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 Sois sage, ô ma Douleur.

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Sether Hagen
Sether Hagen
royauté d'antiva ∣ prince
royauté d'antiva ∣ prince
InfosRACE : HUMAIN
AGE : TRENTE-TROIS ANS
CONTRÉE D'ORIGINE : ANTIVA
LOCALISATION : DANS L'ENTRESOL DE... AHEUM, MINUTE : C'EST QUOI, TON PRÉNOM, DÉJÀ ?
MÉTIERS/OCCUPATION : PRINCE DE RIEN, ENFOIRÉ DE RENOM, PÈRE PAR CORRESPONDANCE
COULEUR RP : #ff9900
CÉLÉBRITÉ : MICHIEL HUISMAN
MULTICOMPTES : LE CRÉATEUR / MARSOLIN LE LARBIN
PSEUDO : ISLEIF
© crédits : MA MÈRE
MESSAGES : 114
INSCRIPTION : 11/11/2014
Personnage

FICHE PERSONNAGE
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☩ relations:
☩ inventaire:

MessageSujet: Sois sage, ô ma Douleur. Sois sage, ô ma Douleur. EmptyMer 15 Juil 2015 - 18:31


sois sage, ô ma Douleur.

❝ rp unique ❞


Les genoux remontés contre la poitrine, il scrute les cercles inscrits à ses poignets. La peau, fine au plus près des mains, est striée de trois lignes, plus ou moins brunes en fonction de leur âge et plus ou moins profondes en fonction de ses liens. Il semble que sa captivité se soit adoucie, passant des fers les plus lourds à la corde la plus simple. Son dernier changement de geôle l'a même libéré : s'il est toujours prisonnier de la cabine, au moins ne prend-t-on plus la peine de le ligoter sur lui-même ou de l'attacher à un anneau enfoncé dans la coque. Cet égard ne lui apporte qu'un seul réconfort : les hommes qui le retiennent ne sont pas ceux de Losod. On ne s'amusera pas à lui triturer les intestins ou à le pendre au mat, la tête en bas et le nœud coulant autour de la... Le ressac soulève le navire et le rejette vers l'avant. Il se retient des deux paumes, une faiblesse manifeste dans les avant-bras. Le menton rejoint les doigts, et une douleur s'élance depuis son front jusqu'à l'arrière du crâne. Il ne va pas se relever. Il roule sur le côté, le plus proche de la paroi qu'il est possible. Le ressac signifie une chose : ils sont à flanc de terre, mais pas à quai. Ils ne sont pas encore à Antiva, où on le fera peut-être décapiter, ou démembrer, ou quelque exécution qui plaira à son frère.

« Ils ne me laissent pas sortir, avait-il écrit ce qu'il croyait être le troisième jour de sa séquestration. Et si, comme je le suppose, cette unique lettre contient tous mes droits à procès, ils souhaitent que je me trouve le moins d'alliés possibles. Vous ne serez donc pas surprise que je vous choisisse, vous ; si vous ne me portez pas secours, au moins vous trouvera-t-on bien informée de votre veuvage. » Selon les rumeurs qui flottaient avant l'ère de disgrâce, Léthée aurait probablement été la dernière à agir pour lui. Et, cependant, qui d'autre ? Aucun de ses frères n'irait contre Losod. Mathilde, si elle pouvait l'abriter, ne pouvait pas l'extraire. Azarus était le Créateur sait où. Aucune de ses amantes. Aucun de ses amis. Du reste, ses adversaires étaient infiniment nombreux et les temps feraient passer son sort pour un revers futile. Un Enclin a ce don. Il aurait tôt fait d'éclipser la mort, même brutale, du prince Sether Hagen d'Antiva, qu'on appelle souvent le septième à défaut de se rappeler son nom. « S'il vous arrive de songer à la paix que, toutes ces années, mon absence vous a procurée, intercédez en ma faveur. S'il vous arrive de m'en vouloir, faites-le tout de même – je m'acquitterai de tous mes devoirs en un seul. Puissiez-vous, en dernier recours, apprendre l'absurde débilité de mon frère contre laquelle, et c'est mon humble avis, la totalité de l'espèce humaine, dans l'intérêt de son héritage, devrait s'unir. » Il n'avait pas fermé la lettre. D'abord, parce que personne ne lui avait fourni cire et cachet. Ensuite, parce qu'il était certain qu'elle serait lue, peut-être même paraphée, ou juste censurée. Surtout, il n'en avait rien fait tant il était convaincu que la missive n'était qu'un banal stratagème destiné à nourrir l'espoir. On ne lui reprendrait rien de plus que tout ce dont on l'avait d'ores et déjà dépossédé. C'était, au mieux, une bouteille à la mer, au pire, un exercice de style.

