La respiration du chevalier était forte et saccadée. Un effort physique faire plaisir à sa douce, il sera contre lui la belle blonde tout en joignant ses lèvres aux siennes. Ils échangèrent de long baisers amoureux, avant que le chevalier ne se déplace sur le côté sans l'écraser, mais néanmoins sans la lâcher pour autant. Prenant la jeune femme dans ses bras et caressant sa peau si délicate et douce. A cet instant le temps semblait sur pause, aucunes secondes, aucunes minutes ne découlaient et cela arrangeait bien le baron ne souhaitant pas que cet instant contre sa belle soit gâchée par le soleil levant aussi magnifique soit-il. Il abaissa le regard et dans la lueur des feux de la ville, il admira son visage, il était paisible et agréable. Des mèches blondes voulant se rebeller tombaient sur son doux visage. Uther amena doucement son visage rejoindre les lèvres encore chaudes de la belle blonde et y déposa un long et tendre baiser. Il garda la jeune Marchèenne contre lui, reprenant conscience du monde petit à petit, sortant de la brume dans lequel leurs ébats l'avait plongé. Seul l'envie de la garder auprès de lui, revenait dans son esprit, comme si tout autres calcul politiques, ou soucis disparaissait lorsqu'elle était dans ses bras. Le regard perdu dans celui de sa belle ils gagnèrent le sommeil tout en s'observant l'un l'autre, silencieusement.


Le soleil se levait doucement sur la cité de Verchiel, la ville reprenait vie après la pause du soir. Une pause qui avait rapproché Ysaliss et le Baron et, ce fut dans ses bras que le chevalier trouva sa belle lorsqu'il ouvrit les yeux. Elle avait semble t-il tirée une couverture pour éviter que le froid ne s'empare de leurs corps qui étaient encore à découvert. Cependant, cela ne semblait pas les gêner outre mesure. Il observa avec ses yeux encore endormis le visage de la belle Marchèenne et passa doucement une main pour caresser sa joue tendrement, tout en admirant chaque trait de cette femme. Elle était déjà réveillée et s'il en jugeait à la mine qu'elle avait depuis un moment, la fatigue ayant abandonné physiquement son visage. Elle resplendissait, ses cheveux blonds éclairée par la lueur du soleil levant.

"Bonjour" dit-il en souriant à sa douce, sur un ton calme et heureux de prononcer ses premiers mots de la journée à l'intention de celle qui lui procurait autant de bien être.

Après l'instant brûlant qu'ils avaient passé, Ysaliss s'était blottit contre son amant et avait passée de longues minutes à le regarder, silencieuse, jusqu'à ce que les yeux du jeune homme ne se ferment de fatigue. Un petit sourire aux lèvres, elle les avait recouvert des doux draps soyeux pour qu'ils n'aient pas froid et s'était mise à l'aise contre lui, déposant un léger baiser sur l'avant-bras de son beau chevalier. Elle ferma alors les yeux et trouva un sommeil réparateur qui ne se brisa que le lendemain matin. Le soleil se levait à peine sur la ville de Verchiel et, habituée aux horaires matinaux de la "Rose en fleur", la jeune femme ouvrit les yeux en étouffant un bâillement derrière sa main. D'abord déstabilisée, elle regarda autour d'elle, surprise de se trouver dans de si riches appartements. Le corps chaud et paisible d'Uther était toujours allongé contre elle et les dernières heures lui revinrent rapidement à l'esprit, la faisant sourire alors que ses joues s'empourpraient. Elle se tourna alors sur le ventre et laissa son regard glisser sur le visage du charmant baron. Ce n'était pas un rêve échappé des étranges recoins de son imagination, pensa-t-elle, se retenant de toucher le jeune homme pour prouver la véracité de la vision qui s'étalait sous ses yeux.

Elle se contenta de le regarder, observant la façon dont les traits de son visage étaient harmonieux et relâchés dans le sommeil. Elle aurait pu rester des heures ainsi, à le contempler et c'est ce qu'elle aurait fait s'il n'avait pas ouvert ses paupières de lui-même quelques longs instants plus tard. La main du beau chevalier se posa alors sur la joue de la jeune marchéenne, la caressant tendrement et elle lui offrit un doux sourire, appréciant ses marques d'affections de bon matin.

