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 Elle s'intéresse à toi uniquement parce qu'elle pense que tu es l'Élu !

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MessageSujet: Elle s'intéresse à toi uniquement parce qu'elle pense que tu es l'Élu ! Elle s'intéresse à toi uniquement parce qu'elle pense que tu es l'Élu ! EmptyLun 9 Mar 2015 - 15:58


The Chosen One

❝ et le connard qui le suit. ❞


Il passe les doigts sous la sangle. C'est rouge sur les deuxièmes et troisièmes phalanges. Plus d'une heure à brosser la monture, qui s'agace aussi bien que le palefrenier s'est lassé. Et, cependant, l'ouvrage est propre et lui refile une sorte de fierté. Le Maître sera content de lui. Peut-être même qu'il lui donnera l'une de ces tapes amicales à l'épaule, si rares et si précieuses. Heureux dans sa simplicité, Marsolin masse ses paumes, inspectant le cheval d'un regard intrusif. « Le baron aura belle allure en quittant Val Royeaux. » Il cherche l'aval de Gallibert puisqu'il patiente, sourcil haussé, en suspens. Mais le brave destrier ne bronche pas. La paix. C'est la paix, tout au plus, qu'il souhaite. Que nenni, l'animal, Mars est d'humeur bavarde et les départs à l'aube le mettent toujours dans ses états les plus optimistes. La faute aux histoires qu'on lui racontait aux cuisines. Aux gamins, nobles ou vauriens, on dit bien les mêmes choses. Voyages et aventures. Honneur et bravoure. Leur part pour les valets aussi. Ils participent à la gloire des puissants qu'ils servent. Et Marsolin est particulièrement enorgueilli de cet esprit ; le récit est épique, quand même sa légende est dissoute dans celle de Vigias de Fonmondargues. C'est même assez d'honneur comme ça. « Ils seront tous amers qu'il ait trop à faire sur les routes pour s'attarder en simagrées ! » Le laquais, la mine furieuse, s'interrompt. Gallibert se défend, la tête secouée, mais c'est trop tard : « Bien sûr que si, je sais ce que veut dire simagrées ! » Il adresse presque un coup à la bête, dont la carrure dissuade finalement l'agresseur. « De toute façon, tu es désagréable ! Je l'ai entendu dire à la cour, voilà tout... Messire Vigias dit toujours que – pfff, j'en ai assez de discuter avec toi. Tu n'écoutes jamais rien, de toute façon. » Pestant et relevant ses manches, Mars attrape Mariocinille et claque le battant de l'écurie. On entend le cheval battre du sabot, et l'autre ne disparaît qu'après lui avoir insinué une parenté avec une mule en guise de dernier mot.

Le baron de Fonmondargues, en tant que vassal de Val Firmin, a été installé dans une dépendance à presque une lieue du palais impérial. Vigias parle d'une distance que Celevina de Valmont a le devoir malheureux d'instaurer entre eux, pour que les apparences subsistent. Mars n'a pas insisté. Il n'entend rien aux choses de l'Amour et les nobles ont de ces manières que le commun des gens ne possède pas. Il s'étonne cependant du peu de domestiques assigné à son maître. Il n'est pas seul, c'est vrai. Il y a bien la femme de cuisine, et le grouillot chargé des torches et de battre les tapis. Un peu court, à l'avis du bouffon, qui considère tout le prestige ramené à Val Royeaux. Qu'importe, désormais, puisqu'ils seront bientôt partis. Dès que Vigias sera levé et disposé, une décision que son serviteur n'accepterait jamais de précipiter. Il s'installe dans le couloir qui mène à ses appartements, le cul au sol et la lame dans la main. Il fait aller et venir la pierre, qui s'esquinte, de crissements discrets, à polir le métal. En s'y penchant un peu, on croirait presque entendre la voix, distante, d'une enfant. Elle hurle quelque chose. Quelque part. Elle gémit. Marsolin écoute ce discours qu'il s'imagine, l'esprit bientôt éteint. C'est là le repos des gens de sa condition – le sommeil dans l'absence. Et l'alerte suffisante pour être appelé. D'un ordre... ou d'un cri. Et ça le fait immédiatement sauter sur ses pieds, le valet. « Messire ! » Ça vient de la chambre ! Ce n'est pas dans sa tête, non, non ! Le baron a besoin de lui ! Il beugle, par le Créateur ! Alors Mars s'élance et ouvre la porte avec une violence excessive – quasiment chevaleresque. Il brandit Maricionille, le bras tremblant sous le poids de l'épée : « Messire ! Messire ! Qu'y a-t-il ? On attaque ? Où qu'ils sont, ces salauds, que je les fende de la gorge à l'anus ! »  
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MessageSujet: Re: Elle s'intéresse à toi uniquement parce qu'elle pense que tu es l'Élu ! Elle s'intéresse à toi uniquement parce qu'elle pense que tu es l'Élu ! EmptyVen 13 Mar 2015 - 18:13

