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 What do you do when you stop running ? ✲ Harand

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MessageSujet: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyLun 23 Fév 2015 - 23:42

What do you do when you stop running ?
Aerin ∞ Harand

C'était... déstabilisant. Un mois s'était écoulé depuis la traque, depuis qu'elle eût fui vers le Nord, mais ce sentiment ne la quittait plus depuis lors. Cachée, elle coupait à travers bois la journée et osait s'aventurer sur les routes lorsque le soleil disparaissait. Perdue. Elle avançait sans réellement savoir où ses pas la mèneraient, mais elle évitait tout contact avec le peu de voyageurs qu'elle croisait. Rien ne s'était déroulé comme prévu, elle s'était retrouvée seule du jour au lendemain et avait commencé à s'en sortir, puis tout avait basculé. Ses choix l'avaient mené aux abords de Val Firmin où elle fit confiance à un vieil ami, parce qu'elle s'était rendue compte qu'il n'y avait aucune satisfaction, aucune joie et aucun soulagement à tout accomplir seule. Seule, elle l'était toujours aujourd'hui après avoir fui les templiers. Trahison. Elle avait pris la situation sur un ton si léger, mais la peur l'avait tiraillé et elle persistait, malgré les jours qui passaient. Elle n'était en sécurité nulle part et cela, elle le savait depuis la seconde où elle décida de quitter la tour. La vie qu'elle avait choisi était semée d'embûche, mais elle avait espéré qu'à deux, les choses auraient été plus simples. Désormais, elle devait juste apprendre à se débrouiller. Que les dieux lui en soient témoins, elle avait tout essayé pour agir normalement et ne pas toujours compter sur la magie, après tout, elle se voyait difficilement chasser le gibier avec un sort de glace, ou un feu follet... Elle s'était donc initiée aux collets, et c'était bien la seule chose qu'elle faisait bien.

« Heureusement que je n'ai que la peau sur les os.. »

Elle souleva la pauvre petite proie qui était tombée dans son piège, la mine attristée comme toujours lorsqu'elle attrapait ces lapins. Les bois abritaient aussi des baies et des champignons, ses connaissances à ce propos n'étaient donc pas négligeables. Elle s'en sortait bien, mais les bois abritaient aussi des animaux plus dangereux, et elle n'était pas plus sans défense qu'un loup était solitaire. Cela dit, jusque-là, elle avait tout fait pour éviter les surprises et n'avait eu qu'à effrayer trois canidés à l'aide du feu. Ses sorts n'étaient guère appropriés pour l'offensive, mais croyez bien qu'une mare de graisse associée au feu était tout aussi dévastateur qu'une poignée d'archers. En parlant de ça, ne possédait-elle pas un arc ? Mais si. Un bel arc et un carquois rempli de flèches qui n'avaient que peu servies. Elle s'entraînait chaque jour sur des cibles statiques, des arbres entre autre, et les résultats n'étaient pas très concluants. Après avoir dépecé et fait rôtir son déjeuner, elle s'était donc adonnée à cette joyeuse activité. Il était bien midi passé et les rayons du soleil filtraient difficilement à travers les feuillages épais, parce qu'elle avait choisi ce coin de forêt dense où elle avait l'impression d'être mieux cachée. Elle doutait que des humains ne passent par ici, car même le gros gibier se faisait absent. Elle repartirait dans l'après-midi, sans doute, mais pour l'heure elle tirerait un peu à l'arc.

« Aujourd'hui est un bon jour, je le sens, je suis en pleine forme. »

Elle inspira profondément, se munit d'une flèche et tendit la corde de son arc avec une grande concentration. Elle fixait cette marque qu'elle avait tracé sur l'écorce de l'arbre, cette croix qu'elle devait atteindre, mais son bras faiblit et la flèche se ficha dans le sol, à mi-distance. Elle n'aurait jamais pensé que ce serait aussi difficile de manier un arc, cela avait l'air si facile dans la théorie.. Elle ne manquait pas de volonté, mais peut-être que le blocage était ailleurs. Pointer une flèche sur un être vivant revenait à le menacer, et à se tenir prêt à lui tirer dessus ; à le tuer, si nécessaire. Et c'était cette détermination qui lui manquait, cette assurance.. De son point de vue, ses manœuvres ne lui serviraient qu'à se défendre et elle n'avait nul besoin d'être agressive pour cela, pensait-elle. Si délicate, si naïve, si optimiste. Malgré la peur et l'incertitude, elle ne baissait pas les bras et ne cédait point aux viles tentations. Elle gardait le sourire et faisait toujours plus d'efforts, parce qu'elle n'avait jamais été aussi proche de vivre comme elle l'avait toujours voulu. L'enfant qui rêvait d'aventures, de voyages et de mythes dalatiens était toujours là, elle avait toujours été là. Si elle s'était contentée du cercle si longtemps, ce n'était que parce qu'elle y avait été mieux traitée qu'au bas-cloître, mais une prison reste une prison.

« Cette fois, c'est la bonne... »

Elle prit une autre flèche et répéta les mêmes gestes, elle retint sa respiration au dernier moment et lorsque ce fut bon, elle lâcha la corde. Un grand sourire illumina son visage avant de retomber aussi vite, car elle avait visé trop à gauche. Comment, alors qu'elle avait parfaitement visualisé la marque ? Cela faisait plus d'un mois bon sang, et elle ne pouvait même pas atteindre une cible statique... Où était partie la flèche maintenant ? Elle ne voulait pas perdre ses ressources, alors elle reprit celle qu'elle avait planté dans le sol... puis partit chercher celle qu'elle avait perdu de vue. Elle suivit la direction du tir, gonflant ses joues de honte et d'agacement, mais elle était loin d'imaginer son erreur, alors lorsqu'elle aperçut une silhouette elle se figea. Oups. Ami ou ennemi ? Silencieuse, elle ne s'attarda guère sur l'individu et lui fit dos sans attendre. Avec un peu de chance, il ne l'avait pas vu. Ne pas se faire remarquer, rester cachée. Un pied devant l'autre, les yeux fermés, tendue.

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Dernière édition par Aerin le Sam 18 Avr 2015 - 20:51, édité 1 fois
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AGE : 26 ans
CONTRÉE D'ORIGINE : Marches Libres
LOCALISATION : Orlaïs
ARME/MAGIE : Magie de soin, magie arcanique, magie elfique
MÉTIERS/OCCUPATION : Archiviste
HUMEUR : Inquiet
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CÉLÉBRITÉ : Satō Takeru
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PSEUDO : Saile
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyMer 25 Fév 2015 - 9:22

La neige avait finalement cessé de tomber, et malgré l’encombrement des chemins, les Varalasan avaient décidé de reprendre la route. Ils ne pouvaient jamais rester trop longtemps au même endroit. La population regardait d’un mauvais œil l’installation des aravels à proximité de leurs habitations – comme si les Dalatiens venaient pour les piller ou lâcher une horde de démons sur eux. Ils avaient plié bagages quelques jours auparavant et s’étaient dirigés vers le sud. Le vent soufflait dans la bonne direction : il gonflait les voiles des aravels, rendant la progression plus facile pour les hahls. De temps à autre, il fallait s’arrêter, dégager une roue bloquée par une congère, puis repartir en enfonçant le nez dans le col de son manteau. La vie de nomade était une vie difficile, mais Harand la chérissait.
Ils avaient décidé de faire halte pour quelques jours dans une forêt à mi-chemin de Val Firmin. L’Archiviste savait que leur destination les rapprochaient dangereusement de Montsimmard. Toutefois, l’histoire de Thaden et de Lannis, qu’il avait « rencontrés » au sud de Val Forêt, continuait de le hanter. Val Firmin se trouvait bien plus proche du Cercle que Val Forêt : s’il désirait en apprendre un peu plus sur leur relation, il aurait peut-être plus de chance là-bas. À présent, les Varalasan avaient tous besoin de repos, et les réserves de nourriture ne dureraient pas éternellement. Les voiles rouges furent repliées, les hahls libérés, et les tentes s’élevèrent bientôt sous le couvert des arbres. Les membres du clan connaissaient leur rôle à la perfection : monter le campement, préparer le feu, vérifier l’état des véhicules… Chacun avait sa tâche et l’accomplissait sans plus y réfléchir.
Le lendemain, les chasseurs du clan disparurent à l’aube. Ils relèveraient les collets posés le soir précédent, et tenteraient de ramener un peu de viande pour le déjeuner. Harand, comme à son habitude, s’enfonça dans le sous-bois pour explorer l’endroit. Malgré tous ses voyages et sa vie d’errance, il éprouvait toujours la même fascination à découvrir – ou redécouvrir – les lieux dans lesquels ils passaient. Parfois, il trouvait des ruines oubliées, parfois des réserves d’herbes rares, parfois assistait au merveilleux spectacle d’un ours aux prises avec une meute de loups. Il revenait alors au camp avec de nouvelles histoires, qui divertiraient les siens à la nuit tombée. Il faisait froid, ce jour-là. Sous les frondaisons, un givre craquant recouvrait les herbes et les feuilles mortes, et une pâle lumière peinait à illuminer la terre. L’ambiance était irréelle, presque onirique.
Il marcha longtemps, sans remarquer la présence d’herbes utiles. Des traces indiquaient qu’une faune active peuplait la forêt : des chevreuils, des sangliers, des renards, des blaireaux, et quelques chouettes. Avec un peu de chance, Admael et Panoriel rapporteraient un beau morceau de viande, qu’ils pourraient partager avant le soir. La perspective d’un repas chaud, après plusieurs jours de voyage, amena l’eau à la bouche d’Harand. Alors qu’il enjambait un tronc presque couché, cependant, un détail attira son regard vers le sol : un fil tendu entre deux buissons, un cercle au ras des herbes. Un collet ? Il se pencha pour l’observer. Manifestement, il n’appartenait pas aux siens. Bien qu’il fût loin de maîtriser l’art de la chasse, il connaissait la façon dont ses chasseurs réalisaient leurs nœuds. Admael réussissait même à si bien les dissimuler que lui seul parvenait à les retrouver. Le piège était néanmoins de bonne facture, bien qu’il n’eût pas pris de proie au cours de la nuit. À en juger par son état, on l’avait posé là récemment.
Accroupi, plongé dans ses réflexions, Harand ne réalisa la présence derrière lui que lorsque la flèche passa en sifflant. Elle frôla son épaule avant de se ficher dans le sol, juste devant lui, longue tige de noisetier empennée de blanc. L’Archiviste la saisit et la contempla quelques secondes, les yeux ronds. Durant un instant, il ne considéra que le trait planté sous son nez, et il lui fallut du temps avant de comprendre que quelqu’un venait de lui tirer dessus sans crier gare. Il tordit le bras dans son dos pour atteindre le harnais qui retenait son bâton, et se retourna presque d’un même élan. La stupeur le figea. Son cœur manqua un battement.
Avait-il de nouveau affaire à un esprit de Mémoire ? Une silhouette s’éloignait déjà de l’autre côté. Il y avait un carquois sur son dos, mais Harand ne vit que l’allure – celle d’une Elvhen, à n’en pas douter – et de longs cheveux d’or. Sous la pâle lumière du jour, la silhouette se nimbait d’argent, comme un spectre échappé de l’Après. Harand la contempla en silence, avant que l’effroi de la voir disparaître ne le saisisse. Il oublia de décrocher son bâton de mage et s’élança en avant, aussi vite que le lui permettaient les fourrés, les ronces, les racines, son manteau de cuir et sa propre angoisse.

« Da’assan ! » appela-t-il.

L’esprit de Mémoire l’avait-il suivi depuis Val Forêt ? Avait-il lu dans les secrets de son cœur pour faire renaître ses souvenirs ?

« Attends ! » cria-t-il.

Quelques pas encore, et il tendit le bras devant lui. Il sut qu’il s’était fourvoyé à la seconde même où sa main se referma sur le poignet de l’apparition. L’Elvhen était bien réelle ; il ne s’agissait pas d’un esprit. Il l’incita à se retourner, avec encore un soupçon d’espoir, une folle et dérisoire envie de découvrir, en dépit de toute raison, le visage tant aimé.
Mais ce n’était pas Mihren, et lorsque le visage de la jeune femme lui apparut, l’espoir mourut au fond de son cœur pour céder la place à un cruel sentiment d’abandon. Il ne relâcha pas le poignet, cependant. Son regard scrutait le visage inconnu comme pour y chercher le moindre trait familier. La jeune femme ne ressemblait pas du tout à Mihren. Elle ne portait même pas les vallaslin, signe qu’elle n’appartenait pas à un clan dalatien – ou qu’elle n’avait pas encore réussi son passage dans l’âge adulte, ce qui arrivait parfois.

« Ir abelas¹, finit-il par dire. J’ai cru… Je vous ai prise pour quelqu’un d’autre. »

Pour une morte. Pathétique. Malgré le temps qui s’était écoulé, il continuait d’espérer que tout n’avait été qu’un mauvais rêve. Il secoua la tête ; son regard se posa sur la flèche qu’il tenait toujours dans son poing. Il la tendit à l’Elvhen avec un sourire éteint.

« Je crois que vous aussi, vous êtes trompée, Harelassan². Je ne suis pas un lièvre. »

Spoiler:
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptySam 28 Fév 2015 - 0:04


Ce devait être un chasseur, elle aurait pu s’avancer et s’excuser poliment, mais elle ne s’était plus au cercle. S’il s’agissait d’un humain mal luné, ses excuses ne vaudraient rien et elle n’avait pas voulu prendre le risque. Une voix s’éleva derrière elle, les battements de son cœur s’accélérèrent et l’espace d’un instant, elle hésita. Nulle menace, la voix n’était ni rude, ni grossière et elle crut même reconnaître le langage des elfes, bien qu’elle ne l’ait jamais entendu ailleurs que dans le cercle. De simples mots lus à haute voix, éparpillés au milieu des récits et des textes historiques, partagés avec une minorité. La plupart des elfes du cercle faisaient fi de leurs origines, mais elle n’en faisait pas partie. Elle avait dévoré tous les livres qu’elle avait pu trouver, mais ses connaissances restaient sommaires. Elle s’était arrêtée peu avant que l’inconnu ne lui attrape le poignet et si elle sursauta légèrement à son contact, elle ne bougea pas. Le geste avait été ferme et délicat, et cela ne pouvait être qu’une impression, mais elle ne se sentait pas menacée. Elle se retourna donc pour faire face à l’homme qui l’avait retenu, et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Un grand.

Elle n’avait pas eu le temps de parler, de s’excuser, que l’elfe s’exprimait de nouveau dans ce langage si particulier. Elle ne comprit pas ses paroles, mais elle les devina lorsqu’il termina sa phrase et elle dut avoir l’air d’une idiote à le dévisager ainsi. Son visage était marqué par d'étranges tatouages, il était bien dalatien. Elle restait sans voix, elle qui était loin d’imaginer qu’un jour elle aurait cette chance. Ses yeux trahissaient son émoi et s’attardaient un peu trop sur l’étranger, où étaient donc passées ses manières ? Elle allait enfin se décider à répondre quand il enchaîna sur le fait qu’elle aussi, s’était trompée sur la personne. Elle haussa un sourcil et la fin de sa phrase la fit rire, ce qui finit de la détendre.

« Il n'y a pas de mal. Et pardon, je ne voulais pas… je ne vous avais pas vu. M-merci. » dit-elle en prenant la flèche qu’il lui tendait. Un sourire barrait son visage et elle reprit. « Vous êtes… dalatien ? Vous l’êtes, n’est-ce pas ? »

Une enfant, c’était ce à quoi on pouvait la comparer dans l’immédiat. Si son audace avait été plus forte que son respect, elle aurait osé poser les doigts sur ses jolies marques qui décoraient son visage, mais elle n’en fit rien. Ce n’était guère approprié, puis son poignet était toujours prisonnier. Ce constat ne la gênait pas outre mesure, ses joues étaient rouges, mais c’était plus à cause du froid qu’autre chose, elle qui avait passé tant d’années enfermée ne pouvait qu’avoir la peau plus fragile. Elle devait même avoir attrapé froid, après toutes ces nuits que même un bon feu ne rendait pas moins rude. Elle fit disparaître la flèche dans son carquois et réajusta sa cape.

« Mon nom est Aerin et je suis enchantée, très enchantée, de vous rencontrer. Vous m’avez appelé… ‘Harelassan’ ? Assan…? Vous l’avez dit un peu plus tôt aussi, je crois. Que veulent dire ces mots ? »

L’érudite montrait le bout de son nez, sa curiosité était plus forte que tout sans oublier que son intérêt pour les dalatiens ne datait pas d’hier. Si elle avait eu dix ans de moins, l’excitation lui aurait fait faire des bonds dans la neige et les tympans de ce pauvre homme auraient bien soufferts. Mais même maintenant, toute adulte qu’elle était, elle ne lâcherait pas prise si vite. Après tout, c’était peut-être la première et dernière fois qu’elle avait cette chance et elle ne voulait pas la gâcher. L’elfe n’avait guère été hostile et elle avait même pu voir l’ombre d’un sourire sur son visage marqué.

« Vous chassiez ? Vous devez bien connaître la forêt, même en cette saison… Votre clan n’est pas loin ? On dit qu’il est rare, voire impossible de vous trouver parce que vous ne restez jamais longtemps au même endroit. Et.. »

Elle posait trop de questions, c’était évident. Elle se pinça les lèvres et détourna les yeux, baissant la tête en s’excusant dans un murmure à peine audible. Malgré son enthousiasme, elle restait impressionnée et l’elfe devint soudainement plus intimidant. Si elle voulait vraiment discuter avec lui, peut-être devrait-elle se montrer plus sage, plus calme et moins curieuse. La discrétion était leur quotidien, un peu comme elle ces derniers temps. Jamais longtemps au même endroit, une vie de nomade en solitaire… mais combien de temps pourrait-elle le supporter ? Sa gorge était irritée depuis quelques nuits déjà et l’hiver était loin de se terminer.
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptySam 28 Fév 2015 - 18:29

Le regard de l’Elvhen accrochait celui de l’Archiviste, et ce dernier ne parvenait pas à détourner les yeux. Cette jeune femme n’était pas Dalatienne, mais pas citadine non plus. Elle semblait avoir erré longtemps : le bas de sa robe et de sa cape témoignait de plusieurs jours de voyage. Peut-être ralliait-elle deux villages. Non... Personne n’aurait laissé quelqu’un comme elle parcourir seule les routes. Une Elvhen isolée constituait une proie facile pour des brigands, et ceux-ci ne se contentaient généralement pas d’une bourse, quand ils mettaient la main sur une aussi belle femme.
Le rire de l’archère tira Harand de ses réflexions. Il parvint enfin à esquiver son regard et relâcha son poignet, s’apercevant, non sans embarras, qu’il l'avait serré un peu plus longtemps que la bienséance ne l’autorisait. L’inconnue ne parut cependant pas lui en tenir rigueur, et l’Archiviste sourit sous l’avalanche de questions. Il savait qu’il aurait dû se méfier. Même si les Elvhens tendaient à naturellement recevoir sa confiance, certains avaient déjà profité de sa crédulité. Il se souvenait encore de la fois où, voyageant vers Osterburg, un elfe avait réussi à lui voler son manteau et ses provisions, en l’amadouant d’un sourire et d’un beau discours sur la valeur des Dalatiens. Mais même maintenant, il réussissait à lui trouver des excuses. Et quand une autre Elvhen se montrait si avide de réponses, que pouvait-il faire, sinon les lui donner ?

