Le matin était toujours un des moment où tout était actif à la tour , les apaisés commençaient leur devoirs respectifs les templiers finissaient leur ronde de nuit et ceux de la journée commençaient lentement à prendre leur postes pas spécialement désireux de s’atteler à leur tache . C’était le moment idéal, celui qu’avait choisi Bloedwenn pour se faufiler à quelques chambres de là dans celle qui ne lui appartenait pas. Enfin fut un moment on la croisait plus souvent là que dans la sienne mais c’était presque une autre époque. Heureusement qu’elle connaissait comme sa poche la cadence et la posture de chaque templier, plus utile que de connaitre leur nom ou visage…

La brune c’était donc glissée dans la chambre de Louis.
Depuis leur dispute mémorable, elle a fait tout son possible pour l’éviter et les rares fois ou cela n’a pas été possible Bloedwenn a préféré s’esquiver le plus vite possible en omettant de lui adresser autant paroles que regards. Peut-être que cette attitude l’a blessé, peut-être pas, mais en tout cas elle n’a voulu rien risquer. Louis aime suffisamment les templiers et ces derniers lui ont fait bien assez de misères. Avec la fuite des mages leurs tortionnaires ont « serré la vis » comme si ce n’était pas déjà à cause de cela que ses compatriotes avait pris la poudre d’escampette. Bref essayez d’apprendre le bon sens a ces idiots c’est comme donner de la confiture aux cochons…

N’empêche Aerin lui manque et l’a fichue dans un pétrin sans nom …
Parce que bien sur mademoiselle l’elfe se fait la belle (et même pas elle , c’est juste une expression) mais c’est sa compagne de chambre que l’on agresse et que l’on violente . Comme si c’était de sa faute et qu’elle aurait du les prévenir …. Mais les trois quarts des gens a la tour veulent la quitter même les templiers .... il aurait fallut que ce monsieur explicite mieux sa demande . La chantrie ne recrutait elle que des sombres crétins ?

Enfin ce n'était pas la raison pour laquelle elle s'infiltrait dans la chambre de Louis , mais c'était lié. En partie...

Il avait décidé de quitter la tour avec eux pendant un moment pour une raison aussi idiote que leur ordre.

Sauver thédas parce que c'est l'enclin ...

Oui rien que ça, parce que les templiers aiment la grandiloquence pour des broutilles , ils ne sauveront pas Thedas en un seule escapade, Bloedwenn le sait mais ils aiment à se croire plus grand qu'ils ne le sont véritablement. On lui à proposé aussi de les assister. Elle a demandé si c'était un ordre ,ils ont répliqué non alors elle leur a répondu qu'elle avait des élèves a former.

Pourquoi irait elle risquer sa peau pour sauver des gens qui la rejette ? Surtout sans aucune compensation financière et dédommagement pour la tenue qu'elle allait perdre .....Est elle naïve à ce point ? Veut-on lui faire croire que les hommes sont meilleurs ?

Tant qu'on ne la forcera pas à sortir de la tour, elle ne mettra pas un pied dehors pour les autres.

Ce n'est pas le cas de l'occupant principal de la chambre, lui il veut sauver le monde . Aussi elle s'assoit sur son lit et l'aide a se réveiller en caressant ses mèches d'or. Petite elle avait complètement craqué sur ses cheveux bouclés et avait presque jalousé cette somptueuse crinière. Elle n'est pas là pour ça pourtant mais pour lui parler , suite à leur dispute mémorable elle a reçu une lettre de sa part . Elle ne l'a pas lue , ni même ouverte .

Elle veut parler avec lui avant qu'il ne risque sa peau inutilement. La brune attends patiemment qu'il ouvre les yeux et une fois que c'est la cas elle ne peux que dire comme entrée en matière .

- J'ai toujours trouvé que tu avais des cheveux magnifiques... mais tu devrais peut-être songer à les couper , un peu .

Au moins on ne pourra pas lui dire qu'elle a été agressive dans ses mots.
- Bonjour

Je rêvais. Enfin, j'espère. Je discutais de la politique économique d'Antiva, assis sur un drakolisque sur les murs de la Tour de Monsimmard, et mon interlocuteur était un dindon masqué.
Je rêvais. Sûrement.

