux dernières nouvelles ils se dirigent vers le prochain hameau. » Des murmures orageux passèrent entre les rangs des gardes. Comment ces créatures maléfiques osaient-elles encore sortir à la surface, tuant sans crainte les humains sous leur protection ? Après quelques secondes, le garde senior continua. « Un contingent de gardes à cheval se prépare à partir pour le premier village attaqué. Mais avec nos griffons nous sommes les seuls à pouvoir rattraper ces créatures avant qu'elles ne tuent à nouveau. » Voilà qui expliquait qu'on apporte les griffons déjà sellés, appartenant aux quelques trente gardes. D'ailleurs les recrues s'approchèrent bientôt, attachant aux sangs différentes poches : des bandages, du fil et des aiguilles, des outres d'eau, quelques réserves de nourriture. Le nécessaire pour une petite expédition vengeresse. « Nous volerons une heure avant d'arriver en vue des engeances. » Attendant qu'un griffon, une femelle fougueuse à souhaits, se laisse attendrir par son compagnon, Lorant continua ses explications. « Deux groupes, formations en pointe de flèche. Une fois les engeances en vue le groupe un, dont je prendrai le commandement, les contournera pour les engager de face. Puis le deuxième groupe, Athos c'est à toi, piquera leurs arrières. » Le lieutenant-garde Athos, un guerrier svelte mais à la rapidité foudroyante, écarta une mèche de cheveux roux lui tombant sur le front, se contentant d'acquiescer positivement. Il s'agissait là d'une composition connue et entraînée par les quelques trente gardes montés sur des griffons, aussi dès que Lorant donna l'ordre tous s'affairèrent aux derniers préparatifs. « Tout va bien se passer, tu verras. » Enfouissant ses doigts gantés dans les plumes sombres de la poitrine de son compagnon, Rhaegar plongea son regard dans les prunelles de braise du griffon. Ce dernier lui donna un coup de bec sur la tête, arrachant à son compagnon un rire amusé : oui, Balerion était prêt ! Sautant en selle, Rhaegar attacha bien vite les lanières qui l'empêcherait de tomber en cas de problèmes, puis se plaça en place libre de la formation : non loin de la pointe de la flèche. Et lorsque l'ordre fut donné, Balerion poussa sur ses pattes musclées, et aidé par ses ailes puissantes il s'éleva. En direction du ciel obscur, où seules les étoiles semblaient briller. « C'est pour ça que je me suis engagé. C'est pour ça qu'ils m'on choisi. » Car cette vie, Rhaegar en raffolait : il avait un sens, un but, il pouvait sauver des vies, se rendre utile. Et puis il en tirait une certaine fierté. Après tout il n'était pas seul. Il n'était qu'un parmi d'autres, un Garde parmi d'autres Gardes des Ombres.

PSEUDO ☩ acarre. AGE ☩ vingt-trois ans. COMMENT AVEZ-VOUS DÉCOUVERT LE FORUM ? ☩ via Bazzart. FRÉQUENCE DE CONNEXION ? ☩ quotidienne. CRÉDITS IMAGES ☩ tumblr pour le gif, Anarya pour l'avatar.

Code:

✥ [i]jack huston[/i] - <span style="font-size: 10px;">[url=http://chroniques-de-thedas.forumactif.org/u87]RHAEGAR[/url]</span>