"Bonjour" lui dit-il alors, la voix légèrement rauque de sommeil.

Le sourire sur les lèvres d'Ysaliss s'agrandit un peu plus et elle prit la main du charmant baron dans la sienne, plus fine, avant de la porter à ses lèvres.

"Bonjour, mon Uther." murmura-t-elle comme si elle avait peur de briser cet instant si particulier.

Reposant délicatement la main du jeune baron là où elle l'avait trouvé, elle fit glisser la pulpe de ses doigts sur le bras de son amant, rejoignant son épaule et continuant le voyage jusqu'à son oreille où elle replaça une mèche de cheveux brun qui semblait ne pas vouloir se laisser discipliner. Tout cela était nouveau pour elle. Habituellement elle était levée et travaillait déjà lorsque l'homme avec qui elle avait passé la nuit se réveillait. Mais elle voulait profiter de ce moment si doux et si tendre auprès d'Uther. Elle voulait que cela ne s'arrête jamais et elle se rapprocha un peu de lui pour que la chaleur de leurs corps se renforce dans l'air bien plus frais du matin.

Le feu de la cheminé s'était arrêté de brûler plusieurs heures auparavant et personne n'était venu s'en occuper, mais cela ne la gênait pas, bien au contraire. Personne n'était venu les déranger et troubler leur sommeil paisible, comme s'ils étaient seuls dans cette immense demeure. Sa peau contre celle d'Uther, elle frissonna du plaisir de se trouver dans ses bras et elle poussa un petit soupir, apaisée par ce réveil agréable.

"Bonjour, mon Uther." voilà les premiers mots qu'entendit Uther en ce début de journée. Une simple phrase qui lui fit afficher un grand sourire. Elle l'avait appelée par son prénom en rajoutant dans sa phrase délicate qu'il était désormais sien et il cette phrase fit grandir la joie de ce matin merveilleux, car par définition, elle était sienne. Dans la rosée et la fraîcheur du matin il sentit les douces lèvres de sa belle contre sa main, un contact chaleureux et apaisant à la fois, non pas qu'il en avait besoin, mais il appréciait cette marque d'affection. Elle fit remonter ses doigts le long de son bras et il observa avec quelle délicatesse et finesse la séduisante blonde réalisait ce geste, pour venir passer derrière son oreille une de ses mèches rebelles. Elle se rapprocha de lui et l'y aida l'attirant contre son corps, la chaleur que dégageait chacun d'entre eux aurait pu les abriter de n'importe quel froid pensa t-il, il était bien ici, avec elle dans ses bras. Il observa le ciel par la porte fenêtre en face du grand lit et essaya de déterminer l'heure qu'il était. Voyant que son regard se portait majoritairement sur sa douce plutôt que sur la luminosité il abandonna cette idée et se concentra sur la belle Marchèenne à ses côtés. "Bien dormis ma L'Yss ?"

Yss', voilà le surnom qu'il avait donné à la charmante blonde. Il venait de la surnommer "Sa l'Yss" créant ainsi un lien avec le Lys cette fleur représentante de pureté était ce que représentait alors Ysaliss à ses yeux. Elle était symbole de pureté, un symbole céleste. Il l'observa de longues secondes, à moins que ce ne soit minutes ? Il n'en savait trop rien, cependant, il s'en moquait éperdument ce qu'il souhaitait en tout premier lieu était de rester ici avec elle et personne d'autres. Uther profita du temps de réponse pour venir caresser d'une main l'épaule dénudée de sa douce, pendant que de son bras gauche il la tenait près de lui, comme s'il tenait un trésor inestimable.

Rosissant sous le petit surnom qu'Uther venait de lui donner, Ysaliss hocha la tête pour répondre à sa question. Elle n'avait jamais aussi bien dormit de sa vie à vrai dire. Les draps étaient divinement doux, le matelas ni trop moelleux ni trop dur et la chaleur de son amant contre elle exquise. Elle frôla alors, plus qu'elle ne les embrassa, les lèvres de son beau chevalier, fermant les yeux le temps du baiser avant de laisser courir les doigts de sa main gauche dans les cheveux du charmant baron puis de les laisser glisser dans son dos. Elle ne voulait pas le quitter des yeux, craignant toujours qu'il ne s'évanouisse dans l'air frais du matin, telles les dernières volutes d'un songe. Mais son bras autour d'elle et sa main sur son épaule étaient bien réels et elle se dit que, peut-être, il était temps d'y croire.

