Sujet: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Ven 19 Juin 2015 - 15:00
Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis
Léah & Helene Sutter
✥ Date, mois, année☩ 4:88 des Ténèbres, mois de Drakonis, printemps ✥ Lieu☩ Jader, domaine des Sutter ✥ Moment de la journée☩ Milieu d'après midi ✥ Autre☩ Léah est alors âgée de 8 ans, Helene de 6 ans
C’est arrivé il y a vingt-trois ans, par une douce journée de printemps du mois de Drakonis. Helene, plus jeune fille de la famille de petite noblesse Sutter de Jader, était alors pleine de vie et de joie. Mais après ce jour, plus jamais un sourire n’apparaîtra sur son visage…
Helene courrait dans les jardins du domaine Sutter quand elle trébucha et s’étala de tout son long dans l’allée. Non sans avoir poussé un petit gémissement de douleur, elle se releva et contempla l’étendue des dégâts. La belle robe dont on venait à peine de l’habiller était à présent toute tâchée et même déchirée à certains endroits. Sa mère serait furieuse, à n’en pas douter, mais Helene s’en fichait bien. Elle reprit sa course effrénée à travers les jardins.
« Léah ! » Appelait-t-elle en tournant la tête dans tous les sens.
Elle avait vu sa sœur aînée quitter la maison quelques instants plus tôt et s’était lancée à sa recherche, se subtilisant à l’attention des serviteurs chargés de la surveiller qui devaient à présent paniquer et retourner toute la maison. Elle entendit alors au loin la voix d’une servante crier son nom depuis le pas de la porte par laquelle elle s’était échappée. La pauvre s’époumonait, l’air désespérée, mais Helene l’ignora pour continuer sa recherche.
Elle aperçut soudain Léah qui, à l’ombre d’un arbre non loin des écuries, observait les chevaux évoluer dans le pré de leur famille. Les deux sœurs venaient souvent observer les gracieux animaux, bien cela leur ai était interdit par leur mère et qu’elle les réprimandait sévèrement chaque fois qu’elle avait connaissance de leur désobéissance.
Un large sourire illuminant son visage rond entouré de soyeuses boucles brunes, la petite Helene se précipita vers sa sœur.
« Je t’ai trouvée ! » S’écria-t-elle joyeusement de sa petite voix fluette d’enfant.
Léah n’était âgée que de deux ans de plus qu’elle et avait toujours été la plus sage des deux. Elle arborait les mêmes longs cheveux bruns que sa sœur ainsi que les mêmes grands yeux couleur noisette. Elles tenaient leur beauté de leur mère, une femme aimante bien que sévère qui voulait tout faire pour garantir leur bonheur. Leur père était moins conciliant, en partie parce qu’il avait toujours voulu un garçon et que le Créateur n’avait consenti qu’à lui donner deux filles. Il ne consacrait que peu de temps à ses filles, leur préférant le Noble jeu des orlésiens et la lutte de pouvoir pour élever son nom dans la noblesse. Les deux filettes passaient donc bien plus de temps en compagnie des serviteurs elfes qu’avec leurs parents, comme beaucoup d’enfants de la noblesse orlésienne.
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Sam 20 Juin 2015 - 1:08
Je courrais aussi que je le pouvais pour aller voir ces grandes bêtes qu'étaient les chevaux. J'éprouvais une grande joie à les voir grandir et s'amuser dans les champs. Bien que mère ne soit pas d'accord avec cette activitée, je ne voyais pas le mal et cela faisait toujours passer le temps en dehors des leçons interminables. J'avais fait en sorte de ne pas salir ma robe en venant, mais hélas le bas de celle-ci n'avait pas été épargné par la boue dû aux récentes pluies. Encore une sortie ratée avais-je pensée alors. Mais puisque de toutes façons j'allais me faire réprimander autant profiter à fond de ce temps libre que j'avais.
J'entendis Hélène m'appeler au loin. Je me doutais bien qu'elle s'était enfuie elle aussi de la surveillance des serviteurs pour venir ici, elle savait tout le temps où aller. Depuis toujours nous nous amusions à regarder les chevaux et leur imaginer une histoire pour chacun, un rôle au sein du troupeau et un nom. Cela nous amusait et faisait passer le temps bien trop long à notre gout. Mais qui passait bien trop rapidement lorsque nous étions toutes les deux ici.