Le baron s'éveille en sursaut. En nage, il considère avec effarement le rouge qui a envahi sa modeste chambre. « AU FEU ! » hurle t-il, s'extirpant des draps  en toute hâte. Arpentant la pièce dans son plus simple appareil, Vigias de Fonmondargues se presse à la fenêtre, ouvre grand la porte, hurle, encore, mais il ne trouve ni âme qui vive, ni flamme pour lécher les murs de la demeure. « Ca par exemple !... A moins que mes yeux ne soient abusés par quelque sorcellerie... » Il appelle bien son valet, par trois fois, mais jamais le laquet ne daigne lui répondre. C'est pourtant ce coquin qui est en possession de sa fidèle Maricionille ! Sans elle, il est plus nu que nu. Qu'à cela ne tienne, les poings sur les hanches, il fait bravement face à la noirceur du couloir, quand, dans son dos, la lueur rouge est toujours reine. « J'exige une explication ! » ordonne t-il au néant. Et contre toute attente, le néant lui répond.

« Vigias de Fonmondargues... » Le baron sursaute comme si on l'avait brûlé. La voix d'outre-tombe lui semble provenir de tous côtés. Il fait plusieurs tours sur lui-même, brandissant une épée imaginaire, mais l'origine de la menace demeure mystérieuse. « Montre-toi vile truandaille et peut-être épargnerai-je la misérable gorge qu'un autre vaurien aura tôt fait de trancher ! » Seul un mâge était capable de telle fourberie. Ces créatures n'avaient pas le moindre honneur, et ils manquaient cruellement d'éducation. « Allons, assez de couardise ! » Le baron de Fonmondargues n'en montre rien, chevalerie oblige, mais cet opportun commence à user sa légendaire patience. « Vigias de Fonmondargues... » reprend la voix, imperturbable. « C'est mon nom ! » s'époumonne l'appelé, à deux doigts de perdre la face. « Prononce-le encore une fois et le souffle tu perdras ! » Aussitôt, un éclair aveuglant réduit l'homme au silence. Vigias ne voit plus rien et la panique le saisit tout à fait. « Le maraud m'a aveuglé ! Mes yeux, mes si beaux yeux ! » Bien qu'il n'en ressente aucunement la terrible douleur, le baron s'imagine déjà qu'on a planté une dague rouillée dans ses divins iris, le condamnant à la cecité et à la vilenie pour le restant de ses jours. « Ouvre les yeux... » souffle la voix inhumaine. Vigias ne se laissera pas avoir une seconde fois, il donne des coups, à l'aveugle, fend l'air de sa puissance magistrale. Le moindre de ses membres devient le prolongement naturel de sa légitime fureur. Tout à sa rage, il en oublierait presque qu'il voit.

