ANOTHER DAY IN LYDES MONASTERY ☩ Le soleil se lève paisiblement, accompagné par le cantique de la Lumière chanté par les sœurs de la Chantrie de Lydes. Guidées par la Mère du monastère, leurs voix claires s'élèvent jusqu'aux cieux pour rendre grâce au Créateur et à ses bienfaits éternels. Puis elles s'effacent et laissent place à l'écho puis au silence révérent. Leurs robes colorées bruissent enfin tandis que les sœurs s'écartent et sortent de la chapelle pour retourner à leurs activités. Certaines partent recopier les écritures saintes, d'autres vont plumer des canards pour préparer le repas du soir. La Mère, elle, reste un instant seule dans la Chapelle, le regard fixé sur le symbole de son ordre. Implore-t-elle un indice divin ? Veut-elle une révélation, elle la prêtresse d'Andrasté qui ne croit plus dans les entités qu'elle vénère ? Loin de là. Elle réfléchit simplement à ce qu'elle pourrait bien trouver comme excuse pour sortir du monastère avec une ou deux sœurs, pour se rendre à Val Royeaux sans éveiller de suspicion. Mais une voix l'en détourne, une initiée qui a dit ses vœux récemment et voudrait s'entretenir avec elle : « Votre Révérence ? - Oui sœur Atia ? », demande la brune sans se retourner pour autant, sachant reconnaître ses subordonnées à l'éclat de leur voix. « Excusez-moi de vous déranger en pleine méditation… - Point du tout, sœur Atia. Ne t'en fais donc pas, cela n'était pas urgent. Je suis là pour toi : que se passe-t-il, enfant ? - Je crois qu'il me faut vous prévenir que sœur Orena n'est pas aussi pieuse qu'elle veut vous le faire croire. - Allons bon, et qu'est-ce qui te fait dire cela ? - C'est que… sœur Orena raconte dans le dortoir qu'elle a connu un soldat en faction à Lydes. »  Un silence s'installe. Mathilde pose un regard froid sur la jeune Atia, qui a l'air de se ratatiner sur place. La jeune sœur redoute le courroux glacial de la Mère de Lydes qui n'a pas son pareil pour assassiner quelqu'un verbalement. Et alors qu'elle pense avoir fait son devoir, elle craint d'en prendre pour son grade. « Merci de m'avoir prévenue. Je vais m'occuper de ce problème. Tu peux retourner à tes enluminures ou à tes prières. Va en paix et que la bienveillance du Créateur soit sur toi. » Elle suit du regard la demoiselle prude et chaste jusqu'à ce que cette dernière quitte la Chapelle, et puis elle se tourne vers le symbole de la Chantrie, comme si elle interrogeait le Créateur sur la marche à suivre. Le soir-même, elle eut une entrevue avec Orena, qui fut priée de quitter le monastère et de se remettre aux ordres de sœur Junie, au dispensaire de Lydes, pour aider à prendre soin des lépreux. Car, la Mère de Lydes avait une réputation à tenir et elle ne pouvait pas laisser une sœur de son monastère avoir un commerce charnel avec un homme en armes, tout beau specimen qu'il soit. Le châtiment était à l'égal de la faute, mais comme Mathilde était bonne, elle laissa à Orena la possibilité de rester dans les ordres… simplement à une place peu enviable et qui faisait désormais d'elle une sorte de paria au sein de la Chantrie. L'excommunier et la priver de son habit de moniale aurait permis à l'impudente de poursuivre ses commerces charnels, voire d'en faire une prostituée. La conserver au sein de la Chantrie et lui donner une tâche relativement ingrate lui permettait de laver ses péchés et de se racheter une conduite.

SOME PLACE, SOME TIME ☩ Le derme nu, les cheveux bruns défaits coulant en boucles indisciplinées, la femme est allongée sur la couche, la tête posée sur le torse de l'homme. Si le Créateur existait, il va sans dire qu'il n'apprécierait pas ce que la Mère de Lydes fait avec le marquis de Merteuil. Mais le Créateur n'existe pas, ça, elle en a la certitude. Ni lui, ni Andrasté. Ce ne sont que des croyances créées pour encadrer la populace, et elles sont bien maintenues, à vrai dire. Un moyen comme un autre de monter dans la hiérarchie sociale. De la fange des ruelles populaires de Val Royeaux, elle s'est élevée à la tête d'un monastère de la Chantrie : personne n'aurait parié sur sa survie plus de trois ans, à l'époque. Un paravent derrière lequel dissimuler ses manigances. « Tu devrais surveiller les manigances  autour de Jader. La Mère de Jader, avec qui je suis en bons termes, m'a raconté que certains nobles s'amusent à placer des pions de façon un peu trop offensive et que leurs confessions sont alarmantes. » L'alliance qu'ils ont formé est tacite, un échange d'informations, et un échange de chaleur humaine. Ils s'aident à monter dans la hiérarchie, en se donnant des renseignements qui pourraient être utiles. Pour autant, elle profite plus du marquis de Merteuil au lit que des informations qu'il lui fournit. Elle aime mêler l'utile à l'agréable, mais préfère ne pas trop les mêler non plus. Elle se redresse et se remet à le chevaucher sans pour autant chercher à attiser le désir masculin. Seins nus, tout en cheveux, elle demande : « Tu dois partir bientôt ou tu as encore du temps ? » Lueur malicieuse dans son regard, elle l'observe. Bientôt, elle devra retourner dans son monastère et y prêcher la pureté, la chasteté et la piété totale. Mais pour l'heure, elle peut encore prendre un peu de plaisir avant de regagner ses atours religieux. La mascarade reprendra, et avec elle leurs faux-semblants hypocrites qui dupent tout le monde et leur font croire que le marquis et la Mère ne peuvent pas se supporter.