« Andaran atish’an, Harelassan. Mon nom est Harand et oui, je suis bien Dalatien. »

Cette seule mention paraissait ravir la jeune femme. Par certains aspects, elle lui rappelait Paiven, leur intendant, au jour de leur rencontre. L’Elvhen du bas-cloître de Val Forêt l’avait submergé de questions et d’exclamations – au grand dam de sa sœur, Panoriel, qui ne partageait pas sa fascination pour les traditions de leur peuple. Harand voyait dans le regard d’Aerin le même engouement, la même soif d’apprendre. Elle débordait d’une vie qui aurait ravi les anciens citadins du clan, eux qui ne pouvaient s’empêcher de retrouver les ruelles des cités dès lors qu’ils faisaient halte à proximité.

« Je ne chassais pas, non. Il me semble que vous vous en sortez bien mieux que moi dans ce domaine. Assan signifie flèche. Harelassan... signifie qu’il vaut mieux se méfier de vos tirs. »

Le sourire ne reparut pas sur son visage cette fois-ci. Chasser n’avait jamais été dans ses compétences. On ne lui avait jamais appris à tirer à l’arc, parce qu’il était voué à un autre destin. Les Archivistes ne combattaient pas – sauf s’ils y étaient contraints, mais ils usaient alors de leurs pouvoirs, non d’une arme. Il connaissait cependant l’arc lui-même, la façon de le bander, de retenir sa respiration, la corde effleurant la joue, dans l’attente du moment le plus opportun. La théorie lui semblait si familière que c’était bien le comble qu’il ne parvienne pas à tirer une seule flèche dans la cible. Il se souvenait des longues heures passées dans les forêts, à observer Mihren chasser. Tel un esprit, la chasseresse avançait en silence, aussi imperceptible qu’un souffle de vent, aussi souple qu’un chat sauvage.
Harand secoua légèrement la tête pour chasser ces souvenirs. Aerin avait un don pour réveiller des émotions qu’il croyait avoir enseveli au fond de lui depuis longtemps. Il s’efforça de sourire à nouveau et désigna la forêt derrière lui d’un vague geste de la main.

« Mon clan est effectivement installé dans les bois, un peu plus loin, mais nous ne resterons pas longtemps. Nous nous dirigeons vers le sud ; le climat y est plus agréable en hiver. »

Il observa la jeune femme. Il n’avait pas pensé à une autre éventualité, mais elle s’imposa tout à coup à son esprit. L’inconnue n’était pas une Dalatienne, mais elle était cultivée et curieuse, et sa candeur l’éloignait des habitants des bas-cloîtres. Elle s’intéressait aux traditions de son peuple, à en juger par ses interrogations pleines de spontanéité. Pourtant, elle voyageait seule, et depuis suffisamment longtemps pour n’avoir pas encore pu changer de vêtements ou laver ceux qu’elle portait. Harand avait déjà croisé des apostats. Bien souvent, ils n’accordaient leur confiance à personne et livraient encore moins leur terrible secret. Mais en tant qu’Archiviste, il était tout autant apostat qu’eux. Il taisait toujours son rang dans le clan, d’ordinaire. L’importance de sa fonction aurait attisé les convoitises de nombreux bandits, qui n’auraient pas hésité à le capturer pour gagner de l’argent ou le livrer aux templiers, et il ne pouvait pas faire confiance aux inconnus rencontrés au hasard d’un chemin. Néanmoins, gagner la confiance d’un apostat, Elvhen de surcroît, méritait peut-être qu’il prît ce risque.
Aerin lui sembla tout à coup transie de froid, et il s’aperçut qu’elle n’avait presque aucune possession avec elle, hormis son arc et sa cape couverte de neige et de boue. Sans même y réfléchir, il défit le harnais qui retenait le bâton sur son dos, ôta son manteau et en ceignit les épaules de l’Elvhen. Le froid mordant le saisit, et il fronça le nez tandis qu’un frisson le parcourait.

« La saison n’est guère clémente, dans la région. Nous devrions peut-être gagner la proximité d’un feu avant de tomber malade. Si vous n’avez rien attrapé aujourd’hui, joignez-vous à moi pour le dîner. Mon clan a la chance de compter deux excellents chasseurs qui auront sans doute rapporté de la viande. Tous les elfes sont les bienvenus parmi nous, qu’ils viennent d’une autre communauté, d’un bas-cloître, ou même d’un Cercle, ajouta-t-il avec un regard appuyé. Peut-être notre archer acceptera-t-il de vous donner quelques leçons, si vous le souhaitez. Et peut-être consentirez-vous à me dire pourquoi une Elvhen voyage seule en plein hiver, sans personne pour l’accompagner ? »

Harand saisit son bâton, qu’il avait appuyé contre le tronc lisse d’un bouleau, et l’attacha de nouveau sur son dos. Son regard se fit de nouveau inquisiteur. Si elle était bien une apostate, elle était en danger, et l’Archiviste répondait au seul et unique objectif qu’il lui restait désormais. La protection d’un clan, même pour une seule soirée, accorderait à la jeune femme quelque peu de répit. Si elle le souhaitait.
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyMar 3 Mar 2015 - 22:48


Harand, c'était donc son nom, le dalatien n'était pas du tout hostile et paraissait peu méfiant envers elle. Il était plutôt avenant, prenait le temps de l'écouter et de lui répondre malgré son engouement qui ne se prêtait guère à la situation. Elle pourrait faire preuve d'un peu plus de retenue, ne pas oublier qu'elle restait une pauvre jeune femme seule dans les bois, vulnérable. Elle n'avait pas le même comportement face aux humains, mais peut-être était-elle déjà trop naïve pour donner ainsi toute sa confiance aux elfes, quels qu'ils soient. Elle était tolérante, empathique, respectueuse envers chaque être quel que soit sa race, mais elle ne pouvait nier se sentir plus à l'aise en compagnie des siens.

Harand lui dit alors qu'il n'était point chasseur et qu'elle se débrouillait certainement mieux, dans ce domaine, et elle étira ses lèvres et avant même qu'elle ne s'en rende compte, elle souriait à pleine dent. Elle n'était bonne qu'à entortiller des fils de fer, ses prouesses à l'arc restaient encore à prouver, mais elle avait attrapé quelque chose aujourd'hui... Elle avait attrapé ce jeune elfe aux paroles sages, qui lui donna la traduction du mot par lequel il continuait de l'appeler, Harelassan, et après y avoir réfléchi quelques secondes, elle décida que ce mot lui plaisait bien. Peu de temps après, l'elfe désigna une direction et elle suivit sa main du regard, toute curieuse qu'elle était, mais une fois de plus sa réponse la surprit. On lui avait parlé du caractère hostile et sauvage des dalatiens, de leur cruauté parfois et bien d'autres rumeurs souvent colportées par les humains, ainsi que les citadins du bas-cloître. Mais, une enfant était rarement découragée par le sermon des adultes, n'est-ce-pas ? Et durant ces années de vie au Cercle, lorsqu'on lui racontait les mêmes histoires, elle se bouchait tout simplement les oreilles. Il n'y avait que la magie du sang qu'elle jugeait sans rien y connaître, c'était certainement la seule chose qu'elle ne daignerait jamais vouloir connaître davantage.

« C'est vrai... Il faisait meilleur, là-bas. »

L'adrénaline était retombée et son excitation avec elle, sa phrase avait été proche du murmure et de la réflexion personnelle, car elle venait du sud et qu'elle le regrettait déjà. Cela dit, si elle y retournait ce serait prendre trop de risques, peut-être aurait-elle dû fuir vers l'est, mais elle n'avait pas les idées claires à ce moment-là. Son regard passa de l'elfe à l'horizon et elle s'absenta quelques secondes, ou peut-être quelques minutes. Elle fixait un point tout en réfléchissant à la suite, à ce qu'elle ferait une fois que le dalatien rebrousserait chemin et qu'elle irait vérifier ses derniers collets. Voilà quelques jours qu'elle était dans cette zone, qu'elle ne quittait pas son petit feu de camp improvisé, et qu'elle mangeait juste assez pour ne pas flancher. Elle serait bientôt forcée de rejoindre la route, et de tenter sa chance dans les villages et auberges qu'elle croiserait. Elle avait peut-être besoin de faire le point, de reposer son esprit assez longtemps pour réfléchir posément à tout ça, mais elle dormait aussi trop peu ces derniers temps. Elle endurait chaque jour comme une épreuve en sachant qu'un jour les choses changeraient, que ses efforts paieraient et elle serait forte jusque là.
Un poids sur ses épaules la sortit de ses pensées et elle releva lentement la tête pour croiser le regard du jeune homme, que faisait-il ? Elle vit alors le bâton posé contre l'arbre et se souvint qu'il n'était pas chasseur, donc se pourrait-il que... qu'il soit mage ? Elle se pinça les lèvres et serra le manteau contre elle, barricadant sa poitrine de ses petits bras.

« Vous n'auriez pas dû, il fait froid... et vous allez attraper froid, c'est logique. C'est stupide, mais c'est très gentil. C'est très gentil... vraiment, merci. »

L'intonation de sa voix avait de nouveau changé pour reprendre le ton enfantin qu'elle avait au début, mais ce n'était que pour cacher son embarras. Il lui prêtait son manteau parce qu'elle devait avoir donné l'impression d'avoir froid, mais elle faisait des efforts pour cacher sa détresse. Elle s'était habitué au climat, mais cela ne voulait pas dire qu'elle y survivait plus facilement qu'un autre, elle en était consciente, mais elle ne voulait déranger personne. Harand reprit la parole tout de suite après et elle dut mettre ses nouvelles questions de côté, notamment sur le bâton qui trônait contre l'arbre. Elle fut de nouveau interpellée par la proposition du dalatien, il lui proposait un repas chaud... auprès de son clan ? Il l'invitait, parce que les elfes étaient les bienvenus, qu'importe l'endroit d'où ils venaient. D'un Cercle, avait-il mentionné non sans lui adresser un regard lourd de sens. Alors, il savait ? Comment avait-il su ? Elle recula d'un pas et son regard s'affola, mais ses longues oreilles étaient toujours à l'affût et les paroles qui suivirent la calmèrent. Quand il reprit son bâton, elle sourit, mais de manière bien plus nerveuse et la voilà qui se triturait les doigts désormais.

« Je serai ravie de vous accompagner, Harand. C'est un honneur pour moi, que vous me fassiez à ce point confiance alors que... Vous ne me connaissez pas, même si vous avez deviné, elle leva les yeux sur lui par deux fois, et les détourna aussitôt. J'ose croire que la compassion vous motive, parce que je ne peux pas refuser la main que vous me tendez, et que j'en viens à espérer rater plus souvent mes cibles. »  

Il lui avait posé une question et elle allait y répondre, mais c'était un sujet bien délicat pour la jeune femme. Elle avait fait de son mieux pour faire abstraction de ses ressentiments, de ses peines, des raisons qui l'avaient amené ici.. Elle pensait à Hiccups, Jain, Emrys et même Rodrick... oui, même lui. Elle espérait qu'il ait survécu, non pas par compassion, mais parce qu'elle voulait le confronter et lui prouver qu'il avait tort. Qu'elle pouvait se passer de lui et de sa magie perfide, qu'elle ne céderait jamais à la tentation et qu'elle pourrait survivre assez longtemps, seule et sans ce pouvoir avec lequel il voulait la corrompre, lui qui aspirait à des desseins bien plus sombres que les rêves naïfs d'une romantique. Ils n'avaient pas eu la même vision, ni la même définition du mot 'liberté'.

« Je n'étais pas seule, quand tout a commencé. Nous devions fuir ensemble, mais... J'ai été trahie, piégée et traquée. Tout allait bien au début, puis tout a basculé... J'ai fui les templiers au sud et depuis je marche sans me retourner. J'évite les routes, mais je ne sais pas où je vais et je ne prends même plus le temps d'y réfléchir... Alors merci pour votre hospitalité, je saurai vous en être très, très reconnaissante. »

Elle reprit alors son enthousiasme, de façon plus retenue, mais elle espérait vraiment qu'il ne change pas d'avis. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, jaugeant sa réaction tout en se mordillant la lèvre, beaucoup de tics nerveux pour une seule personne, mais que voulez-vous. Elle désigna finalement le bâton qu'il avait rattaché dans son dos, parce que sa question la démangeait toujours.

« Vous êtes... vous aussi ? Ce n'est pas un bâton ordinaire. »

Elle ne pouvait pas l'appeler 'mage', parce qu'elle associait bien trop ce mot aux habitants du Cercle. Elle ne voulait pas dire 'apostat' non plus, ni 'sorcier' ou 'enchanteur', mais elle n'avait plus beaucoup de synonymes en tête. Comment s'appelaient-ils entre eux ? Des mages, peut-être ? C'était simple et concis, elle aurait pu le dire. Tant pis.

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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyMer 4 Mar 2015 - 13:17

Elle paraissait seule, fragile, perdue, et pourtant l’espoir brillait encore dans son regard clair. Des années d’emprisonnement dans une tour n’avaient pas entaché son désir de vivre, son besoin de liberté et de connaissances. Malgré la terreur qu’elle devait éprouver, elle avait poursuivi son chemin sans se retourner, aspirant à goûter pleinement à cette toute nouvelle vie arrachée dans la souffrance. S’il n’avait pas été Archiviste, sans doute Harand aurait-il mieux manifesté son admiration et sa compassion. Sans doute aurait-il saisi sa main ou, comme la vieille Serani l’avait fait avec Elorill, aurait-il passé son bras autour de ses épaules pour lui offrir le réconfort d’une étreinte. Sans doute aurait-il souri, ou déploré ses malheurs. Il l’aurait réconfortée, assurément.
Mais il était Archiviste, et on lui avait enseigné à maîtriser ses émotions, à se tenir droit, digne, fier, calme et serein en toutes circonstances. La frontière entre les autres Dalatiens et lui se dressait toujours, invisible et pourtant bien réelle. Aussi, lorsqu’Aerin évoqua son passé, Harand dissimula les sentiments qui l’assaillaient sous le masque qu’on lui avait toujours appris à porter. Sa main se leva à demi, mais il retint son geste et, pour mieux cacher l’instinct qui l’avait poussé à la tendre, la posa sur son harnais comme si cela avait toujours été son but.

« Il vous a fallu beaucoup de courage pour choisir ce chemin toute seule. L’opportunité de briser ses propres chaînes finit toujours par arriver, mais prendre la décision de s’en défaire est sans doute la chose la plus difficile à accomplir », dit-il avec douceur.

S’il ne pouvait ouvertement afficher ce qu’il éprouvait, il se prit à souhaiter que l’Elvhen saisisse la sincérité de ses paroles.
Aerin paraissait presque ressentir de la honte à l’évocation de ce qu’ils étaient tous les deux. Évidemment. Pétris de leurs certitudes, et de leur inébranlable foi dans leur Chantrie, ils colportaient partout leur haine des mages, née dans leur terreur et leur méconnaissance. Si les talents de la jeune femme s’étaient manifestés dans son enfance, elle avait dû vivre de nombreuses années au Cercle. Ce qu’il s’y passait, Harand préférait l’ignorer, bien qu’il pût facilement imaginer quelles exactions les templiers pouvaient commettre pour dominer les mages. Aerin avait connu cela presque toute sa vie. Son embarras devant lui n’avait rien d’étonnant.

« Je suis l’Archiviste de mon clan. Cela signifie que je guide les miens, mais aussi, en effet, que je suis mage. Ce n’est pas une insulte, ajouta-t-il avec un sourire. Nous sommes les gardiens de la mémoire de notre peuple, et les protecteurs de notre clan. Un rôle plus enviable que celui d’abomination potentielle, vous en conviendrez. »

Tout n’était pas si rose, en vérité. Les Dalatiens avaient leurs propres règles pour gérer leurs mages – parfois cruelles, il fallait bien l’avouer –, mais ils s’en sortaient plutôt bien. Parce qu’ils n’étaient pas brimés, parce qu’ils étudiaient, les Archivistes et leurs apprentis connaissaient les risques et se tenaient éloignés de la tentation des démons. Ils employaient leurs dons pour soigner, guérir, retrouver leur savoir perdu, non pour se libérer des brimades et fuir leur vie au Cercle.
Harand observa la jeune femme. Elle devait avoir le même âge que lui, ou presque. Sous ses cheveux emmêlés et la poussière sur ses joues, elle était belle – une chance, songea-t-il encore, qu’aucun Shem ne l’eût trouvée depuis sa fuite. Si elle restait au camp, les Varalasan pourraient la protéger. Aucun templier ne viendrait la chercher dans un clan dalatien. Quand bien même oseraient-ils que les Elvhens la défendraient. Harand savait qu’aucun de ses compagnons ne laisserait des Shems s’en prendre à une Dalatienne. Elle pourrait rester aussi longtemps qu’elle le désirait. Il lui offrirait la sécurité et le réconfort d’une famille.
Il détourna les yeux, espérant ainsi dissimuler les pensées qui se bousculaient dans son esprit. Sa nature se rebellait chaque fois qu’il écoutait le récit d’un Elvhen malmené par les Shemlens. Il avait toujours été d’un caractère facile, avant. À présent, il se trouvait toujours à un pas du précipice, celui qui conduisait à la possession par un démon de la Colère ou de l’Orgueil.

« Vous ne me connaissez pas non plus, et pourtant vous me faites confiance, vous aussi, remarqua-t-il enfin. Je crois que c’est une base saine pour apprendre à nous connaître. Comme je vous l’ai dit, vous êtes la bienvenue au campement. Nous vous offrirons de quoi manger, vous laver, vous reposer. Et… »

Il hésita un instant. C’était la première fois qu’ils rencontraient une mage. Adopter un Elvhen égaré était chose facile pour le clan. Ils rajoutaient un bol autour du feu, une tente au campement. Ils lui trouvaient une place au sein de la communauté. Jusqu’à présent, jamais personne n’avait émis la moindre objection lorsque Harand avait proposé à l’un d’entre eux de les rejoindre. Serani avait accepté Elorill comme sa fille, Elorill avait ouvert les bras à Panoriel et Paiven, et les choses avaient semblé encore plus naturelles avec Admaël. Mais Aerin était mage. Comment réagiraient les Varalasan, si leur Archiviste proposait à la jeune femme de les rejoindre, de devenir son apprentie ? Lui-même se sentait-il prêt à l’instruire ? En avait-il les compétences ?
Mais elle était seule, fragile, perdue, et il lisait toujours de l’espoir dans le regard qu’elle portait sur lui. Pouvait-il l’abandonner à son sort et partir sans même éprouver de remords ? Il secoua légèrement la tête, les yeux tournés en direction du campement. Bien sûr que non.

« Et vous pourrez rester avec nous aussi longtemps que vous le désirez. »

Il baissa sur elle un regard empreint de bienveillance, et osa poser la main sur son dos – à peine un effleurement, qu’elle ne sentirait sans doute pas au travers du manteau et de la cape qui ceignaient ses épaules. L’instant n’était pas le plus approprié pour discuter de cela. Elle avait souffert. Il lui faudrait du temps avant de panser ses plaies, et sans doute de l’aide, mais du repos et une conversation chaleureuse lui feraient le plus grand bien pour l’instant.

