On oublie parfois que la stupidité des gens peut rapidement devenir notre responsabilité. Syrielle avait envoyé quelques temps plus tôt son cousin en mission, mais celui-ci n’était toujours pas revenu. Il était vivant et il reviendrait probablement un jour, c’est tout ce qu’elle savait. Elle se doutait bien que cela finirait ainsi, après tout elle le connaissait suffisamment pour prédire ses actes et elle avait aussi fait un rêve révélateur. Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de le trouver imprudent, à la limite de la stupidité.

On annonçait un enclin, les forêts deviendraient de plus en plus dangereuses et lui décidait de partir sur un coup de tête. Notre jeune demoiselle lança un léger soupire, sa tante lui en voulait et Syrielle n’était aucunement pressée de lui dire que son fils devrait revenir un de ses jours. Elle devrait peut-être demander à Andrew de lui dire à sa place, il serait probablement meilleur qu’elle pour la gérer. Notre jolie demoiselle avait eu son lot de mauvaises nouvelles à annoncer, on apprécie rarement le messager ou la messagère dans son cas. Soudainement on attira l’attention de sœur Lowan, une personne semblait l’interpeler, le regard en sa direction, ainsi que le mouvement de ses lèvres étaient extrêmement révélateurs.

« Excusez-moi? Est-ce que vous me parliez? »

Syrielle dans toute sa splendeur, allant jusqu’à regarder derrière elle, voir s’il n’avait pas une autre personne. Après cette petite vérification, notre belle reporta son attention sur l’inconnu. De toutes les sœurs de la chantrie, l’homme avait choisi la plus distraite du moment, il devait avoir un don. La jeune femme restât muette, son regard plongé dans celui de son inconnu, attendant qu’il reprenne la parole. Quelques secondes lui semblait être des heures, légèrement impatiente, elle finit maladroitement par couper l’homme.

« Cherchez-vous un endroit où dormir? » Ses habits ne semblait aucunement Orlésien, ce fut la première chose qui lui vint à l’esprit, s’il avait voulu une mission, il se serait contenter de regarder le tableau de la chantrie.

Depuis son arrivée à Val-Royeaux, Varkas n'avait eut cesse de chercher un endroit ou l'ont pourrait lui en dire plus sur la rumeur concernant sa mère. Il l'avait abandonné par chagrin, et maintenant il s'en voulait terriblement. Partout où il allait poser des questions, il revenait bredouille.

Le jour venait à peine de se lever et le jeune homme, ivre mort la veille, s'était endormi dans une ruelle lugubre et, avouons-le, un peu sale... Dégoûté de lui-même, Varkas se dirigea vers un petit puits et s'y désaltéra avant de jeter un peu d'eau sur lui pour se nettoyer grossièrement. Une fois satisfait du résultat, il déambula dans les rues, celles-ci n'étant pas encore achalandées à cette heure. Quelques heures après sont départ, il s'arrêta un moment pour reposer ses pieds fatigué. Il remarqua alors qu'il se trouvait devant une chantrie... La rumeur qu'il avait entendu ne la mentionnait-elle pas? Varkas n'arrivait plus à se souvenir et la gueule de bois qui pointait le bout de son nez ne faisait qu'aggraver les choses.

Tout en se donnant quelques bonnes claques au visage, le jeune homme d'Antiva gravit les marches de la chantries et en ouvrit la porte. S'engouffrant à l'intérieur de celle-ci comme un fantôme, celui-ci ondula entre les rangées de bancs sans déranger les quelques croyants qui priaient de part et d'autres. Au bout d'un moment, son regard se posa sur une belle jeune femme. Varkas s'approcha d'elle avec la ferme intention de jouer les Casanova mais s'arrêta très vite. Elle portait la robe chantriste. Il eut un petit sourire en coin et la détailla plus précisément. Elle avait l'air distraite. La façon dont son sourcil fronçait de temps à autre indiqua au jeune homme qu'elle était soucieuse, probablement avait elle un petit problème personnel mais, qui n'en avait pas? Varkas s'approcha d'elle, arrivant directement devant elle, et posa une main étonnamment délicate sur le coude de la jeune femme en parlant très bas pour ne pas déranger les autres pèlerins.

- Ma sœur, puis-je vous demander humblement d'accorder quelques instants à une pauvre âme en quête de rédemption?

La jeune femme resta immobile pendant un moment, allant même jusqu'à regarder derrière elle pour vérifié si c'était bien à elle qu'il avait parler. Le sourire en coin de Varkas s'allongea.

« Excusez-moi? Est-ce que vous me parliez? Cherchez-vous un endroit où dormir? »
- Non veuillez m'excuser... Je suis par contre à la recherche de quelques informations. Serait-il possible que nous puissions nous entretenir un peu plus en privé? Si cela peut vous rassurez, je peux laisser mes armes à l'endroit qu'il vous plaira.

Il lui offrit alors un sourire charmeur par simple habitude.