Et soudain, une main se pose sur mon front. Je suis réveillé brutalement par ce contact inattendu, mais j'évite d'ouvrir les yeux trop rapidement. Il n'y avait personne dans mon lit cette nuit (comme depuis un petit moment, d'ailleurs) et je n'attendais personne. Soit c'est un flirt très motivé, soit c'est une personne animée d'intentions louches. Avec les derniers événements, je ne dors que d'un œil et ne peux dissimuler une certaine paranoïa.

Pas un bruit, pas un geste, sauf cette main baladeuse, douce au demeurant. On dirait... non, ce n'est pas possible. Une légère respiration... Je me décide à ouvrir les yeux, et découvre à ma grande stupeur le visage de Bloedwenn. J'avais reconnu son toucher, mais je ne m'attendais vraiment pas à elle. Le chaton devenu vipère...

"Heu, bonjour, pet... Bloedwenn"
Elle n'a pas l'air très en forme, ma petite fleur. Ça fait bientôt six mois que je ne l'ai pas vue de près, et le tableau n'est pas reluisant. Soit la nuit a été courte (et fêtarde) soit longue et insomniaque.
Cela étant, je n'ai rien à dire, elle m'a fort justement fait remarquer que je n'avais qu'à me mêler de mes fesses, la dernière fois.

Mon cerveau travaille à toute allure, pour essayer de combler les (nombreux) blancs de l'histoire avec les quelques (rares) éléments dont je dispose; Elle est venue, mettant un mouchoir sur sa fierté (enfin, une tenture. De grand Hall), donc il est certain qu'elle a quelque chose de très important à me dire.
Elle est habillée. Une bonne chose, ça veut dire qu'elle ne vient pas chercher du "réconfort".
Elle est gentille. Alerte rouge! Non, je rigole. J'aimais qu'elle soit gentille avec moi... avant qu'elle ne se comporte ainsi que par calcul.


Ca fait quelques instants que je la fixe du regard, et elle doit commencer à trouver ça gênant. Moi, en tous cas, je trouve ça gênant.
Désolé, ma belle, je suis un peu surpris de te voir ici. Une agréable surprise, bien entendu! Qu'est-ce que je peux faire pour toi?  Je me rend compte en même temps que ma chemise de nuit est très laide; je me lève pour aller me rafraîchir à la bassine, et m'habiller.  Ça ne te gène pas si je me prépare pendant que tu m'expliques tout ça? Je compte sur ta pudeur, hein.

Je ressens une certaine méfiance: me cueillir comme ça, au saut du lit, c'est un ressort bien connu et efficace pour prendre les gens à rebours et s'assurer leur collaboration plus ou moins volontaire. Bloedy est trop maligne pour l'ignorer. Le serpent aime surprendre sa proie, et elle, particulièrement, aime prendre les gens à contrepied. Prudence, mon petit Louis, prudence!

Intérieurement, je repense à tous les soucis qui m'occupent. Dans leur rodéo, les apostats ont détruit un grand nombre de mes notes de recherches; leur sortie explosive a mis les Templiers sur les dents, créant un climat délétère dans la Tour: brimades et dénonciations se multiplient. Il y a même eu un apprenti pour me dénoncer. Le sot.  En tous cas, les privilèges sont tous suspendus jusqu'à nouvel ordre.
Adieu mon symposium sur les nouvelles techniques d'extraction de la liqueur de croc de dragon, ce traitement si efficace pour soigner bronchites et prises de gorges.
Adieu aussi, petites sorties avec les apprentis les plus sages sur les hauteurs de la tour, pour les cours de géographie et de glyphes.

Pour Bloedwenn non plus, la période n'a pas dû être simple. Elle qui traite tellement par le mépris les Templiers a dû recevoir plus que des privations de privilèges de leur part, maintenant que les couloirs bruissent des mots "Oblitération", "Question" et "trahison".

Me mouiller le visage me donne tout à coup envie de faire pipi. Mais je pense qu'il va falloir faire taire la nature pour un temps, car la présence de mon ex amie n'est vraiment pas anodine.
Tout en faisant mes ablutions, j'écoute Bloedwenn m'exposer ses tracas.
Elle porte des marques. Je note une certaine gène quand elle bouge, son œil droit est  abîmé, un peu tuméfié. La soirée a dû être très mouvementée. La question, c'est: mouvementée par choix (petite coquine...) ou par contrainte (salauds de tortionnaires...)?