Je me retournas doucement lorsque j'entendis le bruit de la course de ma soeur. Elle était plus petite que moi de deux années et bien moins sage. Bien que nous ayons tout de même des points en commun. Nous avons été élevée ensemble par nos serviteurs. Non par notre mère qui s'occupait de consoler notre père quin'eut que deux filles et non deux fils. La lignée des Sutter allait disparaître avec nous, pourtant à cet âge nous n'en avions pas encore conscience, nous étions simplement dans le dénie de la réalité et la tristesse qui nous venait à chaque repas. Nos parents nous adressant uniquement la parole pour savoir si notre niveaux de bonnes manières, de culture et de langage s'était amélioré ou non.
Bien que ce n'était pas tout rose, nous trouvions le réconfort ensemble avec Hélène à se réunir là près des chevaux et à se promettre de se protéger toujours l'une et l'autre. D'ailleurs, toute souriante celle-ci me lança qu'elle venait de me trouver. Je lui souris avant de voir l'état de sa robe, vue comment la terre l'avait repeinte, elle devait être tombée en venant jusqu'ici.
« Tu es tombée ? Tu t'es fait mal ? »
Bien que mère ne se soucierait pas de l'état de ses membres, mais plutôt de la robe qui avait dû coûter certainement un bon prix, c'était à moi que revenait la charge de savoir si elle allait bien. Les principes religieux, voilà mes leçons favorites, pourtant les Elfes qui nous servaient, avaient parfois horreur de me parler de la Chantrie, souvent réticent à l'idée qu'elle-même avait d'eux. Mais cela pouvait se comprendre.
Je vins devant ma sœur et l'examina pour savoir si elle ne s'était pas blessée, bien que je ne pouvais rien faire, j'avais peur que je doive la ramener au domaine si elle s'était gravement blessée. Ce qui aurait été dommage, je priais qu'elle n'ait rien ou uniquement que des égratignures afin qu'on puisse rester ici comme on aimait le faire si souvent.
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Dim 21 Juin 2015 - 0:07
La première chose que fit Léah fut de s’inquiéter de l’état de sa petite sœur, comme elle le faisait toujours. Déjà à un si jeune âge, Léah était tournée vers les autres plutôt que vers elle-même, et c’était une des raisons pour lesquelles Helene admirait tant son aînée. Elle ne parvenait cependant pas à comprendre la fascination de Léah pour les écrits et les préceptes chantristes qu’elle s’évertuait à mettre en pratique tous les jours… Helene se fichait de la Chantrie comme de sa première robe déchirée et elle n’écoutait que d’une oreille distraite les leçons qui lui étaient dispensées à ce sujet, au grand dam de ses parents qui voulaient que leurs filles aient une éducation irréprochable. Helene était une enfant curieuse et avide d’apprendre, elle suivait avec avidité presque toutes les autres leçons, en particulier celles d’histoire, son principal défaut était qu’elle se laissait facilement distraire.
Léah s’empressa d’examiner sa petite sœur afin de s’assurer qu’elle n’était pas blessée. Quelle autre petite fille de son âge en aurait fait autant ?
« Je vais bien, ne t’inquiète pas ! » Assura Helene en souriant.
Elle avait quelques égratignures le long des bras et des jambes mais rien de bien méchant et qui ne nécessite des soins immédiats, elle n’avait juste plus l’air d’une enfant issue de la noblesse mais plus d’une petite paysanne crasseuse. Elle imagina furtivement sa mère en train de la découvrir dans cet état et un grand sourire idiot apparut sur son visage à cette image. Mais imaginer la réaction des serviteurs elfes était encore plus amusant. Les faire tourner en bourrique était d’ailleurs son passe-temps favori et elle était encore trop jeune pour réaliser qu’avec ses bêtises, elle risquait d’attirer le courroux de ses parents sur les pauvres elfes.
« Viens ! S’écria alors soudain la petite Helene. Allons plus près des chevaux ! »
Et, sans attendre la réaction de sa sœur, la petite fille se précipita près de l’enclos pour voir de plus près les gracieux animaux. Elle vint coller son nez à la barrière, ses yeux arrivant juste au-dessus d’une des barres en bois qui constituaient la barrière.
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Dim 21 Juin 2015 - 17:39
Hélène m'assura qu'elle allait bien, alors j'arrêta de l'inspecter. Si elle m'assurait qu'elle allait bien je la croyais. Si elle était mal en point elle se serait sans doute pas relevée pour venir jusqu'ici. Ma cadette se dépêcha alors de rejoindre l'enclos pour admirer les chevaux y paître. Elle était toujours aussi souriante et vint coller son nez contre la barrière. Je ne tarda pas à la suivre, mais ne me contenta pas de rester accrochée à la barrière je grimpa aussi bien que me le permettait la robe et vint m'asseoir tout en haut en ajustant ma robe qui me gênait dans ce genre d'activité.
