Le départ de plusieurs mages, ceci de manière complètement impromptue et sans grande élégance, avait causé énormément de remous au sein de la tour. Bien évidemment les templiers avaient brassé du vent avant de se mettre en chasse comme les loups qu’ils étaient.  Tandis que les mages qui restaient avaient préféré s’appesantir d’un avenir aussi noir qu’imprécis voire faux. Certes il était plus que probable que leurs geôliers allaient devenir encore plus paranos qu’ils ne l’étaient déjà. Mais pourquoi craindre quelque chose qui n’est pas encore arrivé ? Cela ne faisait que négliger l’instant présent et les priver d’avance de petits bonheurs.
D’ailleurs pour fêter  ça, comprendre l’inquiétude dans laquelle la tour avait été plongée, Bloedwenn avait décidé de ce prendre une cuite. Un des plaisirs de la tour c’était de pouvoir boire à l’œil l’alcool préparé par les mages apaisés qui était excellent.

Avec un peu de chance elle pourrait partager son alcool avec sa nouvelle partenaire de chambrée.

Les mages de rang avaient ce privilège de ne plus être entassés dans des dortoirs comme les apprentis mais de ne partager leur chambre qu’avec un autre mage . Dans le cas de la brune elle était avant avec une elfe, plutôt jolie, qu’elle avait essayé de pervertir mais à part des jeux de cartes la demoiselle n’était pas prête à plus. Dommage elle aurait adoré l’entendre gémir dans une de ses fréquentes parties fines.

Bref la jolie elfette blonde avait filé dés que le vent avait tourné en sa faveur et vivait sûrement en apostat quelque part dans le pays. Peut-être même qu’elle avait rejoint les barbares dalatiens …

De ce fait  une redistribution des chambres avait été organisée et sa nouvelle partenaire de chambrée allait la rejoindre sous peu. Elle l’attendait , confiante, près de la coiffeuse avec deux verres et assez d’alcool pour que ses cours de demains aux apprentis soient … sportifs. La nouvelle ne lui ferait pas l’affront de lui faire le coup de la migraine ?

Toute à ses réflexions, entrecoupées de gorgées de vin, la porte émit un grincement sourd signe que quelqu’un entrait. Comme elle n’avait pas prévu de parties fines et qu'elle n'avait pas de régulier , Bloedwenn en conclus que c'était sa nouvelle partenaire .

la porte s'ouvrit donc sur ... Helene Sutter ? Oh voila qui serait un défi de la faire sortir de sa réserve ou froideur -c'était au choix- habituelle. Mais ce n'était pas cela qui allait changer son humeur et au pire cela lui ferait plus d'alcool pour elle .

- Bienvenue ma chère , je te propose un petit verre pour te détendre ou fêter la journée qui c'est écoulée ?

Elle poussa du bout des doigts le verre rempli d'un délicieux liquide ambré dans sa direction jusqu'a l'autre bout de la coiffeuse.

 

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Nouvelle distribution des chambrées

Bloedwenn Arendell & Helene Sutter
5 : 11 des Exaltés, Tour de Montsimmard

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Glaciale et c’était un faible mot, Hélène était une jeune femme qui faisait honneur à sa réputation de demoiselle des neiges. On pouvait difficilement lui en tenir rigueur ou lui en vouloir d'une quelconque manière, les murs de la tour avaient un effet étrange. On les haïssait d'abord … après on s'y habituait et enfin les plus vieux enchanteurs ne pouvaient plus se passer de ses murs et des gardiens à chaque couloir, contrairement à Bloedwenn, sa nouvelle compagne de chambre était au premier niveau malgré leur différence d’âge .C’était dommage car elle perdait une énergie et un temps considérable de cette façon. Ce qu'elle aurait pu mettre à profit pour améliorer son temps entre ses murs.

Que voulez-vous il semblait que peu de personnes au final avait sa vision des choses...
à ce constat déprimant elle fit tinter son verre en touchant celui qu'elle avait préparé pour Hélène. Le son fut délicat et clair, signe que ce n’était pas la verrerie minable que l'on pouvait trouver dans la tour mais bel et bien de l'artisanat de qualité qu'elle avait en sa chambre. Elle avait sorti une délicieuse boisson que les apaisés préparaient et sa verrerie et sa nouvelle compagne de chambre ne lui accordait pas un regard.