« Nous en discuterons plus tard, si vous le souhaitez. Allons au campement : il me semble vous avoir proposé un dîner. Et puis, je ne vous cache pas que je serai ravi de retrouver notre feu ! En chemin, vous pourriez me raconter d’où vous venez, et ce que vous avez étudié au Cercle. Vous a-t-on raconté des fables sur les horribles Dalatiens qui se tapissent dans les forêts obscures pour assassiner les Shemlens ? »
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyVen 6 Mar 2015 - 0:01


Il était un Archiviste, elle était donc tombée sur un membre important au sein d’un clan. Elle comprenait maintenant d’où lui venaient cette sagesse et cette sérénité, il avait l’air jeune et pourtant, elle avait l’impression qu’il eut déjà vécu beaucoup d’épreuves. Elle hocha la tête en guise de réponse lorsqu’il compara le sort des mages dalatiens à celui d’abominations. Gardiens de la mémoire et protecteurs du clan, elle aimait bien cette vision. Si seulement tout le monde pouvait voir les bons côté de la magie, plutôt que de la dénigrer entièrement.. N’était-elle pas une arme, comme l’épée ou l’arc ? A chaque fois qu’elle donnait cet argument, on lui parlait des démons, de la tentation et des abominations… Harand capta de nouveau son attention lorsqu’il lui parla de confiance, et qu’il confirma son offre. Tout ce qu’elle avait retenu, c’étaient les mots ‘laver’ et ‘repos’. Elle espérait pouvoir se changer depuis plusieurs semaines, elle devait être dans un drôle d’état et elle préférait ne pas trop penser à son image. Lorsqu'il lui suggéra de se mettre en route, elle fit quelques pas dans la direction qu'il avait pointé plus tôt. Il ne fallait pas le lui dire deux fois.

« Haha oui, j’ai entendu beaucoup d’histoires sur les Dalatiens, sans en croire une seule. Au bas-cloître, on ne croit pas vraiment à votre existence, vous passez pour des sauvages et des assassins. J’ai même entendu dire que vous feriez des sacrifices humains pour vos Dieux, et toutes sortes d’histoires saugrenues. Le mystère qui vous entoure suscite la crainte, et la crainte fait naître les rumeurs, avait-elle répondu à sa question, puis elle enchaîna. Je suis née à Val Forêt et j’ai grandi dans un orphelinat. Le goût de la liberté, je l’ai depuis toujours. Quand on m’a mené au Cercle, j’ai eu l’impression de quitter une prison pour une autre, mais c’était plus confortable que le bas-cloître. »

Il lui avait suggéré de lui raconter un peu son passé et c’était ce qu’elle faisait. Il était vraiment à l’écoute et parce qu’il était un elfe, elle ne voyait aucune vile intention cachée derrière ses belles paroles. Elle voyait un homme empli de sagesse, un peu comme l’avait été son mentor. Harand n’était pas très expressif, mais ses mots étaient chaleureux et elle sentait que ses intentions étaient sincères. Elle au contraire, était un livre ouvert et elle était consciente de l’image qu’elle renvoyait le plus souvent : naïve, elle l’était assez pour croire que le monde finirait par changer, mais pas pour approcher les humains sans méfiance. Surtout les hommes. Elle n’était pas assez bête pour ignorer leur nature, quand bien même le Cercle l’eut protégé de ces choses. Vivre au Cercle n’avait fait que renforcer sa candeur, même si au fond la vie n’y était pas meilleure et qu’on y comptait parfois des abus. Avant la confrontation, il y avait une certaine pression mentale sur les mages, et ils n’étaient jamais à l’abri du mépris de leurs gardiens. Que ce soit par esprit de rébellion ou seulement par gentillesse, Aerin se débrouillait toujours pour accabler ses geôliers de vaines salutations et de questions auxquelles ils ne répondaient que rarement. Des efforts qui étaient autant mal vus par les templiers, que par les mages.

« Au Cercle, j’ai étudié les différentes formes de magie, l’histoire des peuples.. Je passais beaucoup de temps avec les livres, et mon professeur. Je maîtrise un peu la magie élémentaire, mais ma spécialité, c’est la création et les soins. On m’a souvent charrié à cause de mes sorts peu agressifs, mais je n’ai jamais aspiré à m’en servir pour me battre. J’étais fière d’avoir ces dons, je le suis toujours. »

Elle répondait un peu tard, mais il devait savoir qu’elle était fière d’être mage et qu’elle avait juste hésité un instant. La magie était crainte dans tout Thédas, même les mages du Cercle avaient parfois peur de leurs dons et ça l’avait toujours attristé, parce qu’elle voyait cela comme une chance et non une malédiction. Elle leva les yeux sur Harand pour étudier son expression, mais elle demeurait neutre. Parlait-elle un peu trop ? Les mots sortaient naturellement, elle lui parlait comme si elle le connaissait de vieille date et ça l’empêchait de penser au reste. Elle était plutôt bavarde et il l’apprenait à ses dépens. Elle ne savait pas combien de temps il leur faudrait encore marcher pour arriver au camp, et elle ne faisait même pas attention au chemin qu’ils prenaient. Le temps passait plus vite de cette façon, pour elle du moins. Comme il l’avait souligné, elle ne le connaissait pas non plus et pourtant, elle lui faisait confiance. Son attitude y était pour beaucoup, il agissait de telle manière qu’elle ne pouvait que le croire. Il avait dit qu’elle pourrait rester aussi longtemps qu’elle le voudrait, peut-être par politesse, mais elle avait été soulagée de l’entendre. Elle ne le réalisait pas tout à fait, parce qu’elle n’avait pas le temps d’y songer, que tout allait bien vite et que même enveloppée dans ce manteau épais, elle avait toujours froid. Elle aussi voulait retrouver un feu rapidement !

« Et vous ? Quelles sont vos affinités avec la magie ? »
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyVen 6 Mar 2015 - 20:24

Il avait suffi d'un unique mot pour que l'attitude de la jeune femme changeât. « Archiviste ». Harand avait vu dans le regard d'Aerin filer la candeur et la légèreté, aussitôt remplacées par un respect teinté de distance. Comme toujours.
Bien des années plus tôt, lorsqu'il était enfant et que sa magie ne s'était pas encore déclarée, il avait eu des amis – ou, plutôt, des camarades de jeux. Tout avait changé lorsque ses mains avaient guéri la blessure à la tête d'Imriel, qui s'était cognée en tombant d'un arbre et avait bien failli y laisser la vie. Il avait alors emprunté le chemin solitaire qui menait à la connaissance et aux anciens rites. Les autres enfants s'étaient alors détournés de lui. Les Dalatiens vouaient un profond respect envers leurs Archivistes, mais ils les craignaient, aussi: ils restaient des mages, après tout. Les chasseurs les gardaient à l’œil.
Il sourit, néanmoins, lorsqu'elle lui rapporta les racontars entendus au Cercle. Au cours de sa longue errance, il avait entendu parler de ces sacrifices aux dieux. Dans la bouche d'un Shem, l'idée le faisait frémir de mépris ; dans celle d'Aerin, qui n'avait jamais connu les Dalatiens et qui pourtant leur témoignait du respect, cela ressemblait presque à une plaisanterie. Les siens inspiraient la crainte, disait-elle. Bien. Au moins, les Shemlens y réfléchissaient à deux fois avant de s'en prendre aux Elvhens libres.
Ils marchaient à présent en direction du camp. Harand ouvrait la marche, tant pour montrer la direction à suivre que pour choisir le passage le plus aisé pour une jeune femme fatiguée. Il leur faudrait une bonne heure de marche avant de trouver les aravels – à cette seule pensée, une excitation qu'il avait rarement connue le saisit : que penserait-elle du campement, lorsqu'elle découvrirait les chariots aux hautes voiles rouges, les tentes disposées en cercle autour du feu, les hahls paissant en toute liberté aux alentours ? L'émerveillement naîtrait sans doute dans son regard. Elle qui se montrait si curieuse envers les Dalatiens verrait pour la première fois leur véritable façon de vivre. Harand lui jeta un coup d’œil en coin, tandis qu'il écartait une branche basse. Elle aimerait, il en était certain.

« Vous venez de Val Forêt ? s'étonna-t-il lorsqu'elle eut terminé son récit. Deux membres de mon clan proviennent de là-bas. Peut-être les avez-vous connus dans votre enfance ? Ils sont frère et sœur, Paiven et Panoriel. »

Ce serait une étrange coïncidence, et d'émouvantes retrouvailles, si elle avait déjà croisé leur route. Leur présence l'inciterait peut-être à considérer le clan comme une famille potentielle. Avant cela, Harand lui conterait l'histoire des Varalasan. Il lui expliquerait pourquoi ils étaient si peu nombreux, et pourquoi seuls deux d'entre eux étaient de vrais Dalatiens – même s'il considérait chacun des membres comme un frère ou une sœur du clan, à part entière. Peut-être serait-elle déçue… Il lui tendit la main pour l'aider à franchir un fossé, scruta de nouveau son visage. Non. Elle trouverait parmi le clan des âmes aussi éprouvées que la sienne. Elle pouvait y trouver sa place.
Il garda sa main un peu plus longtemps qu'il ne l'aurait dû, son regard émeraude rivé sur le sien. Elle évoquait une maîtrise de la magie qu'il connaissait bien. L'espace d'un instant, il avait même cru l'entendre parler de sa propre vie : lui non plus n'avait jamais désirer utiliser la magie pour se battre. Il l'avait fait, certes, avait même tué et ne le regrettait pas, mais ça n'avait jamais été un souhait.

« Je comprends ce que vous voulez dire. Je ne connais que peu de choses sur les magies élémentaires, seulement leur grands principes, avoua-t-il. Ce sont des pouvoirs redoutables, et pour ma part, je ne souhaite pas rivaliser avec les forces de la Nature. En revanche, comme vous, je m'intéresse à l'art de guérir. C'est un talent utile quand on est Archiviste. J'étudie aussi les secrets de la magie spirituelle, afin de protéger les miens. »

Ou de les défendre, parfois. Une différence appréciable quand on prétendait ne pas souhaiter se battre. Il relâcha la pression de ses doigts sur ceux d'Aerin, lui adressant un léger sourire d'excuse.
Il marchèrent longtemps. Harand se fiait à son sens de l'orientation plus qu'aux traces qu'il avait laissées dans les bois. Sans doute les chasseurs auraient-ils pu le pister sans mal, mais il ne détenait pas ces compétences. La silhouette gracieuse d'un hahl surgit soudain d'un fourré ; d'un bond, l'animal franchit la distance qui le séparait des deux Elvhens et fila sans s'arrêter devant eux. Harand tourna la tête vers Aerin et sourit. Si elle avait déjà vu ces créatures, ce ne devait être que dans les livres. Bientôt, Elorill lui montrerait comment les approcher et les caresser sans les effrayer, si elle en manifestait le désir.
Tandis qu'ils progressaient, Harand lui expliqua son rôle au sein du clan, de quelle façon il devait les guider, les soutenir, perpétuer les rites des anciens Elvhens, retrouver le savoir perdu depuis la chute d'Arlathann. Chaque fois, il observait ses réactions face au destin des mages dalatiens. S'y intéresserait-elle, ou manifesterait-elle au contraire de l'ennui ? Aurait-elle envie d'en apprendre plus, de jouer elle aussi ce rôle indispensable, ou préférerait-elle jouir de sa toute nouvelle liberté ? Les Varalasan allaient où bon leur semblait, mais chaque membre du clan devait tenir sa place. Jusqu'à présent, personne ne s'était senti contraint par quoi que ce soit, mais être mage signifiait bien plus. Aerin devait le comprendre.
Le soleil ne rasait pas encore à l'horizon lorsqu'ils parvinrent au campement. Harand contourna une souche, assez largement pour éviter à la jeune femme de buter dans les épaisses racines, et les aravels apparurent. Leurs voiles repliées et leurs ventres de bois gonflés leur donnaient l'air de dragons. Dans la clairière, quelques hahls dressèrent la tête à leur arrivée, mais ne s'enfuirent pas. Un calme apaisant régnait aux alentours. Au centre du cercle de tentes, un feu joyeux crépitait, mais il n’y avait nulle trace des Elvhens à proximité. Harand n’était pas inquiet. Chacun vaquait à ses occupations et, au cœur de la forêt, leurs aravels ne risquaient pas grand chose.

« Bienvenue chez les Varalasan », annonça l’Archiviste d’une voix douce.

Il sourit et, d’un geste du bras, invita Aerin à faire ses premiers pas sur un campement dalatien.
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyDim 8 Mar 2015 - 17:00


Val Forêt réunissait un grand nombre d’elfes dans son bas-cloître, plus qu’il n’y avait d’espace pour tous les accueillir et ainsi la vie y était particulièrement difficile. Que pouvaient-ils espérer de mieux ? Les citadins s’accommodaient à cette vie depuis des siècles et ça ne changerait pas de sitôt. Il y avait bien des elfes qui vivaient dans les petits villages et les fermes, ceux-là devaient être mieux lotis, mais ils devaient subir les mêmes injustices. Harand disait que son clan comptait deux citadins de Val Forêt et elle fut d’autant plus surprise que ravie de l’entendre. Les Dalatiens accueillaient sans doute tous ceux qui voulaient les rejoindre, ou peut-être sous certaines conditions, ou elle n’en savait rien… mais entendre cela était rassurant.

« Ce n’est pas impossible, mais après tout ce temps et ma vie au Cercle, ma mémoire me fait défaut. Ce serait une drôle de coïncidence cela dit, et il me tarde de les rencontrer. »

Ce n’étaient pas les camarades de jeux qui lui manquaient, avant, et elle ne saurait mettre des visages sur ces deux noms. Peut-être les avait-elle connus et dans ce cas, ils l’aideraient à se souvenir, mais si ce n’était pas le cas, elle serait tout aussi heureuse de faire leur connaissance. A présent, elle était curieuse à leur sujet et elle se demandait à quoi ressembleraient les elfes qu’elle allait rencontrer bientôt. A cette pensée, elle se sentit un tantinet mal à l’aise comme si elle appréhendait la réaction du clan, elle se demandait s’il s’agissait d’une grande communauté ou d’une plus restreinte, et toutes ces choses. Elle saisit la main qu’on lui tendait sans y faire attention, comme un geste machinal tandis que le jeune homme l’aidait à traverser un fossé. Elle le gratifia d’un sourire pour le remercier, puis il enchaîna sur la magie. Elle l’écoutait avec parcimonie, hochant la tête à chaque fois qu’il faisait part de son avis. Oh. Il étudiait la magie spirituelle ? Elle lui fit rapidement remarquer qu’elle l’étudiait un peu avant de fuir le Cercle, et que de ne pas avoir pu approfondir ses recherches était son seul regret. Certaines personnes lui manquaient aussi, il est vrai, mais elle ne regrettait en rien d’avoir quitté les murs de la tour. Elle n’avait même plus fait attention au fait que sa main reposait toujours dans celle de l’Archiviste, mais lorsqu’il retira la sienne, il lui laissa une sensation froide.  

Après plusieurs minutes de marche, les deux jeunes gens furent surpris par l’apparition d’un animal peu commun. Pour Aerin, du moins. Elle posa les yeux sur l’animal, retenant son souffle jusqu’à ce que le cervidé ne file aussi vite qu’il était arrivé. Les longues cornes ondulées, la fourrure couleur neige et cette grâce… ça ne pouvait être qu’un hahl. Ses yeux étaient tout émerveillés et elle désigna l’emplacement, désormais vide, où s’était trouvé le hahl comme pour appuyer son enthousiasme. Sans doute aurait-elle des questions à leur sujet, aussi. La liste devenait longue. Il n’y avait aucun mal à se montrer curieuse, n’est-ce pas ? Elle en savait si peu finalement, et même si elle avait lu des livres sur Arlathann et les elfes de jadis, elle ne serait pas contre un autre cours d’histoire. Elle se demandait si elle pourrait lui demander toutes ces choses jusqu’à ce qu’il ne la rassure en lui parlant de son rôle au sein du clan, et de l’importance de celui-ci. Elle l’écouta sans l’interrompre en essayant de saisir chacune de ses paroles, parce que ce sujet l’intéressait plus que de raison comme elle était elle-même une mage, elle se disait que ‘ça pourrait être elle’ si elle était née dans un clan. Elle aurait pu apprendre ces choses-là et elle comprit que le rôle d’un Archiviste n’était pas à prendre à la légère. Globalement, ce devait être le rôle d’un mage au sein des dalatiens. Un rôle qui aurait pu lui plaire, en connaissant ses antécédents. C’était tout à fait respectable, elle ne se doutait pas que Harand avait de si grandes responsabilités. Elle resta néanmoins silencieuse, parce que tout se bousculait dans son esprit et qu’elle préférerait se poser tranquillement avant de poursuivre la conversation. Elle lui fit tout de même savoir qu’elle aurait des questions pour lui, au camp. Elle ne voulait pas non plus qu’il pense que ses mots étaient entrés dans une oreille pour ressortir de l’autre, car ce n’était pas du tout le cas.

Elle ne saurait dire combien de temps ils avaient marché, ça ne lui avait pas paru bien long peut-être parce qu’elle avait eu de la compagnie, pour une fois. A la vue des tentes et des aravels, elle s’était arrêtée. Elle balaya le camp du regard, intriguée comme elle en voyait un pour la première fois, et compta le nombre des tentes autour du feu. Un petit clan, mais certainement une grande famille. C’était ainsi qu’elle voulait voir les choses. Le sourire ne la quittait pas et elle finirait par avoir des crampes à force, mais elle ne pouvait pas ignorer l’immense joie qu’elle ressentait à cet instant. Elle ne sautillait pas, ni ne criait de joie, mais elle n’avait pas besoin de tout ça pour manifester son enthousiasme. Elle réalisait son rêve, quand bien même cela lui parut bien enfantin de l’admettre, c’était tout de même ça. Harand l’invita à faire ses premiers pas et elle s’exécuta. Elle s’approcha d’abord de ces étranges constructions qui leur servait de transport, effleurant le bois du bout des doigts. Puis elle s’approcha des tentes, du feu qui crépitait au centre et elle resta figée là quelques instants. Elle posait son regard un peu partout, tantôt sur leurs affaires, tantôt sur les hahls qui ne faisaient pas grandement attention à elle. Ça avait l’air… bien, paisible. C’était très proche de l’idée qu’elle s’en faisait, même s’ils n’étaient là pas très nombreux.

« J’aimerais beaucoup que vous me parliez plus avant de vous… Je veux dire, des Varalasan. Quelle est votre histoire ? Vous avez commencé à me parler du rôle des Archivistes, mais tous les mages d’un clan doivent suivre son exemple, n’est-ce pas ? J’imagine… que c’est tout de même délicat, d’être mage parmi les autres, non ? »

Peut-être ne parvenait-elle pas à se projeter, peut-être qu’elle avait trop longtemps vécu entourée par la crainte et le rejet.. Les Archivistes tenaient un rôle important, mais cela ne voulait pas dire que la magie était moins dangereuse, ou moins crainte. Elle n’en savait rien, c’était pourquoi elle le lui demandait. Cela dit, elle devrait peut-être freiner un peu, et encore, elle n'en avait pas terminé. Pour l'instant, elle voulait surtout connaître l'histoire de son clan. Elle fit glisser le manteau de ses épaules et après une seconde d’hésitation, elle se permit de le poser maladroitement sur les épaules de Harand. Il avait dû avoir froid pendant tout ce temps et elle n’en avait plus besoin maintenant. Aussitôt fait, elle partit s’asseoir devant le feu et tendit ses paumes vers les flammes pour se réchauffer.