Elle resta ainsi, sans bouger, respirant à peine au creux de son étreinte. Au fond d'elle-même, durant ces longs jours de voyage, elle s'était surprise à désirer se retrouver là, contre lui et maintenant qu'elle y était, elle ne souhaitait plus en bouger. Elle se sentait complète et son cœur, battant avec régularité était emplit d'un sentiment de plénitude parfaite. Elle soupira avant de lui offrir un nouveau baiser, plus long mais toujours aussi tendre que le précédent. Puis, le plus naturellement du monde, elle alla nicher son nez dans le cou de son beau chevalier où elle poussa un long soupir d'aise.

"Uther…" commença-t-elle dans un murmure, prenant le temps de délivrer le message qui s'imposait à elle.

Elle laissa les secondes s'étirer lentement avant de relever doucement la tête et de plonger son regard dans celui du jeune baron.

"Mon Uther…" tenta-t-elle un nouvelle fois sans élever plus la voix. "… j'ai bien peur que mon cœur ne t'appartienne."

Alors que ces mots glissaient hors de ses lèvres et qu'elle rosissait, elle sut. Ce sentiment qui s'emparait d'elle en cet instant était incontestable et elle lui sourit, sa main caressant toujours le dos du charmant baron avec douceur. Elle sonda son regard du sien, n'attendant rien de lui. Elle se contentait du fait qu'il le sache. Cela lui suffisait amplement. Alors qu'elle l'observait toujours, ne voulant rien perdre de ce spectacle si agréable, trois petits coups résonnèrent contre la porte de la chambre et Ysaliss se crispa brusquement contre son amant.

uther sourit en voyant sa douce rougir, elle était si belle quand sa timidité refaisait surface, rosissant son doux visage déjà très beau. Il garda sa belle contre lui un instant, jusqu'au moment où elle vint déposer sur ses lèvres un baiser léger. Uther ferma les yeux quand le visage de sa belle était près du sien, sa présence et sa proximité était quelque chose dont il aimait apprécier à fond. La main gauche de la belle blonde passant dans ses cheveux lui plaisait, il commençait à s'habituer à cela et aimait beaucoup d'ailleurs la sensation produite par cet acte. C'est alors que la douce revint vers les lèvres du chevalier pour un baiser plus long cette fois-ci, il admira paisiblement la séduisante Marchèenne allongée à ses côtés et son bras la tenant comme l'aurait fait un dragon de son trésor. Elle était si précieuse, il ne voulait en aucun cas que la brise du matin l'emporte loin de lui. Son cœur battait encore fort dans son torse quand son regard sombra dans celui bleu-vert de sa compagne, alors qu'un autre baiser fut échangé, la tête de la charmante blonde vint dans le creux du cou du Baron qui reposa sa tête légèrement contre celle de son amante, respirant ainsi l'odeur enivrante de sa belle et utilisa sa main droite pour caresser le dos nu de celle-ci.

"Uther..." elle venait de prononcer son prénom dans un soupir, cela n'était que son prénom il est vrai, mais l'entendre dire de la bouche délicate de la femme qui faisait battre son cœur aussi vite, il prit le temps d'apprécier ce sentiment serrant pendant un court instant la blonde contre lui un peu plus fort. Lorsqu'elle recommença sa phrase et qu'elle réussit à la finir, Uther le regard plonger dans le sien, il remonta  doucement sa main droite du dos à l'épaule de la jeune femme, puis venant dans son cou pour arriver à sa joue. Il s'approcha doucement de ses lèvres murmurant "Mon cœur est..." il n'eut pas le temps de finir sa phrase que trois coups avaient été donnés à la porte. Sa compagne s'étant réfugiée contre lui et alors qu'il la serrait contre lui pour la rassurer tout en remontant une couverture pour couvrir sa belle, afin que personne ne la voit à découvert. "Qui est-ce ?" demanda-t-il. Une voix féminine, répondit simplement à travers la porte. "Mon seigneur, c'est votre humble servante Elphie. Je viens demander où votre seigneurie souhaite prendre son petit déjeuner ?" La servantes n'osait pas entrer dans l'autorisation du baron et cela arrangeait plutôt bien Uther rassurant ainsi sa chère et tendre, il plongea son regard dans le sien pour retourner la question à sa douce. Uther désirait l'avoir pour lui encore un peu de temps, mais il ferait selon sa volonté, si elle désirait pour sa part de descendre à la salle-a-manger pour son premier petit-déjeuner à Verchiel.

