Le tribut est lourd, mais la victoire est là : Lydes a échappé aux Engeances. Les renforts opportuns ont mené au retrait des monstres, qui disparaissent vers l’orient, regagnant sans doute les ruines de Jader. Pour combien de temps encore ? Nul n’oserait se prononcer. Pour l’heur, la Garde des Ombres et ses alliés bénéficient d’un répit qu’ils savent temporaire, mais tout de même profitable. Il faut soigner les blessés, brûler les morts, et agir pour ceux que la corruption a touchés…

Mais d’autres menaces, plus sournoises, se profilent à l’horizon d’Orlaïs. L’impératrice Célévina est poussée dans ses retranchements par une noblesse avide et un peuple amer. Où sont la nourriture, l’argent, la sécurité que tout souverain se doit d’apporter à ses sujets ? Comment a-t-elle pu engloutir le trésor impérial dans son couronnement, alors que les rumeurs de l’Enclin sourdaient ? Pourquoi n’a-t-elle pas écouté les recommandations des Gardes, l’avertissant du danger, et préféré l’oisiveté à la préparation des défenses ? Pressée de toute part, la jeune souveraine doit faire face. Comptera-t-elle du soutien parmi les familles nobles, ou la trahiront-elles toutes ? Privé de subsistance, le peuple se soulèvera-t-il ?

A Montsimmard, les paroles de mère Fidélia ont jeté les bases d’un profond tumulte entre Mages et Templiers. Les uns et les autres se surveillent, se jaugent, redoutant le premier faux pas qui plongera la Tour dans une véritable guerre interne. Mais le danger est peut-être déjà là, et attend son heure. Le Templier-Capitaine reste étrangement silencieux malgré les demandes incessantes du Premier Enchanteur Balnir Kahrs. Certains résidents de la tour ont tenté de convaincre leurs pairs de rester mesurés en dépit des tensions, mais cela suffira-t-il ? Car dans l’ombre, d’autres, bien moins enclins au calme et à la prudence, envisagent déjà le pire… et s’y préparent.