« C’est joli. Toutes ces choses que vous avez, les hahls… c’est un joli tableau. C’est paisible et rassurant, vous devez tous être proches comme une famille, non ? Enfin, je suppose. »

Il n’y avait personne au camp pour l’heure, mais ce n’était pas plus mal. Elle voulait tous les rencontrer, c’était certain, mais elle avait un peu… peur. Non, ce n’était pas tellement de la peur mais plus, de l’intimidation peut-être. Seraient-ils aussi accueillant que le jeune homme, ou plus réticents ? Quoiqu'il en soit, pour l’heure elle était surtout prête à écouter Harand.

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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyLun 9 Mar 2015 - 14:56

Harand la regarda évoluer dans le campement sans dire un mot. Elle découvrait pour la première fois des choses qu’elle n’avait dû voir que dans les livres. Les contes qu’elle lisait autrefois au Cercle prenaient vie devant ses yeux, des aravels aux hahls, des tentes au feu de camp. Elle avait l’air émerveillé, mais il sentait néanmoins une certaine réserve, comme si elle hésitait encore entre rêve et réalité.
Elle revint vers lui après quelques instants et lui rendit son manteau. Il sourit à cette politesse, mais son sourire disparut quand la jeune femme évoqua les Varalasan. Toujours silencieux, il se détourna, habile façon de dissimuler son trouble, et fourragea dans l’un des aravels. Des paquets s’y trouvaient entreposés, encore enveloppés et fermés de liens de corde. Lentement, l’Archiviste entreprit de les dénouer, le dos tourné à la jeune femme. Il ne cachait jamais l’histoire du clan à ceux qui désiraient l’entendre – certains pans seulement, mais ceux-là ne concernaient que lui. Tous ses compagnons savaient ce qui s’était passé, quatre ans auparavant, et tous avaient manifesté le même chagrin. Pour Harand, le souvenir restait vivace, douloureux, terrible. Il devait se rappeler et raconter – c’était son rôle, après tout – mais chaque récit rouvrait une plaie qui ne cicatrisait jamais. Il revoyait alors les corps, le sang, sentait la fumée, touchait la chair. Il creusait à nouveau les tombes, comme alors, comme lorsque, seul avec femme trop âgée pour l’aider, il avait couché chacun de ses compagnons dans la terre pour son dernier sommeil.
Il soupira, tira une couverture du paquet et la posa sur les épaules d’Aerin. Puis il se mit en quête de nourriture. Bien qu’il n’y eût rien de chaud pour l’instant, elle avait peut-être faim : il apporta du pain, du fromage, de la viande séchée et des biscuits, qu’il disposa près de la jeune femme, ainsi qu’une outre pleine d’eau. Finalement, il s’accroupit devant le feu et, assis sur ses talons, frotta ses mains glacées en fixant les flammes.

« Les Varalasan sillonnaient autrefois toutes les terres de Thédas. Nos origines remontaient à plusieurs siècles, bien que nous n’ayons pas connu la chute d’Arlathann. Nous étions nombreux, il y a quelques années – vingt-huit, si mes souvenirs sont exacts. Notre sang dalatien était pur et nous vivions en bonne entente avec tous les clans que nous rencontrions. »

Son regard se perdit dans le vague tandis qu’une ombre mélancolique voilait son visage. Sa voix s’adoucit, et il écarta les doigts devant le feu, observant les ombres que dessinaient les flammes sur sa peau.

« Voilà quatre ans, des Shemlens attaquèrent notre campement, reprit-il. Ils voulaient tuer nos hahls pour s’approprier leurs bois. Nos chasseurs se défendirent vaillemment, notre Archiviste se battit. En vain. Personne n’en réchappa, à l’exception de Serani, une vieille femme, et moi. Serani me convainquit de reprendre la tête du clan, même s’il ne restait plus rien. Les Faiseurs, pourtant, n’en avaient pas terminé avec nous. Nous voyageâmes ensemble quelques semaines, avant de rencontrer une Elvhen blessée. Elle n’était pas dalatienne, mais nous la soignâmes, et elle choisit de nous suivre. Puis nous croisâmes la route de Panoriel et Paiven, et eux non plus n’étaient pas dalatiens, mais ils se joignirent au clan à leur tour. Et il y a un an, c’est un chasseur qui a souhaité nous rejoindre. Serani nous a quittés il y a quelques mois, mais nous sommes tous restés ensemble. »

Il leva les yeux vers Aerin. Parler des nouveaux Varalasan apaisait toujours la plaie de son cœur. Celle-ci ne se refermerait sans doute jamais, mais chacun de ses compagnons d’aujourd’hui parvenait à rendre la souffrance plus supportable.

« Les personnes que vous allez rencontrer ici ne sont pas issues de mon clan d’origine, mais elles sont des Varalasan. Le sang dalatien ne coule peut-être pas dans leur veine, mais leur âme appartient à notre peuple. Ils sont ma famille, désormais. »

Une famille, et plus que cela. Harand savait pertinemment qu’il se leurrait, qu’il tentait de rassembler les bribes d’une vie qui n’existait plus depuis longtemps. Pourtant, Elorill, Admaël, Paiven et même Panoriel le suivaient avec confiance. Ils le nommaient « Archiviste », vivaient comme des Dalatiens. Paiven avait demandé à porter les vallaslin, et Admaël lui-même le jugeait prêt. Ils étaient des Varalasan. Valait-il mieux oublier tout, ou poursuivre cette utopie qui le maintenait en vie depuis deux ans ? Pouvait-il seulement revenir en arrière ? Non. Ils avaient besoin de lui, tout autant qu’il avait besoin d’eux. Il ne pouvait pas les abandonner.

« Je regrette, soupira-t-il après un instant de silence. Ce n’est sans doute pas ce que vous espériez entendre. Mais sachez qu’ici, vous serez toujours la bienvenue. Nous ne vous accablerons pas de questions et ne vous forcerons à rien. Vous pouvez rester au campement aussi longtemps que vous le souhaitez. Personne ne vous chassera, et nous vous protégerons. »

Harand pressa ses mains l’une contre l’autre, croisa ses doigts si fort qu’ils blanchirent sous la pression qu’il leur imposa. Parler, jusqu’à ce que les mots l’éloignent du terrible sujet. Faire partir la douleur, enfermer l’histoire dans sa boîte et l’enfouir loin, très loin dans ses souvenirs. Il espérait parvenir à dissimuler son émotion – la contenir, toujours, comme l’exigeait autrefois son Archiviste. Il était le chef du clan. Les autres se reposaient sur lui, il écoutait leurs états-d’âme, leur offrait une écoute attentive et une épaule pour les soutenir. Il ne pouvait pas afficher de faiblesse. Encore moins devant une étrangère dont la souffrance, au moins aussi grande que la sienne, était bien plus récente.
Il s’efforça de sourire et, pour mieux reprendre le contrôle, attrapa une tranche de pain et en mangea un morceau. Lorsqu’il reporta son regard sur Aerin, son sourire était plus franc, plus vrai.

« Même si n’avons pas de lien du sang, même si nous ne sommes pas tous dalatiens, nous appartenons au même clan, et ce ne sont pas que des paroles. Vous dites vrai : nous sommes une famille. Et, si vous le désirez… elle pourrait aussi devenir la vôtre. »
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyLun 9 Mar 2015 - 21:44


A peine avait-elle renoncé au manteau qu’on l’entourait déjà avec une couverture tout aussi épaisse. Elle sourit et enfouit son visage à l’intérieur pour ne laisser paraître que ses yeux. Pour la première fois en six semaines, elle était bien. Six ? En vérité, elle savait seulement que plus d’un mois avait passé, mais elle avait arrêté de compter. Le jour de sa fuite lui paraissait si loin et si proche à la fois, peut-être à cause des nuits agitées et des songes qui l’empêchaient d’oublier."Saisis ta chance", tout avait commencé à cause de ses mots, de sa main tendue.. Elle n’avait rien vu sur le moment, fermée à tout ce qu’il avait pu se passer autour d’elle. Ce ne fut qu’une fois à l’abri, loin des sons métalliques et des cris, que les images lui étaient apparues plus clairement. Les corps qu’elle avait enjambé, les Templiers qui avaient fait barrage et ces mages qui se servaient de couteaux, à la place de bâtons.. Et son ami qui ne paniquait pas, comme s’il avait su que ça arriverait ; elle aurait dû comprendre, mais finalement, n’aurait-elle pas préféré ne rien savoir ? Il était mage du sang et elle ne l’avait pas supporté, et elle était partie.

Elle fixait les flammes comme hypnotisée par leurs mouvements et elle ne réagit qu’à peine lorsque Harand déposa de la nourriture près d’elle. Ses pensées s’envolèrent et ses yeux se posèrent sur l’elfe quand il commença à parler. Elle remarqua alors le trouble dans son regard, le même qu’elle devait avoir il y a un instant et elle l’observait plus attentivement à mesure qu’il parlait. La première chose qui la frappa fut l’emploi du passé, et lorsqu’il évoqua le fait qu’autrefois les Varalasan comptaient vingt-huit membres, son cœur se serra. Il avait le regard vague, comme elle il y a quelques instants. Elle venait de lui rappeler quelque chose de douloureux, ou qu’il aurait peut-être préféré ne pas évoquer. Elle se mordit la lèvre lorsqu’il poursuivit son récit, envahie par divers sentiments peu agréables. Il avait l’air si calme… mais ces mots devaient lui arracher le cœur, comme il lui racontait de quelle façon sa famille avait été massacrée. Quelle violence, quelle tragédie.. Ses yeux lui piquèrent et sans les détourner, elle remonta un peu la couverture. Quelle idiote. Elle se sentait si mal qu’elle n’osait parler, mais elle voulait lui dire à quel point elle trouvait cela révoltant, qu’elle était désolée d’avoir ravivé les souvenirs et qu’elle voudrait faire quelque chose… mais ce n’était pas ce qu’il recherchait. Il n’avait plus besoin de ça après quatre ans, il avait seulement besoin de renouveau pour apaiser son cœur. Elle le comprit lorsqu’il enchaîna sur les membres actuels du clan, sa nouvelle famille qu'ils les appelait. Elle fut soulagée de l’entendre, mais pas moins secouée par ce récit. Il s'excusait de ne pas répondre à ses attentes, elle ne pouvait pas rester muette face à cela.

« Ne dites pas ça… Au contraire, je vous trouve admirable, fort, courageux… Vous avez accueilli ces personnes en les acceptant tels qu’ils étaient, vous leur avez donné un foyer, une famille… et vous les considérez comme tel. Vous m'offrez l'hospitalité et la protection, je suis loin d'être déçue. Et… merci. »

L'histoire de ce clan l'avait touché, parce qu'il lui avait prouvé ce que les Varalasan avaient dans leur cœur, et ils étaient tout à fait respectables. Harand perpétuait leur héritage, même s'il était le dernier Varalasan de sang pur. Elle n'imaginait pas sa douleur.. elle n'en avait aucune idée, mais elle comprenait ses responsabilités à présent. Le sujet était clos, elle ne ferait plus mention du passé et lui, il éviterait de la questionner sur le sien. Elle avait retiré son visage de la couverture bien sûr, plus pratique pour parler, mais son sourire était plus timide que les précédents. Quand elle vit celui de Harand cependant, elle fut si surprise de le voir si expressif que son sourire devint plus grand. Elle l’imita et prit un peu de pain, un peu de viande et un biscuit… Elle avait plutôt faim, en fait. Par contre, elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il lui offre plus qu’une nuit au chaud, et quand il suggéra l’idée que sa famille pouvait devenir la sienne, elle avala de travers. Elle dut attendre que sa petite crise de toux ne passe avant de lui répondre.

« Vous voulez dire, que je vivrai avec vous ? Je manque de sommeil, alors j’ai peut-être mal entendu… Je suis une apostate, c’est plus compliqué pour moi. Je pourrais vous mettre en danger, les Templiers peuvent toujours me retrouver vous savez… »

Il avait dit que son clan la protégerait, elle n’en doutait pas, mais elle préférerait ne pas les mettre dans une telle position. Elle venait à peine de le rencontrer et il se montrait si aimable, mais son état était si misérable qu’il avait dû remarquer sa détresse dès les premières minutes. Pouvait-elle refuser ? Le voulait-elle ? S’il lui proposait vraiment de rester avec lui et ses compagnons, aurait-elle la force de dire non ? Une famille… Elle n’avait jamais vraiment su ce que cela signifiait. La camaraderie, la solidarité, l’amitié. Une famille ? Elle se pinça les lèvres.

« C’est une idée qui me plait. J’ai un peu de mal à réaliser, je crois et je vais peut-être me réveiller d’une seconde à l’autre.. Vous ne délirez pas à cause du froid, hein ? Je ne serais pas fâchée, si jamais. »

La petite elfe joyeuse était de retour, elle regardait son hôte avec des yeux rieurs et faussement méfiants, comme si elle suspectait une plaisanterie de mauvais goût. Bien sûr, elle savait pertinemment qu’il était sincère, mais elle avait besoin de détendre un peu l’ambiance. Puis, elle avait peut-être vraiment mal entendu. Elle reprit un biscuit.

« Si vos compagnons sont du même avis.. dans ce cas, j'aurais bien envie de rester. »

C'était bête, mais elle avait l'impression de faire un choix égoïste et ça l'embêtait. Elle enfouit de nouveau son visage sous la couverture, les yeux tournés vers le Dalatien pour guetter ses réactions.

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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyMer 11 Mar 2015 - 0:06

Les mots de la jeune femme lui avaient fait du bien. Il avait perçu la sincérité dans sa voix, et entendre que ce qu’il faisait était bien le soulageait. Non, les Varalasan n’étaient pas morts : il les avait faits renaître. Ce n’était pas un mirage qu’il inventait pour se rassurer. Le clan vivait. Les tentes, les aravels, les hahls et ce feu le prouvaient ; il ne rêvait pas.
Harand observa Aerin. De nouveau, il lut sur son visage ce qui faisait de chacun de ses compagnons un membre du clan. La solitude, la détresse, le désir de s’en sortir, tout en elle rappelait les visages qu’il avait rencontré par le passé. Elle aurait eu sa place parmi eux, il le savait. Il lui avait suffi d’un seul regard, dans les bois, pour comprendre cela. Elle avait besoin de sécurité et de repos. Un clan dalatien pourrait lui apporter cela, car les templiers ne viendraient pas la chercher parmi eux. Si elle devenait l’une des leurs, si elle acceptait de franchir cette étape, elle connaîtrait la liberté. Elle serait enfin à sa place. Elle pourrait apprendre, rire, danser sous les arbres, enfoncer ses pieds dans la terre meuble près des rivières, comme il le faisait lui-même enfant, et même se rendre malade de fruits sauvages ! Elle trouverait une place parmi eux. Il lui apprendrait les rites, les légendes, les histoires de leur peuple. Il lui enseignerait les mots de la langue elfique. Elle serait sa Première.
Il rit lorsqu’Aerin s’étonna de sa proposition, un rire léger qui l’emplit de chaleur. Elle plairait au clan, à n’en pas douter. Paiven lui adresserait ces œillades dont il avait le secret. Elorill trouverait une compagne plus douce que Panoriel ; cette dernière se plairait à lui raconter des histoires qui la ferait rougir. Quant à Admaël, il apprécierait sa douceur et sa beauté. Tous aimeraient son humour. Peut-être même aurait-elle une chance de mieux s’intégrer, elle qui serait son apprentie et non l’Archiviste en personne.

« Ce n’est pas une plaisanterie, ni une parole en l’air, je vous le promets, assura-t-il. Vous savez, je suis un apostat, moi aussi, aux yeux des templiers, mais les lois shems ne s'appliquent pas à nous. Le clan vous protégera. Je vous protégerai. Mais prenez le temps d’y réfléchir posément, rien ne presse. Les autres rentreront bientôt. Vous pourrez les rencontrer, les connaître. Nous pensions rester quelques jours ici. Si vous le souhaitez, partagez ces moments avec nous. Vous me donnerez votre réponse définitive quand vous serez prête. »

Il se leva, le cœur étonnamment léger, et entreprit de rapporter quelques bûches mises de côté pour le feu. Les flammes repartirent de plus belle, s’envolant en crépitant vers le ciel gris. Harand tendit les mains. La chaleur l’enveloppa tout entier, comme une vague bienfaisante qui ramena des couleurs à son visage et de la gaieté dans ses yeux.

« Vous devez tout de même savoir que, si vous décidiez de nous suivre, vous seriez toujours une mage et, par conséquent, une future Archiviste. Ceci confère un rang respecté. Craint, aussi, et sans doute plus isolé que les autres. Nos compagnons vous traiteront toujours avec égards, n’en doutez pas, et vous seriez libre d’aller et venir à votre guise, mais ils veilleront toujours à la sécurité du clan. De plus, cela signifie que vous deviendriez mon apprentie. Je devrais vous enseigner nos coutumes et nos rites, afin que vous puissiez les retransmettre à votre tour, quand le moment sera venu. »

Comme il l’avait fait lui-même, deux ans plus tôt. Il avait encore le sentiment que Nesiara était partie trop tôt, qu’elle avait laissé beaucoup de questions sans réponse, et qu’il lui revenait désormais de lever seul les voiles. Aerin avait dû beaucoup apprendre au Cercle. Elle possédait sans doute les clés de certains mystères. Ensemble, ils pourraient confronter leurs idées, leurs connaissances, leurs opinions. Peut-être – sans doute – se disputeraient-ils sur bon nombre de sujets, sans doute aussi se réjouiraient-ils de leur convergence d’opinion sur bien d’autres. Ils exploreraient des ruines oubliées, révéleraient des secrets enfouis au cœur des ténèbres, découvriraient des trésors perdus. Ensemble, ils combleraient leurs lacunes.
Soudain, l’excitation d’avoir une Première surpassait la terreur de ne pas être à la hauteur. Harand réalisa qu’il espérait ce moment depuis bien longtemps, bien avant la mort de son Archiviste, même. Nesiara n’avait jamais eu de Second – personne d’autre au clan n’avait manifesté de talent pour les arts magiques. S’il y avait eu un autre apprenti, il se serait senti moins seul, moins spécial. Il aurait eu quelqu’un avec qui partager ces épreuves et cette solitude, ce vide que seule Mihren avait su combler, en lui faisant oublier qui il était et quel rôle il devait tenir.
Conscient, néanmoins, de l’importance de cette décision, il tâcha de dissimuler son impatience et sa fougue. Ces deux traits de caractère ne lui étaient pas coutumiers. D’une certaine façon, ils lui faisaient presque peur. Baissant la tête pour cacher son visage un instant, il s’efforça de contenir ses émotions et ne releva le menton que lorsqu’il fut certain de ne pas effrayer la jeune femme.