Les trois petits coups tapés à la porte brisèrent soudainement le moment de calme et de contemplation que partageaient Ysaliss et son amant. Le jeune homme la serra un peu plus contre lui avant de demander qui venait le déranger. Il n'avait pas terminé sa phrase, interrompu par l'intrus de l'autre côté de la porte et la jeune marchéenne se sentit soudainement inquiète de ce qu'il avait voulu lui dire. La personne de l'autre côté de la porte était en réalité une servante et elle s'enquérait du lieu où Uther voulait prendre son petit-déjeuner. Le regard du jeune baron vint trouver celui de la jeune blonde à ses côtés. Il l'avait recouverte un peu plus comme pour la cacher aux yeux de sa domestique dans le cas où elle entrerait dans la pièce et la jeune femme lui en fût reconnaissante, bien qu'elle fût gênée de la situation. Elle venait d'arriver au château et partageait déjà la couche du seigneur des lieux. Les ragots allaient aller bon train s'ils étaient vus ainsi.

Mais elle ne pouvait se résoudre à quitter ses bras. Pinçant les lèvres en proie à un dilemme de bien faible importance mais qui en avait tout de même à ses yeux, elle réfléchit rapidement. S'il lui demandait silencieusement ce qu'elle désirait cela signifiait que ce qu'on dirait d'eux lui importait peu. Elle lui sourit alors timidement avant de prendre la parole, d'une voix basse.

"Nous devrions peut-être nous préparer pour descendre." furent alors ses mots, bien qu'elle n'en pensa pas un seul. "Bien qu'il serait agréable de partager ce petit moment ici, je m'en voudrais d'être la source de rumeur qui entacheraient ta réputation auprès de tes gens."

Voilà que la bienséance se rappelait à eux et Ysaliss sentit son cœur se serrer. L'homme avec qui elle venait de partager de si heureux moments lui sembla une fois de plus inaccessible. Qu'allait penser le petit personnel en sachant qu'elle, une simple femme, venait de partager la couche de leur seigneur ? Elle baissa les yeux instinctivement comme si elle ne se sentait pas digne de croiser son regard et elle maudit son faible lignage de se mettre une fois de plus sur la route de son bonheur.

Uther profita du temps de réponse de sa belle pour la dévorer du regard. Il appréciait l'avoir contre lui et du temps qu'elle réfléchissait il la dévora du regard. Ses yeux bleu-Vert étaient le centre de son attention, il reflétait les pensées de sa douce et il aimait ça. Elle réfléchissait à tout allure, il pouvait l'apercevoir au travers de ses pupilles. Lorsqu'elle annonça finalement sa réponse, le Baron devenait facilement qu'elle n'était elle-même pas d'accord avec ses propres mots, cependant, il hocha doucement la tête et vint déposer un baiser sur son front la gardant près de lui comme s'il avait peur de la perdre. Il avait désormais sa réponse et savait ce qu'il devait dire à la domestique, il prit son temps laissant quelques secondes défilait avant de porter la voix pour qu'elle atteigne l'oreille de la servante derrière la porte. "Nous prendrons le petit-déjeuner ici." Annonça t-il. Le chevalier était donc en accord avec la seconde partie de la phrase de la séduisante blonde qu'il avait à ses côtés et l'avait prouvé par ces paroles. La domestique n'avait répondu qu'un simple "Oui monseigneur" avant de partir, les pas de son départ s'étant fait entendre dans le début des escaliers pour aller aux cuisines.