Aucune de nous deux ne parla pour commencer, nous admirions tranquillement les bêtes qui tantôt couraient, tantôt mangeait. Ils étaient calme et serein, le temps n'avait aucune importance pour eux, du moins c'est l'impression que j'avais à cet âge. Je pensais même que les chevaux étaient là pour aider les humains envoyés par le créateur lui-même, afin qu'on les prennent pour exemple.
Je tourna la tête vers ma sœur qui avait les yeux qui dépassaient juste assez de la barrière pour pouvoir regarder convenablement, alors que je la regardais une idée me traversa l'esprit qui créa un grand sourire sur mon visage. Une idée venait de me traverser l'esprit, une idée géniale - du moins le pensais-je à ce moment là. - A force de fixer ma sœur du regard elle commença à lever la tête vers moi.
«J'ai une idée, on va jouer à celle qui arrive à en toucher un en premier !»
J'avais envie de monter sur l'un d'eux et de vivre l'histoire comme les serviteurs nous la décrivaient parfois avec passion et parfois avec haine, tristesse ou joie. Je voulais moi aussi apparaître dans un livre d'histoire avec ma sœur à mes côtés, devenir chevalier d'orlais ou impératrice et gagner le peuple à notre cause pour qu'on fasse briller la paix en ce monde. Un rêve d'enfant. Une histoire qu'on s'imaginait pour s'amuser avec Hélène.
J'attendis quelques secondes et je commença à me jeter au sol un morceau de ma robe se déchira dans un même temps restant sur la barrière, mais peu importe, je voulais gagner le jeu. Certes j'étais partis avec un peu d'avance, mais Hélène courrait plus vite que moi à l'époque, malgré les deux ans que j'avais de plus. Elle s'était beaucoup plus entraînée que moi à fuir nos serviteurs et à courir vite pour se cacher ailleurs lorsque nous étions repérées par les Elfes qui nous gardaient lors de nos caches-caches.
Le jeu venait de commencer je tenta de toucher un étalon, mais celui-ci s'éloigna avant que j'eu le temps de poser ma main sur lui. Tout près de moi j'entendis ma cadette arriver pour tenter à son tour de toucher l'un des chevaux. Je trébucha sur ma robe et finit dans l'herbe en regardant Hélène arriver. Tout en riant j'attendais qu'elle arrive pour agripper et l'empêcher de gagner. Enfin, si j'arrivais d'ici là à me débrouiller avec ma robe qui était gênante pour courir dans l'enclos.
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Lun 22 Juin 2015 - 0:48
Le silence s’installa durant plusieurs minutes tandis que les deux petites filles observaient les chevaux avec émerveillement. Helene, fascinée, ne détourna son regard que lorsqu’elle se rendit compte que sa sœur la fixait depuis un petit moment. Elle posa sur elle de grands yeux interrogatifs.
«J'ai une idée, on va jouer à celle qui arrive à en toucher un en premier ! » Proposa soudain Léah d’un ton enthousiaste, un large sourire illuminant son visage d’ange.
Elles n’avaient jamais franchi la barrière pour entrer dans l’enclos, elles n’avaient jamais osé. Mais ce jour-là, elles l’ont fait, et elles n’auraient probablement pas dû…
Léah fut la première à s’élancer. Elle sauta à bas de la barrière, déchirant sa robe au passage – Helene pouffa en imaginant la réaction de sa mère à la vue de ses deux filles – et s’élança en courant dans l’enclos. Helene passa en dessous de la barrière et entreprit de rejoindre sa sœur qui s’approchait déjà d’un étalon en tendant la main. Helene courrait à toutes jambes quand Léah trébucha et s’étala dans l’herbe du pré. Helene éclata de rire à la vue de sa sœur le nez dans les pâquerettes.
Elle était presque à sa hauteur quand un des chevaux non loin de Léah prit peur et se cabra brusquement. Helene entendit sa sœur pousser un petit cri de frayeur et à partir de là, tout se passa très vite.
« Léah ! » Cria-t-elle, craignant que sa sœur ne soit blessée par l’animal.
Et là se produisit quelque chose qu’elle ne comprit pas. Elle avait les bras tendus vers sa sœur, comme pour l’agripper, et de ses mains jaillit une gerbe de flammes rougeoyantes qui frappa le cheval et le força à reculer. Paniqué il recula avant de s’enfuir à l’autre bout de l’enclos. Léah était hors de danger.
Helene regarda ses mains, incrédule et effrayée, comment avait-elle fait ça ? Etait-ce cette chose que l’on nommait ‘’magie’’ ? Cette chose effrayante et contre laquelle on les avait mises en garde dès leur plus jeune âge ? Helene ne parvenait pas à réaliser ce qui lui arrivait.