Tristesse

Cela aurait pu l’affecter, mais c’était une perte de temps, aussi gouta elle a une gorgée du nectar qu’elle gardait jalousement. Une fois le breuvage en bouche, elle savoura les parfums de cannelle de girofle et de cardamome avant de reposer son verre avec une délicatesse exquise pour s’adresser à nouveau à la demoiselle

- Quel dommage mademoiselle Sutter, vous vous privez de tant de plaisirs, que cette tour consent à vous offrir

Interdiction de se réunir en dehors des congres, interdiction de garder les enfants nés au sein de la tour, interdiction de pratiquer la magie sans templiers, interdiction de pratiquer la magie en dehors des heures autorisées… et ce n’était que quelques règles alors pourquoi se priver quand on autorisait quelque chose ?

- De toute façon le templier capitaine est au courant de tous mes …vices, je ne les lui cache même pas.

Bloedwenn n'avait jamais rien caché aux templiers, c'est pour cela qu'au fil des ans certains fermaient les yeux , d'autres la toléraient et le reste se taisaient . Elle avait dénoncé tellement de mages qui c'étaient adonné à la pratique du sang ou d'autres qui prévoyaient de s'enfuir....

- Si tu redoutais quoique ce soit venant d’eux, ce n’est pas ce malheureux verre qui t’attirera leur foudres - pas littéralement s’entends cela nous est réservé – même avec notre position actuelle, rassures moi tu n’as pas eu l’idée saugrenue d’aider les fuyards ou libertaires ?

Au pire à sa réaction elle pourrait deviner ses vraies intentions ou elle sortirait de ses gonds

situation gagnant - gagnant pour Bloed

Sa nouvelle camarade de chambre n'est pas aussi drôle qu’Aerin, ou aussi mignonne d'ailleurs. C'était impressionnant comment une jeune femme pouvait être aussi aigrie en dedans. Pour sur si son physique correspondait à sa psyché elle aurait des a présent les traits durs et marqués d'une vieille femme. D'un coté Bloedwenn ne comprenait pas ce qu'il y avait à la tour pour la rendre ainsi... Apres tout ils n'étaient pas spécialement maltraités, ils mangeaient à leur faim ne recevaient pas de coups intempestifs des templiers sans raison, ils ne vivaient pas dans un taudis comme la plupart des pécores d'Orlaïs. A moins qu'elle ait eu une rupture sentimentale récemment ... Ce serait une explication en valant une autre apres tout. Mais en fouillant dans sa mémoire la brune ne lui récemment pas d'attache sentimentale spécifique comme elle même l'a eu fut un temps avec Louis. Cela devait au final y faire dans son aigreur.

Mais alors qu'elle rabroue ses efforts de gentillesse et d'intégration, Bloedwenn réfléchit au comportement d'Hélène : elle n'a sois disant pas peur des templiers mais elle est sur les nerfs avec la petite escapade non autorisée de certains. Elle n'en a pas peur mais refuse de s'accorder un petit plaisir relativement inoffensif, parce qu'il serait mal vu par leurs geôliers. Et elle refuse de communiquer sur la dite escapade en fanfare des fuyards. Mis bout à bout Bloedwenn comprends que sa nouvelle colocataire aurait bien voulu prendre le large.

Cela pourrait être problématique, entendons nous bien la brune se moque comme des envies de sa camarade de chambre comme de sa première paire de chaussette usée mais si c'est le cas elle pourrait avoir des ennuis avec les templiers si jamais Hélène se prenait l'envie de se la jouer à la naine (ou a l'elfique selon les versions) elle pouvait dire adieu à ses menus privilèges....

Cela était absolument hors de question.

C'est pour cela que des demain, avant même de s'occuper de ses apprentis Bloedwenn irait toucher un mot ou deux au premier enchanteur et au chevalier-capitaine et pourquoi pas quelques autres templiers triés sur le volet. Ainsi elle assurerait ses arrières si jamais la demoiselle Sutter était prise d'une envie idiote. Enfin ça c'est ce qu'elle ferait demain, pour l'instant et avant le couvre feu elle voulait utiliser ce temps au combien précieux pour travailler un peu.

" Quel dommage alors... " fit elle d'un ton aimable.