"La source de rumeurs ? Peu m'importe les rumeurs, je ne veux qu'être avec toi." Il reposa un baiser sur le front de la belle femme avant de revenir planter son regard dans le sien reprenant ainsi sa phrase qu'il n'avait pu finir quelques instants plus tôt à cause de l'intervention de la jeune servante. "Ce que je voulais te dire avant qu'on ne soit interrompu.." Il sourit à l'intention de sa belle avant de poursuivre. "Mon coeur est tient, ma L'Yss."

Il laissa découler le moment de silence entre eux, profitant simplement de la proximité avec sa chère et tendre. Il l'aimait et l'avait lui aussi dit clairement. Maintenant que les choses avaient été dites, Uther se sentait plus léger et heureux à la fois, elle savait ce qu'il ressentait pour elle et il savait ce qu'elle ressentait pour lui. Donnant ainsi un but à leur relation. Ce n'était pas qu'une simple passade, mais quelque chose que le Baron espérait voir durer et pourquoi pas jusqu'à ce que la mort réclame l'un des deux êtres. Mais il était  peut être encore trop tôt pour y penser. Il devait profiter du moment présent et savourer chaque instant avec la belle blonde. Le baron avait oublié le simple lignage de sa douce, elle était déjà noble pour lui.

Le regard d'Uther ne quittait pas celui d'Ysaliss alors qu'elle tentait de prendre une décision raisonnable. Lorsqu'elle eut rendu son verdict il déposa un doux baiser sur le front de la jeune voleuse avant de donner une réponse à la servante, surprenant son amante par la teneur de son message. Elle le regarda, confuse et il lui donna la raison de ses mots, la rassurant en lui disant que peu lui importait les rumeurs, il ne désirait qu'être avec elle. Alors qu'il lui offrait un nouveau baiser, les joues de la jeune marchéenne s'empourprèrent. Replongeant son regard dans celui de son interlocutrice, il lui avoua alors ses sentiments à son égard, faisant ainsi battre le cœur d'Ysaliss sur un rythme plus soutenu.

Les mots du beau chevalier résonnaient toujours aux oreilles de la jeune voleuse et celle-ci lui sourit, heureuse de savoir ses sentiments partagés. Préférant les gestes aux paroles, elle caressa la joue du charmant baron, passant sa paume sur la peau d'Uther avant de remonter perdre ses doigts dans les cheveux légèrement emmêlés de son amant. L'attirant à elle, elle lui offrit une pléiades de baisers, couvrant alors son visage de douceur et de tendresse puis le serra un peu plus contre elle. Il n'y avait rien à ajouter et elle se contenta de son étreinte, presque prête à se rendormir ainsi entre ses bras.

Ce fut trois nouveaux coups contre le bois de la porte qui la fit se crisper à nouveau. Serrant un peu plus le drap contre elle, elle attendit, anxieuse que le baron invite la domestique à entrer. Ils n'étaient pas en tenue de recevoir qui que ce soit dans la chambre et cela la gêna mais ne sembla pas gêner Uther outre mesure. Leurs vêtements éparpillés au pied du lit ne pouvaient laisser d'équivoque au visiteur sur la nature de leur agréable activité nocturne. Se serrant contre son beau chevalier, tel que si elle souhaitait disparaitre entre ses bras, elle l'entendit donner l'ordre à la domestique d'entrer.

Le chevalier souriait en observant chaque trait du visage de sa belle et contempler chaque parcelle de son visage qui affichait un air surpris et même en temps remplis de joie à l'annonce de la décision et aux derniers mots qu'il avait prononcé. Il vit les joues de sa belle virer au rose presque rouge, alors que son regard se perdait dans celui de sa belle. Ainsi, il laissa la main et les doigts fin et agile de sa douce passer sur sa joue et remonter jusque dans ses cheveux. Le contact avec la peau de sa belle n'était que plaisir et chaque mouvement était l'origine de frémissements qui parcourait son visage. Son coeur battait fort maintenant dans son torse, le monde autour d'eux s'effaçait ne laissant que le Baron et la séduisante blonde, seuls, dans un vaste monde. De longs et doux baisers furent alors échangés, serrant un peu plus sa douce contre lui, sa main gauche entourant la taille fine de la belle Marchèenne.