Elle se précipita auprès de sa sœur qui gisait toujours dans l’herbe et s’enquit :
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Mar 23 Juin 2015 - 21:23
Alors que j'attendais patiemment ma sœur allongée dans l'herbe, mon attention tourna rapidement vers un cheval qui avait prit peur en me voyant et qui avait commencé à cabrer. D'abord, saisit par la peur j'avais reculée comme je pouvais dans l'herbe. Puis à la vue que le cheval ne se calmait pas je me suis pétrifiée. La peur venait de me paralyser et alors que je priais pour ne pas mourir en ce jour j'ai vu au-dessus de moi un brasier céleste, transformant ma vision que j'avais du ciel bleu en des flammes agressives qui faisaient reculer l'étalon. Qu'étais-ce ? D'où cela provenait-il ? Je remonta le long des flammes et vit ma sœur avec ses mains tendues faisant jaillir les dites flammes. Était-ce ce qu'on appelait magie ?
Je me souvenais avoir entendu parler de tel don avec les serviteurs. Les mages étaient dangereux, ils pouvaient devenir des abominations et ils devaient être enfermés avec les leurs auprès des Templiers pour s'assurer que le monde ne soit pas en danger et que tous les citoyens de l'empire et de Thédas puissent vivre. J'avais alors demandé, que fallait-il faire si l'on voyait un mage. L'un des Elfes m'avait clairement répondu qu'il fallait prévenir la Chantrie, car elle nous sauverait de la puissance destructrice du mage libre. Je n'avais pensée que ce n'était que des histoires comme celles que l'on nous racontait sur les engeances et l'enclin. J'avais d'ailleurs joué plusieurs fois avec ma sœur à des scénarios où nous nous découvrions de faux pouvoirs magique. Mais, maintenant, tout était bien réel, les histoires prenaient vie et j'en étais la première témoin.
Tétanisée je n'osais pas bouger, mais j'eu terriblement peur lorsque les mains de ma sœur se posèrent sur moi. Allais-je brûler ? Pouvait-elle me tuer ? Tant de doutes, alors qu'il s'agissait de ma propre sœur. J'entendais la voix de ma sœur résonnait aux creux de mes doutes. Elle m'appelait, elle s'inquiétait cela se voyait sur son visage. J'étais pris de vertige, la chaleur qui avait traversé l'air au-dessus de ma tête m'avait étourdie, j'étais encore sous le choc de ma vision, mais qu'avais-je vue vraiment ? Je n'en savais rien moi-même. Je ne voulais pas y croire, je ne voulais pas croire que cela était possible que ma petite sœur était une mage. Je ne voulais pas croire qu'elle pouvait détruire tout Jader d'une simple colère.
Alors que je revenais petit à petit dans un état de conscience correct du monde, je regarda dans la direction de ma soeur encore abasourdis parce que j'avais pu voir. Et calmement les mots sortirent de ma bouche, comme si j'avais un urgent besoin de me reposer.
« Je pense... qu'on devrait rentrer. »
Ceci était la seule chose que j'avais réussi à dire. De piètre mots, mais au loin j'entendais déjà les serviteurs accourir vers notre direction. Ils avaient dû être alerté par le hennissement du cheval, à moins que ce ne soit à cause du bruit des flammes projetées par Hélène ? Je n'en savais trop rien à cet instant je ne souhaitais qu'une chose, me réveiller de ce cauchemar. Je ne désirais qu'une chose, qu'Hélène vienne sauter sur mon lit pour me dire de me réveiller et que je fasse un bond en sortant d'un état de rêve profond. Mon regard dans le vide, fixait inconsciemment ma petite sœur, je lui tenais la main, fort, je ne voulais pas la lâcher. J'avais l'impression qu'elle et moi allions être séparée...
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Mer 24 Juin 2015 - 23:57
Quand Helene posa les mains sur sa sœur, celle-ci eut un mouvement de recul, terrifiée. Helene ne comprit pas de tout de suite que c’était d’elle que Léah avait peur… Elle continua d’appeler sa sœur, inquiète qu’elle reste ainsi tétanisée au sol, lorsque leurs regards se croisèrent. Et ce n’est seulement à ce moment-là qu’Helene prit conscience de l’état de terreur de sa sœur.
« Je pense... qu'on devrait rentrer. » Bredouilla Léah, encore en état de choc.
Mais Helene eut un mouvement de recul, s’écartant de sa sœur. Elle sentit la peur s’insinuer en elle tel un monstre rampant, remontant progressivement jusqu’à sa gorge. Tremblante, elle baissa les yeux vers sa main libre – l’autre tenait toujours celle de sa sœur -, pétrifiée à l’idée d’y voir à nouveau jaillir des flammes.