« Je... Je suis sauvé ! » s'émerveille t-il enfin, ses mains si fortes et délicates à la fois bien en évidence devant lui. Le baron se touche, se palpe, redécouvre la magnifiscence sous ses doigts vierges. « Menton... Torse... Cuisses... Et toi, fidèle... » « Incline-toi devant l'ultime puissance ! » tonne l'inconnu. Le baron hurle comme une fille. Il a oublié l'autre, l'autre qui ose troubler sa douce contemplation. La... chose s'est matéralisée. Une boule incandescente illumine la chambre et lévite à quelques mètres de la noble silhouette. « Recule mâge ! » prévient-il. « Me comparerais-tu aux créatures que j'ai moi-même forgées ? Je ne suis ni homme, ni sorcier, ni nain, ni animal, ni eau... » « Le... Le... » bredouille celui qui se sait déjà serviteur. « Le Créateur. » Vigias tombe à genoux, les yeux rivés vers son maître de toujours. Béat d'admiration, il demeure silencieux un moment. Mais bien vite, ses genoux douloureux l'empêchent de s'adonner à une adoration excessive. Il les a écorché, il faudra appliquer un onguent adéquat. Et puis, il doit reconnaître qu'il est un peu déçu. Il s'était toujours figuré que le Créateur prenait la forme d'un sur-homme irrésistible, aux cheveux longs, aux yeux d'une pureté incomparable, au corps sculpté dans le marbre... Et voilà qu'on lui présente une boule.
« L'heure est grave Vigias... » L'homme acquiesce vivement tout en cherchant des yeux l'ombre d'une étoffe qui pourrait parer subtilement sa nudité. « Un nouvel Enclin menace le monde des mortels. » Quelque chose de simple, mais d'élégant... « Les innocents périront et le Mal sera légion. » Est-ce trop demander ? Le baron est prêt à se contenter de soie sauvage. « Toi seul peut mettre fin au chaos. » « Attendez... » « Tu es l'Elu Vigias de Fonmondargues. Va, et brave tous les démons au péril de ta vie ! » L'Elu ouvre des yeux grands comme des soucoupes, et incapable de prononcer le moindre mot, il voit la flamme du Créateur perdre de son intensité en même temps que ses propres forces l'abandonnent. « L'... L'Elu... » souffle t-il avant de perdre connaissance.

Et puis le réveil. Encore. Mais cette fois, il n'y a que l'aurore et les vieux murs pour lui tenir compagnie. « MARSOLIN ! » qu'il gueule. « MARSOLIN ! » Cette fois, le grouillot rapplique dard-dard, prêt à encorner la première âme qui oserait effleurer son maître. Vigias l'arrête d'un geste. « Ouvre grand les oreilles car le Créateur a levé sa plume et il est en passe d'écrire ma légende sur le parchemin de l'Histoire ! »
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MessageSujet: Re: Elle s'intéresse à toi uniquement parce qu'elle pense que tu es l'Élu ! Elle s'intéresse à toi uniquement parce qu'elle pense que tu es l'Élu ! EmptyJeu 19 Mar 2015 - 12:08

Naître baron rend certainement théâtral – un peu plus le matin, au réveil, que le soir, à l’alcool, semble-t-il. Grandir au côté d’un baron transforme probablement autant, à plus forte raison comme vous n’êtes rien d’autre qu’un garçon de cuisine, un grouillot, un jean-foutre ; ça vous rend un peu plus exigeant, un peu plus faux aussi ; ça fait de vous un bonhomme excessif, qui brandit une épée au milieu d’une chambre alors qu’on ne vous a guère appris à tenir autre chose qu’une cuisine et, vaguement, une étable. Marsolin se félicite d’un certain héroïsme, tout précipité qu’il est à la défense de son maître. Pourtant, il pue la paille et le crottin, et encore d’autres choses qui suintent dans le tissu, depuis l’urine jusqu’au sang. Il sent la masse, la crasse population, mais son attitude se veut exemplaire, et même spectaculaire. Comme toujours, il imite le rejeton de Fonmondargues, sans forcément avoir encore à y songer. Il joue ce jeu depuis si longtemps… il a presque oublié, Mars, qu’il est un être humain à part entière, qu’il est doté d’un esprit, peut-être aussi d’une âme, et qu’il peut être un et un seul, entier et tout à fait indépendant de l’éclat noble qui lui macule toute la peau. Il s’en souvient probablement la moitié d’une seconde par jour… ou par semaine, et, le restant du temps, il est à boire, comme il le fait déjà, les paroles savamment écoulées des lèvres de Vigias. On a toujours l'air intelligent en présence de cons.