Lorsque les trois coups contre la porte retentirent à nouveau, les lèvres d'Ysaliss abandonnèrent celles d'Uther et elle se crispa une nouvelle fois contre lui. Il ne répondit pas tout de suite et observa sa belle, son regard se portait sur les vêtements - Ou du moins ce qu'ils en voyaient - qui reposait au sol, aussi il comprit l'inquiétude de la charmante blonde, mais n'afficha qu'un léger sourire. Il se moquait bien qu'on sache ou pas ce qu'ils avaient fait, de tout façons le fait qu'ils soient dans le même lit ne pouvait indiquer rien d'autres surtout avec une aussi belle femme dénudé à peine recouverte des draps et couverture qu'offrait le grand lit. Les vêtements entendues au sol ne faisaient que confirmer ce que l'on pouvait penser en les voyants tout deux couchés.

Uther prit le temps de déposer un baiser sur le front de sa chère et tendre et de caresser son épaule doucement comme pour la détendre. Puis offrit enfin une réponse aux domestiques qui attendait devant la porte. "Tu peux entrer." . A peine avait-il finis sa phrase que déjà la porte s'ouvrait et faisant entrer non pas une, mais deux domestiques. Ayant compris la formulation de leur seigneur quelques instants plus tôt par le "Nous" ce fut deux plateaux de petit-déjeuner qui furent déposer sur chaque table de nuit. Quand cela fut fait elles attendirent la permission de leur seigneur de pouvoir s'éclipser. "Je vous en prie, vous pouvez y aller. Merci pour les plateaux." Les deux domestiques s'inclinèrent non pas uniquement pour le baron mais également pour Ysaliss et discrètement l'une des deux servantes la fixa en souriant, montrant alors un respect et ne cachant pas qu'elle enviait la jeune femme, qui pour elle était déjà sa Maîtresse. Puis elles disparurent en fermant la porte laissant de nouveau seuls les deux amants, dans la chambre du baron. Les plateaux étaient remplis de divers mets, notamment des fruits étant donné que Verchiel était principalement un producteur de fruit en fournissant souvent à Montsimmard pour la tour du cercle. Il y avait également quelques tranches de pain fournis il y a peu par le boulanger de la ville et des confitures de fruits que la cuisinière avait le secret.

Uther déposa un baiser sur le front de sa douce "Bon appétit ma l'Yss." et la regarda en souriant attendant poliment qu'elle mange d'abord, cela serait son autorisation pour pouvoir déjeuner à son tour.

Crispée contre le torse de son amant, Ysaliss regarda les deux domestiques entrer dans la grande chambre et déposer les plateaux sur les tables de nuits qui encadraient le lit. Se faire ainsi servir gênait la jeune femme mais elle se contenta de fixer les deux femmes, reconnaissant la plus jeune des deux qui l'avait aidé la veille à s'habiller et se coiffer. Une fois leur besogne finit, elles se retirèrent sous le remerciement de leur seigneur, non sans avoir au préalable offert une révérence au couple et un petit sourire à la jeune marchéenne auquel cette dernière répondit de façon simple.

La porte se referma ensuite sur les deux servantes et Ysaliss se détendit légèrement dans les bras de son beau chevalier. Elle le regarda prendre son plateau avant de faire de même, son regard glissant sur les différents mets qui le recouvrait. Elle n'avait pas l'habitude de prendre de petit déjeuner aussi copieux et elle se demanda bien si elle serait capable d'avaler plus que quelques fruits.

Le regard de son amant semblait suivre ses moindres gestes et elle sourit timidement alors qu'il déposait un léger baiser sur son front, lui souhaitant ensuite un bon appétit qu'elle n'était pas certaine d'avoir à cette heure.

"A toi aussi, mon Uther." lui répondit-elle avant de reporter son attention sur ce qui s'étalait sous ses yeux.

Incertaine, elle commença par boire un peu d'eau fraiche avant de reposer le gobelet de métal et de laisser glisser ses doigts sur les divers fruits. Elle ne les connaissait pas tous et s'attarda sur l'un d'entre eux, rond et d'une belle couleur orangée. Elle en avait déjà vu sur des étals et savait qu'ils étaient appelés oranges mais n'en avait jamais goûté car leur prix était bien trop élevé. La peau n'était pas lisse comme celle d'une pomme et légèrement étrange. Décidant de tenter l'expérience, elle la porta à sa bouche, pensant que, telle une pomme, elle pouvait simplement croquer dedans.