Louis ouvre enfin les yeux et les mots trouvent la route de sa voix, il s’exprime d’une voix de velours celle que tout le monde as au réveil. Elle ne dit rien mais savoure la musique qu’elle entend. Il l’appelle enfin par son prénom et si une part d’elle est contente de ce changement , le fait qu’il la considère enfin en égale, une autre est étrangement peinée de son petit surnom … comme quoi elle n’est pas encore parfaitement coupée de ses liens affectifs . Un point à améliorer.

A présent qu’il est complètement éveillé Bloedwenn peut admirer les rouages de son cerveau qui se mettent en branle, un rapide coup d’œil à sa tenue, pour vérifier qu’elle en a une et une autre sur la main caressante qui doit le déstabiliser. Pourtant durant leur relation et dans l’intimité elle était plutôt du genre câline…M’enfin il a du oblitérer cela de sa mémoire.

- Je dois te parler en privé d’où ma présence ici et maintenant ...comme tu peux t'en douter
Elle sait qu’elle prend des risques en s’infiltrant comme ça dans sa chambre, mais Bloedwenn sait ce qu’elle veulent et est prête à en payer les pots cassés, de plus les murs dans la tour ont des yeux et des oreilles. Elle sort de sa manche une enveloppe, toujours cachetée, qui lui est destinée et porte l’écriture de Louis qu’elle pose sur le lit où elle est restée assise

- Je voulais te parler de ceci, j’aimerais savoir ce qu’il y est écrit et que tu n’as pas voulu me dire en face.

Elle le provoque, elle le sait, mais elle préfèrera ses mots mêmes les plus difficiles à accepter pour elle, plutôt qu’une lettre où il aura pris son temps pour choisir voire censurer ses propos. D’ailleurs est-il nécessaire de souligner qu’elle ne censure pas ses yeux ? Il peut compter sur sa pudeur mais avec leur passif il n’y a rien de ce qu’il présente qu’elle n’a pas déjà vu. De ce fait peut-on dire qu’elle se rince l’œil ? C’est ma foi une définition adéquate.

- Oui oui compte là-dessus … Ma pudeur t’est toute acquise …

Sarcasme, mais que voulez-vous avec le caractère en acier trempé de la mage, si les coups ne la font pas changer, ce n’est pas la peine d’espère que de simples mots le feront.


- Egalement j’ai à te parler de ta future escapade avec tes amis les tueurs…
Ce n’est pas de sa faute elle confond toujours les mots que ce soit tueurs templiers ou bourreaux elle les interchange sans cesse, cela lui vaut des regards noirs de la moitié de la tour et des effrayés de l’autre moitié, mais depuis quand elle prend des pincettes avec Louis

De but en blanc, et de bon matin, il est parfois difficile d'organiser ses pensées.
"Je te disais que je regrettais les mots très durs que j'avais eu à ton égard. Je ne te comprends pas, mais cela ne me donne pas le droit de te juger. Je te répétais aussi que tu étais toujours précieuse pour moi, et que c'est pour ça que je sur-réagissais quand tu me provoquais.
Et puis, je te rappelais que rien, jamais, ne t'obligera à monnayer tes charmes, en théorie ou en pratique. Un "non" vaut toutes les manoeuvres d'éloignement du monde. J'ai discuté avec certains de tes collègues lucrosiens, qui sont eux-même surpris des extrémités où tu pousses ta conviction".
Je sors de derrière mon paravent, détendu et habillé avec une négligence étudiée.
"Il n'y a rien là dedans que je n'ai pas voulu te dire en face; simplement il est plus facile de poser ses mots face à une feuille de vélin que dans le feu d'une discussion qui provoque des tempêtes dans ton âme."

Elle me dévore du regard, comme je m'y attendais. Bizarrement, depuis peu, cela ne me perturbe pas plus que ça. C'est un peu gênant, sur le principe, mais elle m'a vue nu tant de fois qu'il n'y a plus de mystères entre nous, n'est-ce pas.

Enfin, elle en vient à l'objet de sa visite. Serait-elle jalouse? Inquiète? Toujours est-il que je n'apprécie ni le ton, ni les mots qu'elle emploie. Je me doute que c'est vaguement fait exprès, mais cela me renvoie à ce que Rosélie me décrivait des leçons de Bloed, aussi partiales et orientées que si c'était une soeur chantriste qui les donnait, dans l'autre sens.

