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 Le Thaig de Balt (Bjorn Vorguil)

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MessageSujet: Le Thaig de Balt (Bjorn Vorguil) Le Thaig de Balt (Bjorn Vorguil) EmptyLun 10 Nov 2014 - 21:44

Vorguil était assis sur le corps sans vie d’un hurlock. Il s’était installé face à la marmite accroché à un trépied qu’ils avaient placé au dessus du feu. Il faisait tourner le ragout de cochard avec la cuillère qu’il tenait dans sa main droite.

« Ces engeances nous ont quand même fait perdre du temps, à cause de leur embuscade on a mit la marmite à bouillir avec une heure de retard. »

Et de sa main libre il désigna la pile de cadavre d’engeance juste derrière lui. Un légionnaire arracha le crâne d’un genlock et le mit dans un sac.

« Qu’est-ce que tu va faire avec ça ? »

« Le seigneur Bemott les achète une pièce d’argent. Il décore sa salle de trophée avec des crânes des différentes espèces des Tréfonds. »

Un autre légionnaire s’approcha de la marmite sur laquelle était affairé Kirund et observa le mélange. Un autre s’approcha en donnant un coup de pied dans le bras coupé d’une engeance qui trainait par terre.

« La rumeur dit qu’un garde des ombres va bientôt venir aux abords de Bownamar pour recruter certains d’entre nous et pour espionner l’activité des engeances. »

Un légionnaire dormait, il était affalé contre le corps sans vie d’un genlock qui lui servait d’oreiller. Un autre fouillait dans une autre pile de cadavres en criant :

« Vous avez pas vu ma hache ? Je l’ai perdu dans le coin. »

Un autre était debout tenant une hache planté dans le torse d’un hurlock mort, il tentait de l’arracher.

« Aide-moi plutôt à décoincer la mienne du plastron de cette horreur ! »

Un légionnaire questionna Kirund :

« On en a tué combien aujourd’hui ? Le tribun m’a dit qu’il avait reçu des ordres, le façonnât veut dénombrer combien on en tue par jour. »

« Alors, voyons voir… Darnang en a tué 10 si je ne m’abuse, moi j’en ai eut 8, Viros en a eut 5 tout à l’heure. »

« Non 4 ! Son cinquième c’est moi qui l’ai écrasé avec ma masse ! »

« Ah oui c’est vrai, donc 4 pour Viros, 13 pour Stilgus et 38 pour Heinar vu que cet abruti de cochard n’a pas voulu faire retraite tout à l’heure et rester pour se taper le gros de cette petite horde qu’on a croisé par hasard. Sinon il reste Bjorn mais je ne sais pas combien il en a eut lui ! Toujours à partir devant en éclaireur et à nous laisser en arrière ! »

« D’habitude il traine avec nous, c’était parce que t’étais là. »

Les nains se mirent tous à rire, Kirund furieux ramassa un pied coupé d’engeance et le jeta à la figure de l’un des barbus. Le nain qui fouillait dans la pile de cadavre en fit renverser plein.

« Ça y est ! J’ai retrouvé ma hache ! Je savais qu’elle était là ! »

Vorguil huma sa marmite :

« Compagnons, à la soupe ! Le ragoût est prêt. »

« On attends pas Bjorn ? »

« Non ! Qu’il crève de faim dans un tunnel ! Mangeons je vous dis ! »

« On est à quelle distance du thaig de Balt ? »

« Plus très loin, d’ailleurs je suis sûr que ce groupe d’engeance qu’on a charcuté s’y rendait aussi. »

« Oui probablement, ils aiment à saccager et piller nos thaigs abandonnés. Par les ancêtres, quand je pense à toutes ces riches armures ouvragées par l’habileté de nos artisans, qui tombe entre les griffes de ces choses. Ça me donne envie de… tiens ! La prochaine engeance que je trouve je lui coupe les deux mains pour lui apprendre qu’on ne touche pas impunément les tombes de nos guerriers. »

