Beaucoup de nains sont insatisfaits de leur position dans la société d’Orzammar, beaucoup regrettent de ne pas pouvoir choisir leur voie ou leur destin. Mais s’il y en a bien un qui toute sa vie fut satisfait par sa situation et n’aurais changé de caste pour rien au monde, c’est bien Kirund Vorguil.

La caste des forgerons est celle qui se situe juste en dessous des 2 castes majeures, celle des nobles et des guerriers. C’est vous dire l’importance que le peuple nain accorde aux hommes qui travaillent l’acier. Leur armée fondant sa stratégie sur une infanterie lourde bien armé et protégée de bouclier et d’armures solidement ouvragés, on comprend la grande notoriété dont on toujours bénéficié les maîtres des forges de la grande cité naine. D’ailleurs en dehors des nobles et des guerriers, les seuls nains à pouvoir espérer un jour entrer au panthéon des Hauts d’Orzammar, ce sont les forgerons. Tout ceci explique pourquoi Kirund a toujours eut une grande estime et fierté pour sa fonction et qu’il n’a jamais souhaité faire autre chose que cela.

Son père, le père de son père, et le père de celui-ci étaient tous forgerons comme le veut leur caste. Kirund a donc été élevé dans un souci de tradition et d’héritage. Dès sa plus jeune enfance, Kirund aimait à travailler de ses mains et se passionnait pour l’aspect et l’apparence des casques et armures qu’il trouvait élégant, rendant chaque guerrier plus terrifiant que n’importe laquelle de ces maudites engeances sur un champ de bataille. Son père n’avait rien à exiger de lui pour que le jeune Kirund passe des heures en plus à la forge. Très vite il se spécialisa dans un type de fabrication qu’il affectionnait beaucoup : les boucliers. De tous les forgerons de la cité naine, les Vorguil n’étaient clairement pas ceux qui édifiaient les meilleures armures ou forgeaient les plus belles épées. Mais grâce à Kirund, ils étaient ceux qui fabriquaient les plus solides boucliers. C’était en premier à eux que les nobles s’adressaient quand ils voulaient un bouclier. Kirund connu son heure de gloire lorsque l’un des enfants du roi Beremor Aeducan remporta une victoire retentissante dans une lice. Désarmé par son adversaire, n’ayant plus que son bouclier conçut par Kirund, il parvint à gagner son duel lorsque l’épée de son rival, qui était pourtant une lame de forte réputation, se brisa en deux en frappant le bouclier fabriqué de Kirund. L’enfant du roi remporta la décision aisément en mettant ensuite le guerrier à terre grâce à ce même bouclier. Du jour au lendemain tous les guerriers nains les plus notables se ruèrent dans l’officine des Vorguil pour obtenir un bouclier similaire. Par la suite c’est aussi à Kirund que revint l’honneur de confectionner l’armure que le roi Beremor comptait offrir à l’un des champions de la lice pour son investiture militaire. Kirund avait donc devant lui une carrière toute tracée de bonne réputation et de travail lucratif. Peut être qu’un jour il forgerait l’armure ou le bouclier légendaire d’un haut, peut-être qu’un jour il deviendrait le forgeron personnel de la famille royale Aeducan. Mais un seul obstacle se tenait vers l’avenir radieux de Kirund : son frère.

Bjorn Vorguil n’était pas un exemple de nain honorable, ni même un exemple d’artisan qualifié, malgré tout il avait la sympathie et la complicité de son frère. Les liens du sang sont inexplicables. Les tensions commencèrent entre les deux Vorguil lorsque son frère se mit à frayer avec les criminels du Carta. On ne sait pas vraiment ce qui provoqua le courroux de Kirund. Etait-ce parce que son petit frère nuisait à la réputation familiale en frayant avec les voleurs du grand fléau de la cité ? Ou bien était-ce parce que Bjorn préférait le crime à l’honneur de sa caste ! Chose que Kirund ne pouvait pas concevoir, lui qui ne jurait que par l’excellence des forgerons. Les deux nains n’ayant pas un tempérament des plus faciles, la rupture arriva très vite. Pendant un temps ils ne se côtoyèrent plus même si on ne peut pas vraiment parler de haine. Après tout Bjorn considérait juste son aîné comme un imbécile engoncé dans les certitudes de sa caste, mais pas comme un individu mauvais. Quand à Kirund il considérait plus son petit frère comme un parent qui avait mal tourné que comme un immonde traitre à sa famille. Et une fois encore les liens du sang jouaient aussi.

Comme l’avait prévu Kirund, les choses finirent par très mal tourner pour Bjorn. On ne peut indéfiniment défier les autorités naines qui font partis des plus rigides et des plus impitoyables de tous les royaumes de Thedas. Lorsque Bjorn passa en jugement et fut contraint de rejoindre la Légion des morts, Kirund le suivit aussitôt ! Quelles sont les raisons qui motivèrent le forgeron ? Pourquoi brisait-il l’une des carrières les plus prometteuses de sa caste ? Pourquoi abandonnait-il sa passion et son avenir pour une fonction à laquelle il connaissait peu de choses et n’avait pas d’expérience ? Pourquoi suivre dans une mort certaine ce parent dévoyé à qui il ne parlait plus depuis des lustres ?

Sans doute une décision irréfléchie prise sur le coup de la passion. La certitude du grand frère qui était persuadé que ce bon à rien de Bjorn ne serait pas fichu de survivre une journée, si lui n’était pas là pour lui sauver la mise dans les ténèbres des Tréfonds. C’est ainsi qu’il rejoignit à son tour la Légion. Leurs parents furent pris de désespoir, la perte d’un enfant est dur, mais de deux en même temps est désespérante. A de nombreuses reprises Kirund regretta amèrement sa décision. Pour avoir renoncé à sa carrière et à son avenir, mais aussi pour avoir renoncé à ce qu’il savait faire de mieux et qu’il avait toujours fait. En plus de ça son frère était un ingrat et nullement reconnaissant qu’il l’ait rejoint. Leur relation ne s’était guère amélioré dans cette guerre souterraine contre l’engeance. Mais paradoxalement Kirund devait trouver un nouveau souffle à sa vie et une nouvelle fierté à servir la Légion. Pour la première fois il s’essayait avec épée, armure et bouclier, chose qu’il avait fabriqué toute sa vie. Et il découvrit qu’il était doué pour ça. Notamment avec les boucliers, objet qui devint bientôt son arme fétiche, ce qui ne surprit personne… Brave et féroce dans l’adversité, il se fit remarquer à de nombreuses reprises contre les immondes engeances. Voilà 5 ans qu’il survit à ce combat sans fin dans les ruines de l’ancien empire nain. Un record ! Le temps de survit d’un Légionnaire est beaucoup plus bas…

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