Quelle honte pour la famille de Ghislain de se retrouver avec un fils mage dans leur lignée, eux si pieux et si fiers. Lorsque le jeune Louis a montré pour la première fois des signes de magie, l'affaire a été très vite réglée : en à peine une semaine, le petit garçon alors âgé d'à peine six ans qu'il était alors a été envoyé à la Tour des Mages, quittant presque du jour au lendemain tous ses repères sans qu'on ne lui explique pourquoi. Il aura fallu de long mois à Louis pour s'habituer à ce qui deviendrait finalement sa nouvelle demeure.

Maintenant, si on lui pose la question, Louis vous répondra qu'il ne regrette pas ce virage dans sa vie : il a rencontré au Cercle les personnes qui composent sa nouvelle famille, des amis de valeurs et sur qui il peut compter, bien loin de sa famille qui semble-t-il n'a pas mis si longtemps à l'oublier. Il n'y a d'ailleurs guère que sa mère et sa sœur pour lui écrire encore de temps à autre. Seul Isaac, son frère aîné, correspond avec lui quotidiennement bien qu’instinctivement, Louis se méfie de cet homme qu'il ne connaît plus qu'au travers de ses lettres.

Maintenant mage confirmé depuis quelques années, Louis s'est volontairement spécialisé dans la magie de soin, préférant mettre ses talents au service des autres et ainsi prouver à tous ceux qui en doutent que ces facultés ne sont pas forcément synonymes de démons et de cauchemars. Il travaille depuis peu avec des docteurs de l'université de Val Royeaux dans l'espoir de peut-être permettre à la magie d'être mise plus facilement en application avec la médecine, car si elle peut guérir presque n'importe quelle plaie, les maladies ne sont pas de son ressort.

Née dans la grande ville de Val Forêt en Orlaïs, la petite Rosélie fut orpheline dès l'âge de 8 ans. Elle vivait dans le bas-cloître de la ville auprès des autres enfants qui, comme elle, avaient perdu leurs parents de diverses manières. Faisant alors tout pour se nourrir, l'enfant s'adonnait aux petits larcins, notamment le vol qui pouvait rapporter gros. Cela suffisait à lui assurer sa survie.

C'est vers ses 13 ans que Rosélie montra certaines aptitudes magiques. Un des orphelins, la surprenant, alla la dénoncer aux templiers de la ville. Elle fut immédiatement envoyée à la tour, considérée comme un danger pour ses proches et pour le reste de la société. La perspective de se retrouver enfermée ne plaisait pas vraiment à la jeune fille, mais elle était à l'abri, avait à manger à profusion et un lit chaud où se reposer. Elle se fit rapidement à cette nouvelle vie hormis le fait d'étudier. L'apprenti a encore beaucoup de difficultés à contrôler sa magie et garde un tempérament malicieux qui lui attire les foudres de ses gardiens et de ses aînés. En effet il lui arrive souvent de voler certains objets à ses maîtres ou à des templiers un peu trop sévères histoire de se venger.

Rosélie est loin d'être une élève modèle mais elle est surveillée de près, aussi bien pour ses déboires magiques que pour ses problèmes notables de comportement.

Oden a découvert très tôt qu'il possédait des pouvoirs magiques mais a toujours réussi à les cacher pour que personne ne se doute de rien, jusqu'au jour fatal où sous le coup de la colère, il a littéralement figé son père sur place l'espace d'un instant. Tout aurait pu bien se passer sans les témoins de l'acte qui l'ont dénoncé à la Chantrie du village. Le jeune homme, alors tout juste âgé de quinze ans a profité de la nuit pour faire ses adieux à ses parents et à son jeune frère avant de fuir la ville et espérer ne jamais être attrapé.

Avec le temps, il a appris à s'inventer une vie, chaque fois différente en fonction des personnes qu'il rencontre mais toujours avec une excellente raison à donner quand on lui demande ce qu'un jeune garçon comme lui fait seul sur les routes. Aussi étrange que cela puisse paraître, cette soudaine autonomie a beaucoup plu au jeune garçon. Il s'est entraîné autant que possible à maîtriser ses dons et à les camoufler afin de ne plus jamais se trahir.

Pour survivre, il a principalement aidé les caravanes marchandes qui traversent tout l'Empire, se proposant comme commis. Sa débrouillardise naturelle a vite pris le dessus et couplé à une curiosité à toute épreuve ainsi qu'un caractère affable, il trouvait toujours une place, même au dernier moment, dans les convois marchands.

Depuis quelques mois, cependant, il fait route avec une elfe qu'il a rencontrée durant l'un de ses périples. Arë lui a sauvé la mise alors que pour la première fois depuis longtemps ses dons se manifestaient et depuis, il l'accompagne où qu'elle aille et se régale des rares choses qu'elle daigne bien lui apprendre. Lui qui pendant longtemps n'a eu aucune attache est en réalité bien content d'avoir enfin quelqu'un en qui il peut avoir confiance.

Sara est née à Antiva et a toujours su que ceux qu'elle appelait père et mère n'étaient que ses parents adoptifs choisi par sa mère, trop jeune pour assumer son éducation. Sara a grandi comme domestique au sein d'une famille bourgeoise de la ville d'Antiva et a longtemps travaillé dans les cuisines avec ses parents adoptifs. Pourtant, la jeune elfe n'a jamais été malheureuse, la famille qui l'employait étant relativement bons envers leurs servants. Et malgré le fait qu'elle n'assume pas son éducation au quotidien, Sara a toujours connu sa véritable mère qui venait la voir le plus souvent possible.

Il y a presque deux ans environ, ses maîtres ont décidé de se séparer de la jeune elfe, la revendant à un marchand d'esclave Tevinter. Elle a été rachetée par une famille de la petite noblesse qui s'est empressé de l’affranchir après l'avoir engagée comme lavandière. Ce qu'elle ne sait pas, c'est l’influence de Lylia sur le choix des futurs maître de sa fille : la mère n'a pas hésité à menacer directement l'esclavagiste pour le forcer à la vendre à gens qui ne maltraiterait pas leur fille.

Sara travaille pour la famille d'Otrois depuis lors comme lavandière et coule somme toute des jours paisibles et plutôt heureux. Sa mère est auprès d'elle, aussi présente que faire se peut. Pourtant, depuis peu, la jeune femme est tourmentée par de violents cauchemars qui la terrifient plus que tout. Elle sait au fond d'elle ce qu'ils signifient mais espérèrent qu'ils ne sont que mauvais présages qui passeront : partir à la tour serait quitter le seul et unique repère de sa vie, Lylia