"Ce n'est pas une escapade, Bloedwenn. Les nouvelles qui nous parviennent de Val Firmin sont très inquiétantes. Des morts qui marchent et attaquent des voyageurs, des bois hantés, des horreurs qui massacrent les bourgades isolées, je ne crois pas qu'on puisse appeler cela une "escapade".
Quand à mes amis les tueurs, s'ils tuent les horreurs qui hantent ces bois, et les Abominations nées ici ou en dehors de ces murs, j'applaudis des deux mains.
Dis moi, ma chère, quand les Templiers ont-ils tué un mage qui n'avait pas cédé à un démon, pour la dernière fois? Je suis désolé, j'ai la mémoire un peu courte, et ça ne fait que 20 ans que je suis là...

Un peu contrarié par cette approche, je décide de prendre sur moi et d'écouter jusqu'au bout ce que Bloedwenn a à me dire. Mais j'ai toujours envie de faire pipi. Et j'ai faim. Dommage qu'elle ne m’ait pas ramené le petit déjeuner.

Bloedwenn hausse un sourcil, elle se souvient de son altercation avec Louis et franchement elle n’est pas prête pour un second round. La dernière fois les mots de son ancien amant lui avait fait mal mais le pire avait été sans conteste les menaces d’apaisement ainsi que son père qui avait été mis sur le tapis. Une part d'elle regrette de lui avoir parlé de la seule famille qui lui reste. La brune n'aurait jamais cru qu'il oserait lui en parler alors qu'elle c'était confiée à lui , une raison de plus de ne pas faire confiance aux gens ... même à ceux pour lesquels on a de l'affection.

De toute façon ce n'est pas bien grave la vie était faite de déceptions.
mais elle lui laissa faire proprement son mea culpa jusqu'a ce qu'il mette sur le tapis ses "amis " lucrosiens.

- Je me demande de quel lucrosien tu as eu cette réponse, Célina est d'accord sur le principe, Elyrenn doit s'en moquer ... peut être Aloys serait choqué mais il est encore jeune et me place sur un piédestal.

De toute façon même eux ne pourraient faire autre chose que lui apposer un regard noir et peut être une réplique mais au final ils la laisseraient prendre ses décisions , du moment que cela n'entache pas leur fraternité. De toute façon elle n'est pas là pour s'attraper encore avec lui. Une phrase lui arrache un sourire celle ou il confirme que même si c'est par la colère et non par de plus doux sentiments elle provoque encore une tempête dans l'âme de Louis .

Elle devra s'en contenter.

- Littéralement parlant mon très cher Louis il s'agit d'une escapade, puisque tu sors de ton quotidien pour aller ailleurs . par contre je ne ferais aucun commentaire sur ton lieu d'escapade mais personnellement j'aurais choisi un autre endroit et une autre compagnie.

C'est une évidence qu'un lieux remplis de cadavres pouvant bouger n'était pas pour elle la destination première et idéale comme sortie autorisée , mais pour les templiers apparemment c'est le cas .... Pourquoi ne doutes t on jamais de ses gens aux goûts étranges?

- Oh je t'en prie , épargne moi ta morale douteuse et concentres toi un peu sur les faits , ce sont des gens qui se sont entraînés pendant des années à des techniques de désarmement et de mise à mort. Ils sont armés et n'ont pas la moindre peur d'assener des coups . Au dessus de tout cela ils ont déjà tué. Que se soit des abominations ou des bandits ils ont donné la mort. Alors aie au moins l'honnêteté intellectuelle de reconnaître que le terme que j'emploie pour les designer n'est pas faux . Je sais que tu les aimes plus que de raison mais il ne faut pas se laisser aller à l'aveuglement.

Elle siffle sa réplique, parce qu'elle commence à s'énerver, alors qu'elle venait avec toutes les meilleures intentions du monde de surcroît elle ne doit pas faire de bruit sinon elle était la grande gagnante d'un interrogatoire en règle et peut être de deux ou trois coups perdus.

- Je voudrais juste que tu fasses attention là bas, les esprits ici sont déjà assez échauffés et je serais peinée qu'il t'arrive quelque chose de fâcheux. Il me reste de l'affection te concernant.

Jour à marquer d'un rocher blanc , Bloedwenn fait part de ses sentiments à quelqu'un bien sur il s'agit d'une conversation privée qui ne sera pas répétée.... pas vrai ?