Au loin, les serviteurs accouraient en direction des deux petites filles, alertés par le raffut des chevaux. Helene, trop muée dans ses angoisses, ne les entendit même pas arriver et Léah n’était guère dans un meilleur état qu’elle. Soudain, elle sentit qu’on la soulevait, mais sa vision était si trouble qu’elle ne reconnut même pas le visage de la personne qui la tenait dans ses bras. Les serviteurs les ramenèrent, elle et sa sœur, à la maison. Ils étaient nerveux, inquiets de savoir si les petites allaient bien et les harcelaient de questions pour savoir ce qui s’était passé. Helene avait la gorge trop nouée pour répondre et de toute façon, à mesure qu’ils avançaient, les voix lui semblaient de plus en plus lointaines, jusqu’à devenir incompréhensibles, à peine plus audibles que le bruit du vent.
Une fois assise à l’intérieur, Helene reprit un peu ses esprits, même si il lui était impossible de détacher son regard de ses mains. Qu’allait-il lui arriver ? Allait-on l’envoyer à cette ‘’Tour du Cercle’’ dont on lui avait parlé dans ses cours d’histoire ? Allait-elle être enfermée avec les mages ? Mais elle ne voulait pas être enfermée ! Elle voulait rester à Jader, avec sa famille, avec sa sœur !
Un des serviteurs lui demanda si elle se sentait bien. Elle releva difficilement les yeux vers et lui répondit d’une petite voix tremblante qu’elle avait juste eu peur. Elle ne voulait dire à personne ce qui venait de se passer, ce qu’elle avait fait. Si personne ne savait, personne ne pourrait l’emmener loin de sa famille. Et puis, qui aurait pu deviner que ce petit corps frêle pouvait renfermer un pouvoir capable d’embraser toute une ville, d’un simple coup de colère ?
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Jeu 25 Juin 2015 - 23:42
Je vit ma sœur s'éloignait de moi, nous nous tenions uniquement par une main, je la serrais. Je ne voulais pas perdre ma sœur, je ne voulais pas la voir partir loin de moi, mais je ne voulais pas non plus la voir brûler toute la ville dans un excès de colère. Je désirais oublier tout ceci et alors que mon cœur pleurait, voyant ma petite sœur si triste et apeuré, ne pouvant la rassurer comme tel était mon devoir, moi-même étant paralysée.
Les serviteurs arrivèrent affolés de nous trouver ainsi dans le champ ou les chevaux étaient tranquilles le plus souvent du temps. Ils nous soulevèrent, Hélène et moi, avant de nous ramener à notre maison. Là-bas se tiendrait sans doute une grande et magnifique réprimande de notre mère, a moins que notre père ne daigne cette fois-ci le faire lui-même ? Nous étions toutes les deux horrifiées et terriblement confuses de ce que nous avions pu observer. Je me suis toujours dit que j'aurais dû réagir différemment, que j'aurais dû faire quelque chose d'autres que de rester sans rien dire, sans rien faire. J'aurais dû prendre la main de ma sœur et partir en courant avec elle, partir pour les bois ou une région sûr et mettre en sécurité Hélène, loin des templiers et des lois. Mais, je ne me l'étais dis que trop tard. Aujourd'hui, je pense que cette décision aurait été stupide, qu'aurais-je pu faire pour la protéger des démons ?
Les serviteurs me déposèrent sur un fauteuil, prenant soin de ne pas me faire mal. Je reprenais petit à petit mes esprits. Regardant autour de moi, puis revenant sur un des serviteurs. Je comprenais petit à petit ce qu'il s'était passé et tout devenait clair. Hélas pour moi, je ne me réveillerais jamais de ce cauchemar, car il s'agissait là de l'horrible réalité.
« Je peux avoir à boire ? »
Ce fut tout ce dont j'avais besoin pour l'instant, un peu d'eau. L'elfe en face de moi hocha la tête pour dire oui et partit chercher un verre avec le breuvage pour que je me désaltère. Je cherchais du regard ma petite sœur et la vit à côté de moi sur l'autre fauteuil situé à deux mètres du mien avec des serviteurs prenant soin d'elle. Il était difficile d'imaginer qu'elle abritait un grand pouvoir en elle, frêle et maigre comme elle était. Cependant, il ne fallait pas se fier uniquement aux apparences. Je devais réfléchir sur ce qu'il fallait faire avec ce terrible secret. Devais-je le garder ? Ou en informer la Chantrie ? Un dilemme horrible que je n'avais désirée pas une seconde durant toute ma vie et il m'était tombé dessus alors que je n'étais qu'une enfant.
