Aritriel, esprit libre et empli de curiosité, vit le jour au sein du clan dalatien de la forêt de Tirashan, sur le sol orlésien. Les premières années de sa vie furent rythmées par les récits chantés de sa mère, le rire chaleureux de son père et les déplacements réguliers du clan. Nomade est la vie des Dalatiens, car ils ont perdu leur patrie des centaines d’années auparavant ; si ces elfes-là ont refusé de trouver refuge dans les villes humaines, c’est parce qu’ils savent qu’un jour ils retrouveront leur foyer. Que les Hommes se déchirent, que les royaumes tombent, à la fin seuls resteront les véritables Elvhen. Ces préceptes ont bercé l’enfance d’Aritriel, pénétrant à la fois son âme et son cœur. Avant même de savoir tirer à l’arc, elle avait appris qu’il fallait se méfier des shemlens parce qu’ils se montraient cruels et qu’à cause d’eux, ils avaient tout perdu. Sans honte, Aritriel avoue aujourd’hui qu’elle les a longtemps haïs alors qu’elle n’avait aucune raison valable de le faire. Seules les histoires de ses aînés et de l’Archiviste lui avaient servis d’exemples sur lesquels étaler sa colère et son mépris. Néanmoins, sous ce vernis de dédain s’était toujours discernée une pointe de curiosité à leur égard. Etaient-ils aussi mauvais qu’on le disait ? Chassaient-ils les Dalatiens à leur simple vue ? Toutes ces questions n’avaient pas de place dans l’esprit des siens, et pourtant elle se les posait. Elle harcelait son Archiviste, Lithariel, qui voyait en cet intérêt un danger potentiel pour les siens ; à trop rechercher les Hommes, elle finirait par les mener jusqu’à eux. Tant que le clan ne se faisait pas repérer, il pouvait espérer jouir de quelques semaines de tranquillité avant d’être forcé à reprendre la route. Or, les questions de la jeune fille allaient probablement mener à des vagabondages près des villages, ce qui n’était pas sûr pour le clan.

Les parents d’Aritriel, ainsi que l’Archiviste, espéraient qu’avec l’âge viendrait la sagesse. Ils pensaient que l’enfant apprendrait la tempérance et saurait faire preuve de prudence à l’avenir. Néanmoins, ils se trompaient. Si elle s’avéra douée pour couvrir ses traces et ne pas attirer l’attention sur les Dalatiens, elle ne cessa pas pour autant de trouver les humains fascinants. Effrayants, aussi. Bruyants surtout. Elle aimait, durant ses chasses, rallier la lisière d’un village et tendre l’oreille. Parfois, lorsque le clan passait suffisamment près d’une ville, elle lorgnait les remparts en tentant de s’imaginer à quoi ressemblait la vie là-dedans. Probablement trop étouffante pour elle. Malgré ses égarements, Aritriel ramenait toujours sa part à la fin de la journée et s’il avait fallu choisir entre sauver les siens ou un humain, elle n’aurait jamais hésité. Ce n’était qu’une curiosité un peu trop tenace, des restes d’enfance, des braises qui refusaient de mourir.

Cependant, si son intérêt n’avait pas décru durant l’adolescence et les premières années de l’âge adulte, elle apprit à garder ses découvertes pour elle-même. Elle arrêta progressivement de questionner l’Archiviste, finissant par trouver ses propres réponses lors de ses escapades. En un sens, ses écarts de conduite l’éloignèrent quelque peu des siens, puisqu’ils constituaient un secret qu’elle se refusait à partager avec eux. Cependant, son intérêt pour les Hommes manqua de lui coûter la vie six ans plus tôt. Alors qu’elle chassait en compagnie de deux autres Dalatiens, ils tombèrent sur des bandits qui les attaquèrent à vue. Etait-ce parce qu’ils avaient peur d’eux ? Parce qu’ils avaient été surpris lors d’une affaire louche ? Parce qu’ils détestaient les elfes, peut-être ? Elle ne le sut jamais. Ebranlée par la férocité du combat, Aritriel se battit de toutes ses forces alors même que son instinct lui soufflait que cela se solderait par leur mort à tous les trois. Les dieux répondirent à ses prières en lui envoyant une aide inespérée en la présence de Gardes des Ombres. Bien qu’ils ignoraient la raison de ce conflit, bien qu’ils étaient de parfaits étrangers, ils se joignirent aux Dalatiens et, grâce à leurs épées, les elfes parvinrent à remporter la victoire. Tandis que ses deux frères de sang soignaient leurs blessures, elle alla à la rencontre de ces hommes et ces femmes qui avaient pris les armes pour eux, contre leurs semblables. Les yeux remplis de questions, d’espoir, d’incompréhension, elle leur demanda l’autorisation de les accompagner. Lorsqu’ils lui dévoilèrent qu’ils se rendaient à la Forteresse d’Adamant et qu’ils étaient Gardes, elle n’hésita pas à réitérer sa demande. Impulsive, elle l’avait toujours été, bien plus qu’il n’est  coutume chez les elfes. Son sang était vif, à l’image de celui des shemlens. S’ils avaient refusé, elle aurait probablement insisté tant son intérêt était grand pour cet ordre de guerriers.