« Je ne veux pas influencer votre décision outre mesure. Vous venez à peine de me rencontrer et il vaut mieux prendre le temps d’y réfléchir. Sachez juste que, quelle que soit votre décision, vous serez libre de revenir dessus quand vous le souhaiterez, si vous n’en êtes pas satisfaite. Mais rencontrez d’abord mes frères et mes sœurs, parlez-leur, apprenez à les connaître. Si vous nous rejoignez, vous partagerez notre quotidien : mieux vaut vous assurer que vous vous entendez bien avec nous, avant de vous engager. En attendant, vous êtes mon invitée. »

Il sourit à nouveau. Décidément, il souriait beaucoup, aujourd’hui. Cela non plus ne lui ressemblait pas. S’il avait pu lui dire à quel point l’idée de la compter comme son apprentie le réjouissait, peut-être aurait-elle accepté sans plus y réfléchir. Peut-être aurait-elle vu en lui le soutien qu’il désirait lui apporter, peut-être aurait-elle pu le considérer comme un mentor, un ami, un compagnon d’apprentissage et de réflexion. Il n’en avait cependant pas le droit. Le choix lui revenait, à elle seule. Son cœur se serra à la pensée qu’elle pût refuser, mais il garda le silence. C’était à Aerin de prendre une décision. Mais était-ce un noble sens du sacrifice, ou juste la lâcheté de ne pas avouer ses propres sentiments ?
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyVen 13 Mar 2015 - 17:00


Harand la rassurait sur le fait qu’il était lui-même apostat, que les lois humaines ne s’appliquaient pas pour eux et quand bien même, le clan la protégerait. Il la protégerait. Elle détourna le regard vers les flammes quand il lui suggéra de réfléchir à sa proposition, elle n’avait pas besoin de répondre tout de suite. Bien, elle avait effectivement besoin de rencontrer les autres membres du clan, ou simplement de passer quelques temps ici avant d’accepter. Elle aimerait savoir ce qui l’attendait, si elle acceptait de vivre parmi eux, le rôle qu’elle tiendrait au sein du clan, ces choses-là. Et avant qu’elle ne pose franchement la question, Harand y répondait déjà. Comme elle s’en doutait, le rôle d’un mage était différent. Elle, une future Archiviste ? Si elle restait, elle deviendrait son apprentie et il lui apprendrait tout ce qu’il savait, et la formerait pour qu’un jour elle puisse reprendre le flambeau, si le sort en décidait ainsi. Elle comprenait cela, sa décision devait donc être bien réfléchie. N’était-ce pas une vie qui lui plairait ? N’était-ce pas pour découvrir les secrets de ce monde, des peuples, n’était-ce pas pour apprendre davantage, qu’elle avait brisé ses chaînes ? Harand lui offrait la possibilité d’en savoir plus sur son peuple, de partager ses connaissances et de lui apprendre bien plus que ce qu’elle avait pu espérer. Elle ne pouvait pas dire qu’elle se sentait prête, là tout de suite, mais elle n’envisageait pas de refuser. Elle espérait seulement qu’une bonne nuit de sommeil lui éclairciraient les idées, et que la rencontre avec les Varalasan se passerait bien. Elle avait besoin d’être confiante, ou peut-être qu’elle craignait seulement de ne pas leur plaire. Elle prit l’outre et but deux gorgées d’eau. Il est vrai qu’elle venait à peine de le rencontrer, et qu’il se montrait extrêmement généreux, mais depuis le début, elle lui vouait une confiance sans bornes. Elle le respectait avant même qu’il ne lui dise être Archiviste, il avait su la mettre à l’aise.

« Je comprends ce qui fait votre importance, vous préservez le savoir de notre peuple, et tout ce qui a été perdu depuis Arlathan. Le Cercle est peu friand de la culture elfique, le fait est que je n’ai jamais accepté la Chantrie, mais que je ne savais pas non plus vers quelles croyances me tourner. Vous m’éclairerez ? »

Le fait était aussi que, en apprenant l’histoire de la Dalatie et de la ‘guerre sainte’ qui avait pour but de convertir les elfes à la Chantrie, n’avait guère remonté cette dernière dans son estime. Elle ne détestait pas les humains pour autant, elle détestait seulement les chantristes. Malheureux, mais pourtant vrai. D’une part à cause du contrôle que la Chantrie avait sur les mages, puis sur ses lois qui les brimaient depuis des siècles et qui allaient jusqu’à convaincre les mages d’avoir été maudit. Elle respectait les sœurs, les prêtresses et les mères, parce qu’elle respectait les croyances de chacun et qu’elle n’insulterait jamais un culte. Il ne lui en venait même pas l’idée. Mais elle ne portait guère toutes ces femmes dans son cœur. Et les Templiers, on en parle ? Il y en avait des aimables, et des moins aimables, mais ce qui la poussait à leur parler chaque jour, était leur comportement. Ils étaient stricts et peu loquaces, tantôt méprisants, tantôt craintifs. Parfois timides et parfois boute-en-train. Parce qu’elle s’était habituée à leur présence, à leurs remontrances, leur intransigeance et leur menace. Parce qu’ils l’avaient laissé en paix des années durant, qu’elle s’était liée d’amitié avec l’un d’eux et qu’elle leur avait échappé quelques semaines plus tôt. Pour ça, elle ne pouvait pas dire qu’elle les détestait. Elle les craignait, depuis plus longtemps qu’elle ne le pensait et sans peur, il n'y a pas de courage.

« Je vais y réfléchir à tête reposée, dans ce cas. »

Si elle n’avait jamais été mage, si elle était restée au bas-cloître, elle n’aurait certainement pas été la même. Elle aurait été plus forte, peut-être, et beaucoup moins tolérante, sans doute. Elle aurait connu une vie plus rude, mais elle aurait pu finir au fond d’un caniveau, aussi, et ne jamais rencontrer Harand. Le jeune homme était souriant, mais elle sentait une certaine réserve depuis leur rencontre. Avec ce qu’elle savait maintenant, elle se disait qu’il portait un bien lourd fardeau sur les épaules. Pourrait-elle l’alléger un peu, en restant ? Elle l'observait distraitement et en silence, attirée par les motifs qui ornaient son visage et qui l'intriguaient depuis le début. Des secondes ou des minutes, peut-être, s'écoulèrent avant qu'elle ne brise à nouveau le silence.

« Vos tatouages, que représentent-ils ? Ils sont très beaux, mais je me doute bien qu’ils ne sont pas à titre décoratif. Au Cercle, certains mages en ont… mais ceux-là ne servent vraiment que les apparences. »

Elle sourit, mais l'épuisement se faisait sentir et la chaleur ne l'aidait pas à garder les idées claires. Elle avait presque envie de s'allonger à côté du feu et de fermer les yeux quelques instants, juste un peu.. mais le ciel était toujours clair. Elle n'était pas à l’affût, ses sens étaient au repos et elle avait ce que l'on appelait un coup de fatigue. Elle reprit du pain et laissa un peu d'air frais lui fouetter le visage.
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyVen 13 Mar 2015 - 22:11

S’il l’avait pu, Harand lui aurait conté les histoires de leurs dieux, de leurs ancêtres. Il aurait parlé de l’ascension de Ghilain’nain, de la trahison de Fen’Harel et de la chute d’Arlathann. Il aurait parlé du rite des vallaslin et de l’uthenera, de tous ces mystères et de ces secrets que les Archivistes s’échangeaient depuis des siècles, espérant envers et contre tout maintenir vivaces leurs traditions, jusqu’à la résurrection de leur puissance. L’envie ne lui en manquait pas. D’ordinaire, il racontait tout cela devant le feu, le soir, quand les siens se rassemblaient après une longue journée. Ils l’écoutaient avec révérence avant de se coucher chacun de leur côté. Aerin, elle, aurait pu le questionner, s’étonner, le contredire, acquiescer. L’apprenti devait apprendre, mais aussi se forger sa propre opinion afin de transmettre au mieux les coutumes des Elvhens. Harand se découvrait une flamme nouvelle pour cette idée. Lui d’ordinaire si calme, si réservé, brûlait soudain de partager son savoir. Nesiara avait-elle ressenti cela, elle qui paraissait si distante dans son souvenir ? Le regard qu’elle avait porté sur lui après avoir tracé les vallaslin lui revint en mémoire : empli de fierté et de chaleur, peut-être ce qu’elle éprouvait, au fond, sans jamais pouvoir le lui montrer.
Mais Aerin avait parcouru un long chemin et avait erré longtemps. Elle était épuisée. Son esprit avait besoin non pas de connaissances mais de repos. Harand réfréna son impatience et hocha doucement la tête.

« Je répondrai à toutes vos questions, autant que je le pourrai », acquiesça-il.

À l’aide d’une branche humide, il déplaça les bûches dans le feu. Des étincelles éclatèrent sur l’écorce ; une douce odeur de bois chaud se répandit dans l’air. À l’est, le soleil commençait à décliner ; les Varalasan seraient bientôt de retour. Les rencontrer tous dès maintenant serait sans doute une épreuve pour la jeune apostate. Pour se montrer amicaux, ils la presseraient de questions et d’attentions. Aerin les trouverait peut-être trop envahissants… Avec tant de personnalités si différentes, il y avait de quoi se sentir intimidé, et la jeune femme lui paraissait encore trop fragile pour les affronter.

« Mes tatouages ? Ils se nomment vallaslin, dans notre langue, et symbolisent pour nous le passage à l’âge adulte. Le mien... »

Harand porta la main sur son front, puis sur son menton. Le souvenir de la douleur était encore cuisant, tout comme la fierté d’avoir enduré l’épreuve sans jamais manifester la moindre souffrance.

« Le mien représente un arbre, expliqua-t-il, traçant du bout du doigt le tracé qu’il connaissait par cœur. Il honore Mythal, la déesse de la justice. »

Nesiara aurait voulu qu’il porte les marques de Dirthamen, gardien des secrets, mais le jeune homme avait une autre vision de son rôle. L’Archiviste protégeait le clan, et Mythal lui donnait la force de mener à bien cette tâche, chaque jour. Les tatouages lui rappelaient aussi qu’il devait se montrer juste envers tous – une part de son œuvre qu’il tendait à oublier dès lors qu’il avait affaire aux Shemlens. Il avait de nouveau éprouvé l’opportunité de ce choix quand, après avoir enterré les siens, il avait réclamé la justice à corps et à cris. En réponse, Mythal lui avait accordé la vengeance. Ces marques avaient pris un sens nouveau : elles lui rappelleraient son geste jusqu’à la fin.
Il s’interrompit alors qu’il s’apprêtait à évoquer les nuances propres à chaque vallaslin et comment, d’un seul coup d’œil, l’on pouvait reconnaître le dieu que les lettres de sang honoraient. Les paupières d’Aerin s’alourdissaient et sa respiration se faisait lente et profonde. Harand se leva avec souplesse. Elle ne résisterait pas au sommeil éternellement, pas près d’un feu, sous une épaisse couverture de laine, rassasiée après des jours de privations. Il lui avait promis la sécurité pour la nuit : son esprit tourmenté devait s’être accaparé l’offre, et son corps s’y abandonnait déjà.
En silence, il gagna un deuxième aravel, dont le ventre gonflé refermait encore les trésors que les Varalasan n’avaient pas déballés. Il plongea le bras à l’intérieur. Sa main se posa sur un paquet de toile rouge, soigneusement entreposé là depuis plusieurs semaines. Serani aurait souhaité que sa tente serve à nouveau, plus encore pour abriter une Elvhen en détresse. Elle l’aurait spontanément proposé, comme elle l’avait fait lorsqu’ils avaient rencontré Elorill et qu’ils n’avaient pas encore de quoi fabriquer un troisième abri. Harand tira le paquet, presque révérencieux. La vieille femme aurait été heureuse, il le savait.
Monter le campement était une habitude pour les Dalatiens, un mode de vie. Choisir un site, dresser les tentes, plier bagages, repartir : Harand avait connu cela toute sa vie, même quand il avait erré seul sur les routes de Thédas. Quelques instants suffirent pour que l’abri se dressât, sixième point rouge autour du foyer, et l’Archiviste éprouva un pincement au cœur en songeant au temps où Serani voyageait encore avec lui. Un léger soupir s’échappa de ses lèvres. Tout ceci avait peut-être un sens, finalement. La vieille femme semblait avoir opportunément cédé sa place, offrant sa tente à Aerin et lui permettant de retrouver enfin la quiétude.

« Là ! annonça-t-il en observant son œuvre. Vous allez pouvoir vous reposer, à présent. Ne vous sentez pas obligée d’attendre les autres si vous n’en avez pas la force : je leur expliquerai ce qu’il se passe. Il vaudrait peut-être mieux que je leur parle moi-même de votre présence... Je crains qu’ils ne se montrent... fort curieux à votre égard. Une bonne nuit de sommeil ne sera pas de trop pour les supporter. »

Elle leur plairait, il le savait. Eux aussi lui plairaient. Elle trouverait parmi eux la sérénité dont elle avait besoin. Ceci suffirait à lui faire accepter sa proposition – du moins l’espérait-il. L’avis des Varalasan comptait pour lui, mais il en était presque sûr : la jeune femme était une Elvhen et elle avait besoin d’eux, comme ils avaient tous eu, un jour, besoin d’un clan prêt à les accueillir. Ses compagnons lui ouvriraient leurs bras.
Amusé à l’idée de la prochaine rencontre entre l’apostate et les siens, l’Archiviste se retourna. Quant à lui, parviendrait-il à seulement fermer l’œil ?
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptySam 14 Mar 2015 - 15:55

La signification de son tatouage était louable et désormais, elle souhaitait en savoir un peu plus. Il devait y avoir un vallaslin pour chacun de leurs Dieux, et chacun d'eux représentait une valeur particulière qui devait jouer en faveur du choix des vallaslin pour chaque membre d'un clan. Elle était bien curieuse sur cette notion du passage à l’âge adulte, comment et à quel âge un Dalatien était considéré comme un adulte ? Devaient-ils prouver leur valeur d’une quelconque façon, un peu comme les mages et la Confrontation ? Ce n’était pas la même chose, mais c’était là son seul point de comparaison.
Comme Harand se levait, elle le suivit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse pour s’occuper d’une quelconque tâche. Ce n’était pas tant qu’elle s’en fichait, parce qu’elle aurait bien tourné la tête ou se serait volontiers levée pour le suivre, comme elle se demandait ce qu’il faisait. Mais c’était comme si ses forces l’avaient abandonné et de nouveau, elle fut accaparée par les flammes et le crépitement du feu, l’esprit vide. Elle ne pensait à rien et bientôt ses yeux se fermèrent, discuter était ce qui la maintenait éveillée. Elle avait résisté, mais elle s’était un peu trop accommodée à ce nouveau confort, et plus elle tentait de garder les yeux ouverts, plus vite ils se fermaient.
Quand le jeune homme revint en s’exclamant, elle sursauta. Ce devait être plus flatteur pour le Dalatien que pour elle, qui se sentait un peu bête de céder aussi facilement. Ce n’était qu’un signe de plus, elle se sentait bien ici. Certes elle n’avait pas encore rencontré les autres elfes, et elle était toujours intimidée à cette idée, mais elle se sentait bien. Harand lui dit qu’elle pouvait aller se reposer, que ses compagnons pouvaient la rencontrer le lendemain et elle en fut soulagée. Elle avait été impatiente à leur sujet, mais finalement, elle ne voudrait pas leur paraître désagréable à cause de la fatigue et de ce léger mal de tête qui venait s’y ajouter. Tout de même, elle était un peu gênée.

« Oh… je pense que vous avez raison. Je m’excuse, j’aurais vraiment apprécié les rencontrer ce soir.. Je me rattraperai ! Avec eux et avec vous, je suis désolée d’avoir été un peu distraite jusque-là. »

C’est vrai, il avait remarqué son épuisement et c’était pour cela qu’il n’était pas allé plus loin dans ses réponses. Elle resta quelques secondes silencieuse et enfin, elle se leva en gardant la couverture sur les épaules et s’approcha du jeune homme. Elle prit alors une de ses mains entre les siennes après un instant d’hésitation, le gratifiant d’un sourire.

« Je vous le dis encore, mais merci beaucoup. Vous êtes vraiment gentil, je n’ai plus eu le loisir de me reposer avec l’esprit tranquille depuis… longtemps. »

Elle relâcha aussitôt sa main et se dirigea vers la sixième tente qu’il venait de monter. C’était ce qu’il était parti faire lorsqu’elle avait commencé à s’endormir, et elle trouvait cela vraiment généreux. Elle aurait pensé qu’en tant que Dalatien, il aurait eu tendance à se méfier d’une étrangère, mais il avait été très accueillant. Elle était bien tombée, la chance était toujours de son côté. Avant d’entrer sous la tente cependant, elle se retourna.

« C’est bizarre de dire ça maintenant, mais euh… bonne nuit. »

Sur ce, elle disparut sous la toile rouge et s’y installa pour une longue nuit. Enfin, elle l’espérait, mais elle ne se sentait ni mal à l’aise, ni en danger, alors même si elle se réveillait quelquefois, elle se rendormirait. Elle pouvait se l’autoriser, ce soir. Comme la tente la protégeait du vent frais, elle avait retiré sa cape pour plus de confort, la couverture lui suffisait. Elle resta songeuse un petit moment, les yeux rivés sur les ombres des flammes qu’elle percevait à travers le tissu. Que ferait Harand, maintenant ? Puis elle ferma les yeux.



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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyDim 15 Mar 2015 - 21:23

Les Varalasan étaient rentrés un à un de leur escapade. D’abord Elorill, étouffant un rire derrière sa main en écoutant Panoriel lui raconter l’un de ses exploits, puis Paiven, les bras chargés de branches sèches – un trésor en cette saison. Admaël avait été le dernier à rentrer, mais sa prise lui avait valu de chaleureux commentaires : un superbe sanglier, qu’il rapportait sur ses épaules comme s’il ne s’agissait que d’un fétu de paille. Durant un instant, Harand avait songé à réveiller Aerin pour la faire profiter du festin, mais elle semblait dormir à poings fermés.
Paiven fut le premier à remarquer la sixième tente. Sitôt qu’il en eût fait la remarque, les regards convergèrent vers l’Archiviste, et celui-ci raconta à ses compagnons, à voix basse, quelle rencontre il avait faite quelques heures plus tôt. Paiven et Elorill furent les plus prompts à manifester leur enthousiasme ; leur réaction, pleine de joie et d’empathie, soulagea Harand. Comme toujours, Admaël et Panoriel, eux, se montrèrent plus réservés. Il espérait néanmoins que son talent pour les arts magiques ne les pousseraient pas à trop de méfiance. Tout changerait sans doute lorsqu’ils la verraient, lorsqu’ils discuteraient avec elle. Quand ils auraient fait sa connaissance, ils l’accepteraient sans la moindre réserve.
Il lui fallut du temps avant de pouvoir trouver le sommeil, ce soir-là. La nuit était claire et l’air glacé ; il resta près du feu, assis en tailleur sur une natte de jonc, le regard levé vers le ciel. Il n’avait jamais songé à la possibilité de rencontrer un mage au cours de leurs voyages. Bien sûr, l’idée d’avoir un apprenti lui avait parfois effleuré l’esprit – et il l’avait toujours rejetée, certain de manquer de connaissances pour prétendre les enseigner à quelqu’un. Étrangement, à présent que le destin le mettait devant le fait accompli, la chose lui paraissait normale, le déroulement logique de la vie de tout Archiviste. Aerin s’était montrée curieuse et intéressée. L’avait-elle seulement fait par politesse ? Durant un instant, un vague sentiment de malaise envahit le jeune homme. Non… Non, elle avait réellement paru intéressée. N’est-ce pas ?
Il appuya ses coudes sur ses genoux et posa le front dans ses mains. Pourquoi tant de questions l’assaillaient-elles soudain ? Tout avait toujours été si simple, auparavant. À chaque nouvelle rencontre, il offrait la sécurité du clan et la protection des Varalasan. Son cœur s’emplissait de joie en accueillant un nouveau membre, et leur vie devenait un peu plus colorée, un peu plus riche. Il n’obligeait personne à accepter sa proposition : chaque membre était libre de rester ou de partir, quand il le souhaitait. Ce serait la même chose pour Aerin. Libre de choisir… et libre de refuser.