Elle voulait mettre a profit certaines de ses connaissance pour porter un projet lucrosien aux templiers. Bien des gens voyaient sa fraternité comme des gens motivés uniquement par l'appât du gain. C’était vrai la plupart du temps il ne valait mieux pas ce leurrer mais le gain n'était pas toujours pécuniaire. Là par exemple Bloedwenn prenait des notes sur la Chantrie, non pas qu’elle soit bigote, mais plus sur leur force de frappe et leur histoire. Bref tout ce qui pourrait lui servir en sirotant son verre.

Pour une fois Bloedwenn c’était mis au travail, enfin quelque chose d’autre que martyriser gentiment les nouveaux de lancer des regards noirs aux templiers ou créer des compétitions payantes de jeux de cartes. On pouvait dire ce que l’on voulait sur la brune, mais au moins elle créait de l’ambiance. C’est sur qu’avec des spécimens comme sa camarade de chambrée a tous les coups le taux de suicide pouvait grimper en flèche ….peut être il faudrait la mettre chez les templiers afin de réduire significativement leur nombre.

C’était une idée, irréalisable pour l’heure mais encore à l’étude.

Elle chassa sa pensée parasite en clignant des yeux et en reprenant ses notes, aussi amusante que soit l’idée il fallait qu’elle se concentre et rende un travail à peu près correct.

C’est alors que porte-de-prison qui pouvait faire couleur locale avec la tour austère mais que l’on pouvait plus communément appeler sa voisine de chambrée ce remit à lui parler …que voulait elle au final ? Bloedwenn avait été agréable, charmante et amicale mais elle avait été envoyée sur les roses et maintenant qu’elle perdait tout intérêt pour elle la voici qui se mettait à engager la conversation ?

Certaines femmes avaient le don de ne pas savoir ce qu’elles désiraient et ce devait être le cas de porte-de-prison. Sa consœur … Helene Sutter était-elle seulement digne de ce terme élogieux …non. Cette mage devait faire partie de ses élus que l’on qualifiait de lunatique qui pouvaient d’un instant à l’autre souffler le chaud et le froid. Dans son cas précis elle soufflait le froid et le glacial mais c’était une autre histoire. Elle ne lui porta aucune espèce d’attention physique qui pouvait être visible, après tout elle lui avait donné sa chance elle l’avait laissé filé, sa faute à elle…. Bloedwenn ne s’appesantirait pas plus que cela.

Elle l’ignora superbement pendant un bon moment, toute occupée qu’elle était a compulser ses notes et les agrémenter des donnés classées elle leva avec délicatesse son bras d’un blanc opalin plia son poignet dans un angle à quatre-vingt-dix degrés et fit aller et venir sa main d’avant en arrière en la direction d’Helene.

Le signe universel de « bouge de là »

Il ne restait que bien une heure avant que sa bougie ne s’éteigne et vu qu’elle c’était mis au travail autant profiter de chaque minute qui lui était offerte elle reposa son bras et avala une gorgé d’alcool doux et elle sentit sa tendre chaleur s’insinuer en elle en commençant par la gorge.

Bloedwenn n’en était pas à son coup d’essai, elle n’était pas une apprentie fraichement sortie de sa campagne natale … du moins elle ne l’était plus. Par contre elle savait utiliser son entourage, la brune ne montra rien à son homologue tout en continuant d’écrire ses notes sur les forces de la chantrie. Mais intérieurement c’était une autre affaire…

Intérieurement elle s’esclaffait du revirement de situation avec Hélène « je-suis-une-porte-de-prison » Sutter. A présent c’était elle qui venait vers elle en amie avec un gage de bonne volonté, elle approchait comme un agneau qui savait qu’il allait être sacrifié. Elle avait beau s’en défendre au final elle était aussi facile à manipuler que les autres. Mieux elle voulait interagir avec les autres mais son attitude glaciale l’en empêchait… triste, Bloedwenn aurait presque versé une petite larme si elle s’en donnait les moyens.

Il suffisait simplement de trouver les bons boutons sur lesquels appuyer, et du temps pour trouver la bonne combinaison.