Le goût était amer et elle fronça soudainement les sourcils alors que son visage montrait le déplaisir que ce fruit lui apportait. Fermant les yeux, elle avala sa bouchée avant de reprendre le gobelet de métal, elle tenta de faire passer le goût de deux longues gorgées puis tourna son regard honteux vers son amant qui semblait amusé du spectacle qu'elle lui offrait.

"Je suppose que cela ne doit pas se manger ainsi." lui dit-elle gênée, une fois de plus, par son ignorance. "Du moins je l'espère, car sinon je ne comprendrais jamais l'attrait que ces fruits ont pour les nobles, outre le fait qu'il montre qu'ils sont assez riche pour en acheter."

Ses mots furent suivit d'un petit rire qui s'arrêta presque aussitôt qu'il eut franchi ses lèvres et elle porta une main à sa bouche comme pour s'empêcher de médire plus sur les grands de Thedas.

"Je suis désolée. Je ne voulais pas…" commença-t-elle avant de s'arrêter à nouveau.

Étrangement elle avait oublié le statut de son hôte et amant. Il se comportait de façon si simple que, pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, cela lui était simplement sortit de la tête.

Le baron sentit son amante se détendre lorsque les deux domestiques sortirent de la pièce.  Il sentit l'hésitation dans les gestes de sa belle. Se pouvait-elle qu'elle n'ait pas faim ? Cela n'aurait été d'aucun soucis, cependant, elle saisit quand même un fruit et l'examina avec attention. Uther la regarda à la fois amusé et fasciné. Il n'avait pas eu cette phase de la découverte du fruit, ainsi toute sa vie il avait vu certains aliments qui lui semblait aujourd'hui anodin et oubliait parfois que la majorité du peuple n'y avait pas accès. Lorsqu'elle répondit à sa formule de politesse lui souhaitant un bon appétit il sourit quand il entendit de nouveau son surnom. Cette femme créait une réaction de par sa présence et ses mots et même si cela était étrange, le chevalier ne s'en serait débarrassé à aucun moment.

Uther choisit une poire, un fruit qu'il affectionnait pour sa simplicité et son gout ainsi que la sensation qu'il laissait dans la bouche lorsqu'il était avalé. Son amante choisit elle, une orange. Il fut surpris lorsqu'elle porta le fruit à sa bouche sans enlever la peau et lorsqu'elle fit une grimace, il ria silencieusement observant la scène jusqu'à ce qu'elle tourne le regard vers lui et qu'elle parle de la façon de manger ce fruit et au passage critiquer la noblesse. Même si Uther ne prit pas la remarque pour lui, elle présenta ses excuses. Aussi, il prit sa main dans la sienne et lui sourit. "Il n'y a pas de mal à critiquer une caste sociale. De plus, tu es honnête." Il prit de son autre main la dites Orange et commença à retirer la peau. "Voilà, il faut enlever la peau et ensuite l'on peut la manger." Il s'appliquait à retirer chaque morceau de peau soigneusement comme s'il la préparait pour l'impératrice. Retirant chaque imperfection de son travail. Une fois que ce fut fait, il la plaça entre sa belle et lui, y déposa un baiser et la tendit vers sa chère et tendre. "Voilà pour toi ma l'Yss".

Il regarda la charmante femme manger son orange. S'il existait un être pouvant manger tout en étant séduisant, c'était bien elle. Le baron ne pensait plus à l'écart social, à vrai dire il n'y avait pas forcément pensée un jour. Mais le fait de la voir ainsi à côté de lui, le ravis. La journée ne faisait que commencer et elle allait sans doute être longue. Il avait énormément de choses à lui apprendre. Le plus important été de lui apprendre à lire et écrire pour qu'elle ne soit pas démunie au cas ou. Et puis il prendrait plaisir à lui apprendre, cela lui ferait passer du temps avec elle.

Pour l'instant, il ne devait pas y penser, profiter du moment présent. Il finit son fruit doucement en l'admirant manger. La cheminée s'était depuis longtemps éteinte et heureusement que les couvertures du lit maintenait une température correct au sein de celui-ci. En cette période, rien n'était plus terrible que le froid.