« Ouvre grand les oreilles car le Créateur a levé sa plume et il est en passe d'écrire ma légende sur le parchemin de l'Histoire ! » Mars n’est pas bien sûr de ce qu’est une légende (même s’ils en ont souvent discuté, et qu’il a une grande opinion), et il est presque sûr d’avoir déjà vu du parchemin, à un moment de sa vie… mais il est tout à fait soufflé par l’agencement prodigieux des mots. Le baron a le sens de la formule, sa mère s’en est toujours félicitée. Mais ça le laisse perplexe, le valet ; qu’est-il entré avec fracas pour entendre les relents d’un rêve ? Il ne sait pas à quoi se fier, et moins encore ce qu’il est censé faire. Alors, une belle part laissée à la bêtise, et bien trop diligent, il ouvre grand les oreilles… La lame de Maricionille s’abaisse doucement vers le sol et il s’emploie à développer l’air le plus attentif qu’il se connaît. Peut-être que s’il fait un effort, peut-être que s’il atteint un certain point de veiller, alors il sera, lui aussi, pénétré par ce qui frappe le baron. Et ça lui donne bientôt une sorte d’air constipé, un sale mélange de réflexion et de douleur… foutrement rien, même après une minute. « Messire ?... »  Machinalement, Marsolin tend l’épée à Vigias, comme si reprendre possession de son bien pouvait lui rendre de cette teneur commune, à laquelle l’autre est mieux habitué à réagir. « Vous vous êtes cogné la tête ? ou alors c’est la chaleur ?... non, non, il fait un froid de pute de Mont-de-glace ! ah, c’est ça ! vous êtes encore contrarié à ce sujet, et vous en avez si bien rêvé, et avec tant de colère, que vous, que vous… messire, pourquoi ne portez-vous aucune étoffe ? »  Et Marsolin demande seulement que la femme de cuisine, alertée par les cris, passe la tête par l’ouverture de la porte. Elle surprend prudemment les deux hommes, le laquais tendant l’épais pommeau de la lame au baron, lui-même nu comme sorti du ventre de la mère (et les matins, vous savez, à plus forte raison quand vous êtes annoncez Elu…) ; le rouge lui monte aux joues, et elle balbutie quelque chose que le jeune orlésien ne comprend pas. En vérité, loin d’imaginer ce qu’elle peut se figurer, aussi innocent que s’il était un frère, Mars se met à brailler : « Qu’est-ce qu’elle a, la débile ? Elle a jamais vu un baron ? »  La gueuse suffoque, cherchant ce qui peut bien autorisé  vaurien à peine plus chanceux qu’elle-même à lui parler de la sorte. Les de Val Firmin ont de drôles amis, apparemment, et des qui s’adonnent à la vulgarité comme à l’immoralité. « J’ai cru qu’il y avait urgence, dit-elle comme l’on s’excuse. » « En tous les cas,  lui souffle sèchement Marsolin (qui se trouve toujours un courage extrêmement absurde dès qu’il se trouve en face d’une femme), il est urgent que tu décarres ton gros cul de bonniche et que t’ailles voir en cuisine si l’archidémon y est ! »  Elle a déjà tourné tourné les talons. « ET EXCUSE-TOI D’AVOIR VU LE BARON DE FONMONDARGUES EN L’ABSENCE DE VÊTEMENTS. »  Elle bafouille quelque chose, avant de disparaître. « VICIEUSE, VA. »  Sûrement qu’elle chouine. En tous les cas, Marsolin se congratule de l’avoir fait déguerpir comme on chasse un démon… il se tourne immédiatement vers Vigias, cherchant une forme de récompense, ou de reconnaissance. « Alors, conclut-il en croisant les bras sur sa poitrine. Qui qu’écrit quoi dans l’Histoire du parchemin, déjà ? »
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