Le sommeil finit par le gagner sans qu’il s’en rendît compte, et le froid le tira du sommeil au petit matin. Un givre blanc étincelait dans ses cheveux, son manteau était glacé et humide, et une douleur sourde irradiait son cou ankylosé. Harand adressa un coup d’œil encore lourd au feu. Il n’y avait plus aucune flamme, mais quelques cendres rougeoyaient encore. Étouffant un juron qui lui était destiné, il s’empressa de jeter de nouvelles bûches dans le foyer et ranima le brasier. Panoriel sortit de sa tente à cet instant. Au regard qu’elle lui lança, il devina qu’il offrait piètre apparence. Il se leva, grimaça en déliant ses jambes, et rejoignit la rivière qui serpentait non loin du campement. Le contact de l’eau froide sur son visage le réveilla tout à fait.

« Elle dort toujours ? demanda Panoriel lorsqu’il revint au camp quelques instants plus tard.
Laissons-lui un peu de temps. Je crois qu’elle l’a bien mérité. »

La jeune femme haussa les épaules, et Harand sourit. Elle était en réalité aussi impatiente que son frère à l’idée de découvrir leur invitée.
Les Varalasan se levèrent les uns après les autres, et chacun jeta un regard en direction de la sixième tente, espérant la voir ouverte et son occupante debout près du feu. Personne n’évoqua le petit-déjeuner. L’Archiviste les tempéra un à un. Aerin avait dû passer du temps sur les routes, seule, traquée : pour la première fois depuis longtemps, elle pouvait enfin profiter d’un véritable repos. Mais convaincre quelqu’un d’attendre, lorsqu’on brûlait soi-même de connaître la suite, s’avérait une véritable épreuve. Assis sur ses talons près du foyer, Harand croisa le regard d’Admaël et baissa aussitôt les yeux. Même le chasseur, d’ordinaire réservé, semblait avoir hâte de rencontrer la jeune femme. Il espérait que sa propre impatience ne transparaissait pas aussi clairement sur son visage.
Ils s’efforcèrent de s’occuper, préservant autant que possible le calme qui régnait sur le campement. Harand tenait à ce qu’Aerin pût se reposer autant que de besoin. Si finalement elle décidait de ne pas se joindre à eux, au moins aurait-elle pu bénéficier d’une vraie nuit de sommeil. Elle recouvrerait les forces qui lui manquaient pour affronter le monde. Il en profita pour se changer et enfiler des vêtements secs – il aurait de la chance si, après avoir dormi à la belle étoile en plein hiver, il n’écopait pas d’une pneumonie.
Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque, enfin, les pans de la tente d’Aerin s’écartèrent.

« Archiviste ! » appela Paiven.

Harand, qui rongeait son frein en observant Admaël entretenir son arc, bondit sur ses pieds. Il aurait sans doute dû refréner son envie de l’accueillir, mais elle était en territoire inconnu, et entourées de personnes qui lui étaient étrangères. Voir un visage familier la rassurerait peut-être.

« Nous commencions à croire que vous dormiriez encore jusqu’à demain matin, sourit-il. J’espère que vous avez bien dormi. Il y a de quoi manger, si vous avez faim. »

Il tendit le bras vers le foyer. Les Varalasan avaient tous le regard tourné vers eux, et on pouvait presque y lire les questions qui se bousculaient dans leur esprit. Harand prit une longue inspiration. Il allait falloir du courage à la jeune femme pour se lancer dans l’arène. Ou juste de la curiosité, et d’après ce qu’il avait cru deviner la veille, elle n’en manquait pas.

« Prenez votre temps, lui souffla-t-il. Ils ont l’habitude. »
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptySam 21 Mar 2015 - 15:37

Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas aussi bien dormi, même si sa nuit avait été agitée. Plusieurs fois elle s’était réveillée en oubliant où elle se trouvait, comme si finalement, tout cela n’avait été qu’un songe. Il lui suffisait de serrer la couverture contre elle et de regarder vers le sommet de la tente pour se rassurer. Et elle refermait les yeux.  
Il y avait du bruit, des mouvements et bientôt des voix… Il y avait de l’activité dehors et elle restait allongée-là, encore un peu. Elle n’aurait su dire quelle heure il était, si c’était le petit jour ou plutôt midi, mais son corps lui réclamait encore un peu de repos. Juste un peu. Quand elle rouvrit les yeux, elle se redressa à la hâte en réalisant qu’elle avait peut-être trop dormi, elle arrangea ses cheveux et se frotta les joues, mais elle ne doutait pas de sa piètre mine. Cela dit, elle était parfaitement réveillée et prête à rencontrer les autres dalatiens, cette seule idée la mettait de bonne humeur même si elle redoutait un peu de sortir. Qu’allaient-ils penser d’elle ? Elle prit son temps pour sortir et une fois dehors, la lumière lui agressa les yeux et un homme appelait déjà l’Archiviste. Elle eut à peine le temps d’inspecter un peu les lieux et les visages inconnus avant de se retrouver face à Harand.

« Oh. Eh bien oui, je n’avais pas si bien dormi depuis longtemps. »

Elle lui rendit son sourire en se frottant la nuque, un peu gênée. Elle sentait les regards peser sur elle, mais ça allait, parce qu’elle les regardait aussi tour à tour. Le jeune homme qui avait appelé Harand lui faisait de grands sourires tandis que les autres se contentaient de regards inquisiteurs. ‘Prenez votre temps’ lui disait Harand et elle hocha la tête. Après quoi elle se dirigea vers le foyer et se retourna pour tous les regarder, mais ils lui avaient facilité la tâche.. Le temps qu’elle avance, ils s’étaient pratiquement tous rapprochés et donc, elle s’inclina légèrement pour les saluer.

« Bonjour, je m’appelle Aerin et je suis heureuse de vous rencontrer ! Je serai aussi ravie de… bavarder avec vous, si vous le souhaitez. Et… voilà. »

Elle avait de nouveau ses tics nerveux, parce qu’elle n’avait plus un, mais cinq Dalatiens à ses côtés et qu’elle ne voulait surtout pas leur faire mauvaise impression. Les choses s’étaient bien passées avec Harand et d’une certaine manière, sa présence l’encourageait. A peine avait-elle fini de parler que le jeune elfe souriant vint à sa rencontre. Enfin non, en fait il s’était arrêté devant le feu et elle resta silencieuse, même si elle voulait lui demander son nom. Mais alors le garçon se tourna vers elle et lui tendit un petit récipient bien rempli.

« Tiens, tu dois avoir faim. Je suis Paiven, dit-il avec un sourire, je pense pouvoir dire au nom de tous que nous sommes tout aussi ravis de te rencontrer, enfin. »

Aerin releva alors le ‘enfin’ et il lui répondit qu’il brûlait d’impatience à son sujet, que c’était le cas de tout le monde même s’ils étaient plus réservés. Elle sourit à chacun d’eux et le jeune Paiven fut bientôt rejoint par une jeune demoiselle. Comme avec Harand, elle s’arrêtait sur leurs tatouages –non, leurs vallaslin, qui épousaient parfaitement leur visage. Ils étaient différents, mais à quelles divinités étaient-ils associés ? Cela lui rappela qu’elle en savait encore trop peu, mais pour l’heure, elle ferait d’abord leur connaissance.

« Andaran atish’an Aerin, je suis Elorill. »
« Si formelle ! Oh et les deux qui restent à leur place, c’est Admaël et Panoriel, ma sœur. Elle est plus sympathique qu’elle n’en a l’air, ce qui lui valut un sourire amusé de sa part. »

Aerin leur adressa un signe de tête et se souvint alors que Harand lui avait parlé de ces frère et sœur, qu’ils venaient de Val Forêt, mais elle ne les avait sans doute jamais connu. L’enthousiasme de Paiven la mettait à l’aise, parce qu’elle avait dû lui ressembler quand elle avait pratiquement harcelé Harand avec ses questions. D'ailleurs, elle le regardait de temps à autres pour savoir si elle agissait comme il le fallait, mais il était difficile à lire… Parfois il souriait et parfois, il redevenait parfaitement neutre et elle n’arrivait pas à deviner ses pensées. Elle supposait qu’il devait être content de voir qu’elle parlait aussi facilement, parce qu’il lui avait fait cette proposition et que ça devait donc bien se passer. Pourtant, elle ne le connaissait pas plus que les autres. Il était mage, elle avait passé plus de temps en sa compagnie et appris ce qu'il était arrivé à son clan.. Alors ce n'était pas grave si elle ne connaissait rien de plus personnel à son sujet, elle n'en avait pas besoin pour apprécier quelqu'un. La preuve, elle appréciait déjà Paiven. Et dire qu'elle craignait de se montrer trop envahissante.

« Harand m’a un peu parlé de vous tous, alors je vais vous parler un peu de moi. Euh… je viens d’un bas-cloître, de Val Forêt, dit-elle soudain en regardant Paiven, mais j’en ai été arrachée à l’adolescence pour rejoindre un Cercle. Donc je suis…mage. »

A leur mine peu surprise, elle devina que l'information leur avait déjà été donnée et même si elle s'en doutait, elle en fut soulagée. Maintenant, elle ne savait pas ce qu'ils en pensaient, notamment les deux moins loquaces et elle regarda de nouveau en direction d'Harand.

« Vous devez avoir des questions, peut-être.. Parce que j'en ai beaucoup pour vous, moi. Mais, vous d'abord. »

La voilà plus à l'aise. Elle s'assit près du feu de sorte à leur faire face tout de même, et entama son déjeuner. Est-ce que Harand se joindrait à eux ? Il avait déjà eu l'occasion de lui parler la veille, mais ce n'était pas si grave, ça. Elle se contenta de lui faire un petit signe de la main, un petit 'coucou' pour... eh bien, pour lui faire coucou.

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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptySam 21 Mar 2015 - 18:06

Comme il s’y était attendu, Paiven se montrait aussi courtois qu’à l’ordinaire. Harand réprima un sourire. Le jeune homme saurait mettre Aerin à l’aise – la plupart du temps, un simple clin d’œil de sa part suffisait. Sa bonne nature incitait à la confiance. Même l’Archiviste s’était laissé prendre par son tempérament affectueux et ouvert : s’il ne pouvait lui parler aussi librement qu’il le souhaitait, Paiven était néanmoins ce qui se rapprochait le plus d’un ami à ses yeux.
Harand resta quelque peu à l’écart, observant d’un œil attentif les premiers pas d’Aerin dans le clan. Elle possédait une grâce naturelle et inspirait d’emblée la sympathie. Paiven et Elorill y cédèrent aussitôt ; plus en retrait, Panoriel et Admaël ne perdaient cependant rien de leurs échanges. Harand décelait de la curiosité sur leurs visages. C’était un bon point. Il avait craint que la condition de mage de la jeune femme ne les freinât, mais en réalité, ils avaient montré bien plus de tolérance qu’il ne l’imaginait. Comme eux autrefois, elle était une Elvhen solitaire – ce qui signifiait, peu ou prou, qu’elle était potentiellement en danger. Aucun des Varalasan n’auraient pu tolérer cela. Néanmoins, lui-même hésitait à montrer son opinion quant à la présence d’Aerin dans le clan. En tant qu’Archiviste, en tant que mage, il était trop trop concerné. Il ne voulait pas qu’ils l’acceptent par obéissance envers lui, mais parce qu’elle le méritait.
Il était resté immobile, debout près de la tente, tandis qu’elle s’avançait vers le foyer. Le signe d’Aerin le tira de ses pensées et il s’aperçut, un peu embarrassé, qu’il devait avoir l’air de la fixer sans ciller. Il se redressa comme s’il venait de sortir d’une rêverie. Son pied nu rencontra un piquet de la tente ; il serra poings et lèvres pour donner le change, et son regard croisa celui de Panoriel. La jeune femme haussa un sourcil, l’air perplexe.

« Val Forêt ! s’exclama opportunément Paiven. Nous aussi, on en vient – Panoriel et moi, je veux dire. C’est fou, ça ! Le monde est petit.
― On s’y est peut-être croisés, renchérit sa sœur, oubliant pour un temps l’Archiviste et ses orteils endoloris. Je me rappelle pas d’une Aerin mais… »

Et la chasseresse s’approcha du feu à son tour pour mieux observer le visage de la jeune femme.

« C’est pas toi qui chipait les poupées des gamines de la ville ? »

Admaël lui avait emboîté le pas et s’était assis à côté d’elle, toujours silencieux. Paiven leur servit un bol de gruau. Le moment semblait idéal pour les rejoindre. Le pied encore engourdi, Harand prit place près du chasseur, presque en face d’Aerin.

« Tu vivais au Cercle, alors ? s’enquit Elorill avec sa douceur coutumière. Comment c’était, là-bas ?
― Certainement austère et terrible, intervint Paiven en roulant de gros yeux.
― Comment t’as fait pour t’enfuir ? rajouta Panoriel. T’as fait sauter la tour ou…
― Laissez-lui le temps de répondre, enfin ! » coupa Harand.

Il secoua la tête, amusé cependant par leur empressement. Soulagé, aussi. Soit ils n’avaient pas encore envisagé son futur rang si elle intégrait le clan, soit ils s’en moquaient. Il penchait pour la seconde option, et ne savait pas s’il devait s’en réjouir ou s’en inquiéter. Ce n’était toutefois pas le moment idéal pour s’interroger là-dessus : Aerin venait à peine de les rencontrer. Elle avait bien d’autres soucis en tête que sa place dans le clan. À commencer par que faire de sa toute nouvelle liberté.
La jeune mage semblait d’accord pour se prêter au jeu des questions et des réponses – elle ignorait à quoi elle s’exposait en laissant à ses hôtes la possibilité de l’interroger. D’ordinaire, les Varalasan respectaient la retenue de leurs nouveaux compagnons et se fiaient au jugement de l’Archiviste, mais Aerin avait offert de satisfaire leur curiosité. Ils ne manqueraient pas une telle occasion ! Pourtant, malgré la tempérance qu’il leur demandait, Harand devait bien avouer qu’il avait envie, lui aussi, d’en savoir un peu plus sur elle. Il savait qu’elle venait de Val Forêt, qu’elle avait passé presque toute sa vie au Cercle, avant de s’enfuir peu de temps auparavant. C’était déjà beaucoup, mais il avait beaucoup d’autres questions. Sa famille vivait-elle encore là-bas ? N’avait-elle pas envie de les rejoindre, à présent ? Avait-elle des amis au Cercle ? Qui avait-elle laissé dans la tour ? Qui avait-elle suivi lors de sa fuite ? Qu’avait-elle fait depuis ? Qui était-elle vraiment ? Qu’aimait-elle, à quoi aspirait-elle ?
Et voilà qu’il la fixait de nouveau tandis qu’elle répondait à ses compagnons. Avec un imperceptible soupir, Harand baissa le nez vers son bol. Une fois encore, il s’étonna de la fébrilité qu’il éprouvait. Cela ne lui ressemblait guère. D’ordinaire, il demeurait imperturbable, aussi lisse et froid qu’une pierre – bon, assez sympathique pour convaincre un elfe égaré de rejoindre le clan, mais tout juste. Panoriel lui avait plus d’une fois fait remarquer qu’il ne manifestait pas assez ce qu’il pensait. Peut-être avait-elle raison… mais on ne l’avait pas habitué à évoquer ses sentiments. Et puis, la présence des autres le mettait mal à l’aise. Eux savaient comment s’attirer la sympathie des nouveaux venus ; lui savait seulement se comporter en archiviste. En réalité, son rang était bien pratique pour dissimuler sa maladresse derrière un masque de sagesse.
Il se résolut cependant à participer à la conversation – il devait bien essayer de convaincre Aerin de les rejoindre, après tout. S’imaginer passer du temps avec un Archiviste revêche ne l’inciterait sûrement pas à accepter son offre.

« Comptez-vous retourner à Val Forêt ? s’enquit-il. Votre famille s’y trouve peut-être encore. Ils seraient heureux de vous revoir. »

Il avait parlé d’un ton détaché, mais en réalité, cette perspective lui laissait un goût amer. Il s’accabla mentalement de reproches. Ce serait pourtant une issue magnifique pour la jeune femme : après tant d’années de séparation, ses parents la serreraient contre eux avec bonheur ! Même si elle ne pourrait rester avec eux indéfiniment, en raison de la magie qui coulait dans ses veines, au moins profiterait-elle de ces retrouvailles inespérées. N’était-ce pas tout ce qu’il pouvait souhaiter pour elle ?
Il releva la tête et croisa son regard. À moins qu’il ne se fût trompé, et que personne ne l’attendît à Val Forêt ? Il serra les lèvres, conscient de sa maladresse. Oui, vraiment, mieux valait qu’il ne dise rien.
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptySam 21 Mar 2015 - 20:02

Paiven avait soulevé la question de Val Forêt, et Panoriel avait tenté de se rappeler de la jeune blonde. Celle-ci avait un peu plus de mal, peut-être à cause des vallaslin ou de tous les visages qu'elle avait connu depuis. Mais alors Panoriel fit mention de quelque chose qui...était vrai. Elle resta silencieuse un petit moment.

« Celle qui… ah, oui. Les gamines qui avaient plus de chances que moi.. Tu m'as déjà vu alors ? Je n'étais pas tendre avant. Je ne t'ai pas volé quand même, si ? »

Lui avait-elle volé sa propre poupée ? C’est qu’elle en avait embêté, des gamins… parce qu’elle n’avait pas de famille et que les autres oui, parce qu’elle ne s’était jamais rien vu offert et que le quotidien n’était pas tout rose à l’orphelinat. Pas assez de lits, ni de couvertures, ni de portions, tout était partagé et elle n’avait pas vraiment l’esprit d’équipe, avant. Ah elle pouvait en rire maintenant, au moins. Alors elle en rit. Puis les questions fusèrent, mais toutes concernaient sa vie au Cercle et il n’aurait pu en être autrement. Comme elle avait été curieuse sur la vie des Dalatiens. Elle rit une nouvelle fois quand Harand les coupa dans leur élan, mais elle s’y était préparée. Elle se connaissait assez bien pour savoir qu’elle pouvait être bien plus envahissante, et avec des questions totalement différentes. Ils avaient le mérite de rester sur le même sujet.

« Ce n’était pas si terrible, mais austère je te l’accorde. On a de beaux quartiers, des lits confortables, deux repas par jour… mais on n’avait pas le droit de sortir. Jamais. Le soleil, on ne le voyait qu’à travers nos fenêtres. Je passais mon temps à la bibliothèque, ou au labo et la seconde moitié de mon temps était consacrée à l’apprentissage de la magie. Je m’y suis faite à force, alors je ne m’ennuyais pas toujours. Mais, j’ai toujours voulu voir le monde, m’échapper du bas-cloître et… rencontrer des Dalatiens. Depuis toute petite, tu dois comprendre Paiven ! Je détestais entendre qu’ils -que vous étiez un mythe. »

Elle regardait chacun d’eux, tour à tour, mais elle revenait toujours poser ses yeux clairs sur Harand. Il était venu les rejoindre autour du feu et elle avait l’impression de leur raconter une histoire. Comme elle racontait des histoires aux jeunes apprentis, avec le même enthousiasme alors qu’elle parlait du Cercle. Elle l’avait fui, mais elle n’avait pas vraiment détesté cet endroit non plus. Elle y avait trouvé des inconvénients, mais aussi quelques avantages. Cela dit, si on lui avait donné le choix, elle n’y serait jamais allée de son plein gré.