La main d'Uther sur la sienne, bien que rendue calleuse pas de nombreuses heures d'entrainement, était agréable et Ysaliss frissonna, incapable de réprimer le léger tremblement qui s'empara d'elle. Il la rassura, louant son honnêteté avant de prendre le fruit de sa main libre et, lâchant ses doigts, il entreprit de peler l'orange pour elle, lui expliquant par la même occasion comment elle se mangeait. Ses gestes de son amant étaient empreints d'une habitude qui la redit soudainement jalouse de son lignage. Les lacunes de la jeune voleuse, qui passaient généralement inaperçues, étaient soulignées par la haute éducation du jeune chevalier. Il y avait tellement de choses qu'elle aurait aimé connaitre, tellement de savoir qu'elle n'avait pas pu acquérir qu'elle ressentit soudainement un vide en son cœur et le doute reprit sa place au creux de ses entrailles. Serait-elle jamais à la hauteur de son charmant baron ?

La jeune marchéenne était consciente qu'une bonne éducation ne faisait pas pour autant de quelqu'un une bonne personne mais elle savait que cela était essentiel pour faire partie de la noblesse. Soudainement la tache se révélait bien plus ardue qu'elle ne lui avait paru lorsqu'Uther lui avait fait part de son plan. Bien que consciente qu'elle n'était pas idiote, elle doutait fortement de pouvoir rattraper le retard d'une vie en quelques mois. De plus, si le beau chevalier était vraiment sérieux à son propos, elle devrait se montrer digne de lui ; pas seulement dans les actes et les paroles mais aussi dans sa réflexion et sa compréhension des choses.

*En suis-je seulement capable ?* se demanda-t-elle alors, en détaillant l'harmonieux profil du jeune homme à ses côtés.

Il était toujours concentré sur sa tâche et n'avait pas remarqué les tourments qui s'emblaient assaillir la jeune femme à cet instant. Pinçant les lèvres, elle chassa ses idées noires. Se poser de telles questions ne ferait que la ralentir et la déstabiliser au moment de son apprentissage. Une lueur de détermination dans le regard, elle se concentra sur les mains de son amant, analysant la façon dont il utilisait ses doigts pour peler le fruit. Elle se devait de paraitre naturelle dans ses moindres gestes si elle voulait passer pour une noble aux yeux de la cour d'Orlaïs et une chose aussi anodine que peler une orange pouvait la trahir si elle n'était pas faite avec exactitude.

Une fois qu'il eut finit de préparer le fruit il y déposa un baiser avant de le tendre à Ysaliss. Elle lui sourit, attendrit par cette marque de tendresse un peu originale mais pas déplaisante avant de prendre les quartiers d'orange et d'en gouter un, timidement. Alors que ses dents perçaient la peau fine de la petite tranche, un jus frais et sucré se répandit dans la bouche de la jeune marchéenne et la surprise se peignit sur ses traits. Comment un fruit à la peau si amère pouvait être si doux ?

Savourant la bouchée, elle ferma les yeux de plaisir. Elle comprenait mieux le prix d'un tel met à présent et se délecta de chaque morceau tel que s'il était un trésor. Ce n'était peut-être pas grand-chose, mais elle avait appris une nouvelle chose et la journée ne faisait que commencer. Etrangement, elle sentait que nombreuses serait les connaissances qu'elle emmagasinerait au contact d'Uther et mangea soudainement avec plus d'appétit, se préparant ainsi à une longue journée d'apprentissage qui, elle l'espérait, ne serait que la première d'une longue suite.

Le contenu de son plateau avalé, elle poussa un petit soupir de contentement avant de poser un baiser légèrement collant de confiture sur la joue de son amant.

"Merci, mon Uther pour tout ce que tu m'apportes."

S'allongeant contre lui, elle profita encore un peu de sa chaleur et de la tendresse qu'il lui offrait avant de repousser les couvertures et de sortir du lit dans la fraicheur de la pièce. Elle aurait aimé rester ainsi plus longtemps mais elle avait encore tellement à découvrir et à apprendre qu'elle ne pouvait se permettre de flemmarder ainsi. Il leur fallait encore se préparer afin de faire face à une longue journée de découvertes et Ysaliss avait grand mal à réfréner l'élan d'enthousiasme qui naissait en elle à cette idée si plaisante.