Je l'écoute, avec ses positions biaisées et ses discours partisans, et je me rappelle. Celle que j'avais recueilli, et que je croyais aimer, était mesurée et tempérée, ne prenant pas parti politiquement. Elle écoutait, se forgeait une opinion, le plus souvent nuancée, et ne se laissait pas aisément convaincre de changer d'avis. Elle avait du caractère, mais une intelligence aiguë et pénétrante.  

Elle a sûrement raison quand elle prétend que j'étais épris d'un spectre... L'entendre dégoiser sur les Templiers, leur cracher dessus, maudire ceux qui vont se battre alors qu'elle restera tranquillement devant ses brioches au beurre, me donne envie de hurler.
Comment a-t-elle pu devenir aussi égoïste, pour ne pas dire sotte, au point de ne pas voir que ces monstres menacent chacun de nous? L'intelligence ne disparaît pas comme par magie, et pourtant, à l'écouter, on pourrait le croire.

Et en même temps, elle déploie une vraie intelligence oratoire, pour étayer son tissu de mensonges. Cette femme est fascinante!

"Viens avec nous, Bloedwenn. Tu pourra toi aussi faire une "escapade", et te rendre véritablement utile. Tu te plains que tes pouvoirs t'ont enfermés ici; pour une fois, ils pourraient t'en sortir pour un temps! Et ainsi, tu montrera au monde que la magie ne devrait pas être crainte et pourchassée, mais qu'elle peut être une vraie bénédiction au quotidien. C'est en tous les cas ce qui me motive, moi. Et tu disais que c'était aussi une cause noble, à l'époque.

Tu es consciente, bien entendu, que j'ai certainement tué plus de gens que n'importe quel Templier ici, Cousland compris, entre des erreurs médicales et les soins insuffisants, les opérations qui se sont envenimées, les apprentis qui ont succombé à la Tentation, et tous les autres?
Quoi, tuer involontairement un humain est moins grave que débarrasser volontairement le monde d'une Abomination?
Tu es consciente que les gens, là dehors, n'ont pas de haut mur, pas de feu au bout des doigts, pas de champ de force pour lutter contre les morts vivants? Que ma famille, ta famille, tous les nôtres, sont laissés impuissants face à ces menaces, aux Engeances, aux -véritables- meurtriers? Et que les Templiers sont prêts à risquer leur vie pour les défendre?

Mon visage crispé témoigne certainement de mon agacement; je me force à penser à l'effort que ça a dû lui coûter de venir me voir.
Son aveu d'affection me touche, je l'avoue (surtout qu'il est rare de l'entendre parler de ses sentiments, depuis quelques années), et je sens bien qu'elle venait en toute bonne foi.
Mais, parbleu, qui donc a pu l’embrigader, la radicaliser de la sorte? Elle parle d'une voix qui ne dépareillerait pas dans le discours d'un Apostat.

Tu m'obliges à défendre les Templiers, Bloedwenn, alors que je pense aussi qu'ils sont souvent trop brutaux, trop imbus d'eux-même et trop conditionnés à la violence. Ils ne savent plus traiter un mage récalcitrant autrement que par la force, la peur et la contrainte.
Ils ont perdu de vue leur objectif premier, défendre les mages, y compris contre eux-même, pour devenir des chiens de garde. Mais je n'en ai jamais rencontré qui se soit engagé dans le but de "casser du mage".
Quand à toi, tu es totalement démesurée dans tes propos, outrancière.

Je commence à m'impatienter, car rien jusqu'ici ne nécessitait un rendez-vous secret de bon matin dans ma chambre; surtout pas le matin que je m'étais réservé pour lézarder au lit, mais ça, elle ne pouvait pas le deviner. N'est-ce pas?

Pardonnes moi, mais comment veux-tu que je t'écoutes, et que j'accorde le moindre crédit à tes mots quand ils sont tellement teintés de préjugés stupides et de contre-vérités? De façon factuelle, la magie est un phénomène rare chez les humains, qui provoque la peur. Sommes nous des monstres, ou des sous-humains pour autant? Des êtres mentalement difformes?

De là, il serait facile de prétendre que les Mages sont "souillés" par la magie, et méritent la mort dès la révélation, parce que la contamination magique coule dans nos veines. Certains chantristes ne s'en privent pas; et beaucoup de citoyens, qui craignent ce qu'ils ne peuvent maîtriser, sont ravis de croire ces conneries.

Tu mets tous les Templiers dans le même sac; mais que penserais-tu d'un Templier qui considérerait tous les Mages comme des Abominations en puissance? Ne le traiterais-tu pas d'imbécile? Le considérerais-tu comme un interlocuteur de valeur? Ou comme un fou?