IN VAL ROYEAUX SLUMS ☩ La gamine court dans les rues de Val Royeaux, essayant de rattraper son petit frère dont elle est censée être responsable. Ils sont douze ans dans la fratrie, comme c'est souvent fréquent. Mais sur les douze, cinq sont morts en bas âge, de malnutrition ou de dysenterie. Les parents de Mathilde triment d'arrache pied pour nourrir leur progéniture, mais c'est toujours par des petites rations et des carences énormes. Le père est ainsi ouvrier dans une tannerie en hiver et au printemps, participe aux vendanges l'automne et aux moissons l'été. La mère est lavandière, les mains calleuses et brûlées par les produits de nettoyage. Mathilde est la troisième de la fratrie, elle sait qu'elle ne veut pas passer sa vie à s'occuper des rejetons qu'ont cru bon d'avoir ses parents. Malgré l'attention et l'affection au sein de la famille, Mathilde trouve l'occasion de quitter la fange et la crasse lorsqu'elle entre dans les ordres chatoyants de la Chantrie à douze ans. Elle minaude, et, pendant un temps réellement croyante, elle apprend les cantiques, les chants, les écritures sacrées et tout ce qui entre dans l'éducation des sœurs de la Chantrie. La raison première pour laquelle elle entre dans les ordres est purement pragmatique et elle peut effectivement manger à sa fin alors qu'elle devait se battre (ou cajoler au temps propice) pour obtenir une bouchée de pain au sein du domicile familial.

FROM MUDDY FLOORS TO HIGH MORAL GROUNDS ☩ À seize ans, désormais instruite des fondements de l'Église, de la société, et des bases de civilisation, elle devient confirmée. À dix-huit ans, elle entame une ascension qui n'est pas terminée : elle dit ses vœux dans la Cathédrale de Val Royeaux, avec d'autres sœurs nouvellement appointées, et devient initiée. Ces demoiselles deviennent ses plus fidèles alliées au sein de la Chantrie et elles montent chacune en grade peu à peu, chacune de leur côté. À vingt-trois ans, elle passe prêtresse de façon assez surprenante : elle est à l'époque la plus jeune prêtresse de tout Val Royeaux. Forte de sa position et de certains alliés utiles, elle commence à étendre son réseau intra-Chantrie, se liant d'amitié avec tous ceux qui pourraient servir ses desseins tôt ou tard. Ses fidèles alliées sont encore confirmées mais elle continue de prendre le temps de parler avec elles. C'est peut-être les rares personnes avec qui elle entretient une amitié sincère, même si elle leur a menti depuis le premier jour en leur disant qu'elle venait d'une petite famille bourgeoise, les Chambord. Elle sait se faire repérer pour sa piété et sa douceur, sa dévotion et sa patience et elle est parfois dépêchée dans des villages autour de Val Royeaux pour y prêcher la bonne parole et éduquer les jeunes filles sur leurs devoirs et leurs droits. Cela dure plusieurs années, au cours desquelles elle s'efforce de se donner une apparence ultra-respectable. Son stratagème fonctionne à merveille puisque la Mère du monastère de Val Royeaux l'enjoint à partir pour Lydes, pour diverses raisons variées, notamment un affaiblissement des mœurs là-bas. À vingt-sept ans, Mathilde Chambord traverse la mer pour rejoindre Lydes où elle se remet sous les ordres de la Mère Réjane. Lorsque Sa Révérence mère de Lydes décède de vieillesse, c'est tout naturellement Mathilde qui prend sa place, appointée par la Mère Révérende du duché de Jader qui en avait entendu parler en bien. Désormais mère de Lydes depuis cinq ans, (elle l'est devenue à 30 ans), elle gouverne d'une main de fer le monastère, tout en communiquant avec ses amies chantristes parties dans d'autres monastères, ayant essaimé pour le bien du Créateur.

PSEUDO ☩ Arté AGE ☩ Devine    COMMENT AVEZ-VOUS DÉCOUVERT LE FORUM ? ☩ J'ai couché avec une admin    Et puis je le savais depuis qu'elles ont ressuscité le projet, parce que je suis dans les privilégiés, ouais ouais    FRÉQUENCE DE CONNEXION ? ☩ JAMAIS. (la preuve) CRÉDITS IMAGES ☩ tumblr + Vanaheim

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✥ [i]morena baccarin[/i] - <span style="font-size: 10px;">[url=http://chroniques-de-thedas.forumactif.org/u30]MATHILDE CHAMBORD[/url]</span>