C'était il y a une éternité. Sur le premier navire, celui qui avait quitté Orzammar, en proie aux flammes, par le lac Calenhad. Des mercenaires, de ce qu'il avait pu voir : ni drapeau, ni blason et un chaos d'accents, propice au recrutement aux quatre coins de Thédas. Même les pirates formaient rarement un groupe aussi hétérogène. Aux questions qu'il avait posées, on avait rétorqué par la garde d'une épée frappée contre son crâne. L'interrogatoire en était resté là, et un temps infini harnaché à fond de cale.
Ce navire-là est autrement plus accueillant. On lui fournit de quoi boire et manger. Et il n'est pas forcé de dormir par terre, bien qu'il le fasse. Sa seule visite est une femme, qui ne lui parle presque jamais, ne s'attarde pas, ne lui pose pas de question. Au premier abord, ce choix – de genre – avait semblé inespéré à Sether, puis il avait considéré une chose : sa rotule dans les côtes. Il n'avait plus rien dit non plus, s'était laissé soigner, et le voyage s'était poursuivi dans le calme. Jusqu'au ressac.

Ils sont là depuis plusieurs jours. Il n'a pas la moindre idée des raisons qui les tiennent immobiles. Il s'en moque. Pour lui, c'est un sursis ; à Antiva, on l'aurait déjà jeté derrière des grilles. Dans le ventre de ce bateau, c'est qu'il n'est pas parvenu à destination. Il lui reste du temps pour manigancer quelque chose : les doigts de sa main se plient de nouveau parfaitement, ça tire de moins en moins sur son flanc, et ses idées sont, paradoxalement, chaque jour plus claires et plus organisées. Il pensait désespérer ; sentir le flux des vagues et inspirer de l'air iodé ont finalement assaini son esprit. A la moindre occasion, il plantera la tige du sommier, sur lequel il ne dort pas, dans la gorge de son cerbère. Une occasion plus proche à mesure qu'il feint de s'affaiblir.

Cette évasion meurtrière ne se produira pas. Un matin, on le fait sortir – c'est ainsi qu'il sait que c'est le matin. « Votre Altesse, dit un homme à l'accent typiquement orlésien. » Ils ne sont pas à Antiva. Ils sont loin d'Antiva. « Bienvenue à Combrelande. » Ce doit être une révérence, bien que Sether n'en voit rien, le soleil retrouvé suffisant à l'éblouir. « Allez vous faire foutre, soupire le prince. » « Je comprends votre impatience, répond l'autre avec courtoisie. La diplomatie connaît ses raisons, explique-t-il avec de grands gestes désabusés, et cela en dépits des temps troublés et – que faites-vous ? » Hagen enjambe le garde-corps. « Ça ne se voit pas ? Je m'évade ! » Pour la première fois, son interlocuteur connaît un rire d'une véritable franchise – il est si sincèrement amusé qu'il le regarde faire alors que les hommes et femmes alentours l'interrogent en silence sur l'opportunité de l'en empêcher. « Je suis navré. J'ai ordre de vous ramener à Sa Majesté Impériale. » « Quel bonheur. » « Ou, plus exactement, à ses geôles. » « J'étais si pressé de vous suivre... vous gâchez mon impatience. » L'homme s'incline. « Mes excuses, Votre Altesse. Mais vous devez me suivre – la maison Vestri a beaucoup insisté sur les moyens que ces messieurs pouvaient employer afin de me faire obéir. » Alors qu'il était les deux pieds sur la rambarde, Sether s'assoit et dévisage le mandataire de ses malheurs. « C'est donc la putain de mon frère, conclut son amertume. » La totalité de l'équipage se raidit – des cabots, donc, de la susnommée. « Et si je ne me rends pas ? interroge-t-il. » « Sauf le respect que je vous dois, Monsieur, vous êtes déjà notre prisonnier. » Il baisse momentanément le front, probablement en signe de déférence. « Du reste, si un tel cas de figure devait se présenter, on m'a fait promettre de vous informer de ceci : ils savent où il se trouve – le rivenien. » Hagen fronce les sourcils en même temps qu'il descend de son perchoir. Il voudrait l'attaquer, le mordre quelque part à la gorge, ou tirer la tige métallique de sa manche. Mais une rangée de soldats à la marque des Vestri se dresserait aisément entre eux, et il aurait gâché son unique occasion. « Il est donc vivant... » « On m'a assuré qu'il l'était, acquiesce poliment l'orlésien. Alors, votre réponse ? » Le prince antivan grogne, ravale sa bile en même temps qu'il inhume l'énergie retrouvée. Enfin, il fait les pas qui le ramènent, les poings en premier : « Alors collez-moi aux fers. »
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Sois sage, ô ma Douleur.

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