Dans ma démonstration, à nouveau trop enflammée, je finis de faire le tour de ma petite chambre, et aboutit à nouveau sous le nez de Bloedwenn. Et sur son oeil. Ce qui me sèche sur place.

"Par le Créateur, ma jolie, qui t'a fait ça? Vu de près, c'est encore moins joli que de loin!" Spontanément, sans vraiment réfléchir, je laisse la magie couler en moi, en elle, et soigner les dégâts; Je sens de nombreuses contusions, ça et là, qui endolorissent ma jeune amie. Décidément, ce n'était certainement pas volontaire. Une perspective affreuse me tire un frisson glacé. Bloedwenn est très jolie, et très rebelle. Un Templier aurait-il pu décider de la briser?
"Si, par hasard, tu avais été, mettons... rudoyée. Ou molestée, ou toute autre forme d'abus, tu m'en parlerais? Ce sont des Templiers ? ça expliquerait ta haine à leur égard?

Je peux te promettre que ni Kahrs, ni Cousland, ni même de nombreux Templiers de la Tour, ne toléreraient de tels agissements, et que les coupables seraient sévèrement châtiés...

Voila c'était reparti pour un tour , il devait être impossible pour les deux anciens amants de ne pas à chaque fois dévier sur leur nature et leur cadre de vie , ses fichus templiers s'invitent à chaque fois entre eux même lorsqu'ils ne sont conviés. Bloedwenn voulut soupirer mais se retint , cela n'aurait fait qu'envenimer les choses. Mais cela lui apprit quelque chose d'important , ils étaient bien plus éloignés qu'elle l'aurait cru ou même voulu . Mieux a présent voila qu'il veut qu'elle le rejoigne dans son aventure et même avec la meilleure volonté du monde elle en aurait été incapable restée collée a des templiers pendant des semaines avec une hygiène minimale ... perspective un peu dégoûtante il fallait l'avouer.

" Je suis navrée Louis mais ma place est ici . Je ne veux pas m'impliquer dans un monde qui me rejettes, qui ne veux de moi juste quand il ne sait plus gérer par lui même. Pour moi si les mages doivent intervenir se sera de manière plus officielle et définitive que cela. Je ne désires pas faire une escapade. Les lucrosiens ont d'autres idées auxquelles j'adhère , des idées qui te plairaient..."

c'est à cela qu'elle travaille avec les lucrosiens et pourquoi elle engrange autant de ressources pour un jour pouvoir parler sérieusement avec les autorités dirigeantes , que ce soit la divine ou l'impératrice. Même si pour l'instant personne ne les écouteraient au vues de leur maigres ressources.

" Tu mélanges tout, toi tu cherchais à les aider, tu n'as pas réussi c'est tout. Tu te considères peut être comme responsable mais tu es loin d'être coupable. Tu n'a pas appris comment tuer de manière méthodique et consciencieuse ... eux oui , ils s'entraînent jour après jour depuis tout jeune à se servir de leur connaissances et de leur force pour abattre l'ennemi"

Elle a très envie d'élever la voix mais cela attirerai l'attention et il ne manquerait que cela pour rendre sa vie encore plus formidable qu'avant. Alors cette fois elle souffle bruyamment en gonflant ses joues dans le processus pour évacuer un tant soit peu sa tension.

" J'aurais préféré qu'il y ait un édit pour décimer les familles dont les membres possèdent la magie, j'aurais trouvé cette solution, bien que extrême , plus logique que la solution de la tour. Je sais que tu vas hurler alors que je dis ça mais ne le fait pas , je ne dois pas être ici et j'aimerais ne pas avoir plus d'ennuis que je n'en ai déjà " finit elle froidement

Malheureusement pour elle Louis c'est rapproché et ne peux plus cacher sa surprise face a son oeil tuméfié, bien évidemment elle avait tenter de le masquer au mieux mais aussi proche même le meilleur camouflage n'aurait pas pu masquer. il s'exclame et immédiatement elle l'enjoint à baisser d'un ton et lorsqu'il tente de la soigner elle retire la main de sa pommette

" Louis, ce sont mes problèmes et si je ne doute pas de ta confiance en Kars ou Cousland , voire la large majorité des templiers , je doute qu'un rapport ou un blâme fasse disparaître cela "