« La tour a sauté… mais je n’ai rien à voir là-dedans. En réalité, c’est le labo qui a sauté à cause d’un groupe dissident qui avait tout planifié. C’était … il y a eu du grabuge, les coupables ont fui les premiers et beaucoup d’autres ont suivi. Je fais partie des opportunistes. Enfin, on m’a aidé mais… Quand j’y repense, je me dis que j’ai eu beaucoup de chance. Et me voilà, ça fait… euh… plusieurs semaines maintenant. »

Une chance que beaucoup d’autres n’avaient pas eu, et qui s’étaient fait tuer sur le champ. Elle avait réussi à sortir indemne parce qu’on l’avait tiré de là, parce qu’elle avait fait abstraction du reste et qu’elle avait ignoré tous les autres. Peut-être qu’elle aurait pu en sauver certains, si elle avait daigné tendre la main. Mais c’était fait, c’était du passé à présent et elle devait surmonter ces instants douloureux où elle ne cessait de douter de sa propre personne. Elle était là, en vie et elle s’en réjouissait. Un petit sourire marqua ses lèvres et elle prit quelques cuillerées de gruau.
Puis ce fut au tour d’Harand de se manifester, il était donc curieux aussi. Il lui posa une question qui la déstabilisa un peu, ceci dit, même si elle partait d’un bon sentiment. Il est vrai qu’elle aurait pu vouloir y retourner, si elle y avait laissé quelqu’un, mais ce n’était pas le cas. Elle n’avait jamais connu la chaleur d’une famille, la tendresse d’une mère.. Elle avait si souvent envié tous ces enfants, qui même dans la misère, avait au moins une raison de s’accrocher. Au Cercle, elle y avait toujours des amis qu’elle avait laissé, peut-être des personnes qu’elle considérait comme sa famille, elle ne savait pas vraiment. Elle tenait à eux, mais elle était tout de même partie.

« Non. Je suis orpheline, je n’ai jamais connu mes parents. Les seules personnes à qui je tiens demeurent au Cercle, mais je ne suis plus là pour eux. Ils doivent me détester, haha… Je n’ai nulle part où retourner. »

Ce n’était pas de sa faute, et elle s’en voulait de lui donner une telle réponse. Elle ne voulait pas le mettre mal à l’aise, alors elle souriait malgré tout. C’était normal de le demander, elle avait fait de même concernant les Varalasan. Résultat des courses, elle était seule. Elle ne l’avait pas toujours été, mais désormais c’était le cas, et le fait de le dire à haute voix rendait la chose plus vraie.

« Vous ne pouviez pas savoir, ce n’est pas grave. Alors, comment est votre vie à vous, ici ? Et qui s’occupe de ces merveilleuses créatures toute blanches ? Et de la cuisine ? »

Ses questions étaient adressées aux autres, mais elle regardait Harand, parce qu’il la regardait. Il avait été maladroit et alors ? Elle aussi. Elle avait tout de même été contente, parce qu’elle avait souvent été celle qui lui posait des questions. Certes, son rôle d’Archiviste l’obligeait à garder une certaine réserve, mais Aerin n’était pas encore familière avec ça. La seule comparaison qu’elle avait, c’était le Premier Enchanteur, celui que tout le monde respectait et qui avait de grandes responsabilités envers le Cercle, mais qui avait aussi un certain âge. Harand restait plus accessible et il était plus jeune, alors même si elle comprenait, elle le voyait comme un jeune homme à qui on avait donné ces responsabilités plus tôt que prévu, et qui s’en était très bien sorti. Mais, elle sentait la différence entre lui et Paiven, et c’était un peu triste.


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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptySam 21 Mar 2015 - 22:18

Si Harand avait pu se terrer dans un trou, sans doute l’aurait-il fait sur-le-champ. En une seule question, il avait réussi à déstabiliser Aerin et à la mettre mal à l’aise. Il aurait pu la questionner sur ses amis, ses études, lui demander sa couleur préférée ou ce qu’elle avait envie de faire maintenant, mais non ! Il avait fallu qu’il l’interroge sur la seule chose qui ne pouvait que lui infliger de la peine.

« Je suis désolé », dit-il, contrit.

Il y eut un silence gêné, que la jeune femme s’empressa de rompre. Harand jugea préférable de se concentrer sur le fond de son bol.

« C’est moi qui m’occupe des hahls, répondit Elorill. Ça t’intéresse ? Je pourrai te montrer, si tu veux. Ils sont très gentils.
La nourriture, c’est moi, l’interrompit Paiven. Tu aimes ?
Réponds-lui que non, sinon il va nous le rappeler tous les jours jusqu’à notre mort », la prévint Panoriel.

Harand releva les yeux vers Aerin. Elle semblait assez occupée avec les autres pour ne pas se soucier de lui. Durant quelques instants, il l’observa sans se détourner. Elle ne semblait pas lui tenir rigueur de sa maladresse. Elle souriait toujours et se montrait enthousiaste aux paroles des Elvhens autour d’elle. Peut-être se forçait-elle pour donner le change. Il espérait que non.
Et durant ses états d’âme, les Varalasan poursuivaient de plus belle : l’un demandait à Aerin son âge, l’autre son plat préféré, l’autre encore quelle magie elle maîtrisait, si elle cuisinait, à l’occasion... Harand sourit. La pauvre  risquait de vite regretter d’avoir donné son accord pour un tel interrogatoire. Réunis là, autour du feu, communiquant une telle joie de vivre dès le réveil, ils ressemblaient en tout point à une vraie famille, et l’Archiviste ressentait plus que jamais le lien qui les unissait, ce même lien qui semblait à présent se tisser autour d’Aerin. Ils l’avaient déjà adoptée. Il leur avait suffi d’un seul regard pour l’accepter.
Il lui fallut presque se forcer pour détacher son regard de la jeune femme et le porter sur Admaël. Le chasseur n’avait encore rien dit, pour le moment, se contentant d’observer Aerin. Il devait être moins dupe que les autres : elle était une mage, ce qui signifiait une nouvelle personne à protéger et à surveiller, si elle choisissait d’intégrer le clan. Harand se rembrunit. L’avis du Dalatien comptait à ses yeux. Admaël était sage et avisé, il connaissait la véritable vie d’un clan et n’oubliait pas les obligations des guerriers. Qu’un démon prenne possession du corps de l’Archiviste ou de son apprenti, et les chasseurs s’assuraient que le mal ne se propage pas. Le clan des Varalasan ne comptait que deux chasseurs. Certes, Paiven savait se défendre, et Elorill apprenait, mais ce n’était pas leur rôle premier. En cas de problème, il n’y avait que Panoriel et Admaël pour mettre fin au chaos. Deux chasseurs, deux mages... Le rapport de force s’équilibrait un peu trop pour leur propre sécurité.
Harand préféra reporter son attention sur Aerin. La jeune femme affichait une candeur désarmante, après tout ce qu’elle avait traversé. Des années d’enfermement au sein d’une prison shem, des années de privation et d’isolement... Lui, qui n’avait jamais connu que la liberté et les grands espaces, peinait à envisager un tel châtiment. Il aurait probablement dépéri. Aerin, elle, avait tenu bon, et avait trouvé suffisamment de courage en elle pour s’enfuir lorsque l’occasion s’était présentée.

« Vivre dans cette tour devait être... oppressant, finit-il par dire, profitant d’une seconde d’accalmie dans la salve de questions. À présent que vous voilà libre, y a-t-il des endroits que vous aimeriez visiter ? Des paysages, des lieux que vous voudriez voir de vos propres yeux ? »

La question n’était pas totalement innocente : les Dalatiens voyageaient où bon leur semblait et, en tant qu’Archiviste, il pouvait diriger le clan vers où il le désirait. Les autres avaient leur mot à dire, bien sûr, mais s’il suggérait une direction, ils le suivraient sans doute. Ensemble, ils pourraient visiter les endroits qu’elle n’avait vu que dans ses livres : l’océan, les montagnes, le désert, les forêts inextricables... Et puis, il était curieux de savoir ce qui titillait sa curiosité, et pour quelles merveilles elle se passionnait.
Il osa un sourire. Ça, c’était une question pertinente et juste, et qui ne la blesserait pas. Une question personnelle, qui ne parlait ni de magie, ni de fuite, ni de Cercle, ni de templiers. C’était une porte ouverte vers un avenir plus clair et plus coloré que le passé dont elle s’était extraite. Si elle les rejoignait, sa vie ressemblerait à cela : à ce matin joyeux et animé, où chacun prenait soin de ses compagnons, où ils partageaient ensemble leur repas, sous un ciel d’azur et entourés du chant des oiseau. Il ne détacha pas son regard d’elle, pas cette fois. Son sourire se fit plus chaleureux. C’était tout ce qui pouvait lui promettre. Et, après tout, il n’était pas peu fier de cette promesse.
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyDim 22 Mar 2015 - 18:06

C’était Elorill qui prenait soin des hahls, ce qui ne l’étonnait pas vraiment car elle semblait être la plus douce du groupe. Lorsqu’elle lui proposa de lui montrer ce qu’elle faisait avec eux, Aerin hocha vivement la tête. Puis, Paiven la coupa pour vanter sa cuisine et elle sourit de plus belle quand Panoriel se manifesta. Elle ne savait vraiment pas de quoi elle avait eu peur la veille. Toutefois, il y en avait un qui restait à l’écart des conversations et qui l’observait malgré tout, il avait l’air plus sérieux, plus vieux également et d’après ce que Harand lui avait dit, il venait d’un autre clan dalatien. Peut-être était-ce pour cela qu’il se montrait plus… taciturne. Elle lui souriait à chaque fois qu’elle croisait son regard, mais il l’intimidait plus que les autres.

« Dans ce cas, je vais dire que c’est mangeable. »

Elle entrait dans leur jeu, mais en vérité, c’était sans doute le meilleur repas qu’elle avait mangé ces dernières semaines. Il était certain que si elle devait le comparer aux repas de la tour, elle avait déjà dû manger mieux. Mais, ce serait complimenter Eliana. Ce qu’elle avait pu être mesquine ave elle, tout de même, mais elle devait bien admettre qu’elle faisait de la bonne cuisine. Elle espérait que tout allait bien pour elle, et pour Jain.
On lui demanda toutes sortes de choses après cela et elle avait essayé de répondre à tout. On s’était étonné de son âge, Paiven la croyait plus jeune et elle fit mine d’être vexée sur le moment, mais bien sûr il n’en était rien. Il ajouta seulement que c’était un compliment et l’effet escompté fut immédiat. Elle répondit ensuite aux autres questions en prenant le temps, parfois, de s’étaler sur un sujet ou un autre. Comme son goût particulier pour les fruits, les desserts et autres douceurs qu’elle avait pu manger au Cercle ; en revanche, elle les prévint que goûter sa cuisine, c’était risquer sa vie. Elle leur renvoyait parfois ces mêmes questions, mais ils revenaient toujours vers elle avec la ferme intention de lui demander tout ce qui pouvait leur passer par la tête. Elle n’était pas vraiment habituée à être le centre d’attention et ça la déstabilisait un peu, mais elle répondait sans réfléchir et c’était agréable. Elle n’avait pas besoin de chercher les mots justes ou d’éviter tel sujet, elle accompagnait même ses réponses de détails inutiles et ils restaient attentifs. Elle apportait de la nouveauté et ce devait être plus amusant de l’enquiquiner plutôt que de s’affairer à leurs tâches habituelles. Elle n’aurait pas pu espérer que les choses se passent mieux que ça. Harand se manifesta de nouveau et elle reporta son attention sur lui.

« Eh bien… j’aimerais voir la mer, l’eau à perte de vue, écouter le son des vagues et marcher sur le sable en profitant de la chaleur du soleil.. J’aimerais voir les forêts au printemps, pour les arbres en fleurs, le chant des oiseaux et le soleil. Je suis curieuse à propos de la Dalatie, voir où vivaient les elfes avant… et puis, découvrir des vestiges de notre peuple aussi, ça me plairait. J’aimerais tout découvrir, même les déserts qui sont décrits comme très chauds en journée, et très froids la nuit. Je veux aller partout, partout, partout. Elle posa un doigt sur ses lèvres, songeuse, et son regard ne se posait sur personne comme elle réfléchissait. Oh. J’aurais aussi aimé voir Val Royaux et Antiva, la ville, au moins une fois. On dit qu’elles valent le détour, dommage. Je me demande comment était Arlathan, ce devait être majestueux. »

Elle s’était de nouveau étalé sur le sujet, mais Harand avait bien choisi sa question. Elle leva les yeux sur lui et sourit en retour. Elle serra un peu plus sa cape contre elle et rabattit tous ces cheveux d’un côté, comme pour essayer de donner une meilleure image. Avant qu’on ne la questionne à nouveau, elle profita du silence pour reprendre la parole.

« Excusez-moi… C’est un peu gênant de le demander, mais est-ce qu’il y a un ruisseau ou quelque chose dans les parages pour me rafraîchir ? »

Eh bien oui, elle se sentait un peu beaucoup mal à l’aise maintenant, parce qu’elle portait les mêmes vêtements depuis trop longtemps et que, même si elle avait bien dormi cette nuit, elle devait sûrement gardé les stigmates de ses précédentes insomnies sur le visage. Et parce qu’il ne détournait pas les yeux, elle était un peu plus gênée. Elle fut la première à détourner les siens, cette fois.


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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyDim 22 Mar 2015 - 22:14

Elle semblait avoir toujours appartenu au clan. Sa présence parmi eux ressemblait à un retour aux sources, comme s’ils avaient été de vieux amis, séparés par la vie et réunis par le destin. Harand ne perdit pas une seule réponse, pas une seule réaction. L’anxiété du début avait cédé la place à une aisance presque naturelle. Avec patience, Aerin se prêta au jeu des questions sans manifester le moindre agacement.
Quand elle lui répondit, il posa son bol devant lui et se pencha en avant. Ses mots arrachèrent à l’Archiviste un léger rire – non qu’il se moquât, mais parce qu’elle dégageait une candeur rafraîchissante : elle rêvait de découvrir le monde entier, et tous ses secrets avec, rien que ça ! La vie des Dalatiens était faite pour elle, si c’était ce qu’elle désirait. La vie de Première lui correspondrait sans le moindre doute. Retrouver le passé, découvrir les mystères, admirer la beauté du monde qu’on parcourait : c’était la raison d’être de leur peuple. Elle y trouverait ce qu’elle attendait. Et lorsque le moment serait venu, elle pourrait mener le clan en lui offrant l’innocence et la beauté de son regard.
La beauté. De son regard.
Il écarquilla les yeux tandis qu’elle se recoiffait et reprit son bol, parfaite barrière entre la jeune femme et lui. Non. Par-dessus le rebord, il contempla la ligne de son visage, la clarté de ses prunelles. Elle l’observait elle aussi, sans arrière-pensée, sans doute, sans cette soudaine émotion qui le surprenait sans crier gare. Non. Elle rompit le contact la première. Harand s’autorisa un léger soupir de soulagement.

« Vous rafraîchir, oui », acquiesça-t-il, peut-être un peu trop vivement.

Il se leva comme si le sol avait soudain mis le feu à son pantalon. Panoriel lui lança un coup d’œil incrédule, mais il esquiva le sourire sarcastique.

« Il y a la rivière, juste derrière, poursuivit-il. Je vais...
Je vais lui montrer, le coupa Elorill en se levant.
Excellente idée », approuva l’Archiviste.

Harand s’éloigna du feu. Il s’était laissé happer par un instant fugace, mais il chassa résolument cette sensation. Il n’avait pas éprouvé cela avec Elorill, malgré sa douceur, ni avec Panoriel, malgré son indéniable beauté. Pourquoi Aerin réveillerait-elle en lui des émotions qu’il était certain d’avoir oublié ? Il avait perdu son âme trois ans plus tôt. Elle ne renaîtrait pas maintenant. Et quand bien même le pourrait-elle, il était l’Archiviste : son rôle lui interdisait toute sensiblerie. Il avait un clan à mener. Les autres n’attendaient pas de lui qu’il rêvasse, mais qu’il les guide.
Dans son dos, Elorill proposait à la jeune femme des vêtements propres, traditionnels des Dalatiens. Harand ne se retourna pas. Il éprouvait la soudaine envie d’une échappée dans la forêt, seul. La quiétude des bois l’apaisait toujours lorsqu’il en avait besoin, d’ordinaire. Il se pencha vers sa tente et fourragea à l’intérieur. Lui aussi avait bien besoin de vêtements propres – et d’un grand seau d’eau sur la tête.

« Elle est charmante... »

Panoriel s’était glissée jusqu’à lui en catimini. Il ne lui offrit pas le plaisir de répondre n’importe quoi. La chasseresse s’accroupit à côté de lui. Harand cessa son manège et soupira, conscient qu’elle ne partirait pas avant d’avoir obtenu quelque chose.

« Qu’en dis-tu ? s’enquit-il sans la regarder.
Ce sera pas mon apprentie, répondit-elle d’un ton neutre.
C’est bien la raison pour laquelle j’ai besoin de votre avis à tous. »

Elle eut un petit rire. L’Archiviste tourna la tête vers elle ; Panoriel lui renvoya ce sourire sarcastique auquel il avait cru échapper un peu plus tôt.

« Vous n’avez pas du tout besoin de notre avis », rétorqua-t-elle.