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Jeu 2 Juil 2015 - 22:02
Quand Léah se rapprocha d’elle et tenta de la rassurer, Helene resta sourde à ses paroles, trop focalisée sur ses propres pensées. Dans sa tête défilaient des centaines de scénarios, possibles, tous plus horribles les uns que les autres. Parfois, elle s’imaginait enfermée dans une cellule sombre, seule et paniquée, et parfois elle se voyait en train de noyer le domaine de ses parents dans les flammes. Tout ça été trop, beaucoup trop, pour l’esprit d’une petite fille aussi jeune. Elle n’avait que six ans… et pourtant elle était déjà capable de tuer.
En dépit des paroles rassurantes de sa sœur – qui avaient fini par arriver à ses oreilles - Helene ne parvenait pas à se calmer et elle fut bientôt reprise de tremblements incontrôlables. Elle craignait que sa magie ne se manifeste de nouveau et qu’elle soit incapable de l’arrêter, elle craignait de blesser sa sœur.
Elle resta plongée dans un profond mutisme pendant plusieurs heures, incapable d’articuler le moindre mot, les yeux toujours fixés dans le vide, comme si son esprit avait quitté son corps, ne laissant qu’une coquille vide, ni morte, ni vraiment vivante. Elle resta enfermée dans sa chambre pour le reste de la journée, et même quand sa mère vint la voir, à la fois inquiète et hors d’elle-même à cause de ce qui était arrivé, elle n’eut aucune réaction, toujours bloquée dans cet état de semi-conscience. Son père lui, comme à son habitude, ne prit même pas la peine de venir la visiter.
La nuit, elle fut prise d’horribles cauchemars, se réveillant paniquée, ses cris coincés en travers de sa gorge, comme si elle était incapable de produire le moindre son. Elle aurait voulu pouvoir le dire à quelqu’un, faire part de ses craintes, être rassurée… mais elle connaissait l’aversion des gens pour la magie, et après avoir vu la réaction de sa sœur, elle était sûre qu’on la prendrait pour un monstre. Qu’on voudrait la brûler ou l’enfermer loin de sa famille. Elle était terrifiée.
Après ce jour, Helene ne sera plus jamais pareille, plus jamais elle ne sera cette petite fille innocente qui aimait braver les interdits de ses parents en se faufilant loin de l’attention des serviteurs pour aller regarder les chevaux avec sa sœur aînée…
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Lun 6 Juil 2015 - 15:01
Je vis bien que ma sœur n'était pas préparé à ce qu'elle était capable de faire. Pouvait-on la blâmer pour cela ? Nous étions toutes les deux jeunes et ignorante. Les seules choses que nous pensions de mal étaient dans les histoires que nos serviteurs nous contaient le soir parfois lorsque nous le demandions. Mais chaque histoire finissait bien, avec une morale et un sens qui poussait les gens vers l'honneur et le respect du devoir. Cette fois, c'était bien différent et j'avais beau me remémorer les anciennes histoires, nulle histoire, nulle légende, nulle conte ne présentait l'horreur de cette situation. Le héros se sentait toujours prêt à affronter cette tâche, mais je n'avais même pas imaginée cela un jour. Peut-être n'étais pas une héroïne, peut-être n'étais-je qu'une simple victime également ? Tant de choses se mélangeait dans mon esprit qui devenait aussi confus que l'était la place de Jader en jour de fête.
Ma sœur resta des heures, ou des jours, je ne m'en souviens plus trop, passives, ne parlant pas, regardant le vide, elle avait prit conscience de sa magie et avait peur. C'était normal, mais j'étais alors partis dans la bibliothèque regarder les histoires sur la magie d'après la chantrie. Je ne comprenais pas tout bien entendu, mais seul le mot "démon" et "abomination", me suffirent. J'avais entendu parler de cela lorsque j'avais posé les questions sur la magie et ses dangers il y a quelques mois. Cela ne présageait rien de bon et si je devais être une bonne grande sœur, je me devais de faire la seule chose qui devait être faite. Je ne pouvais laisser notre mère qui n'était jamais là où notre père qui nous ignorait le faire. Cela devait être fait par moi et personne d'autres.
Alors, la journée s'annonçait très bien par un grand soleil, hélène restait dans sa chambre sans bouger sauf pour les repas. J'étais aller la voir plusieurs fois, mais rien n'y faisait. Elle restait sourde à ma voix. Ce qui me motiva encore plus, je voulais qu'elle arrête de se laisser dépérir ainsi et il n'y avait qu'une solution. Je partis pour la Chantrie de Jader et lorsque j'arriva à l'intérieur je vint tout d'abord m'agenouiller à la statue d'Andrasté et ferma les yeux pour prier.
