Sujet: alohane ✥ such a waste, huh? Mer 19 Nov 2014 - 0:29
Date, mois, année✥ mi Bloomingtide, 5:00 des Exaltés Lieu✥ Val Chevin Moment de la journée✥ noche de la nuit Météo✥ il fait beau, mais frais, mais beau !
Sohane&Alaric such a waste, huh?
Il aimait ses villes, ses femmes, son alcool… cette sensation grisante d'être un clampin parmi tant d'autres en ces terres où les gens de passages sont banals, où personne ne te regarde de travers au moindre mots qui franchit tes lèvres. Presque personne. Orlais, il l'avait quittée trois longues années avant de revenir sur ses pas. Il l'avait dans la peau, comme une amante vers laquelle on revient inlassablement, il n'avait pu s'y empêcher.
Averse de bière et d'hydromel, la mélodie des chopes tintant faisait battre le cœur de la taverne du Cochard Aviné dès la nuit tombée. Chaque soir, les lumières dorées des quelques lampes à huiles, seules sources de lumières en ces lieux, faisaient danser les ombres sur les murs de la taverne. Pêcheurs, paysans ou autres jean foutre, nombreux venaient ici pour célébrer la fin d'une dure journée de travail, ou simplement pour claquer leur paye de la semaine dans quelques heures de bon temps. Une chopine dans une main, une femme dans l'autre, Al', lui, n'avait rien d'autre à fêter que la vie elle même; un exercice qui lui réussissait assez bien. Ce soir, il s'appelait "Ange-Cornélius Dolonlord", un sobriquet bien laid vous dira-t-il mais qui lui permettait d'accumuler les ardoises impayées sans trop se soucier de quelques retombés. Il ne savait guère grand chose au sujet du vrai "Ange" si ce n'est qu'il avait croisé sa route à son départ d'Orlaïs trois années plus tôt et qu'il n'avait pas la gueule de l'emploi. Un petit grassouillet engoncé dans des vêtements faussement nobles, un rictus en permanence sur ses lèvres trop fines; il se souvenait surtout de sa perruque en poils de brontos blanc, misérablement tombée dans la boue lorsqu'il s'était fendu d'une courbette au passage d'un mec noble. Bref, un type dont personne ne connaîtrait jamais l'existence sortit du patelin où il avait vécut toute sa petite vie. La cible parfaite. De toutes les identités diverses et variées qu'il s'amusait à ravir, c'était pourtant celle qu'il aimait le moins. Trop Orlésiennarde, trop il était même contraint d'adopter un accent qu'il ne maîtrisait pas bien. Heureusement, les personnages qu'il pouvait croiser sous ce patronyme n'étant généralement pas bien frais, personne ne s'était encore questionné sur ses fourchements de langues et autre dérapés.
Non loin de la table où séjournait notre brave "Ange" (hé, oh, j'en vois qui rigolent là, bande de mécréants), un groupe de ménestrels poussait la chansonnette, contant une ballade endiablée sur l'amour d'une sorcière et d'un poète des Terres du sud. Fable dont il se désintéressa bien vite, tant par son sujet qu'à cause du fort degrés d'alcool qui parcourait ses veines en cet instant. "L'ami... écou... naaan tchh tcchh tchhh écoute...", baragouina-t-il vers l'homme assis à côté, sa chope vacillant au bout de sa main, prête à faire naufrage à tout instant. "... faut t'manier, gros. S'tu... s'tu veux qu'elle ait encore des dents pour ta nuit d'noce." Un sourire béat incrusté sur le visage, il attaqua sa dernière gorgée de bière qu'il renversa approximativement partout sauf dans son gosier, essuyant la mousse déposée ça et là sur sa barbe négligée d'un revers de main. "S'tu veux... nn... si ? jpeux l'fair' à ta place ! héhéhé… Oh hé, j'ai pu d'bière ! Tavernier ! une autre par là !"
Claquant sa chope sur la table, il n'avait guère remarqué la silhouette qui se découpait devant lui, occultant la lumière la plus proche. Son ombre se dessinait sur la table de bois brute striée par l'acidité de la bière et la lames des couteaux de ses précédents hôtes. Intrigué, levant le nez de sa chope, Al' considéra un long moment l'inconnu avant de se tourner vers son ancien camarade de discussion qui glissa à son oreille sans aucune discrétion cependant : "j'crois qu'tu lui as tapé dans l’œil" avant de partir d'un rire gras accompagné d'une belle éructation, cadeau de la maison. "Hé !! hééé là toi... Belladooonnnnna, on peut faire que'que chose pour toi ?"
Sujet: Re: alohane ✥ such a waste, huh? Mer 3 Déc 2014 - 13:06
Alaric & Sohane
such a waste, huh?