« Dépêchons nous de manger, tous ces cadavres commencent à sentir. »

« On attend vraiment pas Bjorn pour finir la marmite ? »

« NON ! »
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MessageSujet: Re: Le Thaig de Balt (Bjorn Vorguil) Le Thaig de Balt (Bjorn Vorguil) EmptyMar 11 Nov 2014 - 20:17

La vie déjà fort suicidaire de la Légion des Morts empira avec l’idée saugrenue animant leur petit groupe. Ces nains damnés reçurent pour mission de nettoyer un thaig abandonné depuis des lustres de la présence des engeances. Aucune autre instruction. Une mission facile de prime abord. Mais pour une personne avertie et disposant d’un minimum d’intellect, Bjorn en l’occurrence, l’affaire se présenta sous un angle bien différent. Pour faire simple, ils s’enfoncent profondément en territoire ennemi pour les empêcher de piller le contenu d’un tombeau et ce, sans avoir la certitude que ce ne soit pas déjà fait. Et ensuite ? Ils devront quitter le thaig étant donné qu’il se trouve trop loin de leur frontière. Le pire dans tout cela, c’est que la seule réponse qu’on lui fournit quand il énumère ces défauts majeurs est " Et l’honneur de nos ancêtres enterré là-bas ? Tu l’as oublié ?! "

Qu’il est dur d’être doté de capacité intellectuelle quand on est entouré d’imbéciles. On se sent seul, tellement seul. Surtout en présence d’Heinar. Un berserker, ni plus ni moins. Un guerrier entrainé à canaliser sa rage et la retourner contre ses adversaires. Le seul hic, c’est qu’il a les yeux révulsés, le corps tremblant et caresse tendrement sa hache de bataille en lui murmurant des mots doux. A croire que son arme renferme sa folie meurtrière et doit être calmée.  Habituellement calme et taciturne, ce vétéran de la Légion perd son sang-froid en combat et se fraye un chemin sanglant dans les rangs ennemis. Et le voilà à moins de cinq mètres de Bjorn, en train de susurrer des promesses à son arme rougie par des engeances.

En fait… les légionnaires sont tous dingues. Heinar est seulement celui qui le montre le plus clairement. Il est difficile de rester sain d’esprit après avoir passé plusieurs années dans les Tréfonds à avoir pour seul objectif de tuer le plus d’engeances possibles avant de succomber à son tour. Cinq années ont suffit pour changer Bjorn en machine à tuer. Il arrive à dormir sur la pierre la moins confortable et à bondir l’arme au poing au moindre craquement suspect. Repérer les faiblesses de l’armure de ses ennemis pour y plonger sa lame est devenu un réflexe. Il est encore plus sournois et plus cruel que ceux qu’il affronte chaque journée de cette misérable existence. Bjorn est même capable de distinguer l’odeur de charogne d’un Hurlock et celle d’un Genlock ! MERDE !! Personne au monde ne devrait pouvoir faire la distinction de deux odeurs similaires et insoutenables ! Les légionnaires ne sont rien de plus qu’une bande de salopards ! Ils sont assez nombreux et aguerris pour transformer les gardes du palais en hachis et renverser la monarchie ! Tous ces nains d’Orzammar qui mènent une vie idyllique sans se préoccuper des légionnaires qui ne sont bons qu’à crever pour eux !! C’est à en devenir dingue !!!

Ah oui. Petite précision : Bjorn réfléchit beaucoup pour ne pas devenir (justement) dingue. C’est son exutoire. Penser logiquement, prévoir son avenir, planifier sa survie, maudire les injustices, cracher sur les autres et dire du mal de ses supérieurs.