Elle se releva, l’abandonnant à ses interrogations. Doucement, Harand jeta un coup d’œil par dessus son épaule. Elorill avait sorti un sac plein de vêtements de sa tente, et proposait à la nouvelle venue toutes les tenues qu’elle possédait. Paiven tentait de lui prodiguer des conseils, mais la soigneuse de hahls le repoussait invariablement, un sourire amusé aux lèvres. Pour ces deux-là, au moins, la réponse était claire : ils avaient déjà adopté Aerin. Ne restait qu’Admaël, et l’Archiviste ignorait tout à fait quelle décision prendrait le chasseur. Il avait conservé le silence durant tout le petit-déjeuner, observant la jeune mage en silence. Il n’était pas d’un naturel loquace, d’ordinaire, mais il s’était montré particulièrement réservé ce matin. Harand redoutait presque de connaître la raison de ce retrait. Contrairement à ce qu’imaginait Panoriel, leur opinion comptait. Sans doute parce qu’il redoutait ses propres choix.
Mais peut-être affrontait-il le problème de la mauvaise façon. La première à devoir faire un choix était Aerin elle-même, non lui. Il s’était juré d’aider tous les Elvhens dans le besoin, de leur offrir à chacun une place dans le clan. Dans ces conditions, avait-il seulement son mot à dire ? Non. C’était à elle de décider. Voilà qui simplifiait bien les choses, n’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyDim 29 Mar 2015 - 0:15

Harand s’était levé avec hâte et ce fut comme si elle l’avait pris de court, il balbutia quelques mots et ce fut Elorill qui prit finalement la relève. Une initiative qui sembla le soulager, et la mage aussi d’une certaine manière. Elle lui sourit avant qu’il ne parte de son côté et qu’elle-même ne suive la jolie hahlière jusqu’à sa tente. Celle-ci lui présenta quelques tenues de rechanges, traditionnels de leur peuple, ce qui réveilla de nouveau l’excitation qu’elle ressentait envers les dalatiens. Elle jetait un œil à toutes ces tuniques de cuir quand Paiven s’invita pour lui donner son avis, sur laquelle lui irait le mieux et pour embêter sa camarade aussi, sûrement. Ils étaient joviaux et la mettaient facilement à l’aise, parce qu’ils lui ressemblaient un peu. Ils devaient être les plus jeunes du groupe, cela se sentait. Harand l’avait mise à l’aise aussi, mais d’une manière plus sage et… peut-être parce qu’il était mage, comme elle, et qu’il lui avait parlé sans réserve, avec sincérité. Parce qu’il avait été accueillant, généreux et compréhensif, il lui avait même proposé de rester. Si elle ne craignait pas d’être envahissante ou irréfléchie en acceptant trop vite, elle lui aurait déjà donné sa réponse. Il est vrai qu’elle voulait aussi rencontrer les autres avant, parce qu’ils devaient partager l’avis de leur Archiviste et que s’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas, c’était s’imposer. Si sa présence les embêtait elle serait partie, mais ils étaient tous amicaux et même si Admaël restait silencieux, il ne se montrait pas désagréable non plus. Elle ne s’en faisait pas, peut-être même qu’elle oserait faire le premier pas vers lui, plus tard. Il l’intriguait, c’était certain.

« Je suis là, vous savez ? Que dites-vous de… celle-ci ? »

Aerin choisit sa tenue et la mit contre elle pour montrer aux autres ce que ça pourrait donner, et pour elle-même aussi. Elle avait toujours porté des robes longues qui, le plus souvent, avaient eu besoin d’ourlets pour ne pas traîner sur le sol. Elle s’était souvent pris les pieds dans les pans de ses robes, elle qui était une fidèle amie de la maladresse, mais pour la première fois, elle n’aurait pas à se soucier de ce problème. Paiven fit mine de réfléchir et Elorill hocha la tête en guise d’acquiescement, son choix était fait. Dans un moment d’égarement, son regard glissa vers la tente d’Harand où lui et Panoriel discutaient il y a peu, mais il était seul quand elle croisa son regard. Ce fut rapide, elle avait baissé les yeux et retrouvé le sourire d’Elorill qui la pressait déjà pour la suite. Aerin préférait se changer au retour, elle voulait d’abord se rendre à la rivière et reprendre un peu de couleur. Ce ne serait certainement pas agréable par cette saison, les rivières étaient fraîches tout au long de l’année, mais ce devait être une torture en hiver ! Si elle pensait aux avantages de la tour à ce sujet ? Oui, un peu. Cela dit, vivre de la chasse et de la cueillette, en communion avec la nature, dormir à la belle étoile et voyager, était une perspective réjouissante. Ce serait l’aventure, si elle pouvait rester. Si elle pouvait devenir l’une des leurs, si elle pourrait un jour se dire ‘dalatienne’.
Elle avait discuté avec Elorill sur le chemin de la rivière, elle lui avait tenu compagnie quand elle s’était passée de l’eau sur le visage, sur la nuque et sur les bras… Quand elle avait plongé les pieds dans l’eau jusqu'aux genoux, juste pour voir jusqu’où elle pouvait aller, mais c’était glacial ! Idéal pour faire un petit tour de magie, mais elle n’en avait rien fait. Ça l’avait démangé, mais ça n’aurait pas été prudent, ni approprié devant Elorill. Elle ne voulait pas l’effrayer. Elles étaient reparties après... quelques temps et Aerin avait beaucoup éternué sur le chemin. Le froid, ça craint. L’insouciance aussi, évidemment.

Elle voulait passer du temps avec Harand, maintenant. De retour au camp, elle avait rejoint sa tente pour se changer. Adieu les robes, les pans qui traînaient par terre et qui l'empêchaient de courir. Paiven était venu s’exprimer sur sa nouvelle tenue, ne lésinant pas sur les compliments tandis que le regard d'Aerin cherchait autre chose. Elle était flattée, mais ce n’était pas le genre de choses qui l'embarrassaient, du moins pas de sa part. Elle n’entortillerait pas ses boucles autour de ses doigts, elle ne se mordillerait pas les lèvres et ses mèches ne lui serviraient pas de barrière. Elle riait en lui renvoyant ses propres compliments, car après tout, il n’était pas si mal non plus. Ça se passait bien avec lui, il était facile à cerner, vif, bavard et drôle. Elorill était plus calme, douce et mignonne, elle avait été tentée de lui tirer les joues à plusieurs reprises. Panoriel l’impressionnait un peu plus, car elle était définitivement plus ‘femme’ qu’elle. Harand, lui, il restait poli et formel, mais en même temps, il semblait mieux la comprendre que les autres. Il était aimable, généreux et il avait répondu à ses questions, même les plus douloureuses. Il avait fait des efforts, n’est-ce pas ? C’est donc qu’il était sincère, lorsqu’il avait suggéré qu’elle reste, n’est-ce pas ?
Elle voulait lui parler un peu, maintenant. Ses yeux parcoururent le camp et on la laissa respirer quelques instants. Elle pouvait se déplacer, aller où bon lui semblait, les suivre ou retourner près du feu.. A sa façon de se tenir, on voyait bien qu’elle n’était pas habituée à ce type de tenues trop près du corps, mais elle s’y ferait vite. Elle fit quelques pas dans le camp, observa un peu Paiven, un peu sa sœur, distraite. Après quelques temps, elle finit par s'arrêter devant la tente d’Harand, là où l’avait vu plus tôt, c’était donc forcément la sienne. Elle voulait le voir, maintenant.  

« Moi qui voulais lui montrer... »

Lui parler, c'était ce qu'elle voulait dire. Enfin non, c'était ce qu'elle aurait souhaité penser, et certainement pas à voix haute.



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COULEUR RP : #009900
CÉLÉBRITÉ : Satō Takeru
MULTICOMPTES : Tristan & Clothilde
PSEUDO : Saile
© crédits : Saile
MESSAGES : 1025
INSCRIPTION : 03/02/2015
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyDim 29 Mar 2015 - 17:43

En l’absence d’Aerin, Harand s’était changé, avant de s’éloigner de l’autre côté du campement. Là,  la rivière formait un coude qui pénétrait plus avant dans la forêt et clapotait en dévalant son lit de pierres blanches. Il avait plusieurs fois plongé ses mains dans l’onde, pour les passer ensuite sur son visage. L’eau glacée avait quelque peu éclairci son esprit. Aerin l’avait surpris par le charme de son geste pourtant anodin, mais cela ne signifiait rien – juste qu’il était toujours en vie, ce qui, en définitive, s’avérait plutôt positif. Cela ne voulait absolument pas dire autre chose. Il s’aspergea le front une fois de plus. Panoriel n’aurait pas manqué de lui lancer quelques piques bien senties, si elle l’avait vu à cet instant.
Il resta un long moment au bord de l’eau, assis en tailleur sur la berge. Il n’entendait rien de ce qui se passait au campement, ni au-delà, mais il savait que les Varalasan sauraient prendre soin d’Aerin jusqu’à son retour. Les choses s’étaient bien déroulées, presque mieux que ce qu’il avait espéré. La jeune femme avait su les séduire avec une facilité déconcertante. En la voyant, si délicate et ravissante, on peinait à croire qu’elle avait fui un Cercle et échappé aux templiers lancés à sa poursuite. Le désir de liberté était parfois plus fort que tout. Elle avait parlé de personnes laissées derrière elle au Cercle, d’une trahison, aussi. Harand aurait aimé en savoir plus sur ce qu’il s’était réellement passé, sur la vie qu’elle avait mené et les évènements qui l’avaient conduite à franchir le pas. Jusqu’à présent, l’Archiviste s’était toujours contenté des réponses évasives de ses compagnons – sans doute parce que, justement, ils répondaient à demi-mots aux questions, montrant ainsi qu’ils n’avaient guère envie de ressasser le passé. Aerin, elle, s’était ouverte. Sa personnalité différait de celle de Panoriel ou d’Elorill. Peut-être se fiait-elle à lui parce qu’il était mage, tout comme elle, et donc le plus à même de comprendre. C'était le cas.
Les yeux rivés sur le cours de l’eau, il se perdit dans ses pensées. Un hahl vint se désaltérer dans la rivière, à quelques pas à peine du Dalatien, et ce fut seulement lorsqu’il s’éloigna, bondissant avec légèreté sur l’herbe encore givrée, qu’Harand réalisa sa présence. L’Archiviste se leva et étira ses jambes engourdies. Il était resté seul suffisamment longtemps. Au campement, les siens devaient l’attendre, et il avait envie de voir comment s’en sortait Aerin. Peut-être avait-elle besoin d’être sauvée de l’envahissant Paiven.
Cette idée l’amusa, et ce fut un vague sourire aux lèvres qu’il revint sur le camp. À peine quittait-il le couvert des arbres que la surprise l’immobilisait, à nouveau. Elle avait revêtu la tenue traditionnelle des Dalatiens : une tunique de coton, sur une jupe courte, renforcée de cuir et serrée à la taille par une large ceinture de tissu ; un pantalon de cuir protégeait ses jambes minces du froid, et Elorill lui avait prêté un manteau bordé de fourrure pour supporter les rigueurs du temps. Ainsi apprêtée, Aerin ressemblait à une véritable Dalatienne. Harand sentit son cœur manquer un battement. Il prit une profonde inspiration et la rejoignit près des tentes.

« En ont-ils terminé avec vous ? Puis-je vous voler quelques instants ? »

D’un geste de la main, il invita la jeune femme à l’accompagner dans le sous-bois. Il marcha un moment en silence, lui jetant des coups d’œil en coin. À la voir ainsi, sa place parmi eux devenait évidente. Peut-être n’avait-elle pas encore fait son choix. Peut-être hésitait-elle encore – après ce réveil mouvementé auprès des insatiables Elorill et Paiven, c’était probable. Mais Harand, lui, espérait qu’elle resterait. Non. Il le voulait.
Il s’arrêta soudain et osa enfin baisser son regard sur elle. Il devait dire quelque chose.

« Cette tenue vous va à ravir, commenta-t-il. On la croirait faite pour vous. »

Il sourit, avant de détourner le regard. Ce n’était pas ce qu’il souhaitait dire, ni même la façon dont ces mots se disaient. Sa voix manquait de chaleur ; il se forçait au recul, comme toujours. Aerin était pourtant comme lui. Si quelqu’un, au camp, pouvait le comprendre, c’était elle et nul autre. Pourquoi ne parvenait-il pas à s’affranchir de cette réserve alors qu’il brûlait d’envie de lui montrer un tout autre visage ?

« J’espère qu’ils ne vous ont pas trop ennuyée, ce matin, poursuivit-il finalement. Ils étaient vraiment impatients de vous rencontrer. Ils vous ont posé beaucoup de questions, et j’espère qu’ils ne se sont pas montrés trop indiscrets, bien que... » Un peu de courage. « Je dois avouer que je partage leur curiosité à votre égard. »

Il s’écarta d’elle, profitant de son mouvement pour détourner le visage et reprendre une inspiration. Ses doigts s’égarèrent sur le tronc rugueux d’un vieux hêtre. Les questions lui brûlaient les lèvres, mais elle avait déjà subi l’assaut des autres membres du clan. C’était pour lui accorder un peu de répit qu’il l’avait écartée du campement, non pour la soumettre à un nouvel interrogatoire. Il y avait pourtant une chose qu’il devait dire, même si l’effort lui coûtait, une chose qu’il s’était promis de ne pas évoquer. Mais peut-être serait-elle heureuse de l’entendre ?

« Je ne suis pas réputé pour être loquace, Harelassan, et je n’ai guère de talent pour... ce genre de choses. Néanmoins, et bien que je vous ai dit qu’il s’agissait de votre décision, et que vous aviez le temps d’y penser, j’aimerais que vous sachiez que... Enfin, je souhaite que vous restiez avec nous. »
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MessageSujet: Re: What do you do when you stop running ? ✲ Harand What do you do when you stop running ? ✲ Harand EmptyDim 29 Mar 2015 - 23:00

Elle n’avait pas attendu longtemps devant les tentes, mais elle ne l’avait pas vu arriver non plus et on pouvait dire qu’il l’avait surprise. Elle pensait à ce qu’elle pourrait bien lui demander, à la raison qui la poussait à vouloir lui parler en premier lieu, à la façon qu’elle aurait de l’aborder en le voyant… Mais il lui avait épargné bien ces peines en faisant le premier pas. Elle avait accepté de le suivre, bien sûr, et ils marchaient à présent côte-à-côte en direction du sous-bois. Devait-elle dire quelque chose ? Elle tirait inconsciemment sur les pans de sa jupe, elle se sentait bien plus légère qu’avec les robes, mais elle n’y était pas encore habituée. C’était trop serré, peut-être. Sorti de nulle part, un compliment arriva jusqu’à ses oreilles et elle cessa de toucher à sa tenue. Un petit rire lui échappa et elle glissa une mèche derrière son oreille, les yeux tournés ailleurs tandis qu’elle serrait un peu plus son manteau contre elle. Elle ne pensait pas qu’il le lui dirait, ou pas de cette manière peut-être, mais elle était contente.

« Eh bien, merci.. »

Il était resté fidèle à lui-même ceci dit, elle sentait toujours cette réserve sans doute volontaire de sa part, mais ça ne la dérangeait pas. Venant de lui, le compliment lui avait fait plaisir et elle s’étonnait même de rougir pour si peu. Elle espérait que ce ne soit pas cela, mais la chaleur lui était monté aux joues et son sourire demeurait. Elle souriait comme une idiote. Il s’assura auprès d’elle que les autres ne l’accaparaient pas de trop, qu’elle ne se sentait pas oppressée ou autres choses du genre, mais elle lui souriait en secouant la tête doucement pour lui certifier que non. Ils étaient gentils et s’il y avait bien une chose qu’elle ne pouvait pas leur reprocher, c’était leur curiosité. Harand l’était aussi, comme il le lui avoua, et elle dût avoir l’air un peu surprise. Elle cherchait son regard, mais il l’esquivait et s’éloigna de quelques pas. Il n’y avait pas de mal à être curieux, ni même à l’avouer. On l’avait assailli de questions depuis son réveil, il est vrai, mais elle se retrouvait de nouveau seule avec lui et il fallait le dire, les choses étaient bien plus calmes. Alors elle le regardait, et elle réfléchissait… Que devait-elle lui dire ? Qu’il pouvait être curieux, que ça ne la gênerait pas, qu’il pouvait lui demander n’importe quoi… mais il reprit la parole presque aussitôt.
Il l’avait de nouveau appelé Harelassan et elle avait ri, parce qu’elle se remémora avec quelle maladresse elle avait failli le toucher, et que sans elle, sans doute que leurs chemins ne se seraient pas croisés. Elle devait cela à une simple petite flèche. Le Dalatien cherchait à lui faire passer un message, mais elle devait être trop peu perspicace, et elle fut réellement sans voix cette fois-ci. Il lui disait qu’elle pouvait rester, mais plus que cela, que c’était ce qu’il souhaitait. Elle avait bien entendu n’est-ce pas ? Il n’avait pas dit que les autres seraient heureux de la compter parmi eux, ou qu’elle serait un atout pour le clan, non. Il le voulait aussi, et il le lui disait. Aerin n’avait plus besoin de se demander ce qu’il pensait, parce que ces simples mots devaient lui avoir demandé quelques efforts. Comme il l’avait dit, il n’était pas réputé pour être loquace, à l’inverse de la jeune femme.

« Je… oh. C’est vrai ? Je ne savais pas comment, ni quand vous le dire. Je ne savais pas si je pouvais, si vous le vouliez toujours… Je veux rester avec vous, bien sûr ! Avec vous tous. »

Même si elle était plus expressive que lui et que, habituellement, elle ne se serait pas gênée pour exprimer sa joie avec excès, elle ne fit rien d’autre que s’approcher du Dalatien et prendre une de ses mains dans les siennes. Il n’avait pas idée du poids qu’il lui ôtait des épaules, il lui offrait la chaleur d’une famille et un avenir plus sûr que ce qu’elle avait envisagé. Elle n’avait déjà que peu d’espoir quant au fait de rencontrer un clan Dalatien, et même après cela, elle n’avait toujours pas réalisé qu’elle pourrait en faire partie, si elle disait oui. Même après avoir écouté leur histoire, savoir qu’ils venaient tous des quatre vents et qu’elle ne serait qu’une elfe égarée de plus, même ainsi, elle n’avait pas réussi à voir au-delà de son statut d’apostat. Etait-elle un peu trop sensible ? Si elle ne sautillait pas de joie, son regard en disait assez sur sa gratitude. Harand l’avait surprise. Il était resté calme, n’avait pas changé d’attitude et n’avait fait qu’exprimer un souhait. Mais c’était cela, qui était surprenant. Elle ne le connaissait que depuis un jour, mais il avait ce petit quelque chose qui la poussait toujours vers lui, parce qu’elle voulait savoir ce qui se cachait sous cette carapace. Elle voulait connaître le véritable Harand, et c’était sans doute cela qui l’attirait tant chez lui, tout ce mystère.

« Merci. Vous me donnez une chance alors que…enfin, la chance est sans doute ce qui me sauve depuis le début. Je suis heureuse, vraiment.. mais j’ai peur à nouveau, de me réveiller au milieu des bois et de me rendre compte que tout est irréel. Vous incarnez ce que j’ai toujours désiré… ça pourrait être un piège, non ? »

Et pourtant, elle souriait et ne lâchait point la main du jeune homme. Elle était définitivement plus loquace que lui quand il s’agissait de sentiments, ou de ressentiments ici, mais après quelques secondes de silence, elle le lâcha précipitamment. Que faisait-elle ? Il n’avait pas besoin d’entendre tout cela, c’était très gênant et elle se retourna pour ne pas qu’il la voie. Ce n’était pas son genre d’être désemparée, ou gênée d’agir avec autant d’aisance et quand elle songea qu’elle aurait voulu le serrer contre elle… Ah, il était l’Archiviste et il ne gardait pas ses distances pour rien. Il n’était pas comme elle, comme Paiven, elle l’aurait enlacé sans retenue, lui. Parce qu’elle était comme ça, et qu’avec Harand, le simple fait d’y avoir pensé la mettait dans tous ses états. Elle devait se reprendre, éclaircir sa voix et lui faire face à nouveau.

« Ah pardon, je recommence.. C’est donc décidé, je reste ! Et maintenant, je vous écoute. Vous m’avez dit être curieux et, comme je le suis aussi, ça ne me dérange pas. Que voulez-vous savoir ? Ne soyez pas timide. »

Elle le taquinait, bien sûr, mais au moins elle avait repris ses esprits. Elle arborait de nouveau son grand sourire et si elle était un peu secouée par ce qu’il venait de se passer, elle n’en montrait rien. Elle allait donc rester parmi eux… Non, vraiment, elle ne s’y faisait pas encore.


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What do you do when you stop running ? ✲ Harand

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