C'était à n'y rien comprendre. Comment Ange-Cornélius Dolonlord pouvait-il à la fois jouer au pilier de taverne dans le village le plus perdu d'Orlaïs et se trouver en même temps à la capitale, à gérer sa fortune ? Ta première mission en dehors d'Antiva s'annonce déjà chiante au possible et elle n'a même pas encore vraiment commencé… Pour l'instant, tu écoutes ce que murmures les réseaux d'informations au sujet de cet homme, tu regroupes le plus d'informations possibles avant de mettre en marche.
Voilà quatre ans que tu es passée maître chez les Corbeaux, quatre années que tu profites enfin de cette semi liberté durement et chèrement acquise. Quatre ans que tes dagues chuintent et annoncent la mort sans que tu ne t'en émeuves. Tu avais sobrement hoché la tête lorsqu'on t'avait remis ton ordre de mission, celui d'assassiner Ange-Cornélius Dolonlord, un marchand Orlésien qui semblait faire trop d'ombre à l'un des princes marchand qui règnent sur ton pays d'adoption. Mais la fierté qui t'avait saisi à cet instant ne t'a pas quitté depuis. Ta première mission hors d'Antiva ; enfin tu pouvais prendre ton envol.
Avant même d'arriver en Orlaïs, tu as délié les langues au sujet de ta proie. La Maison des Corbeaux peut se vanter de sa réputation étendue au-delà même des frontières Antivanes. Il n'a pas été difficile pour toi de recueillir suffisamment d'informations pour établir à la minute près le quotidien de cet homme, puant au demeurant… Qu'il tente de doubler les princes marchands pour s'enrichir, tu t'en fiches en réalité, mais dès lors que tu as su qu'il s'adonnait au trafic d'esclaves, illégal en Orlaïs au demeurant, tu en as fait une affaire personnelle. Les esclavagistes meurent et ne méritent aucune clémence… Et pourtant, tu te trouvais là face à un mystère des plus total, puisque plus de te rapproche de ta cible, plus les murmures et les rumeurs qu'on te rapportent ne concordent pas. Un jour il se trouve à Val Royeaux, le lendemain il est aperçu dans un bled perdu… Et comme ta conscience te dicte de ne négliger aucune piste, c'est vers le village que tu te diriges, après tout, peut-être prend il du bon temps et profite-il de l'air marin pour se refaire une santé ? Ta monture confié aux écuries du village contre une pièce d'or, tu te diriges vers l'auberge que t'as indiqué le palefrenier, là où se trouve Ange-Cornélius Dolonlord.
Tu ne peux cacher ta déconvenue quand on t'indique où il se trouve.
Le visage fermé, tu observes celui qu'on vient de te désigner et tu as subitement l'impression qu'on vient se foutre de toi de façon magistrale. Le marchand gras et ventripotent qu'on se plait à te décrire depuis le début n'a rien en commun avec le gamin qui se trouve devant toi, qui peine à avaler le contenu de sa pinte et encore plus à aligner deux mots cohérents. Un tic nerveux vient agiter la commissure de tes lèvres alors que tu te diriges tout de même vers lui. Il s'adresse à son voisin, s'esclaffe d'un rire crasse avant de t'invectiver. « Hé !! hééé là toi... Belladooonnnnna, on peut faire que'que chose pour toi ? » Et de braquer tes yeux dans les siens, il ne se rend même pas compte du danger, saoul comme il est.
Vive, tu lui attrapes le bras et d'une impulsion tu le fais se tenir sur ses deux jambes vacillantes. « Effectivement, tu peux faire quelque chose pour moi, mais allons dehors, veux-tu ? », lui réponds-tu d'une voix froide. Et c'est sans ménagement que tu le tires en dehors de l’auberge, dans l’indifférence la plus totale des autres clients et sous l’œil légèrement inquiet du tenancier, sûrement le seul à avoir compris que ça puait les ennuis à pleins nez. Tu l'entraînes quelques pas plus loin en le maintenant toujours sévèrement. Arrivée devant l'abreuvoir destiné aux chevaux, tu te glisses derrière lui, place ta main derrière sa nuque et d'un violent coup derrière les genoux le fait chuter. Et maintiens sa tête suffisamment longtemps immergée pour le faire décuver, pour que la panique ait même le temps de le prendre aux tripes avant de lui de le lâcher. D'un geste vif, tu attrapes une dagues que tu glisses sur sa gorge avant de t'approcher de lui. « Un seul geste suspect, un seul sursaut en trop, et je t'égorge, mon Ange », articules-tu lentement, afin d'être certaine qu'il te comprenne bien. « Ton nom ?»