C’est alors qu’une odeur moins désagréable que celle des boyaux de Genlocks en décomposition (répandue par Heinar lors de l’affrontement précédent) vint lui titiller les narines. La soupe. Le célèbre ragoût de cochards de Kirund. Tristement célèbre hélas. Son frère doit penser qu’il peut marteler la marmite pleine de mauvaise viande comme il peut forger avec talent des pièces de métal. A moins de vouloir donner une forme de bouclier au ragoût, sa recette est infâme. Et pourtant… il n’existe pas un seul légionnaire de cette compagnie qui se risquerait de rater un tel repas. Même Bjorn a fini par faire taire les grommèlements de protestation de son estomac pour apprécier cette pitance. Son fumet atteignit également les narines d’Heinar. Presque aussitôt, il se calma et se dirigea avec appétit avec leur campement provisoire, son bol de soupe crasseux sortit d’on ne sait où. Bjorn l’imita et l’accompagna hors du tunnel où il avait éliminé les quelques engeances retardataires ayant attaqué son groupe, puis avait contenu les malheureux fuyards qu’Heinar poursuivait.

L’odeur de ragoût et de mort devint plus insupportable en entrant dans la vaste salle où le plus gros des combats avait eu lieu. Tout le monde s’était rapproché du feu pour déguster le plat presque exclusivement constitué de viandes et d’une grosse poignée de champignons divers. Même les dernières recrues du groupe avaient laissées tomber leur corvée de ramassages des cadavres pour y remplir leur estomac de cette bouillie innommable. La bleusaille ne s’était pas douté que l’heure du repas était également un bizutage et que leur corps allait devoir lutter pour ne pas recracher. Observation amusant : plus vous avez des années d’expérience en tant que légionnaire et plus aimez ce ragoût. Heinar s’était précipité vers la marmite et en huma le fumet avec envie.

Ses compagnons d’armes semblaient l’ignorer et se concentrer sur le récurage rigoureux de leur gamelle comme si chaque miette leur rappelait un tendre passage de leur jeunesse culinaire auprès de leur mère. En réalité, ils l’observaient du coin de l’œil, curieux du spectacle que les frères Vorguil allaient encore leur donner après ce copieux repas. Le cadet s’approcha du creuset infernal, parfaitement conscient d’être le dernier à honorer le ragoût de Kirund. Bjorn ne croisa pas un seul instant le regard insistant que son ainé devait sans aucun doute lui lancer. Question de fierté. Le duelliste scruta avec circonspection le fond de la marmite et leva un sourcil soupçonneux. Les légionnaires s’étaient figés, immobiles. Le silence devint assourdissant. Seul le petit bruit de succion qu’Heinar émettait à l’encontre de son écuelle vint troubler le spectacle muet. S’assurant de ne pas faire plaisir à Kirund en grattant le fond de la marmite ou en remplissant à ras bord son bol, Bjorn prit quelques louches de ragoût en affichant son habituel expression de condamné dépité devant son dernier repas puis s’installa de l’autre côté du feu.

« Euh… T’en as eu combien, Bjorn ? »

Demanda un légionnaire pour briser ce silence fort pesant.

« Sept. »

Ses camarades ricanèrent. L’insulté les foudroya du regard sans cesser de manger. Ils ne le croient pas. Comme d’habitude. Rien d’étonnant. C’est toujours lui qui part en éclaireur. Il est plus rapide et léger que les autres. Et comme ils le voient toujours courir et jamais se battre, les légionnaires sont persuadés qu’il ne fait que fuir et les laisse toujours dans la panade.

« Heinar. Dis-leur ce qu'il s’est passé. »

Heinar comprit qu’on parlait de lui et retira son nez couvert de sauce de son écuelle.