Néanmoins, heureusement pour Aritriel, ils acceptèrent. Bien qu’étonnés par son choix, ils l’accueillirent parmi eux lors du trajet et agirent avec elle avec une normalité désarmante. Auprès d’eux, elle n’était pas une Dalatienne, elle était… une aspirante, une nouvelle recrue. Ses origines importaient peu, au final, comparées à ses aptitudes ou aux histoires qu’elle pouvait bien raconter pour les distraire les froides nuits d’hiver. Ils la regardaient dans les yeux, en souriant, faisant fi de ses oreilles effilées ou de ses vallaslin. L’un des hommes du groupe, Garran, répondit à ses nombreuses questions sur la Garde, apaisant sa soif de connaissance alors qu’ils ralliaient la Forteresse. Elle resta en leur  compagnie pendant plusieurs mois, alors qu’ils testaient ses compétences sur le terrain et éprouvaient sa détermination. Si elle ne s’enfuyait pas, c’est que son intérêt était réel. Qu’elle n’avait pas suivi une sorte d’impulsion, qu’elle était décidée. Malheureusement pour eux, la Dalatienne n’était encore jamais revenue sur sa parole. Elle savait ce qu’elle voulait.

Lors de son arrivée à Chumeau, elle rencontra davantage de Gardes, tous issus de milieux différents. Il y avait là beaucoup d’humains, certes, mais aussi des elfes citadins, ainsi que des nains. La toute première à croiser sa route fut Mewyn, et les conditions de leur rencontre étaient des plus particulières. Le soir de l’Union, elles furent positionnées l’une à côté de l’autre et contemplèrent, avec une nervosité grandissante, le calice qu’elles devraient porter à leurs lèvres. Bien qu’elle avait déjà aperçu la silhouette de la naine la veille, Aritriel fut étonnement rassurée de constater qu’elle était à ses côtés lors de cette épreuve ; étant les deux seules femmes du lot, elles s’encouragèrent du regard et l’elfe lui adressa quelques sourires durant le discours du Garde senior. Quand enfin fut venu l’heure de boire à la coupe, leur stress se mua en franche appréhension. Les recrues mourraient, les unes après les autres, congestionnées par la douleur et les yeux révulsés. Ce n’était pas des plus apaisants, et toutefois elles parvinrent à ne pas paniquer. Fermement campées sur leurs jambes, elles attendirent que le Garde soit parvenu jusqu’à elles. Aritriel fut la première à passer. De cet instant, elle se souvient de ses mains pâles entourant le calice de l’Union, du goût âcre et désagréable du sang d’engeance, de la brûlure intense qui avait suivi et… plus rien. Un affreux mélange d’images, de sons et d’odeurs avait brièvement envahi son esprit, le tout saupoudré d’une dose incroyable de souffrance. Et au-delà de la mer de douleur, l’impression qu’un Appel retentissait au loin, comme une mélodie entêtante et hypnotique. L’instant d’après, Ari était redevenue elle-même et elle affichait une grimace encourageante à Mewyn, qui semblait soulagée de constater qu’elle n’était pas morte.

Six ans auparavant, Aritriel n’aurait jamais imaginé vivre parmi les Hommes, et pourtant. Cela fait désormais cinq années complètes qu’elle sert la Garde des Ombres. Elle se plaît dans ce rôle, bien qu’il soit dangereux et inquiétant sur certains points. Elle sait qu’elle était faite pour ce rôle et ne regrette en rien son choix. Même si les Dalatiens restent dans ses pensées, son cœur est désormais entièrement loyal à la Garde. Elle est fière de porter leur blason sur sa tunique de cuir, tout comme elle a toujours été fière de montrer ses vallaslin aux yeux du monde. Les lettres de sang, la Garde, tout ceci fait partie d’elle. Sa crainte des Hommes s’est effacée au fil des ans, remplacée par le sentiment de faire partie d’un tout. Elle combattra pour toutes les races de Thédas, elle saignera pour chacune d’entre elle sans distinction. Et elle mourra pour eux, si cela peut leur permettre d’éviter un nouvel Enclin.

PSEUDO ☩ MoonOfBlood aka Jessica aka Hedwige aka la-stalkeuse-de-Bridget aka la-brunettophile aka vous-me-connaissez-depuis-le-temps.    AGE ☩ 22, bientôt 23. Vous pensez que je devrais écrire mon testament ?    COMMENT AVEZ-VOUS DÉCOUVERT LE FORUM ? ☩En tombant dessus sur Bazzart, parce que DA FTW !   FRÉQUENCE DE CONNEXION ? ☩ régulière, je dirais. CRÉDITS IMAGES ☩ tumblr est mon ami, mais je serais incapable de dire d'où ils proviennent exactement. et gritsou pour l'avatar.

Code:

✥ [i]bridget regan[/i] - <span style="font-size: 10px;">[url=http://chroniques-de-thedas.forumactif.org/u80]ARITRIEL[/url]</span>