Heureusement que Bloedwenn était une experte pour garder ses sentiments et ses pensées pour elle-même sinon son petit stratagème se serait vite mis en lumière. Elle fit mine de ne pas l’entendre, tout du moins de rester dans ses notes, reportant des chiffres et faisant des brouillons qui ne semblaient ne pas avoir de logique. Ils en avaient mais seule celle qui les écrivait était capable de les transcrire pour le commun c’étaient uniquement des chiffres, de la ponctuation et des symboles mis au hasard sur le vélin.

Elle jeta un œil cryptique à l’ouvrage, avant de lever la lourde couverture reliée pour voir si quoi que ce soit pouvait lui être utile. Les idioties mystiques ne l’intéressaient pas, ce qui avec la chantrie comprenait une large majorité de leur écrits…. Les mécaniques internes telles que l’élection d’une Divine ou celle de chevalier-capitaine voilà ce qui pouvait la faire écrire sur ses brouillons. Alors qu’elle venait accepter l’ouvrage déposé en signe de paix, ou du moins de cessez-le-feu, le dilemme qui se présentait était de la suite à adopter. Devait-elle continuer à jouer sur la froideur en l’ignorant royalement ou devait-elle la remercier ?

Un changement trop rapide d’attitude pourrait la faire repartir dans ses travers , une froideur excessive aussi . Il faudrait qu’elle ménage la chèvre et le chou ou dans le cas présent le chaud et le froid pour arriver à quelque chose d’Hélène. Au final la sobriété était de mise.
Parfois, dans des moments pareils, Aerin lui manquait.

- Merci, je vais continuer à compulser ce livre. Je laisse juste ma bougie pour que tu puisses dormir …

Gentillesse et prévenance, qui n’y succomberait pas ? Sachant qu’en plus elle lui donnait une porte de sortie au cas ou les templiers venait dans la nuit inspecter leur chambre.

Ouais, cela n’allait pas être drôle tous les jours avec cette demoiselle, Aerin au moins était une source sans fin d’amusement en tous genres et principalement à ses dépens. On pouvait dire qu’avec sa fuite elle lui avait rendu la monnaie de sa pièce en bonne et due forme. De ce fait elle devait redorer son blason auprès du premier enchanteur, pas par amour pour celui-ci, il faisait son travail mais plus pour que les ratonnades venant des templiers et leurs interrogatoires cessent. C’était déjà d’un lassant au bout de la deuxième fois qu’on lui répétait les mêmes questions. croyaient-ils que fasse au nombre de fois la réponse allait seulement changer ?

Non mais seuls les templiers étaient suffisamment stupides pour le croire.

Du coup elle se retrouvait à compulser et prévoir une nouvelle marche exalté sur Tevinter pour ce faire bien voir.
Il faudrait qu’elle donne un regard à ses plans à Louis, il serait en mesure de confirmer le potentiel de mages de soins pour être au plus juste dans ses estimations. Ensuite elle profiterait de l’attachement insensé de son premier amour pour leurs bourreaux pour corriger deux trois menus détails que seraient leur formation offensive et défensive sur le terrain. Mais déjà ses premières estimations étaient encourageantes. Il restait une inconnue, celle des esclaves et de leur capacité en tant que sacrifices de sang. Alors oui, la magie du sang c’est mal et seuls les êtres les plus méprisants de la vie humaine peuvent y avoir accès après avoir pactisé avec un démon. Mais pour le cas de Bloedwenn, si elle ne pensait pas un jour y avoir accès. Pas parce que ce serait mal vu (euphémisme) d’être mage du sang, mais plus parce que la magie qu’elle donne n’est pas stable et inconstante. Mais en connaitre un aurait pu être utile pour avoir quand mêmes des ordres de grandeur concernant les sorts et les corréler avec des chiffres approximatif d’esclaves présent sur le sol tévintide.

Toute à ses réflexions, elle entend à peine sa comparse de chambrée lui souhaiter la bonne soirée et s’esquiver. Tant mieux dans un sens, les personnes lugubres comme elle ont l’horrible et hideuse tendance à affecter son teint et c’est absolument insoutenable d’avoir une peau grise au réveil.

Elle profite du départ d’Hélène pour mettre au propre ses notes et rédiger un brouillon d’explications à l’attention du premier enchanteur et du chevalier-capitaine, ranger ses livres et se préparer à la nuit qui va s’annoncer.

Enfin elle souffle la derniere bougie, Hélène n’est pas encore revenue mais ce n’est pas un mal, pourvu qu’elle trouve rapidement le sommeil…