Des cris. Des hurlements de rage. C’était sa frustration qu’elle crachait en même temps que ses poumons, sa malchance, son existence pourrie. Chaque morceau de peau qui saignait à force de frapper inutilement contre la porte de fer, il était dédié à son échec. Chaque pic de douleur à son impuissance. Inutile Mewyn, stupide Mewyn. Si son esprit résonnait des injures qu’elle se faisait à elle-même, ses lèvres hurlaient pour ces chiens de gardes. Ces chiens de nobles. Sa gorge s’écorchait pour tous les nains, tout le monde, tous ceux qui bien au chaud dans leur système minable de caste se fichait bien des autres qui n’avaient juste.. Pas de chance.
La naine allait commencer à frapper son propre crâne contre la porte de fer lorsqu’un garde l’assomma.

Pieds et poings liés, assise dans le coin de sa minuscule cellule. Elle ne voyait rien, sinon le carré de lumière qui se découpait du mur. La douleur la saisissait à la gorge, laissant le champ libre à son désespoir pour l’ouvrir d’une lame effilée. De la gorge au ventre, ses tripes auraient aussi bien pu se déverser au sol qu’elle n’en souffrirait pas plus. La simple pensée que le monde s’abattait sur elle de manière implacable lui retournait l’estomac. L’empêchait presque de respirer correctement. Et ces larmes, ces stupides larmes qui coulaient sur ses joues sans qu’elle en ai le contrôle, ça lui faisait grincer les dents. Putain. Si elle avait cru ne serait-ce qu’en un dieu, Mewyn l’aurait probablement renié depuis le temps. Oui, lorsque sa mère s’est faite accuser d’avoir volé, elle, qui vivait pourtant bien grâce à son noble de mari, lorsque leur nom est devenu synonyme de parias, la jeune femme aurait craché sur son dieu. Lorsqu’elle a vu sa sœur aînée faire la putain pour ramener un peu d’argent dans les milieux les plus sales d’Orzammar, elle aurait probablement détruit tous les objets de culte qui étaient relié à l’idole inutile. Mais Mewyn n’avait rien de tout cela. Alors dans les bas-fonds de la ville, son dieu pris le nom de Brïséis, et l’objet de culte les dagues que la naine lui appris à manier. Faire partie du Carta était probablement mieux qu’écarter les jambes, et même si ce n’était pas le cas, au moins était-elle devenue autonome. Elle décidait de sa vie.
La naine n’allait pas finir comme sa mère, écrasée sous l’accusation d’un vol qu’elle n’avait pas commis. Oh non, elle, elle s’était arrangée pour se faire prendre la main dans le sac.

Mewyn avait craché au visage de sa déesse lorsqu’elle est venue la voir pour lui dire qu’elle ne pouvait pas la sortir de là. Entre les barreaux duquel celle qui l’avait recrutée dans cette organisation pourrie ne pouvait la délivrer.

Des cris. Des hurlements, de nouveau. C’était l’air frais qui lui remplissait les poumons, le soleil qui la faisait pleurer de joie. De chance. Combien de temps avait-elle passée en prison, elle ne le savait pas. Mais si aucun dieu n’avait voulu se pencher aussi bas que terre pour la naine, un griffon l’avait fait. Dressée sur bout de ses orteils pour voir dans la lucarne de sa porte de prison d'où venaient les voix étrangères, son regard sombre en avait capté un autre, d’un vert brillant. « On veut rejoindre la Garde des Ombres l’effarouchée ? » Il avait rit.
Et à sa plus grande surprise, elle avait dit oui.

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✥ [i]kate mara[/i] - <span style="font-size: 10px;">[url=http://chroniques-de-thedas.forumactif.org/u76]MEWYN DELENDIL[/url]</span>