« Il est un peu tôt pour venir prier, surtout pour une jeune fille. »
Je sursauta et vis la révérende Mère, cette vieille dame semblait d'un naturel accueillant et bienveillant, en sa présence je me sentais déjà apaisé comme si tous mes doutes et problèmes s'étaient envolés.
« Je suis venue me recueillir auprès de la prophétesse Révérende mère. Quelque chose de terrible arrive à ma famille. »
Je vis bien qu'elle était prête à m'écouter, mais j'avais préférée attendre sa réponse avant de lui expliquer, même à ce moment alors que je me sentais en paix, la dénonciation que j'allais faire me tirailler encore les entrailles, malgré la présence de la religieuse.
« Qu'est-ce qui te préoccupe tant mon enfant ? »
C'était donc ainsi, nulle possibilité de revenir en arrière sauf, peut-être de mentir ? Mentir ? A la révérende mère ? Je me traita d'imbécile, on ne mentait pas dans un lieu saint et surement pas à la révérende Mère. J'étais venu jusqu'ici je me devais désormais d'aller jusqu'au bout, je priais déjà pour qu'Hélène ne souffre pas trop et qu'elle me pardonne.
« Ma sœur...est souffrante... Elle à le don de la magie Révérende Mère, j'aimerais qu'elle soit en sécurité et qu'elle aille mieux. »
Naïves que j'étais, je pensais encore que cela pouvait être guérie. Hélas la seule guérisons était de l'amener loin de moi et de nos parents. "Puisses le créateur me pardonner ce que j'ai fait et ma sœur ne pas m'oublier." Je regrette encore la façon dont-ils sont venu nous la prendre, mais c'était la seule solution...
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Jeu 9 Juil 2015 - 13:16
Helene resta plongée dans une profonde léthargie pendant plusieurs jours, à peine capable de manger et personne, hormis Léah, ne comprenait pourquoi. Incapable de parler, incapable de penser à autre chose que ce qui était arrivé, elle restait immobile pendant des heures, les pensées assaillies d’horribles images de mort.
Sa mère avait fini par abandonner et se détourner d’elle, elle avait d’autres choses à faire, elle n’avait pas le temps de se pencher sur l’état de sa fille. Quant à son père, il n’avait même pas daigné s’y intéresser, comme d’habitude, et s’était contenté d’agir comme si de rien n’était. Seule sa sœur essayait d’être là pour elle, elle continuait de venir la voir et de lui parler, mais Helene n’avait pas la force de sortir de son état de stase, pas encore.
Sa sœur finit par quitter son chevet, la laissant seule avec ses pensées torturées. Elle ignore combien de temps s’écoula alors, avant qu’un vacarme assourdissant ne parvienne à ses oreilles. Elle entendit les serviteurs pousser des cris et le lourd fracas de bottes sur le sol de la maison. Ça venait dans sa direction. Elle releva la tête alors qu’un templier ouvrait grand la porte.
« Elle est ici. » Dit celui-ci d’une voix grave qui fit frissonner la petite fille.
C’est alors qu’ils entrèrent. Les templiers. Lourdement armés et protégés derrière une armure de plates, ils s’approchèrent d’elle, menaçants. Paniquée, la petite fille se mit à crier et tenta de s’enfuir par la porte la plus proche. Alors qu’elle courait à toutes jambes, elle sentit une main la retenir par le bras et elle fut tirée en arrière. La douleur de la poigne du templier et le choc lui arrachèrent un cri de douleur et elle sentit les larmes commencer à couler sur ses joues.
« Arrêtez ! » Suppliait-elle en se débattant, sa voix trahissant son désespoir. « Laissez-moi ! »
Mais elle n’était pas assez forte, elle n’était qu’une petite fille. Ils la traînèrent en direction du hall, les serviteurs s’écartaient sur le passage, ils arboraient tous un air profondément choqué devant cette scène effarante. Helene continuait de se débattre de toutes ses forces, mais si elle savait qu’elle n’avait aucune et que personne ne lui viendrait en aide, elle n’était guère plus qu’une bête de foire à présent à leurs yeux.
C’est au moment où ils arrivèrent à l’entrée de la maison qu’elle la vit. Sa sœur, Léah. Elle était aux côtés des sœurs de la Chantrie, son visage aussi était empli de larmes mais Helene comprit bien vite que c’était sa sœur qui l’avait dénoncée. Un puissant sentiment de trahison lui enserra la gorge, pire encore que tout ce qu’elle avait pu ressentir jusqu’alors. Incapable de soutenir le regard de sa sœur, elle détourna les yeux et cessa de se débattre.