« Hein ? »

« Explique-leur qu’on s’est battu dans le tunnel où ils sont sortis. »

« Hein ? »

« Les engeances. Combat. Tunnel. »

« Hein ? »

« Laisse tomber. »
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MessageSujet: Re: Le Thaig de Balt (Bjorn Vorguil) Le Thaig de Balt (Bjorn Vorguil) EmptyMar 11 Nov 2014 - 22:10

C’est avec sa mine sombre habituelle que Kirund ignora son frère comme à l’accoutumé à chaque fois qu’il était à proximité. Cet éternel manège de rancœur dont les autres légionnaires commençaient à avoir l’habitude. Un Kirund qui fronce les sourcils et se tait car quelqu’un qu’il n’apprécie guère est en sa présence, ça vous tuait dans l’œuf toutes les conversations. Quelqu’un demanda le compte de mort de la journée à son frère qui annonça le chiffre de son tableau de chasse. Les autres s’esclaffèrent pour remettre en question ce que prétendait Bjorn. Mais pas Kirund. Il savait mieux que les autres de quoi son frère était capable, il l’avait vu à l’œuvre de nombreuses fois. Contrairement aux autres légionnaires qui ne prêtaient pas vraiment attention au cadet des Vorguil pendant le combat et au moment de quitter un champ de bataille, Kirund lui ne cessait de garder une attention sur son frère, même au plus fort des combats et de ne jamais rester trop loin de lui. Le protéger de tout y compris de lui-même avait été la seule raison pour laquelle il avait tout abandonné et rejoint la Légion des morts. Même s’il ne remettait pas en cause les compétences de son frère pour ce qui était de massacrer les engeances, Kirund avait pas mal de réserves. Et il était temps pour lui de sermonner son cadet.

Il se leva lentement dans une geste solennel. Les autres nains tournèrent tous la tête vers Kirund et firent silence. Ils savaient que lorsqu’il se levait ainsi au milieu d’une assemblée, c’était toujours pour parler de quelque chose d’important comme à son habitude. Pour discuter de choses futiles, Kirund restait assis.

« Ecoute très attentivement cadet, si les compagnons se moquent de toi c’est parce qu’ils en ont assez et moi aussi. Tu pars en permanence de ton côté sans te soucier de tes frères d’armes. Tu va à la rencontre de l’ennemi sans renforts. Tu crois que tu es un champion de la lice pour les défier ainsi en laissant à la traine tes frères dans la mort ? La seule chose que tu va y gagner c’est de retourner à la pierre avant l’heure. Ce qui fait la force de notre légion, c’est sa cohésion. Nous sommes comme un gigantesque bouclier d’armure sur lequel les engeances viennent se fracasser sans succès. Car nous restons côte à côte à tenir la ligne face à la vague ennemie. Chaque hache et chaque épée dans nos mains reste à portée du nain le plus proche, nous nous défendons les uns les autres, nous nous protégeons, nous achevons l’engeance qui a été blessé par le frère. C’est notre stratégie, le combat en groupe. Toi tu t’y refuse, tu méprises le soutient des frères. On sait tous que tu n’es pas légionnaire par choix contrairement à moi, mais sois en digne ! Si tu ne restes pas à lutter pied à pied avec le bataillon, c’est que tu n’es pas digne de combattre à nos côtés. Tu peux courir aux devant de tes chimères sans tes frères, la prochaine fois personne ne tenteras de te rejoindre. J’ai dis. »

Et il se rassit. Les légionnaires le regardaient ébahis par son discours.

« Ça c’est ce qui s’appelle dire les choses comme elles sont. »

« Bien parlé frère. »

« On aurait crut entendre le tribun. »

« Je n’aurais pas dis mieux. »

« Je suis sûr que même Heinar a comprit. »

« Hein ? »

« Assez ! Allons au Thaig, il ne doit plus y avoir d’obstacle vu le nombre de cadavres qu’on a laissé dans les tunnels alentours. A moins que quelqu’un n’ai à redire sur tout ça ? »

Et il fusilla Bjorn du regard, un des nains s’esclaffa :

« Tu sais c’est quoi ton problème Kirund ? Tu as peur de trop aimer toutes ces choses militaires même si t’as jamais voulut faire carrière avec une épée. »
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