Fermant les yeux, elle ne les rouvrit qu’une fois qu’elle n’entendit plus que les bruits de pas des templiers qui l’entouraient, ils étaient loin de sa maison à présent. Durant tout le trajet, elle n’adressa pas un mot à ses geôliers, mortifiée. Le voyage dura des heures, des jours, mais enfin ils arrivèrent à destination : Le Cercle de Montsimmard. Helene contempla la grande bâtisse et prit alors conscience qu’elle ne pourrait probablement plus jamais en sortir…
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah Ven 10 Juil 2015 - 0:40
La révérende mère avait été très douce avec moi. Elle m'avait apporté du réconfort alors que je venais dénoncer ma sœur à la Chantrie et aux templiers. Je la vis devenir livide lorsque je lui appris que ma petite sœur avait le don de magie. J'avais pensée qu'elle allait mourir sur place, mais au bout de quelques secondes elle s'était reprise et d'un geste assuré elle avait posé ses mains sur ses épaules, alors que mes yeux commençaient à faire couler des larmes en pensant à ce que je venais de faire. Ma sœur, la seule personne sur qui je pouvais compter aller bientôt partir pour toujours, je m'en rendais compte maintenant. Je n'avais que huit ans et pourtant un grand malheur se préparait à me saisir.
« Pourquoi le créateur est-il si méchant avec ma petite sœur ? » Avais-je alors demandé à la vieille religieuse.
Elle n'avait pas répondu immédiatement, la question était délicate, si nous étions les enfants du créateur, pourquoi donner le don magie serait considérée comme dangereux. Cela était terriblement stupide.
« Le créateur permet à ta sœur d'avoir accès à certains de ses pouvoirs mon enfant, elle n'est pas maudite. C'est simplement à nous de l'aider à utiliser les dons du créateur de la bonne manière. »
C'était donc de l'aide que la Chantrie apportait dans les cercles de mage ? Je voulais le croire, je veux toujours le croire. Je me dis que chaque jour nous évitons des abominations et des monstruosités dans les rues et routes du monde entier. La chantrie impériale ne pense pas comme nous, mais ils se trompent. La magie doit être contrôlée, pour éviter que le créateur ne nous punisse encore des affronts que nous pourrions lui faire. C'est ainsi que la religieuse envoya quatre templiers chercher ma sœur. Je les vi partir et je voulais courir après eux pour les retarder, un geste stupide puisque c'était par ma faute qu'ils y allaient. La révérende mère me prit avec elle et chercha à me rassurer à me calmer. Elle me demanda de venir avec elle devant la Chantrie et quelques sœurs, pour dire un dernier au revoir à ma cadette avant qu'elle ne s'en aille avec les Templiers.
Nous sortîmes de l'édifice et nous dûmes attendre quelques minutes avant que les guerriers religieux reviennent enfin avec comme prisonnière Hélène. Je vi son regard plein de haine et une grande douleur s'empara de moi, je l'avais trahis et elle ne me le pardonnerai sans doute jamais. Je la vi fermer les yeux, alors que les miens retenait tout ses traits et écoulés de longues larmes silencieuses. Je ne l'oublierais jamais, elle était gravée en mon esprit et je n'oublierais jamais que ma petite sœur était prisonnière désormais, mais en vie et en bonne santé, du moins l'espérais-je dans le futur.
La vie avait ensuite suivi son cours, mais les mois et années suivantes furent difficiles. La vision de ma sœur partant avec les templiers me hantait. J'imaginais ses cris et ses pleures lorsqu'ils étaient venus la prendre. Je ne pouvais pas me résigner à l'oublier et vivre ma vie. J'avais trahi ma cadette, la seule qui comptait réellement pour moi. Il fallait que je fasse un autre sacrifice. Je mettais convaincue qu'en rejoignant les rangs de la Chantrie je pouvais soulager la douleur de ma sœur et payer pour elle le prix de sa magie. Je ne l'ai revu qu'une fois depuis tout ce temps, lorsque je suis passé à Montsimmard lors de mon périple jusqu'à Val Royaux. Elle a changée et ne semble pas se souvenir de moi. Je ne lui en veux pas, elle à désormais une autre vie et je l'espère se porte toujours bien.
Contenu sponsorisé
Infos
Personnage
Sujet: Re: Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah
Le pire avec la trahison, c’est qu’elle ne vient jamais de nos ennemis | Flashback | Helene & Léah
